Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 28
Temps de recherche: 0.0352s

mémoire désordre

Les mots reviennent à pas de loup, aussi silencieux que des papillons noirs. Les mots ne nous trahissent pas. Ils nous effraient, ils nous fuient. Lorsqu'on a vraiment besoin d'eux, ils entrent dans la maison par les fenêtres et par les portes, par le soleil et par la lune, par toutes les lumières des saisons. Ils se glissent partout, dans les chemises, dans les placards, dans les draps. Violemment ils vous accrochent le ventre, vous poussent vers la table. On ouvre un cahier, on attrape un stylo. Ils sont là, précis et rassurants comme une mère.

Auteur: Frégni René

Info: Elle danse dans le noir

[ termes insaisissables ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

orgasme

Ses mains glissent entre ses cuisses et tâtonnent dans la moiteur poisseuse qui y règne, les fluides secs accrochés à un désordre de poils, la douceur glissante des plis écartés d'un doigt, l'humidité rassurante de son centre, les aspérités granuleuses et l'élasticité de ses muscles qui se resserrent autour de ses doigts. D'un pouce, elle éveille son corps en dessinant des cercles concentriques sur sa vulve gonflée. Spirales d'infllux nerveux, fusion électrique qui brûle et irradie, l'univers vibre, un monde explose. Elle tremble -- tout se fige. Quand elle se lève et s'étire, elle est arc oeil douceur rosée peau & marche.


Auteur: Darsan Lou

Info: L'arrachée belle

[ masturbation ] [ spasme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

dépendance

Je m'envoie une dose en présence de D. L. Je cherche la veine sous la crasse de mon pied nu. Les camés n'ont pas d'amour-propre. Ils sont indifférents à la répugnance d'autrui. Je doute que l'amour-propre puisse exister en l'absence de toute vie sexuelle. Il disparaît de l'univers du camé en même temps que le goût et la possibilité de rapports platoniques, qui ne sont eux aussi qu'affaire de libido... Le drogué considère son propre corps de façon tout impersonnelle, comme un instrument destiné à absorber l'élément dans lequel il vit, et il jauge sa chair avec les mains froides d'un maquignon. "Inutile d'essayer de piquer ici... " Des yeux de poisson mort qui glissent sur une veine ravagée...

Auteur: Burroughs William S.

Info: Le festin nu

[ drogue ] [ laisser-aller ]

 

Commentaires: 0

vieillesse

Oncle Salim voulait me servir du thé, mais ses mains tremblantes ont lâchés le verre, qui s'est brisé au sol. J'ai fait semblant de ne rien voir, mais oncle Salim s'est moqué de mon embarras.
"Mon ami, la nature donne une preuve de sa sagesse et toi, tu détournes les yeux" Tout en buvant son thé il m'a expliqué : "Vois-tu, mon ami, la nature ne peut pas parler. Mais elle s'exprime par signes. Elle vient de me le dire à l'instant : ne t'accroche pas aux choses, tu ne pourras pas les emporter avec toi. Et plus tu t'y accroche, plus vite elles te glissent entre les doigts. Voilà ce que dit la nature en faisant trembler les mains des vieillards."

Auteur: Schami Rafik

Info: Une poignée d'étoiles

[ sagesse ]

 

Commentaires: 0

gouille

Au-dessus de la flaque d'eau

Il s'est penché pour voir le ciel

Où glissent de grands vaisseaux blancs.

Un arbre y parle de merveilles,

Et tous les oiseaux se sont tus.

On dirait que le monde s'attarde

Dans une paix d'avant le monde

Et que le temps n'existe plus.



Puis il voit, à ses pieds, lui sourire

Un visage semblable au sien.

Alors, il se dit que tout est plus beau

De l'autre côté du miroir,

Que rien n'est plus vrai peut-être 

Que cet arbre, ce ciel, ces oiseaux

Et cet enfant qui lui ressemble.



Il a pris tout son souffle, et soudain

A sauté dans la flaque à pieds joints.

Auteur: Gabriel Pierre

Info: " Chaque aube tient parole"

[ poème ] [ enfance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

étrange

"Regardez-moi dans les yeux", dit le docteur Mortimer. Mes yeux cependant glissent de côté, à gauche, encore plus à gauche. Puis ils s’arrêtèrent et devinrent fixes. Comme tiré par des fils, mon regard se porta vers le lointain, vers le lointain de gauche, au-dessus du petit arbre à l’horizon ; et un peu plus loin au-dessus de cet arbre, déjà dans le ciel blanc, mon regard s’arrêta. "Essayez de me regarder dans les yeux", dit le docteur Mortimer, et ce n’est qu’à grand-peine que je ramenai mon long, mon lointain regard – comme ce fut lent ! – jusqu’à ce que je fusse revenue devant les yeux du docteur Mortimer. Mais alors mes yeux se fermèrent de fatigue. Le docteur Mortimer souleva l’une puis l’autre de mes paupières. "Un coup de maître, dit-il, d’un ton triste mais admiratif. Les cœurs de vos yeux ont été atteints en plein milieu. Ça a été un coup de maître."

Auteur: Unica Zürn Nora Berta Ruth

Info: L'homme-jasmin, pages 230-231

[ effort ] [ lutte ] [ onirique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

question

Le temps : c'est la complexité qui se développe, souvent organique. Les mots : des univers mathématiques symbolisés. 

Le mélange des deux : points de vues sémantiques humains, issus de perspectivismes limitants. 

Problème : si les mots sont des mondes, la diachronie nous montre qu'ils glissent au fil du temps, changent de sens ("quelqu'un" devient "personne", etc ) et par là même induisent tout un tas de biais dans nos raisonnements.

De plus nos idiomes sont dépendants d'une logique trop simple, boléenne, donc incapables constituer une continuité acceptable en terme scientifique. 

En ce sens il est évidemment difficile et dangereux d'user (de citer) des pensées issues de collègues homo sapiens non contemporains. Sauf si elles abordent les rapports entre humains. 

Ici alors on pourra éventuellement étudier notre évolution propre, et probablement l'égarement que représente l'anthropocentisme primaire qui aura piloté tant de philosophies, et les langages, de l'humanité. 

La tétravalence montrée par le carbone est-elle la voie ?

Auteur: Mg

Info: 28.7.2023

[ chronos défini ] [ linguistique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

désert

Quel soulagement, quelle joie toute physique, cette arrivée à l'ombre, où la brise est un peu fraîche, où nos yeux douloureux se reposent sur le vert profond des beaux palmiers, sur les grenadiers aux fleurs de sang et sur les lauriers roses en touffes. Après l'eau de mensonge [le mirage], le goût de la vérité. Nous nous étendons à terre, pour n'entrer à Béchar que vers le soir, après la sieste.
Djilali s'endort, et moi je regarde ce décor nouveau qui ressemble à d'autres que j'ai aimés, qui m'ont révélé le charme mystérieux des oasis. J'y retrouve aussi cette légère odeur de salpêtre, si spéciale aux palmeraies humides, cette odeur de fruit coupé qui pimente tous les autres parfums de la vie à l'ombre.
Dans la quiétude profonde de cette clairière isolée, d'innombrables lézards d'émeraude et des caméléons changeants se délectent dans les taches de soleil, étalés sur les pierres. Pas un chant d'oiseau, pas un cri d'insecte. Quel beau silence! Tout dort d'un lourd sommeil, et les rayons épars glissent entre les hauts troncs des dattiers comme des chevelures de rêve...

Auteur: Eberhardt Isabelle

Info: Montagne de lumière, Dans l'ombre chaude de l'islam

 

Commentaires: 0

déclaration d'amour

Au fond, très au fond de moi, j'ai toujours gardé, naturellement la certitude de te retrouver ; sinon comment aurais-je pu supporter ces longues heures mornes qui passent, qui glissent impitoyablement dans leur course effrénée et devant lesquelles, je me suis arrêtée, stupide et épouvantée ? Oui, quelque chose de plus profond, de plus grave et de plus véritable que mon imagination déjà usée et impuissante, m'ont retenue à toi, à nous, à moi-même ; c'est la terre, le ciel, la mer, la respiration que tu as mis en moi ; c'est la vie même que je ne connais vraiment que depuis que tu es là, en moi ; c'est cette douleur sourde qui gronde au milieu de moi, cet étirement sans fin vers un but qui me semble chaque jour plus lointain, plus insaisissable, plus abstrait mais aussi plus nécessaire, plus vital. Par quel miracle dois-je t'aimer davantage à mesure que ton image s'éloigne de mon souvenir ? Je ne sais pas mais c'est ainsi, et je ne connais pas de pire souffrance que celle qui s'efforce en vain de recréer des chers disparus.

Auteur: Casarès Maria

Info: In Correspondance de Albert Camus, lundi 6 février 1950

[ absence ]

 

Commentaires: 0

désidéalisation

Je ne jalouse pas ces pompeux imbéciles

Qui s’extasient devant le terrier d’un lapin

Car la nature est laide, ennuyeuse et hostile ;

Elle n’a aucun message à transmettre aux humains.



Il est doux, au volant d’une puissante Mercedes,

De traverser des lieux solitaires et grandioses ;

Manoeuvrant subtilement le levier de vitesses

On domine les monts, les rivières et les choses.



Les forêts toutes proches glissent sous le soleil

Et semblent refléter d’anciennes connaissances ;

Au fond de leurs vallées on pressent des merveilles,

Au bout de quelques heures on est mis en confiance ;



On descend de voiture et les ennuis commencent.

On trébuche au milieu d’un fouillis répugnant,

D’un univers abject et dépourvu de sens

Fait de pierres et de ronces, de mouches et de serpents.



On regrette les parkings et les vapeurs d’essence,

L’éclat serein et doux des comptoirs de nickel ;

Il est trop tard. Il fait trop froid. La nuit commence.

La forêt vous étreint dans son rêve cruel.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: "Nature" dans "Poésie"

[ civilisation ] [ comparaison ] [ domination technologique ] [ anti-nature ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson