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femmes-hommes
Le jour où l'on aime trop n'est pas éloigné du jour où l'on n'aimera plus : comme ces ampoules électriques qui grésillent d'un vif éclat avant de mourir.
Auteur:
Auclair Marcelle
Années: 1899 - 1983
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: femme de lettre
Continent – Pays: Europe - France
Info:
L'Amour, p.54, Hachette/notes et maximes, 1963
[
pensée-de-femme
]
[
amoureuse
]
[
passion
]
chanson
Au café, rêvait un lion
Devant sa consommation.
Il voit venir une abeille
Vêtue d'un tailleur que raye
Le noir avec le soleil,
Une petite merveille.
Elle grésille, elle bourdonne
Avec l'accent de Narbonne
Et gentiment elle butine
Un diabolo grenadine...
Auteur:
Fersen Thomas
Années: 1963 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: chanteur, musicien
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Les Malheurs du Lion
[
femmes-hommes
]
crépuscule
Dans la profondeur du silence, on entendait le grésillement de gouttes lumineuses sur les auvents.
L'horizon rouge du couchant se faisait de plus en plus mince et l'aïeul écoutait le froissement des rayons qui se retiraient comme un pan de soie.
Auteur:
Lianke Yan
Années: 1958 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Asie - Chine
Info:
Les jours, les mois, les années
[
image sonore
]
poème
La feuille menue frissonne,
L'ombre est froide dans la forêt sonore,
Un étonnement silencieux, peut-être qui abhorre,
Un vertige d'une ronde d'automne.
Un chaos veut m'amener
À oublier l'unique et le grand nombre,
Me sèche un bruissement séché,
Sur un arbre je pleure
Comme sur une épaule que j'encombre.
Et grésille une pluie légère
Sur les ravins, sur la forêt éteinte
La caverne phtisique de naguère...
Et l'horizon qui de noirceur se teinte...
Auteur:
Bacovia Georges
Années: 1881 - 1957
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Europe - Roumanie
Info:
Vide, trad Miron Kiropol
[
saison
]
question
Qu'est-ce que l'entêtement ? C'est rester au soleil alors qu'on sent déjà le grésillement des brûlures. C'est manger encore un carré de chocolat alors que le chocolat désigne plus qu'une pâte sucrée qui tapisse ma gorge. C'est déchirer un papier en pensant ainsi faire disparaître ce qui est écrit, ou mieux : faire en sorte que cela n'ait jamais été écrit. C'est ne pas se couvrir alors qu'il fait froid parce qu'on a décidé qu'il fait chaud. C'est forcer son chien à porter des lunettes de soleil dans le seul but de prendre une photo.
Auteur:
Quintane Nathalie
Années: 1964 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Antonia Bellivetti, P.O.L., 2004, p.49
[
caprice
]
clarté
Il faudrait un interrupteur pour éteindre les villes, le soir à heure dite tout le pays serait plongé dans le noir comme lorsqu'on éteint la lumière dans la chambre des enfants en leur souhaitant bonne nuit et qu'au plafond sont révélées les étoiles phosphorescentes invisibles en journée. À neuf heures bonsoir, comme disait l'allumeur de réverbères, la nuit serait rendue à la nuit. Mais la consigne a changé. Le monde reste allumé jour et nuit. Il n'y a plus ni repos, ni noir, ni silence et quelque chose même en dormant dans la tête continue de grésiller.
Auteur:
Collongues Anne
Années: 1985 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: photographe
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Ce qui nous sépare
[
incessante
]
[
mégapole
]
[
artificielle
]
[
pollution lumineuse
]
carnage
Les bruits étaient sympathiques et excellents : des grésillements de graisse chaude, des flonflons de bouilloire, des bruits en fusée de rôtis arrosés, le choc clair des casseroles et de la vaisselle, un glou-glou de bouteilles qui semblait parodier une cascadante série de baisers goulus.
Toute sa sympathie d’homme affamé serait allée vers les odeurs des viandes chaudes et des sauces épicées, si un effluve étrange, doux et terrible, n’était venu flotter autour de lui.
— Je connais cela, murmura-t-il.
Et, soudain, une cruelle fantasmagorie se déroula en film silencieux dans sa mémoire : il revit les boueuses tranchées où saignaient d’innombrables cadavres de Tommies et de Feldgrauen.
— Cela sent la mort, dit-il, le sang… Pouah !
Auteur:
Ray Jean
Années: 1887 - 1964
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Les derniers contes de Canterbury
[
dégoût
]
[
cuisine
]
[
remémoration
]
[
hémoglobine
]
synesthésie
Maria sait la couleur des gens, la couleur des sons et des odeurs. Les couleurs invisibles sont son secret et son privilège. William, par exemple, est d'un pourpre dense et terreux, Céline d'un gris très doux. Une brillance d'oignon rouge jaillit de Thomas, et de la mère de Maria l'orange d'une fleur de souci. Son père n'avait pas vraiment de couleur, ou alors elle ne s'en souvient plus, n'a pas eu le temps de la percevoir. Alain, lui, vibrait d'un brun de pain brûlé qui se muait parfois en long grésillement. Pour Maria, la frontière est mince qui sépare les odeurs et les sons. Et puis, bien sûr, il y a Marcus. Marcus est d'un vert splendide, celui d'une soupe de cresson saturée de crème, celui de la première peau d'une fève. Ce soir-là, le vert de Marcus est un baume qui, dans la cuisine, l'aide à reprendre pied.
Auteur:
Villeneuve Angélique
Années: 1965 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: styliste culinaire, écrivaine
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Maria
[
rapports humains
]
divertissement intelligent
Le spectacle est mort, il n’y a plus de télé-au-delà, tout est permis, voilà une grande nouvelle. Et la France, une fois de plus, est exemplaire. Tomber en zappant sur le grésillement sidéral de la Cinq, entre deux naufrages à paillettes sur les autres chaînes, c’est un peu comme d’apercevoir en négatif le frissonnement du Créateur absent au fond du trou de la couche d’ozone.
[…] Le spectacle est mort, tout est permis, et surtout d’empêcher la réalisation du projet gouvernemental de comblement de la crevasse de cette cinquième chaîne par les grelottants programmes du machin franco-allemand qu’on appelle Arte. Une chaîne culturelle, par-dessus le marché ! Culturelle ! Ce concept pour Virgin Mégastore ne doit plus bénéficier d’aucune indulgence. Rien n’a jamais été plus obscène que l’utopie d’une télévision culturelle (ou de qualité), si ce n’est celle d’une littérature télévisable. Dieu sait ce que je pense d’Eurodisneyland, mais cinquante mille inaugurations du Mausolée crétinisant de la Belle au bois dormant ne seront jamais aussi blâmables qu’une soirée-dictée de Pivot en direct des Nations Unies.
Auteur:
Muray Philippe
Années: 1945 - 2006
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: essayiste et romancier
Continent – Pays: Europe - France
Info:
1992, Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 433-434
[
pseudo-qualitatif
]
[
réquisitoire
]
couple
"Pourquoi me détestes-tu Bruce ?
Pourquoi me laisses-tu seule nuit et jour ?
Qu’est-ce que j’ai fait ? – Mmh ? dit-il. Non. Rien. Je lis ici,
Et je vais écouter les nouvelles à minuit. – Les nouvelles,
Répondit-elle,
Sales et sanglantes et qu’est-ce que ça peut faire ?
Je peux rester ici ?" Elle lui sourit et s’assit sur le lit,
Sur le matelas nu. Il dit "Euh... Écoute, Fawn.
Comme tu dis : sang, mensonges et saleté, imbécilités et pourritures,
C’est les nouvelles.
Et si l’on regarde dans nos cœurs... hein ? ... la même soupe infernale.
Tout ce qui est bon est mutilé ; toute chose mauvaise
A de larges mains, un cœur solide et des ailes de faucon. Bon,
Je ne comprends pas ça et j’ai besoin de l’étudier." Fawn le fixa,
Ressentant un mépris extraordinaire
Derrière son regard calme et son doux masque ovale,
Et dit "Que lisais-tu, mon chéri ? – Quoi ? dit-il, Un livre.
Je l’ai eu à la fac, je ne l’ai jamais lu."
Il alluma la radio et dit "Un professeur allemand
Qui pense que cette esclave sanglante et torturée appelée Histoire
A des habitudes bien réglées. Des vagues, tu vois, de longues vagues, des vagues distinctes de civilisation
Qui vont et viennent comme la mer ; et avec la même sorte de ...vie,
arts, politiques, et ainsi de suite
A la même intensité pour chaque vague, tu peux le prévoir.
En ce moment
Nous sommes au creux de la vague." Fawn l’entendit vaguement
à travers les grésillements
Et le bavardage de l’animateur radio quand l’heure changea,
Et, naturellement, n’y comprit rien ni ne s’y intéressa,
Mais elle vit son excitation.
Il y avait désormais trois courants parallèles
D’action humaine dans cette haute caverne
Au toit de bardeaux tutoyant les étoiles nébuleuses.
Auteur:
Jeffers Robinson
Années: 1887 - 1962
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, poète
Continent – Pays: Amérique - Etats-Unis
Info:
Dans "Mara ou Tu peux en vouloir au soleil", Préface, trad. de l’anglais (États-Unis) par Cédric Barnaud, éditions Unes, 2022, pages 44-45
[
incompréhension
]
[
incompatible
]
[
solitude
]