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christianisme

L'essentiel est dans la dramaturgie biblique à deux voix. Yahvé et son peuple. Ce qui me plaît, c'est que je suis "cet interlocuteur" auquel s'adresse le texte. Chez les Grecs, il n'y a jamais cette espèce d'interlocution du lecteur. Il y a le Cosmos et une parole bien ordonnée, satisfaite et sûre de soi : bref, personne, et ce sujet que je suis moins que tout autre. Au contraire, la Bible s'adresse à moi en direct. C'est une parole "ad hominem". Il y a ce "Tu" qui m'enjoint d'entendre et de parler. Or, ce n'est pas un être grec qui peut répondre à cette injonction : ce n'est ni l'âme ni le corps de la philosophie grecque, c'est la chair et l'esprit de Paul, le "vif". Le texte d'Homère est très beau, indiscutablement, mais par le fait qu'il se suffit à lui-même, il est mort [...]

Auteur: Michon Pierre

Info: Le Magazine Littéraire n° 448, déc. 2005

[ littérature ] [ adresse ]

 

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littérature

Autre chose : dans Homère, Achille sait courir, etc. Hector, dompteur de chevaux. Ulysse. Dans Sophocle : Philoctète, etc. Aux héros de Racine, il ne reste que le pouvoir pur, sans aucun savoir-faire – (Hippolyte, le personnage sacrifié, car lui justement ne court pas à la mort.) Pas étonnant que Racine ait eu la vie privée la plus paisible. Ses tragédies sont en somme froides, elles n’ont rien de douloureux. Seul est douloureux le sort de l’homme de cœur qui veut vivre et ne peut y arriver (Ajax). (Les personnages de Racine sont précisément des abstractions en ce sens qu’ils sont déjà morts.) [Qui donc disait : Quand Racine écrit le mot : mort, il ne pense pas à la mort ? Rien de plus vrai. Cf. sa peur extrême de mourir. Au lieu que pour ses héros, comme Tal[agrand] l’a bien vu, la mort est une détente. Il faut n’avoir que 25 ans pour croire que ça, c’est un poète humain...]

Auteur: Weil Simone

Info: "La condition ouvrière", Journal d'usine, éditions Gallimard, 2002, pages 194-195

[ théorique-pratique ] [ irréalisme ] [ critique ] [ vacherie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

épopées source

Les aèdes (chanteurs) étaient capables à quelques années d'intervalles de reproduire, avec peu de variantes, des épopées purement orales. Le même phénomène a été observé en Afrique, en Océanie et dans d'autres sociétés, par exemple dans le Kurdistan. Cela dit, il est difficile de ne pas mettre en rapport la fixation des chants épiques et le développement de l'écriture alphabétique empruntée par les Grecs aux Phéniciens aux environs de 900 avant J.C.

Toute la question est de savoir quand les textes ont été fixés. Très tôt selon certains savants, pour d'autres pas avant 560 avant J.C. lorsque Pisistrate, "tyran", c'est-à-dire chef non élu d'Athènes, décida d'en donner une édition officielle. Ce sont là deux hypothèses extrêmes. Ce qui est certain est que ces textes, entre le moment où ils ont été fixés et l'année 1488 où ils ont été imprimés, ont peu varié. L'Iliade comme l'Odyssée portent la marque d'un compositeur "monumental" sachant ce qu'il va dire du début à la fin.

Auteur: Vidal-Naquet Pierre

Info: Le monde d'Homère, p. 23

 
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Ajouté à la BD par miguel

texte fondateur

Homère, pour les grecs, était dieu ; il avait des prêtres, les Homérides. Un rhéteur s’étant vanté de ne jamais lire Homère, Alcibiade donna à cet homme un soufflet. La divinité d’Homère a survécu au paganisme. Michel-Ange disait : Quand je lis Homère, je me regarde pour voir si je n ’ai pas vingt pieds de haut. Une tradition veut que le premier vers de l’Iliade soit un vers d’Orphée, ce qui, doublant Homère d’Orphée, augmentait en Grèce la religion d’Homère. Le bouclier d’Achille, chant XVIII de l’Iliade, était commenté dans les temples par Danco, fille de Pythagore. Homère, comme le soleil, a des planètes. Virgile qui fait l’Enéide, Lucain qui fait la Pharsale, Tasse qui fait la Jérusalem, Arioste qui fait le Roland, Milton qui fait le Paradis Perdu, Camoëns qui fait les Lusiades, Klopstock qui fait la Messiade, Voltaire qui fait la Henriade, gravitent sur Homère, et, renvoyant à leurs propres lunes sa lumière diversement réfléchie, se meuvent à des distances inégales dans son orbite démesurée. Voilà Homère. Tel est le commencement de l’épopée.

Auteur: Hugo Victor

Info: William Shakespeare

[ Grèce antique ] [ filiations ] [ littérature ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

guerre

Ainsi que des moissonneurs, qui, face les uns aux autres, vont, en suivant leur ligne, à travers le champ, soit de froment ou d'orge, d'un heureux de ce monde, et font tomber dru les javelles, ainsi Troyens et Achéens, se ruant les uns sur les autres, cherchent à se massacrer, sans qu'aucun des deux partis songe à la hideuse déroute. La mêlée tient les deux fronts en équilibre. Ils chargent comme des loups, et Lutte, qu'accompagnent les sanglots, a plaisir à les contempler. Seule des divinités, elle se tient parmi les combattants. Aucun autre dieu n'est là : ils sont assis, tranquilles, en leur palais, là où chacun a sa demeure bâtie aux plis de l'Olympe. Ils incriminent, tous, le Cronide à la nuée noire : ils voient trop bien son désir d'offrir la gloire aux Troyens. Mais Zeus n'a souci d'eux. Il s'est mis à l'écart, et, assis loin des autres, dans l'orgueil de sa gloire, il contemple à la fois la cité des Troyens, et les nefs achéennes, et l'éclair du bronze — les hommes qui tuent, les hommes qui meurent.

Auteur: Homère

Info: L'Iliade, Chant XI. Analogie avec le film Elysium

[ oligarchie ]

 

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grèce antique

Les œuvres d'Homère, de Platon et d'Euclide étaient écrites à la main sur des rouleaux faits ordinairement de roseaux de papyrus. De ces originaux, des copies furent établies, toujours à la main, sur papyrus et plus tard sur parchemin (vélin). Aucun de ces matériaux n'est indestructible. Ce qui survécut fut, en dehors de quelques exceptions, ce qui avait été jugé digne d'être copié et recopié pendant des siècles d'histoire grecque, puis pendant des siècles plus nombreux encore d'histoire byzantine, au cours desquels les valeurs et les mœurs s'étaient plus d'une fois transformées, souvent de façon radicale.
Il n'est pas difficile de montrer combien peu a survécu à ce processus de filtrage. Nous connaissons les noms de quelque cent cinquante auteurs grecs de tragédies, mais, en dehors de quelques fragments cités ça et là par des auteurs et anthologistes grecs ou romains de basse époque, il ne nous reste les pièces que de trois auteurs, des Athéniens du cinquième siècle avant J-C. Mais ce n'est pas tout. Eschyle a écrit quatre-vingt-deux pièces, nous n'en avons que sept complètes ; Sophocle en aurait écrit cent vingt-trois, dont il ne reste que sept ; et nous pouvons lire dix-huit ou dix-neuf des quatre-vingt-douze œuvres d'Euripide.

Auteur: Finley Moses I.

Info: Le monde d'Ulysse

[ lecture ] [ évolution ] [ conservation ]

 
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interdépendance

Dans la nuit où sont nées les étoiles, j’ai commencé à me consteller d’être.

 Ma présence actuelle contient les âges antérieurs à la vie, les temps plus vieux que la terre, les trous de l’espace avant que le monde soit.

Dans la nuit où sont nées les étoiles, j’ai commencé à me consteller d’être. Il n’y a pas un seul atome de la plus lointaine étoile qui ne participe à mon être. Parce que Alfonso Henriques a existé, je suis. Parce que Nun’Alvares a combattu, j’existe. Je serais autre -  je ne serais pas, donc - si Vasco de Gama n’avait pas découvert la route des Indes et si Pomba n’avait gouverné. Shakespeare fait partie de moi. Cromwell a travaillé pour moi quand il a construit l’Angleterre. En triomphant de Rome, Henri VIII a fait de moi ce que je suis. Pour moi, Aristote a pensé et Homère chanté. En un sens mystique et profond véritablement [...], le Christ est mort pour moi, Il y a deux mille ans, un mystique indien dont j’ignore s’il a existé a pris part à mon être actuel. A ma présence d’aujourd’hui Confucius a édicté une morale. Le premier homme qui a découvert le feu, celui qui a inventé la roue, celui qui a conçu la flèche - si aujourd’hui je suis moi c’est parce qu’ils ont existé.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Trad. Séverine Rosset`

[ unicité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

L'homme ne récrée-t-il pas les mondes qui lui sont inaccessibles dans un univers de rêve, et selon son désir ? Ne récrée-t-il pas la peur et l'amour, afin de vivre dans le paradis ou l'enfer qu'il vient de créer ? L'imaginaire a ce sens-là dans mes romans.

J'ai rencontré beaucoup de gens dans ma vie, et beaucoup d'entre eux m'ont servi de modèles pour mes personnages. Mais tous mes personnages, c'est moi qui les ai créés dans mon travail d'écrivain. Bien sûr, je désire aller vers le réel, mais ce n'est pas la quête centrale dans mon travail. Je veux créer un monde d'imaginaire et de narration, faire quelque chose de différent : réaliser ce royaume de l'imaginaire par la parole. Cela dit, je sais que je ne suis ni le premier ni le dernier parmi ceux qui créent des univers de parole. C'est avant tout une démarche professionnelle, pour moi, comme elle l'a toujours été. Les "sages familiers" qui m'entouraient étaient aussi des hommes de métier. Homère était un vrai professionnel ; les "Homère" turcs et kurdes de mon époque sont aussi des professionnels. Leur art consiste à créer des mondes, en racontant des histoires. Ce ne sont ni des mystiques ni des charlatans ni des mendiants vagabonds, mais les maîtres d'un art que nous avons en partage. Ce sont des hommes d'honneur gagnant leur pain avec la parole. Ils étaient des personnes presque sacrées, dans le milieu où ils évoluaient.

Auteur: Yachar Kemal

Info: Entretiens avec Alain Bosquet. trad Altan Gokalp, Gallimard, collection "Blanche", 1992. pp 43-44

[ artisanat ] [ tradition ] [ racines ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

littérature

On a dit d'Homère qu'il était plus difficile de lui enlever un vers que d'arracher à Hercule sa massue. On peut en dire autant de Shakespeare. Le moindre trait de son génie porte une empreinte qui crie à tout le monde : "J'appartiens à Shakespeare!" Et malheur aux beautés étrangères qui ont le courage de se place à côté de celle-ci!
Il faut étudier Shakespeare et non le piller. Si nous avons du génie, il sera pour nous ce qu'est la chambre obscure pour le peintre de paysage : il faut y regarder pour apprendre comment la nature se projette sur une seule surface; mais il n'y faut rien prendre.
(...) Tout, jusqu'aux plus petites parties, dans Shakespeare, est taillé suivant les grandes proportions du drame historique; et celui-ci est à la tragédie dans le goût français à peu près comme une large fresque est à une miniature pour bague.
Qu'est-ce que cette dernière peut emprunter à l'autre, si ce n'est peut-être une tête, une seule figure, tout au plus un petit groupe, qu'il faut ensuite traiter comme un tout complet? Ainsi des pensées détachées de Shakespeare deviendraient des scènes entières; et des scènes qu'on lui emprunterait deviendraient des actes. Si l'on enlève la manche de l'habit d'un géant, et qu'on veuille en tirer parti pour un nain, il ne faut pas en faire une manche, mais un habit tout entier.
Et celui qui le ferait pourrait être en repos du côté de l'accusation de plagiat. Peu de gens reconnaîtraient dans le fil la toison d'or d'où il serait tiré. Et quant au petit nombre des connaisseurs, ils ne trahiraient pas l'artiste, sachant qu'un grain d'or peut être travaillé assez artistement pour que le mérite de la forme dépasse de beaucoup la valeur de la matière.

Auteur: Lessing Gotthold Ephraim

Info:

[ historique ]

 

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pessimisme

Il y a d'abord l'intuition de Baudrillard comme quoi le loft atteignit le comble de l'horreur en mettant le néant en exergue. Dans le loft c'est nul, il ne se passe rien, on dépasse les pires histoires de monstres. La véritable horreur.

Il y a cette belle citation de Walter Benjamin : "L'humanité, qui jadis avec Homère avait été objet de contemplation pour les dieux olympiens l'est maintenant devenue pour elle-même, son aliénation d'elle-même a atteint ce degré qui lui fait vivre sa propre destruction comme une sensation esthétique de premier ordre."

La disparition du carnavalesque représente donc l'univers qu'on a perdu, la diversité de la création, la grandeur... où il y avait tellement plus de choses... Alors que nous sommes parti dans une direction, celle de l'homme, qu'on aurait du abandonner dès le début. Nul, voie de garage, impasse...

Dans le Dogville de Lars Von Trier on est dans une situation où il n'y a rien à faire de l'humanité. Dans ce film les hommes de tous les jours, les petites gens, ne sont pas mieux que les personnages de pouvoir... Ils sont juste la préparation de ça, ils vont dans la même direction... Une direction avec laquelle on a rien à faire. Rien. La forme homme est maudite. Intégralement.

Zappa et son mouvement freaks se sont rendu compte que les films d'horreurs devaient être réinvestis de façon carnavalesque. Dimension totalement disparue au 18e siècle et remplacée alors par des romans gothiques, des romans effrayant, les monstres des romans effrayants... Ces freaks/monstres étant les anciens dieux, qu'on a abandonnés, et qui demandent à pouvoir exister dans ce monde qui est visiblement un monde fait pour les hommes...

Donc ils reviennent de façon effrayante.

Freaks parle de ce que le cinéma ne prend pas en charge, non seulement le cirque errant, la parade des singularités, mais aussi la disparition progressive du Carnaval comme réminiscence de l'âge d'Or.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: sur youtube, mis en texte par Mg

[ humanité ] [ télé-réalité ] [ TV ]

 

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