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gel

Quand Gerda eut huit ans, elle fut chargée de réchauffer le moteur du camion à la place de sa mère. Elle se réveillait à trois heures du matin, jetait son manteau sur ses épaules sans même se débarbouiller et sortait dans le froid glacial de l'hiver, à l'heure la plus noire. Le sommeil interrompu était encore plus douloureux que la morsure du froid sur son visage somnolent. La nuit, le camion de son père était garé devant la porte de la maison, et le matin, pour arriver à mettre en marche le moteur, il fallait d'abord dégager de la glace la manivelle qui était à l'avant.

Auteur: Melandri Francesca

Info: Eva dort

[ nuit ] [ aube ]

 

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femmes-par-hommes

[...] L'exemple le plus célèbre est peut-être celui du docteur Edward H. Clarke qui publie "Sex in Education" en 1874 et y affirme que les femmes ne peuvent prétendre aux études universitaires parce que le travail cérébral consommerait tout le sang dont elles ont besoin pour leurs règles.
Un an plus tard, un autre médecin, docteur Azel Ames, publie un texte affirmant que les femmes ne doivent pas travailler dans l'industrie parce que cela pourrait nuire à leurs fonctions menstruelles. Par contre que les femmes s'échinent à des tâches domestiques, genre lavage du linge à la main dans des rivières glaciales, ne semblent pas du tout leur nuire.

Auteur: Strömquist Liv

Info: L'origine du monde

[ misogynes ]

 

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hommage poétique

Ton nom – un oiseau dans la main,
Ton nom – sur la langue un glaçon.
Un seul mouvement de lèvres.
Quatre lettres.
La balle saisie au bond,
Dans la gorge un grelot d’argent.

Une pierre jetée dans l’étang
Sangloterait ainsi quand on t’appelle.
Dans le piaffement léger des sabots la nuit
Ton nom, son éclat, retentit.
Le chien du fusil qui claque à la tempe
Le dit.

Ton nom – ah, impossible !
Ton nom – le baiser sur les yeux,
Sur le tendre froid des paupières.

Ton nom – le baiser sur la neige.
Gorgée d’eau bleue qui sourd, glacial.
Avec ton nom – le sommeil est profond.

Auteur: Tsvetaeva Marina

Info: Poème dédié à Alexandre Blok, 15 avril 1916

[ symboles ] [ sensorialité verbale ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

saison

Un ciel bleu, sec et froid, dur comme un diamant, tintant comme une cloche immense, allègre et joyeux comme un petit caillou, net, limpide, frais, eau glaciale sans une ride, infini, semblable à un aigle planant au-dessus de Paris, dardant sa froide précision céleste sur les maisons, bleuissant les toits, rosissant les murs, enveloppant chaque chose dans sa gaine inflexible. Voilà le temps que j'aime. Un temps dur et tendre à la fois, infaillible. Les gens dans la rue ont le visage rose, le nez pincé par le froid, les lèvres serrées et pâlies, les traits un peu figés mais resplendissants de bien-être. C'est un temps qui sait ce qu'il veut. Mon bel hiver !

Auteur: Huguenin Jean-René

Info: Journal

[ littérature ]

 
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Asie

Mais vers le soir, le vent tombe et nous entrons dans un vide doré. Je me dis : voilà la Sibérie originelle - insaisissable, infinie -, celle qui s'attarda au fond des yeux des premiers voyageurs, tel un inconscient géographique. Son apparente vacuité était une page blanche offerte à l'écriture. Des siècles durant, elle a attisé la rumeur et la légende, inspiré des idéaux et suscité la peur. Son nom même - fusion mystique du terme mongol siber ("beau, pur") et du tatar sibir ("pays endormi") - évoquait quelque chose de vierge, en attente. Hegel l'avait carrément placée en dehors de l'histoire, car trop froide et trop hostile pour permettre une vie qui ait du sens.

Auteur: Thubron Colin

Info: En Sibérie

[ crépuscule ] [ glacial ] [ étymologie ]

 

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science-fiction

Pour la première fois j'étais entré en contact avec les esprits de Grosbeck et de Timoféiev.
Timoféiev était totalement pur, propre et simple comme du lin blanc - un homme simple. Les tensions et le stress de la vie quotidienne n'affectaient pas les profondeurs de son psychisme.
Grosbeck était très différent, son esprit, animé, jacassant comme un poulailler plein de volailles, était sale par endroits propre à d'autres. Il était brillant, puant, vivant, pétulant, remuant.
Je saisis chez eux un reflet de mon propre esprit. Timofeïev me trouvait froid, hautain, glacial et mystérieux ; pour Grosbeck j'étais comme un gros bloc de charbon, il n'arrivait pas à voir grand chose dans mon esprit et il n'y tenait pas.

Auteur: Smith Cordwainer

Info: Le colonel revient du grand Néant, In les seigneurs de l'instrumentalité tome 1, Folio SF

[ rapports humains ] [ télépathie ]

 

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nature

Mais je n'oublie pas que je ne suis pas sauvage - le sauvage réside au cœur des forêts et sur les contreforts des montagnes, il est ce qui m'échappe, ce que je n'approche pas de près mais dont l'existence me conforte, ce qui arpente le seuil de mes rêves et ne se laisse apercevoir que dans la liminalité des haies & des orées, au crépuscule ou à l'aurore, quand les yeux se dessillent, que la conscience s'endort, que les portes entrouvertes laissent passer les courants d'air. Il est ce qui grogne et rugit, ce qui hante les cavernes et les interstices, ce qui ondoie dans les profondeurs glaciales, ce qui empoisonne ou guérit, ce que je ne cueille ou dont je ne ramasse les fragments qu'avec humilité, ce qui doit être réveillé.

Auteur: Darsan Lou

Info: Les heures abolies

[ frontière ] [ conscience ] [ marécage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hiver

Un peu à l'ouest où je passai la nuit suivante se trouve le lieu habité le plus froid du monde : -72.1°C. Un froid bien moindre suffit pour que l'acier se brise, que les pneus éclatent et les mélèzes lancent des gerbes d'étincelles au contact d'une hache. Le thermomètre chute et votre haleine gèle aussitôt, elle forme des cristaux qui tintent en touchant le sol avec un léger bruit surnommé "le murmure des étoiles".
Selon un mythe des peuples autochtones, les paroles elles-mêmes gèlent et tombent par terre dans le froid extrême. Elles se réveillent au printemps et se mettent à parler : l'air s'emplit soudain de cancans périmés, de plaisanteries qui n'ont encore chatouillé aucune oreille, de cris causés par des douleurs oubliés, de mots d'amours inspirés par une flamme depuis longtemps éteinte.

Auteur: Thubron Colin

Info: En Sibérie

[ Asie ] [ glacial ]

 

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temporel-éternel

[…] Kafka n’aura jamais réellement tenu compte des réalités historiques de l’époque. Son Journal est à cet égard d’une vacuité vertigineuse : nul écho du bruit ni de la fureur du monde ne semble s’y répercuter. Toutes ses œuvres, cependant, écrites le dos tourné aux problèmes et aux urgences de l’environnement historique, arrachées douloureusement par bribes et par fragments à un bloc glacial de cohérence irréelle, du moins dans son essence et quelle que soit la forme trompeusement naturaliste de son apparence ; tous ses textes, de fait, ramènent à l’épaisseur, à l’opacité, à l’incertitude, à la cruauté du siècle, qu’ils éclairent de façon décisive. Et non pas, ou pas seulement parce que Kafka atteint, dans la modestie déroutante de son entreprise narrative, au noyau même, métaphysique, de la condition humaine, à sa vérité intemporelle.

Auteur: Semprun Jorge

Info: L'Ecriture ou la vie

[ témoin indirect ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

isolement

Douce nuit tisanière. Les meubles chuchotent entre eux. Une langue sourde, âpre, une musique de pieds de table. Un mélange de néerlandais et d'auvergnat. le parquet craque alors que personne, pas même mon regard, ne marche sur les lattes de bois. Et lorsque le lustre se met à remuer comme une pendule, une alarme se déclenche en moi. Attention, fantômes. Instinctivement, je cherche la main de Denise. Mais la place à côté de moi est vide. Ni tiède, ni froide, seulement glaciale. A travers le chant de cette maison hantée, j'ai l'impression d'entendre l'écho de mes agitations intérieures. Ceux qui ont trouvé l'âme soeur, même chiante, ne connaissent pas leur bonheur. Oh non. La solitude, c'est bien au soleil, avec des filles en bikini, mais dans le noir, sur un lit qui pleure en vieux français, c'est terrible.

Auteur: Mestron Hervé

Info: La décapoute

[ obscurité ]

 

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