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philosophie antique

On englobe parfois Platon dans le rationalisme, ce qui est abusif, malgré l’allure en fait trop rationalisante de sa dialectique, ou sa manière de penser trop géométrique : mais ce qui chez Platon s’oppose de la façon la plus patente au rationalisme proprement dit, c’est sa doctrine de l’œil de l’âme. Cet œil, enseigne-t-il, est enseveli dans un marais, il doit donc en sortir et s’élever à la vision des choses réelles, à savoir les archétypes ; Platon sous-entend sans doute une régénération initiatique, car, dit-il, les yeux de l’âme ne sont pas assez forts chez l’homme ordinaire pour supporter la vision du divin ; c’est du reste cet arrière-plan mystérique qui peut fournir une explication du caractère quelque peu enjoué des dialogues platoniciens, car il semble bien s’agir là d’un exotérisme dialectique intentionnel destiné à adapter des connaissances sacrales à une publication devenue souhaitable à cette époque. Quoi qu’il en fût, toutes les spéculations de Platon ou de Socrate convergent sur une vision qui transcende la perception des apparences et qui s’ouvre sur l’essence des choses ; et celle-ci est l’"Idée", elle confère aux choses toute leur perfection, laquelle coïncide avec la beauté.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, page 49

[ ésotérisme ] [ surplomb métaphysique ]

 
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guénonisme

La définition de l’oeuvre de René Guénon tient en quatre mots : Intellectualité, universalité, tradition, théorie. L’oeuvre est "intellectuelle", car elle concerne la connaissance, — au sens profond et intégral de ce terme, — et elle l’envisage en conformité de sa nature, c’est-à-dire à la lumière de l’intellect qui est essentiellement supra-rationnel : elle est "universelle", car elle considère toutes les formes traditionnelles en fonction de la Vérité une, tout en adoptant, suivant l’opportunité, le langage de telle forme. D’autre part, l’oeuvre guénonienne est "traditionnelle", en ce sens que les données fondamentales qu’elle transmet sont strictement conformes à l’enseignement des grandes traditions, ou de l’une d’elles quand il s’agit d’une forme particulière ; enfin, cette oeuvre est "théorique", car elle n’a pas directement en vue la réalisation spirituelle ; elle se défend même d’assumer ce rôle d’un enseignement pratique, de se placer, par exemple, sur le terrain des enseignements d’un Râmakrishna. Et ceci nous amène à la question du contenu : celui-ci converge essentiellement sur la doctrine métaphysique, — non sur ce qu’on peut appeler la "vie spirituelle", — et se subdivise en quatre grands sujets : doctrine métaphysique, principes traditionnels, symbolisme, critique du monde moderne.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: "L'esprit d'une oeuvre", Article tiré des Études Traditionnelles n°293-4-5.

[ résumé ] [ caractéristiques ] [ objectifs ]

 
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esthétique

L’ornementation, ou le jeu des formes, est un besoin inné de l’homme et toute la question est de savoir où et quand on peut ou doit l’appliquer ; quant au point de vue purement utilitaire, condamnant par principe tout revêtement ornemental des objets ou des mots, il est profane par sa tendance et erroné par ses conclusions ; il revient en fait à une méconnaissance, non seulement du spirituel ou du sacré, mais même simplement de l’humain. La décoration, loin d’être un amusement vain comme le voudrait le dit point de vue, relève du pôle "musical" - non "mathématique" - de la Substance universelle : elle dérive du "jeu divin" (lila), et son rôle est de communiquer un rayonnement qui semble faire vibrer la matière et la rendre transparente. L’ornementation est un trait caractéristique du style sacral, qu’il s’agisse d’objets ou de paroles ; non que ce style ne comporte pas également, et même essentiellement, des modes de simplicité, mais il manifeste certainement, dans une partie importante de ses expressions, le souci de rendre sensibles les vibrations musicales que la vérité communique par surcroît et d’une manière implicite ; toute liturgie est censée rendre compte et de la majesté et de l’infinitude interne des choses sacrées.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, page 137

[ embellissement ] [ religion ]

 

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temporel-éternel

Un mot sur la "libre-pensée", ou plus précisément sur l'obligation quasi morale qui est faite à tout homme de "penser par lui-même" : cette exigence n'est nullement conforme à la nature humaine, car l'homme normal et vertueux, en tant que membre d'une collectivité sociale et traditionnelle, se rend compte en général des limites de sa compétence. De deux choses l'une : ou bien l'homme est exceptionnellement doué sur tel ou tel plan, et alors rien ne peut l'empêcher de penser d'une manière originale, ce qu'il fera d'ailleurs en accord avec la tradition - dans les mondes traditionnels qui seuls nous intéressent ici - précisément parce que son intelligence lui permet de saisir la nécessité de cet accord ; ou bien l'homme est d'intelligence moyenne ou médiocre, sur un plan quelconque ou d'une façon générale, et alors il s'en remettra aux jugements de ceux qui sont plus compétents que lui, et c'est là dans son cas la chose la plus intelligente à faire.

La manie de détacher l'individu de la hiérarchie intellectuelle, c'est-à-dire de l'individualiser intellectuellement, est une violation de sa nature et équivaut pratiquement à l'abolition de l'intelligence, et aussi des vertus sans lesquelles l'entendement réel ne saurait s'actualiser pleinement. On n'aboutit ainsi qu'à l'anarchie et à la codification de l'incapacité de penser.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "La transfiguration de l'homme"

[ libéralisme des idées ]

 
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archétypique

[…] dans la jeunesse, l’expression est souvent belle grâce à la beauté cosmique inhérente au jeune âge ; c’est alors la jeunesse comme telle, et non telle créature accidentellement jeune, qui manifeste la beauté. Les passions se revêtent volontiers de la beauté impersonnelle et innocente des puissances de la nature, mais elles sont limitatives et privatives puisque nous sommes des créatures intellectuelles et non des oiseaux ni des plantes ; notre personnalité ne saurait se limiter à la beauté du corps, ni à la jeunesse, elle n’est pas faite pour ce bas monde, bien qu’elle soit condamnée à le traverser. C’est pour cela que la beauté et la jeunesse finissent par déserter l’homme ; il ne lui reste alors, s’il s’est identifié avec sa chair, que la déchéance physique avec la laideur morale de l’avidité et avec le durcissement du cœur, puis la vanité des regrets et aussi le vide d’une vie perdue ; mais dans tout cela, la beauté comme telle n’est pas en cause, - celle que l’homme a possédée et qui était réelle, - pas plus que le Créateur dont elle reflétait la Béatitude. Il faut réagir contre les tentatives de moraliser la beauté et la laideur, quelle que puisse être l’opportunité de semblables confusions à tel ou tel point de vue intéressé.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, pages 236-237

[ vieillir ] [ jugement ] [ spiritualité ] [ esthétique ] [ naïveté source ]

 

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normativité industrielle

Quoi qu'il en soit, l'homme s'attribuant à lui-même sa propre raison suffisante ne peut rester ce qu'il est ; s'il ne croit plus à ce qui le dépasse et s'il ne situe plus son idéal au-dessus de lui-même, il se condamne à l'inhumain. Il est difficile de nier, quand on est encore sensible aux normes véritables, que la machine tend à faire de l'homme ce qu'elle est ; qu'elle le rend saccadé, brutal, vulgaire, quantitatif et stupide comme elle, et que toute la "culture" s'en ressent. C'est ce qui explique en partie le "sincérisme" et la mystique de l'"engagement" : il faut être "sincère" parce que la machine n'a pas de mystère et qu'elle est incapable de prudence autant que de générosité ; il faut être "engagé" parce que la machine n'a de valeur que par ses productions, ou parce qu'elle exige une surveillance constante et même un véritable "don de soi" et qu'elle dévore ainsi l'homme et l'humain ; il faut s'abstenir, en art et en littérature, de "complaisance", parce que la machine n'en fait pas et que sa laideur, son vacarme et son implacabilité se confondent, dans l'esprit de ses esclaves et de ses créatures, avec la "réalité" ; et surtout, il ne faut pas avoir de Dieu, parce que la machine n'en a pas

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "La transfiguration de l'homme"

[ robotisation ] [ inversion des valeurs ]

 

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hiérarchie

Certains théoriciens d’art - soit dit en passant - sont arrivés à la conclusion, digne de Zénon d’Élée, que la beauté d’un scarabée n’est pas inférieure à celle de l’homme, ni celle d’une baraque à celle d’une cathédrale, et cela sous prétexte que toute chose parfaite en soi et à son niveau — ou toute œuvre parfaitement "bien faite" — possède toute la beauté dont elle est susceptible ; bref, que la beauté ne comporte des gradations qu’à l’intérieur d’un même genre et non en vertu de la noblesse ou de la bassesse du genre où elle se manifeste, nécessairement du reste puisque, paraît-il, la beauté est là où est la plénitude d’une possibilité, si inférieure soit-elle. C’est oublier - par excès de zèle sans doute - la nature ou la notion même de la beauté : celle-ci est affaire, non seulement de rectitude formelle, mais aussi de contenu, nous l’avons dit, et le contenu de la beauté est la richesse des possibilités et la générosité cosmique, si bien qu’il y a une beauté qui possède ou enveloppe et une autre qui donne ou qui déborde. L’harmonie formelle n’est pas seulement la rectitude d’un carré ou d’un triangle comme le voudraient certaines théories expéditives et frigides, elle est aussi, et essentiellement, la manifestation d’une infinitude interne ; elle l’est dans la mesure même où elle est tout ce qu’elle peut être.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, page 229

[ mode de la vérité ] [ esthétique ] [ harmonie ] [ équilibre ] [ instant ] [ relativité ] [ points de vue ]

 

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prison

Pour Bayézid, "les vrais connaissants sont les ornements du Paradis, mais le Paradis est pour eux un lieu de supplice " ou encore : "Pour celui qui connaît et aime Dieu, le Paradis perd sa valeur et son éclat", ce qui métaphysiquement est d’une logique impeccable puisque, au point de vue du bonheur comme sous tout autre rapport, il n’y a pas de commune mesure entre le créé et l’Incréé. Les audaces verbales que nous rencontrons chez Bayézid et d’autres s’expliquent par un souci constant d’échapper à toute inconséquence et à toute "hypocrisie" (nifâq), et ils ne font en somme que suivre la ligne du grand Témoignage de l’Islam : "Il n’y a pas de Dieu si ce n’est le seul Dieu" ; le "Jardin", malgré son aspect positif de "proximité" (qurb), n’est pas Dieu, il y a donc au Paradis un élément négatif d’"éloignement" (bud). Bayézid fournit d’ailleurs la clef de son langage en précisant que "l’amour de Dieu est ce qui te fait oublier ce monde-ci et l’au-delà", et Ibrahim ibn Adham conseille dans le même sens de renoncer à l’un comme à l’autre ; dans le même esprit, Abû Bakr El-Wâsitî estime qu’"un dévot qui cherche le Paradis pense accomplir l’œuvre de Dieu, alors qu’il n’accomplit que la sienne propre", et de même encore, Abûl-Hasan El-Khirqânî nous enjoint de "rechercher la Grâce de Dieu, car elle dépasse les terreurs de l’enfer comme les délices du Ciel".

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, pages 213-214

[ soufisme ] [ réintégration suspendue ] [ vision négative ] [ monothéisme ]

 

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émoi impersonnel

Ne pas être "émotionnel" : cela semble être, de nos jours, la condition même de l' "objectivité", alors qu'en réalité celle-ci est indépendante de la présence, ou de l'absence, d'un élément sentimental. Sans doute, le mot "émotionnel" a le droit d'être péjoratif quand l'émotion détermine la pensée, ou la crée en quelque sorte ; donc, quand elle en est la cause ; non la conséquence ; par contre, ce même mot doit avoir un sens neutre quand l'émotion ne fait qu'accompagner, ou souligner, une pensée juste ; c'est-à-dire, quand elle est la conséquence de la pensée et non la cause. Il est vrai qu'une opinion purement passionnelle peut coïncider accidentellement avec la réalité, mais ceci ne saurait infirmer le distinguo que nous venons d'établir.
L'élément émotionnel qui se combine, en la soulignant "moralement", avec une pensée juste, est loin d'être un simple luxe ; sans quoi la "sainte colère" serait une expression vide de sens, et le Christ aurait eu tort de se fâcher. C'est dire qu'il est des choses qui peuvent et même doivent susciter dans l'âme sensible - puisqu'elle existe - l'indignation et le mépris, comme il y a - a priori - des choses qui suscitent tout naturellement soit le respect, soit l'admiration ou la vénération ; nous disons a priori, car on vénère le sacré avant de mépriser son contraire. On aime le bien avant de haïr le mal, et cette seconde attitude n'aurait même aucun sens sans la première.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Résumé de Métaphysique Intégrale, Le courrier du livre, p.95

[ nuances ] [ adéquation ]

 
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confiance

Il y a en métaphysique un principe du "point de repère suffisant", et c’est la conscience de la limite qui sépare la pensée suffisante et utile, de la pensée abusive et inutile ; la première est celle qui précisément nous fournit des points de repère susceptibles de nous faire dépasser le plan indéfini de la pensée comme telle. Il est naturel que l’homme qui est insensible au caractère provisoire des concepts demande à la pensée ce qu’elle ne saurait fournir, et aboutisse à la conviction que la pensée est vaine et que l’homme ne peut rien connaître ; mais il n’est pas normal que l’homme prenne la pensée pour une fin en soi.
Toutes ces considérations peuvent préciser l’image de la certitude ; mais on peut préciser cette image également par l’évocation de son contraire, qui est le doute : "pour l’homme livré au doute", dit en substance la Bhagavadgîta, "il n’y a aucun salut ni dans ce monde ni dans l’autre". Douter de l’ontologiquement certain, c’est ne pas vouloir être ; c’est par conséquent une sorte de suicide, celui de l’esprit ; et douter de la divine Miséricorde est une disgrâce aussi grande que douter de Dieu. La certitude spirituelle comporte le "oui" libérateur à ce qui nous dépasse, et qui en fin de compte est notre propre essence ; d’où le rapport entre la connaissance de soi et la connaissance de Dieu, et aussi, entre la connaissance de Dieu et l’action de la Miséricorde.

Auteur: Schuon Frithjof

Info:

[ fondations ] [ assise ] [ chair-esprit ]

 
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