Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 38
Temps de recherche: 0.0528s

barbarie

Jouer avec la frayeur d'un enfant procure une grande joie à ce genre de brutes. Un enfant atteint plus vite le bord du gouffre, il a toujours peur de façon définitive. On sait bien que la violence, la cruauté sont un aphrodisiaque puissant et que ceux qui ne jouent pas avec la mort d'un être humain, ceux qui ne la voient pas germer et venir à maturation chez cet autre, ne connaissent pas la vraie volupté. D'abord timide, incrédule, elle enfle et dépasse la victime: c'est alors que les bourreaux éprouvent le plus de plaisir.

Auteur: Janko Anna

Info: Une si petite extermination

[ sadisme ] [ horreur ]

 

Commentaires: 0

camp de concentration

Ne pense plus à tes parents, à ton frère, à ton amoureux maintenant, lui avait-il dit, mais à tous les autres, à tous ceux qui comme eux ont été torturés, battus, massacrés et qui forment aujourd'hui cette grande foule anonyme à laquelle je songe aussi. Personne ne peut plus les connaître ni les reconnaître individuellement, ils sont si nombreux que nous ne devons plus penser qu'au véritable visage de leurs assassins. Ce sont ces assassins que tu auras devant toi ce soir, c'est devant eux que nous devons tous chanter avec toi, surtout ne montre aucune faiblesse, aucune frayeur, nous t'aiderons.

Auteur: Bor Josef

Info: Le requiem de Terezin

 

Commentaires: 0

gêne

A peine entré, il se trouva nez à nez avec une fille nue qui se dirigeait vers la douche. Il resta pétrifié. En un éclair, mille idées bizarres traversèrent son esprit. Dans cet instant fugitif, il aurait pu écrire un roman. Il balbutia quelque chose, et la fille, s'enveloppant dans une serviette de bain blanche, lui demanda sur un ton désagréable s'il n'avait pas vu l'écriteau. Elle ajouta entre ses dents : "Imbécile !" Il se précipita comme un automate vers l'autre vestiaire, dont il ouvrit la porte avec une frayeur insolite, vu qu'il est plus facile de s'enlever un vêtement qu'une idée.

Auteur: César Aira

Info: La guerre des gymnases

[ surprise ] [ femmes-hommes ] [ nudité ]

 

Commentaires: 0

tendresse

La tendresse prend naissance à l'instant où nous sommes rejetés sur le seuil de l'âge adulte et où nous nous rendons compte avec angoisse des avantages de l'enfance que nous ne comprenions pas quand nous étions enfants. La tendresse, c'est la frayeur que nous inspire l'âge adulte. La tendresse, c'est la tentative de créer un espace artificiel où l'autre doit être traité comme un enfant. La tendresse, c'est aussi la frayeur des conséquences physiques de l'amour ; c'est une tentative de soustraire l'amour au monde des adultes (où il est insidieux, contraignant, lourd de chair et de responsabilité) et de considérer la femme comme un enfant.

Auteur: Kundera Milan

Info: La vie est ailleurs, p.171, Folio no834

 

Commentaires: 0

parole

Si, par hasard ou par miracle, les mots s’envolaient, nous serions plongés dans une angoisse et une hébétude intolérables. Ce mutisme subit nous exposerait au plus cruel supplice. C’est l’usage du concept qui nous rend maîtres de nos frayeurs. Nous disons : la Mort – et cette abstraction nous dispense d’en ressentir l’infini et l’horreur. En baptisant les choses et les événements nous éludons l’Inexplicable : l’activité de l’esprit est une tricherie salutaire, un exercice d’escamotage ; elle nous permet de circuler dans une réalité adoucie, confortable et inexacte. Apprendre à manier les concepts – désapprendre à regarder les choses… La réflexion naquit un jour de fuite ; la pompe verbale en résulta.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Dans "Précis de décomposition" in Œuvres, éditions Gallimard, 1995, page 688

[ parlêtre ] [ inconscient ] [ symbolisation ] [ atténuation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

peinture

Sur le chemin de Genève, nous nous arrêtâmes une journée à Bâle, où mon mari voulait voir une toile de Holbein dont il avait entendu beaucoup parler ; une déposition de Croix. Déjà, le corps du Christ supplicié, tel que le représente le peintre, se décompose ; le visage tuméfié et ensanglanté fait frémir d’horreur. Mon mari semblait écrasé ; il s’arrêta net devant le tableau, comme foudroyé (on en trouve une réminiscence dans L’Idiot). Mon état de santé m’interdisant de regarder longuement l’effrayante toile, je poursuivis seule la visite du musée. Revenant après une vingtaine de minutes, je retrouvai mon mari au même endroit. Son visage bouleversé avait cette expression de frayeur dont j’étais familière et qui, habituellement, précédait une crie d’épilepsie.

Auteur: Dostoïevski Anna Grigorievna Snitkine

Info: Extrait des "Mémoires " dans "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 228

[ émotion ] [ saisissement ] [ impressions ]

 
Mis dans la chaine
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

apologue

Un moine tibétain, au cours d’une longue retraite méditative, commença à avoir des hallucinations : il voyait une araignée. Chaque jour, elle apparaissait et grandissait. Elle finit par atteindre la taille de l’homme et par le terrifier. A ce moment, le moine demanda conseil à son guru qui lui répondit : "La prochaine fois que l’araignée viendra, trace une croix sur son ventre puis, après mûre réflexion, prends un couteau et enfonce-le au milieu de la croix." Le lendemain, le moine vit l’araignée, traça la croix puis réfléchit. Comme il s’apprêtait à enfoncer le couteau, il baissa les yeux et vit avec stupeur que la croix était tracée sur son propre nombril. Il est évident que distinguer entre ses ennemis intérieurs et extérieurs est littéralement une question de vie ou de mort.

Auteur: Cooper David

Info: Mort de la famille

[ projections ] [ frousse ] [ frayeur ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

nord-sud

Toute prétention à une supériorité quelconque, sauf dans le domaine technologique, qu'ont pu entretenir les nations chrétiennes, a, en ce qui me concerne, été réduite à néant par l'existence même du IIIe Reich. Les Blancs furent et sont encore stupéfaits par l'holocauste dont l'Allemagne fut le théâtre. Ils ne savaient pas qu'ils étaient capables de choses pareilles. Mais je doute fort que les Noirs en aient été surpris ; au moins au même degré. Quant à moi, le sort des juifs et l'indifférence du monde à leur égard m'avaient rempli de frayeur. Je ne pouvais m'empêcher, pendant ces pénibles années, de penser que cette indifférence des hommes, au sujet de laquelle j'avais déjà tant appris, était ce à quoi je pouvais m'attendre le jour où les États-Unis décideraient d'assassiner leurs nègres systématiquement au lieu de petit à petit et à l'aveuglette.

Auteur: Baldwin James

Info: La prochaine fois, le feu

[ ww2 ]

 

Commentaires: 0

camp de concentration

Toute prétention à une supériorité quelconque, sauf dans le domaine technologique, qu'ont pu entretenir les nations chrétiennes, a, en ce qui me concerne, été réduite à néant par l'existence même du IIIe Reich. Les Blancs furent et sont encore stupéfaits par l'holocauste dont l'Allemagne fut le théâtre. Ils ne savaient pas qu'ils étaient capables de choses pareilles. Mais je doute fort que les Noirs en aient été surpris ; au moins au même degré. Quant à moi, le sort des juifs et l'indifférence du monde à leur égard m'avaient rempli de frayeur. Je ne pouvais m'empêcher, pendant ces pénibles années, de penser que cette indifférence des hommes, au sujet de laquelle j'avais déjà tant appris, était ce à quoi je pouvais m'attendre le jour où les États-Unis décideraient d'assassiner leurs nègres systématiquement au lieu de petit à petit et à l'aveuglette.

Auteur: Baldwin James

Info: La prochaine fois, le feu

[ occident ] [ vingtième siècle ] [ compromis ]

 

Commentaires: 0

embuscade

Une colonne, tranquille, s'avançait comme à tâtons dans un bois épais, quand tout à coup, à quelques pas devant elle, une vive lueur et plusieurs coups de canon éclatent dans la figure des hommes du premier rang. Saisis de frayeur, ils croient que c'en est fait, qu'ils sont coupés, que voilà leur terme, et ils tombent terrifiés ; le reste derrière eux se mêle et se culbute. Ney, qui voit tout perdu, se précipite ; il fait battre la charge, et comme s'il eût prévu cette attaque, il s'écrie : " Compagnons, voilà l'instant ; en avant ! ils sont à nous! " A ces paroles, ses soldats, consternés et qui se croyaient surpris, croient surprendre : de vaincus qu'ils étaient, ils se relèvent vainqueurs; ils courent sur l'ennemi, qu'ils ne trouvent déjà plus et dont ils entendent au travers des forêts la fuite précipitée.

Auteur: Ségur Philippe Paul Comte de

Info: Hist. de Napoléon et de la Grande-Armée

[ tactique ] [ stratagème ]

 

Commentaires: 0