Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 31
Temps de recherche: 0.0332s

handicap

Non. La raison qui me fait décider à sept ans que je n'aurais pas d'enfant est plus simple et plus importante. Avec difficulté, je réussi à faire comprendre à ma mère que ma peur vient du fait que je ne pourrais pas entendre mon enfant pleurer, donc je ne pourrais pas courir, comme elle, pour le consoler, l'aider quand il aura besoin de moi. C'est un problème insurmontable. Alors, je n'aurais pas d'enfant.

Auteur: Laborit Emmanuelle

Info: Le cri de la mouette

[ maman ] [ choisir ] [ surdité ]

 

Commentaires: 0

handicap

Noëlla, elle, était condamnée à l'immobilité. Elle était née sans jambes.
Le premier regard qu'elle a porté sur le monde était déjà une mise en demeure. Contre tout ce qui, dans cette île, dansait, ondulait, déambulait. Contre la légèreté des feuilles et du vent, et la fuite souple de l'eau et des voiles. Contre l'éternelle dérobade des regards. La fureur de Noëlla était sans limites. Je passais mon temps à fuir ce petit bloc de haine.

Auteur: Nirsimloo Ananda Devi

Info: Soupir

[ enfant ] [ rancoeur ]

 

Commentaires: 0

handicap

Au Brésil, ils ont une façon un peu plus optimiste de parler d'enfant trisomique. Ils disent qu'il s'agit d'un enfant spécial. Spécial au sens exceptionnel. D'ailleurs, quand Julia est née, plusieurs amis de Patricia lui ont dit qu'elle avait de la chance d'avoir un enfant spécial. Pour certains brésiliens, c'est le bébé qui choisit ses parents à la naissance. Dans notre cas, il aurait donc fallu considérer qu'on avait eu de la chance d'être choisis par cet enfant spécial: c'était une preuve de confiance, le signe que nous saurions nous occuper d'elle.

Auteur: Toulmé Fabien

Info: Ce n'est pas toi que j'attendais

[ positiver ]

 

Commentaires: 0

handicap

Combien de prétendues dépressions doivent être la conséquence de traumatismes résultat de l'inadaptation chronique du gaucher à cet univers totalitaire dans lequel nous pensons depuis des millénaires ? A notre avis, ce n'est pas par hasard que la Sécurité sociale dénombre beaucoup plus de dépressions nerveuses dans les professions dites intellectuelles où les Gauchers, en particulier les Gauchers qui s'ignorent, sont perpétuellement exposés, plus que d'autres, à une gymnastique de l'esprit a contrario. On peut considérer, en conclusion, que les universités sont des citadelles de droitiers et que beaucoup d'entre eux mourront sans avoir jamais soupçonné qu'ils étaient Gauchers.

Auteur: Montrond Henri de

Info: Vive les gauchers

[ latéralisation ] [ oppression ]

 

Commentaires: 0

handicap

Un jour, quand j'étais petite, ma grand-mère maternelle, qui est très croyante, m'a raconté une histoire. J'adorais quand elle me racontait des histoires. Ce jour-là, c’était "mon" histoire... et je ne l'oublierai jamais.
Elle m'a dit :
"Tu sais, Dieu t'a choisie. Il a choisi que tu sois sourde. Cela veut dire qu'il espère que tu apporteras aux autres, aux entendants, quelque chose. Si tu étais entendante, tu ne serais peut-être rien du tout, une petite fille banale, incapable d'apporter quelque chose aux autres. Mais il t'a choisie pour être sourde et pour apporter autre chose au monde."

Auteur: Laborit Emmanuelle

Info: Le cri de la mouette

[ éducation ] [ mission ] [ surdité ]

 

Commentaires: 0

handicap

Etalage inconditionnel d'un ratage d'embarquement dans l'envol du commun des mortels.

Être cette fille sans passeport pour occuper un territoire aménagé par la civilisation en place m'a propulsée dans les méandres du désir, Être soi.

Cet instant envolé par-dessus bord par la seule envie de persister dans l'existence, m'a fabriqué le rêve. J'ai tout de suite appris le rêve.

Rêver de me faire minuscule, invisible, compatible.

Rêver de désactiver les consciences en alerte d'information pour ressembler.

Rêver de la couleur transparente de la présence au monde pour être libre de sa trace.

Rêver d'un instant de sommeil dans l'intervalle insomniaque des bobines du futur.


Auteur: Babouillec

Info: Voyage au centre d'un cerveau d'autiste

[ témoignage ] [ inquiétude ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

handicap

Je n'ai pas crié ni pleuré quand on m'a annoncé que mon fils Henri était emprisonné dans son monde, quand on m'a confirmé qu'il est de ces enfants qui ne nous entendent pas, qui ne nous parlent pas, même s'ils ne sont ni sourds ni muets. Il est aussi de ces enfants qu'il faut aimer de loin, sans les toucher, sans les embrasser, sans leur sourire parce que chacun de leurs sens serait violenté tour à tour par l'odeur de notre peau, par l'intensité de notre voix, par la texture de nos cheveux, par le bruit de notre coeur. Il ne m'appellera probablement jamais " maman" avec amour, même s'il peut prononcer le mot "poire" avec toute la rondeur et le sensualité du son soi. Il ne comprendra jamais pourquoi j'ai pleuré quand il m'a souri pour la première fois.

Auteur: Kim Thuy

Info: Ru

[ autisme ]

 

Commentaires: 0

handicap

Lorsque combattant pour sa patrie, il eut perdu un bras,

il prit soudain peur :

"Désormais, tout ce que je ferai, sera fait à moitié.

Je ne ramasserai que la moitié des récoltes,

tandis qu’au piano, je ne jouerai que la mélodie

ou que l’accompagnement,

jamais les deux portées ensemble.

Je ne pourrai frapper que d’un seul poing

dans les opiniâtres vieilles portes

et la bien-aimée, je ne pourrai l’étreindre

qu’à moitié.

Il y aura des choses que je ne pourrai faire du tout :

applaudir, par exemple,

aux fêtes où chacun applaudit."

Dès ce moment, il se mit à tout faire

avec deux fois plus d’ardeur.

Et à la place d’un bras arraché

une aile lui poussa.

Auteur: Cassian Nina

Info: Un homme, traduit par Claude Sernet

[ compensation ] [ estropié ] [ manchot ] [ amputé ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

handicap

Les personnes ayant une déficience intellectuelle ne sont pas capables d’assumer des fonctions importantes dans le domaine du pouvoir et de l’efficacité. Ce sont essentiellement des personnes de cœur qui, lorsqu’elles rencontrent les autres, n’ont pas d’intentions cachées déterminées par le pouvoir et le succès. Leur cri, leur cri fondamental est orienté vers la relation, en de véritables rencontres cœur à cœur. Ce type de rencontre éveille leur personne à s’ouvrir à la vie et les appelle à aimer dans une grande simplicité, liberté et ouverture. Quand ceux qui sont enracinés dans une culture de pouvoir et de succès individuels les rencontrent et entrent dans de véritables relations avec eux, quelque chose d’extraordinaire et de magnifique survient. Chacun s’ouvre à l’amour, et même à Dieu. Ils sont changés à un niveau très profond de leur personne. Ils sont transformés et deviennent plus profondément humains.

Auteur: Vanier Jean

Info: Fondateur de l’Arche lors de son discours d’acceptation du prix Templeton en 2015

[ trisomie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

handicap

Un enfant qui n’a qu’un bras peut, avec ce bras, arriver à la manipulation des objets qui lui sont nécessaire. Ce qui rend l’enfant mal socialisé, voire caractériel, avec une image du corps malsaine, non castrable au moment du sevrage oral, puis de la castration anale (agir autonome) par rapport à sa mère et qui le laisse en dépendance par rapport à elle, en fixation philique ou phobique, c’est que sa mère n’ait jamais voulu lui parler de son infirmité, alors qu’il observe la différence entre son corps et celui des autres enfants.

L’évolution saine de ce sujet, symbolisée par une image du corps non infirme, dépend donc de la relation émotionnelle de ses parents à sa personne : de ce que des informations véridiques, en paroles, lui sont délivrées très précocement, concernant son état physique d’infirme. Ces échanges humanisants – ou au contraire, leur absence, déshumanisante – proviennent de ce que les parents ont – ou non – accepté l’infirmité du corps de leur enfant. Sont-ils culpabilisés dans leur génitalité ? Sont-ils angoissés ? Cet enfant se trouve-t-il narcissisé d’être aimé tel qu’il est, ou, au contraire, dénarcissisé dans sa valeur d’interlocuteur qui, en tant qu’infirme, n’est pas aimé, dont l’infirmité n’est pas reconnue ni parlée ? [...] S’il est reconnu comme sujet de ses désirs, symbole de la parole conjointement accordée de deux humains tutélaires, qui sont responsables de sa naissance et qui l’aiment dans cette réalité sienne, qu’ils ne cherchent pas à lui faire oublier, ses parents (puis ses éducateurs) pourront donner à ses questions, par des médiations de langage et de façon pour eux inconsciente, la structure d’une image du corps saine. "Si tu étais un oiseau, tu pourrais voler..." "Si tu avais des pieds, des mains, tu pourrais faire comme ce petit garçon... tu es aussi malin que lui."

Et l’on voit ces enfants, sans bras ni jambes, arriver à peindre avec la bouche aussi bien que ceux qui ont des mains : et ceux qui n’ont que des pieds arriver à être aussi adroits avec leurs pieds que d’autres le sont avec des mains. Mais cela ne peut se faire que s’ils sont aimés et soutenus dans les moyens qui leur restent pour devenir créateurs, et qui sont représentants de leurs pulsions dans les échanges avec autrui.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, page 20

[ psychanalyse ] [ parents-enfant ] [ éducation ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson