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médisances

Mais bon Dieu d’où sortent les taxis ? Celui qui m’a amené de l’hôtel au centre des congrès était un Turc avec des moustaches longues comme un guidon de bicyclette, et dès que j’ai posé mon cul sur le siège protégé par un plastique il m’a pris pour cible de son ardeur prosélyte. Il a maudit toutes les femmes en jupe courte qui se promenaient dans la rue, toutes les publicités de rhum Bacardi, de cigarettes et finalement, en me demandant de ne pas m’offenser, il s’en est pris aux étrangers qui amenaient des mœurs pernicieuses. Quand nous sommes arrivés au centre des congrès il chiait sur la mère de Kemal Atatürk. En le payant je me suis promis d’honorer les professionnelles de l’amour et de ne plus jamais traiter de fils de pute ceux qui ne le mériteraient pas. Fils d’Allah me semblait une insulte beaucoup plus forte.

Auteur: Sepúlveda Luis

Info: Journal d'un tueur sentimental et autres histoires

[ malveillances ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

affrontement

Deux cavaliers se rencontrèrent un jour sur un chemin très étroit où tous deux ne pouvaient passer de front. L'un des deux devait donc céder la place à l'autre, mais tous deux s'entêtèrent, et ils allèrent jusqu'à s'injurier ; enfin l'un dit à l'autre :

— Écoute ! Je te conseille de me laisser passer, sans cela je te traiterai de la même façon que j'ai traité jadis un entêté qui me résistait.

L'autre, effrayé de cette menace, laissa le chemin libre ; mais comme le cavalier s'éloignait, il lui demanda ce qu'il lui aurait fait s'il n'avait pas voulu céder.

— Dis moi, lui dit-il, que fis-tu à cet entêté qui te résistait ?

— L'autre était très entêté, plus entêté encore que toi ; voyant que je ne pouvais rien obtenir de lui, je me décidai à ... à le laisser passer.

Auteur: Tolstoï Léon

Info:

[ histoire courte ] [ drôle ] [ rapport de force ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

durée

— Annette… écoute moi. Je voudrais te dire quelque chose. À bien y réfléchir nous avons tous les deux une histoire pas si courte, très longue même à cause d’un court moment très plein. Le temps se mesure avec un mètre élastique. Je n’ai pas arrêté d’y penser, depuis…
— Stop !
— Quoi ?
— Ne touche pas à ce qui s’est passé hier, que de toute façon nous avons oublié, trahi, depuis lors, en continuant à vivre, en rajoutant des événements qui n’ont aucun rapport. Qu’est-ce que tu te mets à parler de ça ? Parler de ça ne sert à rien. C’est de quoi on ne peut justement pas parler. Ce n’est pas ton capital. Hier ne t’appartient pas en propre. D’ailleurs tu ne dis rien quand tu parles. Il vaut mieux te taire clairement. C’est plus sûr.
— Annette…
— Et n’utilise pas mon nom comme une plainte sans mon autorisation !

Auteur: Jouet Jacques

Info: Anette et l'Etna

[ femme-par-homme ] [ autonomie ] [ lendemain ] [ dialogue ] [ couple ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

Afrique

Les griots connaissent l'histoire des rois et des royaumes, c'est pourquoi ils sont les meilleurs conseillers des rois. Tout grand roi veut avoir un chantre pour perpétuer sa mémoire, car c'est le griot qui sauve la mémoire des rois, les hommes ont la mémoire courte.
Les royaumes ont leur destin tracé comme les hommes; les devins le savent qui scrutent l'avenir; ils ont, eux, la science de l'avenir; nous autres griots nous sommes les dépositaires de la science du passé, mais qui connaît l'histoire d'un pays peut lire dans son avenir.
D'autres peuples se servent de l'écriture pour fixer le passé; mais cette invention a tué la mémoire chez eux; ils ne sentent plus le passé car l'écriture n'a pas la chaleur de la voix humaine. Chez eux tout le monde croit connaître alors que le savoir doit être un secret * ; les prophètes n'ont pas écrit et leur parole n'en a été que plus vivante. Quelle piètre connaissance que la connaissance qui est figée dans les livres muets.

Auteur: Djibril Tamsir Niane

Info: Soundjata, ou, L'épopée mandingue, * Formule qui vient souvent dans la bouche des griots traditionalistes. Qui explique la parcimonie avec laquelle ces détenteurs des traditions historiques dispensent leur savoir. Selon eux les Blancs ont rendu la science vulgaire; quand un Blanc sait quelque chose tout le monde le sait. Il faudrait que nous arrivions à faire changer cet état d'esprit si nous voulons un jours savoir tout ce que les griots ne veulent pas livrer.

[ oralité ] [ tradition ]

 

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psycho-sociologie

La plupart des blancs de Midland City étaient peu sûrs d'eux quand ils parlaient, ils faisaient des phrases courtes avec des mots simples, histoire de limiter au maximum les erreurs embarrassantes. "Dwayne a sûrement fait ça. Patty l'a sûrement fait." 

Tout ça parce que leurs professeurs d'anglais grimaçaient et se bouchaient les oreilles tout en leur donnant des notes nulles et tout quand ils ne parvenaient pas à s'exprimer comme des aristocrates anglais d'avant la première guerre mondiale. De plus, on leur disait qu'ils étaient indignes de parler ou d'écrire leur langue s'ils étaient incapables d'aimer ou comprendre les romans, poèmes et autres pièces dramatiques incompréhensibles, ainsi que des pièces de théâtre sur des personnages lointains, comme Ivanhoé.

Les Noirs ne se laissaient pas faire. Ils continuaient de parler anglais comme bon leur semblait. Ils refusaient de lire des livres qu'ils ne pouvaient pas comprendre - sous prétexte qu'ils n'y comprenaient rien. Et ils posaient des questions aussi impudentes que : " Pourquoi voulez-vous que je lise Tale of Two Cities ?  Balec !"

Auteur: Vonnegut Kurt

Info: Breakfast of Champions

[ résilience ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

histoire courte

- Hé ! hé toi ! T’es bonne ! 

- Va te faire enculer, sale grosse merde, lui a répondu Mlle Gambettes en hurlant.

- T’as un beau cul chérie. Je vais bien te baiser.

- Casse-toi, minable, lui a dit la femme. Je préfèrerais encore me taper ce mec-là.

Elle a montré J. L. Hill. (Elle ne pensait pas à mal.)

Le type dans la Mustang est resté imperturbable. Il a sorti un Colt Python et l’a braqué sur Hill. Il a pressé la détente, a tiré trois coups d’affilée, puis a tiré une autre rafale. Toutes ses balles ont fait mouche. Hill s’est écroulé au sol.

La foule, constituée de personnes venues déjeuner au centre-ville, s’est dispersée en poussant des cris. Le chauffeur a persisté.

- Il est mort. Alors, on baise maintenant ?

Mlle Gambettes s’est dirigée vers la décapotable, a sauté par-dessus la porte fermée, s’est coulée sur le siège passager et, unis à jamais, elle et l’homme à la queue de cheval sont partis à toute vitesse.

Auteur: Fondation Larry

Info: Dans "Effets indésirables", trad. de Romain Guillou, éditions Tusitala, 2016, page 76

[ drague ] [ meurtre ] [ comportement extrême ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

conte

Deux brigands avaient décidé de tuer Silvestro et sa femme pour les dévaliser. Ils se rendirent de nuit à leur domicile et, encouragés par la solitude du lieu, ils cognèrent aux fenêtres tout en intimant l'ordre de se faire ouvrir. Mais Silvestro avait ce soir-là deux gendarmes à dîner. Ceux-ci se cachèrent derrière un rideau et quand les bandits entrèrent, le pistolet au poing, ils furent reçus par une fusillade qui les atteignit l'un et l'autre en pleine poitrine.

Quelque temps après, les fantômes des deux brigands décidèrent de se venger de Silvestro en le faisant mourir de peur. Le sachant à l'auberge, ils l'attendirent dans son jardin, mais comme cette attente les fatiguait, ils se hissèrent sur une corde tendue entre deux perches et s'y installèrent.

Lorsque Silvestro sortit de l'auberge, il était ivre. Pourtant, malgré son ivresse, il comprit que sa femme avait étendu son linge pour le mettre à sécher au vent nocturne. Seulement elle avait oublié de le fixer, courant ainsi le risque qu'on ne le retrouve pas le lendemain. Silvestro entra dans la maison, se saisit de pinces à linge, revint au jardin et pinça les spectres sur la corde à linge.

Auteur: Moravia Alberto

Info: Italia magica, p 253 - Les spectres sur la corde (Enrico Morovich)

[ histoire courte ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

écriture

Les contes sont des personnes assises sur le seuil de la maison de mon esprit. Il fait froid dehors et elles attendent. Je les regarde par la fenêtre. Les contes ont les mains froides, elles sont gelées. Une courte histoire bien construite surgit et agite les bras. Son nez est rouge elle a deux dents en or. Et il y a cette vieille anecdote féminine mi-allongée, recroquevillée dans un manteau. De nombreuses histoires viennent se poser quelques instants sur le pas de la porte avant de s'en aller. Il fait trop froid pour elles à l'extérieur. La rue devant la demeure de mon esprit est emplie de contes. Ils murmurent et crient, ils meurent de froid et de faim. Je suis un homme démuni - mes mains tremblent. Je devrais m'asseoir sur un banc comme un tailleur et savoir tisser quelque habit chaud à partir des fils de la pensée. Ces contes devraient être couverts et protégés. Ils sont en train de geler sur le perron de la maison de mon esprit. Je suis un homme sans défense... mes mains tremblent. Je sais être dans l'obscurité mais je ne trouve pas la poignée de la porte. Je regarde par la fenêtre. Beaucoup d'histoires meurent dans la rue devant la demeure de mon esprit. 

Auteur: Anderson Sherwood

Info: Triumph Of The Egg And Other Stories. Trad Mg

[ inspiration ] [ introspection ] [ imagination ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

humour

Avant de le renvoyer chez lui, le directeur de l'asile voulut cependant soumettre le fou, désormais guéri, à une épreuve. L'ayant fait appeler, il lui demanda :
- Voyons un peu. Vous voici redevenu un homme normal ; imaginez que vous héritez d'un patrimoine de nombreux millions, qu'en feriez-vous ?
Le fou répondit d'un ton assuré :
- Je m'achèterais une fronde.
Déconcerté, mais non encore résigné à la défaite, le directeur insista :
- Allons, réfléchissez avant de répondre. J'ai parlé de nombreux millions. Une fronde ne coûte que quelques francs. Voyons, réfléchissez un peu, que feriez-vous de ces millions ?
Cette fois, le fou répondit :
- Je me marierai
- Ah ! bravo, voilà qui est bien parlé. Vous vous marierez, et alors que feriez vous ?
- Je me marierais à l'église et puis je partirais avec ma femme en voyage de noces.
- Où cela ?
- A Paris.
- Excellent choix. Et que feriez-vous en arrivant à Paris ?
- J'irais dans un hôtel avec ma femme.
- Fort bien. Et puis ?
- Je m'enfermerais avec elle dans une chambre.
- Et que feriez-vous dans cette chambre ?
- Je déshabillerais ma femme. Je lui enlèverais d'abord sa robe, puis sa combinaison, ensuite son soutien-gorge, sa culotte, ses souliers, et puis ses bas et finalement ses jarretières.
- Et alors ?
- Alors, avec ses jarretières, je ferais une fronde.

Auteur: Moravia Alberto

Info: L'attention

[ histoire courte ] [ idée fixe ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

nature

Au-delà du jardin, se trouvait le verger, où cerisiers, pruniers et pommiers se dressaient au milieu d’un tapis de menthe, de ciboulette, de persil et d’autres plantes aromatiques. Devant la fenêtre de la cuisine, une antique vigne tordait son tronc noueux autour d’un pin et étendait son feuillage au-dessus d’une treille. Au printemps et en été, on cuisinait souvent à l’ombre de cette vigne qui, à l’automne, donnait les raisins muscats les plus sucrés qui soient.

[…] Dans la plupart des langues européennes, les mots servant à désigner le "jardin" et le "paradis" appartiennent à la même famille que le vieux vocable persan paradaiza, signifiant "l’enclos du Seigneur". En Perse, où la saison des pluies est très courte et l’eau un élément rare, la création d’un jardin signifiait traditionnellement celle d’un paradis personnel, du reflet ici-bas des jardins d’Eden. Cela exprimait l’aspiration de l’âme vers la paix et la beauté éternelles. Les tapis persans, avec leurs oiseaux et leurs plantes stylisés, était à l’origine une représentation du paradis ; jusqu’au tapis volant des contes de fées qui était associé au désir d’un retour à la pureté originelle.

Le jardinier persan était censé produire une atmosphère de safa, mot qui signifie "sérénité" mais évoque également la fraîcheur, l’apaisement, la beauté. Le jardin persan traditionnel, lieu d’élection du rossignol et de la rose, célébré par les poètes et les écrivains à travers les siècles, était l’expression d’un génie national dont les autres manifestations étaient la fabrication des tapis, la peinture de miniatures, l’écriture de poèmes. Hélas, rares sont les grands jardins d’antan qui subsistent encore aujourd’hui. Plus fragiles que les vers ou la peinture, ils n’ont pas survécu aux soubresauts de notre histoire. Et pourtant, chacun aspire comme avant à créer dans la mesure de ses moyens sa paradaiza personnelle.

Auteur: Guppy Shusha

Info: Un jardin à Téhéran, p 98

[ beauté ] [ oasis ] [ sanctuaire végétal ]

 

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