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experts

Une formule a fait tilt dans l’opinion : qualité de la vie, protection de l’environnement. Mais bien sûr ! on s’en empare, on couvre avec ces formules n’importe quelle entreprise de déménagement du territoire, de destruction de l’humain et de son paysage, de dénaturation de l’environnement. Et pourquoi pas ? Ces mots ne sont que des mots, donc rien. Simplement des formules à la mode. Laissez-nous pratiquer les choses sérieuses, la croissance, l’équipement. Et lorsque vous montrez que ces "formules" ont un contenu très vaste, une valeur, et impliquent des choix de base, alors il y a rejet, on ne peut pas être conduit, dirigé par des mots et des évocations de valeur. La pratique c’est autre chose que votre discours. Et le mépris pour le philosophe et l’humaniste apparaît aussitôt sous la politesse glacée de l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. Jouez avec les mots, nous en prendrons quelques-uns à titre décoratif, et laissez-nous les choses.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 256

[ langage asservi ] [ dualisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

animal domestique

MON CHIEN
Nous sommes deux dans cette chambre : mon chien et moi... Dehors, la tempête hurle et sanglote.
La bête me fait face et me regarde droit dans les yeux.
Et moi je la fixe de même.

Elle a l'air de vouloir me dire quelque chose. Elle est muette. Elle ne parle point et ne se comprend pas elle-même. Mais moi je la comprends.

Je sais que la même émotion nous habite et qu'il n'y a point de différence entre nous. Nous sommes faits de la même matière, et la petite flamme qui palpite en moi vacille également en elle.

La mort va venir et secouer son aile énorme et glacée.
"C'est fini."
Et plus jamais personne ne saura quelle était la petite flamme qui brûlait en nous.
Ce ne sont pas un homme et une bête qui s'entre-regardent.
Mais deux paires d'yeux tout pareils qui s'interrogent.
Et dans chacune d'elles la même vie se blottit frileusement contre l'autre.

Auteur: Tourguéniev Ivan

Info: poèmes en prose

[ homme-animal ]

 

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puberté

Romain et Anaïs étaient devenus de longs adolescents dégingandés et mutiques, fuyant mes baisers et se soustrayant à mes étreintes comme à mes questions, s'enfermant dans leurs chambres dès que je rentrais du travail, je les regardais interdite, me demandant où avaient bien pu passer mes enfants et leurs yeux dévorants, suspendus au moindre de mes gestes à la moindre de mes paroles, me couvrant de leurs lèvres me répétant qu'ils m'aimaient à longueur de journée. J'avais beau les regarder et tenter d'établir une continuité entre mes tout-petits lovés contre moi sur la plage, dans le lit ou le canapé et ces étrangers qui vivaient dans ma maison et n'attendaient plus de moi que des repas chaud, du linge propre, de l'argent de poche et des autorisations de sortie les plus larges possibles je n'y parvenais pas, c'était une chose déchirante et secrète, un sentiment d'une perte impossible à partager, un deuil sans objet qui laissait en moi une nostalgie glacée, un froid polaire, un désert.

Auteur: Adam Olivier

Info: Le coeur régulier

[ métamorphose ]

 

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nature

Ici, le ruisseau jaillit d’une niche moussue à flanc de colline, et il a sculpté un bassin de pierre à l’endroit de son impact, une eau froide et limpide au goût métallique, un bassin grand comme une chambre à coucher où trempent des troncs d’arbres usés, rendus duveteux par le temps. Turtle s’assied sur un tronc, ôte tous ses vêtements, pose le fusil dessus avant de glisser dans la piscine de pierre, les pieds d’abord – car elle vient chercher ici son réconfort, étrange et personnel, et elle a le sentiment qu’ici règne le réconfort des lieux froids, d’une entité limpide et glacée et vivante. Elle retient son souffle et s’enfonce jusqu’au fond du bassin, elle remonte les genoux à ses épaules, ses cheveux flottent autour d’elle comme des algues, elle ouvre les yeux, lève la tête et aperçoit les images grossies sur la surface piquetée de gouttes de pluie, et les silhouettes des tritons aux doigts écartés, leurs ventres rouge et or exposés au-dessus d’elle, leurs queues oscillant paresseusement.

Auteur: Tallent Gabriel

Info: My absolute darling

[ beauté ] [ magie ] [ émerveillement ]

 

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saisons

... j’aime l’automne éperdument. Il est un éloge de la tristesse, et non du désespoir. Il m’est une paix sereine une fois l’an. Septembre, octobre et parfois novembre n’ont pas d’autre ambition que d’en finir posément. Cela aussi convenait beaucoup au flegme des hommes là-bas (extrême-orient russe). Je ne supporte pas le neuf, les images glacées du développement, les régions qui ont tout réussi, les attributs postmodernes et les paysages aménagés. L’automne est avant tout un charme d’hier, un décor poli par le temps.
Il m’a toujours semblé que l’été est un dessin d’enfant colorié à l’aide d’une boîte de crayons de six couleurs. Ses teintes sont primaires, le ciel est trop bleu, les nuages immaculés, l’herbe grassement verte et le soleil, une pépite aveuglante. Le spectre des pigments est utilisé sans art. C’est un monde sans nuances où les feuilles sont gorgées de chlorophylle, la mer est azur et les couchants pareils à ceux des cartes postales. Cela empeste les vacances et la canicule. Le voyage doit avoir un autre éclat.

Auteur: Gras Cédric

Info: L'hiver aux trousses

[ crépuscule ]

 

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introspection

Il est vraiment étrange que, moi qui me moque du patinage comme de je ne sais quoi, à peine je ferme les yeux, je vois une immense patinoire.

Et avec quelle ardeur je patine!

Après quelque temps, grâce à mon étonnante vitesse qui ne baisse jamais, je m'éloigne petit à petit des centres de patinage, les groupes de moins en moins nombreux s'échelonnent et se perdent. J'avance seul sur la rivière glacée qui me porte à travers le pays.

Ce n'est pas que je cherche des distractions dans le paysage. Non. Je ne me plais qu'à avancer dans l'étendue silencieuse, bordée de terres dures et noires, sans jamais me retourner, et, si souvent et si longtemps que je l'aie fait, je ne me souviens pas d'avoir jamais été fatigué, tant la glace est légère à mes patins rapides.

Au fond je suis un sportif, le sportif au lit. Comprenez-moi bien, à peine ai-je les yeux fermés que me voilà en action.

(...)

Auteur: Michaux Henri

Info: La Nuit remue

[ songes ] [ glissades ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Richerd se retourna pour se trouver nez-à-nez avec Jessica. Elle portait les cheveux en hauteur sur le crâne et ils encadraient parfaitement son visage par des accroches-coeurs bruns. Elle était très belle. Elle lui souriait; c'est le sourire qui le décida.
- Bonjour Jessica, dit-il. Comment vas-tu?
- Bonjour. Vous n'allez pas me croire, mais mon assistant a négligé de noter quel journal vous envoie, monsieur, euh...
- Journal? demanda Richard.
- J'ai dit journal? reprit Jessica avec un rire cristallin et doux qui se moquait d'elle-même. Magazine... Chaîne de télévision. Vous faites bien partie des médias?
- Tu as une mine superbe, Jessica, répondit Richard.
- Je crains de ne pas vous situer, avoua-t-elle avec un sourire espiègle.
- Tu t'apelles Jessica Bartram. Tu es cadre en marketing chez Stocktons. Tu as 26 ans. Ton anniversaire tombe le 23 avril et, dans le feu de la passion, tu as la manie de fredonner la chanson des Monkees "I'm a believer"...
Jessica ne souriait plus.
- C'est une plaisanterie? demanda-t-elle d'une voix glacée.
- Oh, et nous sommes fiancés depuis dix-huits mois.

Auteur: Gaiman Neil

Info: Neverwhere

[ dialogue ] [ plan drague ] [ littérature ] [ séduction ]

 

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berceuse

Dors, dors, je suis là près de pour veiller sur tes rêves
Dors, dors, dans la paix de la nuit car demain l'aube se lève
toujours plus loin, toujours plus loin, dans cette immense neige glacée
toujours plus loin, toujours plus loin dans cette immense pays glacé
Dors, dors, tu as le temps de grandir et d'avoir à chasser
Dors, dors, tu as le temps de grandir et d'avoir à pêcher
toujours plus loin, toujours plus loin dans cette immense forêt de givre
toujours plus loin, toujours plus loin dans cette immense banquise blanche
Dors, dors, les loups peuvent hurler au loin,
je suis là tu ne crains rien
Dors, dors, l'ours blanc et les pingouins
nous les croiserons demain
toujours plus loin, toujours plus loin, au fil des traineaux et des chiens
toujours plus loin, toujours plus loin, dans ce grand nord on est si bien
Dors, dors, et rappelle-toi les contes des trolls et des magiciens
Dors, dors, bien au chaud dans cet igloo que j'ai construit de mes mains
toujours loin, plus loin, toujours le jour s'en va sur la pointe des pieds et revient
toujours plus, loin toujours, loin, la nuit s'en va sur la pointe des pieds et revient.

Auteur: Internet

Info: poème Inuit

[ inuit ] [ obscurité ] [ poème ]

 

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baise

Je me glissais sur le lit avec mes yeux flasques, avec un understatement qui ne pouvait pas être dit plus clairement. J’enlevais la couverture, et elle était là, et déployait ses jambes, autour de mon corps, et je glissais le plus silencieusement possible en elle, de manière à sentir le fluide de ma queue érigée contre la chatte qui était là comme une fleur couverte de rosée, rouge et ouverte devant moi. Orgasmes glissants et jus et sueur, jusqu’à ce que tout sombre. Je me réveillais lentement au son de The Eternal Herbie Hancock, Jibali, Jibali, et la fumée de la Camel. Je me rappelle la Camel et la voix cassante d’Herbie, You will know when you get there, et une vodka glacée, et corps contre corps, et la bouche et les seins de Nana, et ma langue enroulée autour d’un clitoris qui était, je crois, plus vivant que toute autre chose. Un clitoris qui remuait et mouillait tout seul, sauvage, et ce jus… jus… jus sur mon cou. Et ma queue brillante, dévorée et dévorée. Je présume que nous faisions l’amour et fumions jusqu’à frôler l’anéantissement. En tout cas, la nuit était là. Une nuit de dimanche, mais le nom des jours était sans importance.

Auteur: Eriksen Jens-Martin

Info: Nani

[ fusion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ténèbres

La terreur, c'est surtout de l'imprévu ; et si la nervosité des peureux s'exaspère dans l'obscurité, c'est que cette nuit aveugle est peuplée pour eux de fantômes, auxquels ils ne peuvent donner de formes. Si, de tous temps, les enfants et les servantes ont craint de se hasarder, le soir, hors des chambres éclairées et closes, c'est que l'ombre impénétrable, l'ombre silencieuse et hostile recule tout l'infini dans le mystère et toute l'épouvante dans l'inconnu... Oh ! les grands arbres bruissants des fonds de parcs d'automne humides et solitaires, les interminables corridors des vieux logis de province à demi abandonnés, les greniers hauts comme des cathédrales, où s'entassent des vieilleries, des paperasses et des malles velues, immobiles depuis des années, et qui ne voyageront jamais plus, les chambres inhabitées des maisons de campagne des grands-parents aujourd'hui morts, la chambre qu'on n'ouvrait jamais parce qu'il s'y était passé quelque chose...
Oh ! Tous ces châteaux d'épouvante effrités aujourd'hui dans nos âmes sceptiques, mais qui tenaient jadis une si formidable place dans notre enfance effarée et inquiète, de quelle atmosphère frissonnante et glacée ils s'emplissaient pour nous à la tombée de la nuit, surtout au retour de l'automne, dans ces mois brumeux et pourris d'incessantes ondées, de torrentielles pluies.

Auteur: Lorrain Jean

Info: Histoires de Masques

[ peur ] [ imagination ]

 

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