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nuit

L'obscurité était une cape jetée négligemment sur les montagnes et les prairies, les aboiements des chiens d'Anselm réveillaient des échos lointains dans les collines sillonnées de crêtes. L'haleine du canyon était humide et froide.
La piste montait et la poussière molle absorbait le bruit des pas des chevaux.
Un ruisseau fougueux longeait la piste et affrontait musicalement les pierres de son lit.
Un quartier de lune montante peignait de ternes taches argentées sur les parois du canyon, scintillait à la surface de la rivière et se reflétait faiblement sur les troncs décolorés des sapins brûlés.
Alors qu'ils faisaient une halte, Stuart tendit l'oreille pour guetter ce que le vent pouvait apporter.
Il était aux aguets... Il lui semblait entendre une rumeur ininterrompue dans la nuit.
...Les chevaux étaient figés, tête dressées, à l'affût; ils respiraient plus fort, ils flairaient une chose intéressante.
Puis, le bruit s'arrêta.

Auteur: Haycox Ernest

Info: Le Passage du canyon

[ ténèbres ] [ silence ] [ alarme ]

 

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nuit à la belle étoile

Nous fîmes halte, cette première nuit, dans un ravin profond, bordé de gros sapins. Quelques troncs abattus nous fournirent des bûches pour le feu et nous pûmes préparer le thé et le dîner.

Puis Ivan choisit avec soin deux troncs d’arbres, dont il équarrit un côté à l’aide de sa hache. Il les disposa parallèlement, les deux faces taillées se regardant, puis les fixa ensemble à l’aide de deux gros coins enfoncés à chaque extrémité, qui les maintenaient séparés l’un de l’autre par une dizaine de centimètres. Dans la large fente ainsi obtenue, il plaça des charbons ardents ; immédiatement le feu se mit à courir sur toute la largeur des troncs.

- Maintenant, le feu va durer jusqu’à demain matin, me dit-il. Les prospecteurs appellent cela une naïda ; été comme hiver, lorsque nous errons dans les bois, nous nous couchons toujours auprès d’une naïda. C’est extrêmement efficace ! Vous allez d’ailleurs pouvoir en juger par vous-même.

Auteur: Ossendowski Ferdynand

Info: Dans "Bêtes, hommes et dieux", traduit de l’anglais par Robert Renard, éditions Phébus, Paris, 1995, page 22

[ technique ]

 
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progressisme

Le nouveau rebelle est très facile à identifier : c'est celui qui dit oui. Oui à Delanoël. Oui aux initiatives qui vont dans le bon sens, aux marchés bio, au tramway nommé désert, aux haltes-garderies, au camp du progrès, aux quartiers qui avancent. Oui à tout.

Sauf à la France d'en bas, bien sûr, et aux ploucs qui n'ont pas encore compris que la justice sociale ne débouche plus sur la révolution mais sur un séjour d'une semaine à Barcelone défiant toute concurrence.

Par opposition à son ancêtre le rebelle-de-Mai, ou rebellâtre, on l'appellera rebelle à roulettes. Car la glisse, pour lui, est une idée neuve en Europe. Le rebelle-de-mai est d'ailleurs mal en point, par les temps qui courent. Ce factieux assermenté, qui riait de se voir éternellement rebelle en ce miroir, ce spécialiste libertaire des expéditions plumitives sans risques, écume de rage depuis qu'on s'est mis à l'accuser de complicité avec les "pédocriminels".

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 199

[ révolutionnaires démodés ] [ arroseurs arrosés ] [ société liquide ]

 

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rencontre

Il avait croisé un jour Etienne Klein, par hasard dans un aéroport, Klein s'ennuyait et avait du temps. Du coup ils avaient discutés une bonne heure dans une halte-bistrot. Sympatique, accessible et méfiant à la fois, Klein avait toutes les apparences de l'ouverture ; mais lui par ses questions sur les sorties hors du corps, la télépathie et autres mystérieux niveaux vibratoires, avait eu le sentiment d'agacer le philosophe des sciences en le mettant face à des problématiques ne donnant aucune prise aux savoirs rationnels du monde incarné. Et d'un, Klein devait le considérer comme un peu allumé, et de deux il avait eu l'impression de cornériser le savant parce que ce dernier ne semblait plus à même d'accorder quelque magie mystique à l'univers. Démuni de la naïve et enfantine appréhension du cosmos, engoncé dans une réalité établie via de construites et complexes configurations mentales. Le tout enchevêtré avec une image et une position sociale patiemment construites. Oui, la notoriété obère perceptions et rapports humains.

Auteur: Mg

Info: 19 mars 2021

[ . ]

 
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conquérant

Un jour, expliqua Mir Turek, l'Invincible Guerrier fit une halte dans sa conquête du monde. La bête Kotwan apparut à Gengis Khan en vision, et le chef de la horde tatare, qui avait assujetti tous les territoires entre le Khorasan et le Zipangu, ainsi qu'entre le lac Baïkal et la ville persane la plus lointaine, rentra chez lui pour mourir. Gengis Khan était le plus sage meneur d'hommes qui ait jamais vécu. Se sachant aux portes de la mort, il ordonna que l'on signe la paix avec ses plus valeureux ennemis, les Tangoutes et les Song chinois, et que son décès ne soit pas divulgué. Lorsque sa dépouille fut transportée jusqu'à sa tombe, dans les montagnes de Khantai Khan, vingt mille personnes furent assassinées pour lui tenir compagnie dans les ténèbres du Teneri. Parmi elles, celles qui avaient justement creusé le tombeau. De cette façon, selon l'astrologue de Leotung, personne ne put prétendre avoir vu l'endroit où reposait le Maître de la Terre, entre les bras de l'Ange de la Mort.

Auteur: Lamb Harold

Info: Les lames cosaques, tome 1 : Le loup des steppes

[ historique ] [ décès ] [ stratège ]

 

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escale

Je veux revoir Port-Saïd. Le bureau du Canal, le magasin de Simon Arzt, les arbres. Voir les cargos qui reviennent du sud et jettent l'ancre un instant. Les marins nordiques, nus, le corps blessé, accoudés au bastingage. Ils sont heureux de revenir une fois encore. M'en tirerai-je ? Reviendrai-je ? C'est un autre Port-Saïd que l'on voit quand on descend vers le sud. Il n'y a pour le marin rien d'autre que prickly heat powder, fruit salt et quinine. Bloody quinine, et des citrons qui pourriront au milieu de la mer Rouge. Des crabes qui sentent la vase. Est-ce la dernière femme avec qui je vais ? Combien ont connu cette peur. Je ne suis pas seul à avoir peur. D'autres aussi ont peur, mais ils ne veulent pas l'avouer. Je l'ai lu dans leurs yeux. Si tu crois que les marins vont te parler, t'ouvrir leur coeur, tu te goures. La vérité porte malheur. Nous la disons de temps en temps, dans le secret de notre coeur, et même ainsi elle nous fait peur.

Auteur: Kavvadias Nikkos

Info: Le quart

[ halte ] [ échelle ] [ océan ] [ superstition ] [ inquiétude ]

 

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lecture

L'atteinte faite au langage dépasse largement le cadre des évaluations académiques formelles. Elle s'incarne aussi dans la " vraie vie ".

En ce domaine il apparaît ainsi, par exemple, que les enfants d'aujourd'hui sont incapables d'absorber les ouvrages de la " Bibliothèque rose " que lisaient aisément leurs ascendants dans les années 1960-1970.

Pour ne pas condamner Fantômette et Le Club des Cinq aux oubliettes, nos amis éditeurs ont dû se lancer dans une vaste opération de réécriture.

Ainsi, entre l'édition originale du " Club des Cinq et le trésor de l'île" de 1962 et celle de 2006, la longueur du texte a été réduite de 45 % et le nombre de mots uniques de 42 % !

Tout est désormais court et concis. On ne précise plus " le pique-nique marqua une halte agréable, dans un cadre champêtre à souhait " ; on écrit " la famille s'arrête pique-niquer en haut d'une colline "..

Fini le passé simple, les mots sortant de l'ordinaire, les formes irrégulières, les descriptions fécondes : trop compliqués...

Auteur: Desmurget Michel

Info: La fabrique du crétin digital

[ évolution ]

 
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chimères

Avant de se coucher, le garde Vlassi demanda aux voyageurs s'il y avait vraiment des hommes à têtes de chien. Le garde était jeune et aimait les conversations instructives.

Quand il voyageait à l'est de la Russie, dit Ambrogio, le moine italien Giovanni dal Plano Cerpini en a vu. Il les a vus ou on lui en a parlé ; ce qui n'est pas la même chose, bien sûr.

Le marchand Vladislav se racla la gorge et intervint dans la conversation.

Dans le royaume de la Pologne on a vu des gens qui avaient dans l'ensemble forme humaine, mais leur pieds étaient comme ceux des taureaux ; ils avaient une tête humaine mais par le visage ils ressemblaient à des chiens, ils disaient deux mots humains et au troisième ils aboyaient.

Le royaume de Pologne est incroyablement intéressant, dit Ambrogio, on ne peut que regretter d'y passer sans faire de longues haltes.

Et on a vu, continua le marchand Vladislav, des gens aux oreilles si grandes qu'ils pouvaient s'en couvrir tout le corps.

Arséni ne put s'empêcher de regarder les oreilles du marchand Vladislav. Elles étaient de taille respectable, mais il était impossible de s'en envelopper.

Le garde Vlassi demanda :

Et y a-t-il dans le royaume de Pologne des gens qui ne vivent que d'odeurs ? On m'a raconté des choses à leur propos.

Il y a de tout dans le royaume de Pologne, dit le marchand Vladislav.

Auteur: Vodolazkine Evguéni

Info: Les quatre vies d'Arséni

[ croyances médiévales ] [ mélange homme animal ]

 

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ventilation

A quoi ressemble la gare routière d'Accra ? A un grand cirque faisant une brève halte. Festival de couleurs et de musique. Les autocars font davantage penser à des roulottes de forains qu'aux luxueux pullmans glissant sur les autoroutes d'Europe et d'Amérique.

Ce sont des espèces de camions avec des ridelles en bois surmontées d'un toit reposant sur des piliers, de sorte qu'une brise agréable nous rafraîchit pendant le trajet. Ici, le courant d'air est une valeur prisée. Si on veut louer un appartement, la première question que l'on pose au propriétaire est : "Y a-t-il des courants d'airs ?" Il ouvre alors en grand les fenêtres et on est aussitôt caressé par un agréable souffle d'air frais : on respire profondément, on est soulagé, on revit.

Au Sahara, les palais des seigneurs sont étudiés avec ingéniosité : quantité d'ouvertures, de fentes, de coudes et de couloirs sont conçus, disposés et structurés de façon à provoquer une circulation d'air optimale. Dans la chaleur de midi, le maître est couché sur une natte à l'endroit où débouche le courant d'air et respire avec délectation ce vent un peu plus frais. Le courant d'air est une chose mesurable financièrement : les maisons les plus chères sont construites là où se trouvent les meilleurs courants d'air. Immobile, l'air ne vaut rien, mais il lui suffit de bouger pour prendre de la valeur.

Les autocars sont bariolés de dessins aux couleurs vives. La cabine du chauffeur et les ridelles sont peinturlurées de crocodiles découvrant des dents acérées, de serpents dressés prêts à l'attaque, de volées de paons caracolant dans les arbres, d'antilopes poursuivies dans la savane par des lions féroces. Partout des oiseaux à profusion, des guirlandes, des bouquets de fleurs. Le kitsch à l'état pur, mais un kitsch débordant d'imagination et de vie.

Auteur: Kapuscinski Ryszard

Info: Ebène - Aventures africaines

[ architecture ] [ adaptation ]

 

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vocation

Après quelques années d'apostolat laïque dans la neige des hameaux perdus, le jeune instituteur glissait à mi-pente jusqu'aux villages, où il épousait au passage l'institutrice ou la postière. Puis il traversait plusieurs de ces bourgades dont les rues sont encore en pente, et chacune de ces haltes était marquée par la naissance d'un enfant. Au troisième ou au quatrième, il arrivait dans les sous-préfectures de la plaine, après quoi il faisait enfin son entrée au chef-lieu, dans une peau devenue trop grande, sous la couronne de ses cheveux blancs. Il enseignait alors dans une école à huit ou dix classes, et dirigeait le cours supérieur, parfois le cours complémentaire.

On fêtait un jour, solennellement, ses palmes académiques : trois ans plus tard, il "prenait sa retraite", c'est-à-dire que le règlement la lui imposait. Alors, souriant de plaisir, il disait : "Je vais enfin pouvoir planter mes choux !" Sur quoi, il se couchait, et il mourait.

J'en ai connu beaucoup, de ces maîtres d'autrefois.

Ils avaient une foi totale dans la beauté de leur mission, une confiance radieuse dans l'avenir de la race humaine. Ils méprisaient l'argent et le luxe, ils refusaient un avancement pour laisser la place à un autre, ou pour continuer la tâche commencée dans un village déshérité.

Un très vieil ami de mon père, sorti premier de l'Ecole Normale, avait dû à cet exploit de débuter dans un quartier de Marseille : quartier pouilleux, peuplé de misérables où nul n'osait se hasarder la nuit. Il y resta de ses débuts à sa retraite, quarante ans dans la même classe, quarante ans sur la même chaise. Et comme un soir mon père lui disait :

- "Tu n'as donc jamais eu d'ambition ?

- Oh mais si ! dit-il, j'en ai eu ! Et je crois que j'ai bien réussi ! Pense qu'en vingt ans, mon prédécesseur a vu guillotiner six de ses élèves. Moi, en quarante ans, je n'en ai eu que deux, et un gracié de justesse. Ça valait la peine de rester là.

Car le plus remarquable, c'est que ces anticléricaux avaient des âmes de missionnaires. Pour faire échec à "Monsieur le curé" (dont la vertu était supposée feinte), ils vivaient eux-mêmes comme des saints, et leur morale était aussi inflexible que celle des premiers puritains. M. l'inspecteur d'Académie était leur évêque, M. le recteur, l'archevêque, et leur pape, c'était M. le ministre : on ne lui écrit que sur grand papier, avec des formules rituelles. "Comme les prêtres, disait mon père, nous travaillons pour la vie future : mais nous, c'est pour celle des autres."

Auteur: Pagnol Marcel

Info: La gloire de mon père

[ professeur ] [ mission de vie ] [ exemplaire ]

 

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