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enquête

Quand aucune catastrophe ne survient, on avance sans se retourner, on fixe la ligne d'horizon, droit devant. Quand un drame surgit, on rebrousse chemin, on revient hanter les lieux, on procède à la reconstitution. On veut comprendre l'origine de chaque geste, chaque décision. On rembobine cent fois. On devient le spécialiste du cause à effet. On traque, on dissèque, on autopsie. On veut tout savoir de la nature humaine, des ressorts intimes et collectifs qui font que ce qui arrive, arrive. Sociologue, flic ou écrivain, on ne sait plus, on délire, on veut comprendre comment on devient un chiffre dans des statistiques, une virgule dans le grand tout. Alors qu'on se croyait unique et immortel.


Auteur: Giraud Brigitte

Info: Vivre vite, Flammarion, p. 23

[ induction ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

introspection

À part ces rêves banals, hontes quotidiennes des bas-fonds de l'âme, que personne n'oserait avouer et qui hantent nos veilles comme des fantômes sordides, abcès gras et visqueux de notre sensibilité réprimée — que de choses ridicules, effarantes et indicibles l'âme peut encore, et au prix de quels efforts, reconnaître au tréfonds d'elle-même !
L'âme humaine est un asile de fous, peuplé de caricatures. Si une âme pouvait se révéler dans toute sa vérité, et s'il n'existait pas une pudeur plus profonde que toutes les hontes connues et étiquetées — elle serait, comme on dit de la vérité, un puits, mais un puits lugubre hanté de bruits vagues, peuplé de vies ignobles, de viscosités sans vie, larves dépourvues d'être, bave de notre subjectivité.

Auteur: Pessoa Fernando

Info: Le livre de l'intranquillité, Texte n° 242

[ pessimisme ]

 

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développement durable

Un siècle de progrès sans merci et de destructions imposées pour l’attractivité du territoire a saccagé la montagne, rendu l’air de Grenopolis irrespirable et entassé une population dix fois augmentée (de 40 000 à 450 000 habitants) dans une cuvette cernée de sites Seveso et criblée de sites nucléaires. Les vrais écologistes, les anti-industriels, sont les fantômes de notre époque. Ils hantent la conscience et l’inconscient collectifs, comme un remord ou une aspiration ; toutes les puissances de ce monde, scientifiques, ingénieurs, entrepreneurs, politiciens, alertent de manière hystérique contre les "décroissants", "radicaux", "catastrophistes", etc. Maintenant que les faits ratifient les discours des "prophètes de malheur", la technocratie fait donner son corps scientifique (GIEC et ingénieurs des Green Tech) pour imposer sa gestion de la catastrophe.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Grenoble, le laboratoire vert http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/grenoble_laboratoire_vert_entretien_avec_limite_.pdf

[ opposition ] [ impasse ] [ greenwashing ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

nature

Mais je n'oublie pas que je ne suis pas sauvage - le sauvage réside au cœur des forêts et sur les contreforts des montagnes, il est ce qui m'échappe, ce que je n'approche pas de près mais dont l'existence me conforte, ce qui arpente le seuil de mes rêves et ne se laisse apercevoir que dans la liminalité des haies & des orées, au crépuscule ou à l'aurore, quand les yeux se dessillent, que la conscience s'endort, que les portes entrouvertes laissent passer les courants d'air. Il est ce qui grogne et rugit, ce qui hante les cavernes et les interstices, ce qui ondoie dans les profondeurs glaciales, ce qui empoisonne ou guérit, ce que je ne cueille ou dont je ne ramasse les fragments qu'avec humilité, ce qui doit être réveillé.

Auteur: Darsan Lou

Info: Les heures abolies

[ frontière ] [ conscience ] [ marécage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

regrets

Vous connaissez tous cette intraitable mélancolie qui s’empare de nous au souvenir des temps heureux. Ils se sont enfuis sans retour ; quelque chose de plus impitoyable que l’espace nous tient éloignés d’eux. Et les images de la vie, en ce lointain reflet qu’elles nous laissent, se font plus attirantes encore. Nous pensons à elles comme au corps d’un amour défunt qui repose au creux de la tombe, et désormais nous hante, splendeur plus haute et plus pure, pareil à quelque mirage devant quoi nous frissonnons. Et sans nous lasser, dans nos rêves enfiévrés de désir, nous reprenons la quête tâtonnante, explorant de ce passé chaque détail, chaque pli. Et le sentiment nous vient alors que nous n’avons pas eu notre pleine mesure de vie et d’amours, mais ce que nous laissâmes échapper, nul repentir ne peut nous le rendre.

Auteur: Jünger Ernst

Info: Sur les falaises de marbre

[ passion étouffée ] [ nostalgie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

anti réchauffement climatique

Dans ce monde élastique où la science - ou l'absence de science - est la servante de politiques publiques douteuses, nous arrivons finalement au réchauffement climatique. Ce n'est pas mon but ici de réécrire les détails de ce magnifique démon qui hante le monde. Je voudrais simplement vous rappeler le modèle désormais familier par lequel ces choses sont établies. Les incertitudes en matière de preuve sont passées sous silence dans la course incongrue à l'adoption d'une politique globale, et à l'octroi de subventions pour appuyer cette politique, en mettant en exergue les résultats souhaités par celui qui dirige. Ensuite, l'isolement des scientifiques qui ne participeront pas au programme, et la caractérisation de ces derniers comme des outsiders ou des "sceptiques" entre guillemets - individus suspects avec des motifs suspects, des laquais de l'industrie, des réactionnaires, ou simplement des fous anti-environnementaux. En peu de temps, le débat prend fin, même si d'éminents scientifiques sont mal à l'aise sur la façon dont les choses se font.

Auteur: Crichton Michael

Info: Conférence : Aliens Cause Global Warming, California Institute of Technology, 17 janvier 2003

 
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Ajouté à la BD par miguel

incipit

Quand on a couru beaucoup, et dans tous les sens, cet univers si vaste sur les cartes, en réalité si petit, on ne devrait s'étonner d'aucune rencontre. Par quelque point, tout le monde touche à tout le monde, et tout le monde, aujourd'hui, va partout. Le subtil romancier italien Luigi Gualdo appelle quelque part du terme plaisant d'étoffe cette trame du hasard qui fait s'entremêler et s'entre-croiser, comme un fil d'une nuance au fil de la nuance contraire, des destinées follement contrastées. On sait cela, et si habitué soit-on aux fantaisies de cette étoffe cosmopolite, plus bariolée que tous les tweeds et que tous les Harris d'Écosse, on éprouve des surprises de badaud à rencontrer certaines personnes dans certains endroits, et à constater que leur présence, dans ce cadre si différent du coutumier, est plus naturelle encore que la nôtre. C'est par une surprise pareille que commença l'aventure dont le souvenir me hante aujourd'hui et que je voudrais conter, d'abord pour me donner la joie, peu consolante, de me rajeunir de presque douze ans.

Auteur: Bourget Paul

Info: Voyageuses

[ destin ] [ métaphore ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

source d'inspiration

Prenez Peer Gynt, de Henrik Ibsen, la plus connue de ses pièces et l’une des plus réussies. Avant de la rédiger, l’auteur s’était promené dans sa Norvège, ses montagnes en particulier, il y avait écouté les habitants parler, il s’est directement inspiré de ballades médiévales du type magique pour créer son personnage. D’étranges créatures comme le Vieux du Douvre ou le Fondeur de boutons, sans parler des trolls qui y figurent en grand nombre, sortent tout droit de l’imagerie populaire, c’est pour nous ce qui, certainement, fait leur charme, mais il faut bien voir que ce ne sont pas proprement des créations ibséniennes, il les a tirées tout droit du génie de son peuple. Peer Gynt en personne n’est pas tellement "humain", au moins dans les premiers actes de la pièce, il doit trop à ces trolls qui hantent – qui hantent, littéralement – le décor de fjells et de fjords que nous connaissons tous. Cet aspect du génie norvégien peut parfois nous paraître un peu puéril, il faut admettre qu’il fait partie intégrante de l’âme locale.

Auteur: Boyer Régis

Info: Introduction à "August le marin" de Knut Hamsun, La pochothèque, Le livre de poche, 1999, page 1215

[ littérature norvégienne ] [ légendes ] [ créatures mythiques ] [ farfadets ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Entre 18 et 20 ans une femme est comme l'Afrique : à moitié sauvage, naturellement belle et pleine de mystérieux deltas à la fertilité certaine. Entre 21 et 30 ans une femme est comme l'Amérique : développée et ouverte au commerce, spécialement avec ceux qui ont du pognon.
Entre 31 et 35 ans une femme est comme l'Inde : sensuelle, relaxée, épanouie, convaincue de sa beauté. Entre 36 et 40 ans une femme est comme la France : délicieusement mûre, elle reste un agréable territoire à visiter. Entre 41 et 50 ans une femme est comme la Yougoslavie : la guerre est aujourd'hui perdue, les erreurs du passé la hantent. De gros travaux de reconstruction doivent être lancés. Entre 51 et 60 ans une femme est comme la Russie : étendue, aux limites incontrôlées. Le climat froid décourage les visiteurs. Entre 61 et 70 ans une femme est comme la Mongolie : un glorieux passé de conquêtes, mais hélas, aucun futur. Après 70 ans une femme est comme l'Afghanistan : beaucoup savent où ça se trouve, mais personne ne veut plus y aller....
Géographie d'un homme : Entre 15 et 70 ans un homme est comme les Etats Unis: gouverné par un gland.

Auteur: Internet

Info:

[ comparés ] [ humour ] [ continents ]

 

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enfance

Le quatrième enfant de Paul et d’Émilie fut tout de suite plein de santé : c’était un garçon aux cheveux blonds, à la charpente robuste, tout le portrait de son père. Assez curieusement, une fois certains que le petit Carl [Jung] allait vivre, les parents se sentirent si soulagés qu’ils le traitèrent avec indifférence et retournèrent à l’apathie qu’ils manifestaient en présence l’un de l’autre. Émilie paraissait faire de temps à autre quelques tentatives pour être ce que dans le milieu rural on appelait une bonne mère. Tout passait après l’ordre et la discipline, à commencer par les démonstrations d’affection. Pendant les premières années de Carl, tantôt elle s’efforçait d’assumer les tâches quotidiennes, tantôt elle retournait à sa solitude, s’enfermant toujours plus longtemps dans sa chambre. elle ne semblait véritablement heureuse que lorsqu’elle racontait à quelques-unes des paroissiennes comment, la nuit, les esprits et les fantômes venaient hanter les couloirs du presbytère, ou encore lorsqu’elle écoutait leurs histoires de revenants croisés sur le chemin qui menait au lac. Pendant ce temps, Paul s’occupait de l’enfant avec la gentillesse et l’attention qu’il accordait à ses paroissiens. Il était d’une grande douceur, mais dérouté par ce solide petit gaillard qui trottait dans tout le presbytère, il le laissait souvent seul ou sous la surveillance inquiète de leur unique domestique, et courait se réfugier dans le calme de son bureau.

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 39

[ cadre de vie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson