Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 133
Temps de recherche: 0.0571s

division subjective

Trop d’énigmes accablent l’homme sur la terre. On n’a qu’à les résoudre comme on voudra et sortir sec de l’eau. La beauté ! Ce que je ne peux pas supporter, c’est que tel homme, de cœur élevé et même de grande intelligence, commence par l’idéal de la Madone pour finir par l’idéal de Sodome. Plus effrayant encore est celui qui, portant déjà l’idéal de Sodome dans son âme, ne rejette pas non plus l’idéal de la Madone, celui dont le cœur brûle pour lui et qui brûle en vérité, en vérité, comme en ses jeunes années d’innocence. Non, la nature de l’homme est large, trop large même, je la rétrécirais. C’en est intolérable, voilà ce qu’il en est ! Ce qui à la raison paraît être une honte est, pour le cœur, une beauté. Est-ce dans Sodome qu’est la beauté ? Crois bien que c’est précisément dans Sodome qu’elle est pour l’immense majorité des gens. Connaissais-tu ce mystère ? L’horrible, c’est que la beauté est une chose non seulement terrible, mais aussi mystérieuse. C’est le diable qui lutte avec Dieu et le champ de bataille est le cœur des hommes.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 137-138

[ contradiction ] [ condition humaine ] [ obscurité ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

pensées

Les obstacles que ces forces subliminales [les vâsanâs] dressent sur la voie qui mène à la libération sont de deux sortes : d’une part, les vâsanâs alimentent sans cesse le fleuve psycho-mental, la série infinie des cittavrtti ; d’autre part, et cela en vertu même de leur modalité spécifique (subliminale, "germinale"), les vâsanâs forment un obstacle énorme : car elles sont insaisissables, difficiles à contrôler et à maîtriser. Du fait même que leur statut ontologique est celui de la "potentialité", leur propre dynamisme oblige les vâsanâs à se manifester, à s’ "actualiser" sous forme d’actes de conscience. Ainsi le yogin – même s’il a à son actif une pratique prolongée et s’il a parcouru plusieurs étapes de son itinéraire ascétique – risque de se voir dérouté par l’invasion d’un puissant fleuve de "tourbillons" psycho-mentaux précipités par les vâsanâs.
[…] La vie est une décharge continuelle de vâsanâs qui se manifestent par les vrttis. En termes psychologiques, l’existence humaine est une actualisation sans arrêt du subconscient au moyen des "expériences". Les vâsanâs conditionnent le caractère spécifique de chaque individu ; et ce conditionnement est conforme tant à l’hérédité qu’à la situation karmique de l’individu.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" pages 74-75

[ karma ] [ condition humaine ] [ transmission impersonnelle ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

eugénisme

Le séquençage du génome est désormais "à haut débit". Plus on analyse de profils ADN, plus les statistiques qu’on en tire disent de choses sur les individus. C’est le rôle des bases de données génétiques créées en Angleterre, en Chine ou aux Etats-Unis – notamment par 23andme, célèbre société de séquençage d’Anne Wojcicki (ex-épouse du patron transhumaniste de Google Sergeï Brin), qui exploite deux millions de profils ADN. Au Beijing Genomics Institute, une équipe analyse le séquençage du génome de 2500 "génies" au quotient intellectuel supérieur à 160. "Nous sommes sûrs qu’avec assez de matière nous trouverons au moins une partie des gènes qui agissent sur le QI". Objectif : proposer aux couples ayant recours à la FIV de choisir l’embryon le plus intelligent, et augmenter le PIB chinois en proportion du QI de la population.
La France, avec son "Plan médecine génomique 2025", développe son propre big data génétique. Pour l’accélérer, le Comité consultatif national d’éthique voudrait des diagnostics génétiques "en population générale" pour détecter les porteurs sains de pathologies et constituer des bases de données françaises, exploitables par l’intelligence artificielle. De façon "encadrée" cela va de soi - avec l’accord des individus – au moins dans un premier temps.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/alertez_les_be_be_s.pdf

[ sélection humaine ] [ organismes génétiquement modifiés ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

conditions initiatiques

Maintenant, il faut bien comprendre que l’individualité doit être prise ici telle qu’elle est en fait, avec tous ses éléments constitutifs, et qu’il peut y avoir des qualifications concernant chacun de ces éléments, y compris l’élément corporel lui-même, qui ne doit aucunement être traité, à ce point de vue, comme quelque chose d’indifférent ou de négligeable. Peut-être n’y aurait-il pas besoin de tant y insister si nous ne nous trouvions en présence de la conception grossièrement simplifiée que les Occidentaux modernes se font de l’être humain : non seulement l’individualité est pour eux l’être tout entier, mais encore cette individualité elle-même est réduite à deux parties supposées complètement séparées l’une de l’autre, l’une étant le corps, et l’autre quelque chose d’assez mal défini, qui est désigné indifféremment par les noms les plus divers et parfois les moins appropriés. Or, la réalité est tout autre : les éléments multiples de l’individualité, quelle que soit d’ailleurs la façon dont on voudra les classer, ne sont point ainsi isolés les uns des autres, mais forment un ensemble dans lequel il ne saurait y avoir d’hétérogénéité radicale et irréductible ; et tous, le corps aussi bien que les autres, sont, au même titre, des manifestations ou des expressions de l’être dans les diverses modalités du domaine individuel.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 97

[ critique anti-dualisme ] [ monade humaine ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

substitution

[...] le signifiant commence non pas à la trace, mais à ceci, qu’on efface la trace. Cependant, ce n’est pas la trace effacée qui constitue le signifiant. Ce qui inaugure le signifiant, c’est le fait qu’elle se pose comme pouvant être effacée. Autrement dit, Robinson Crusoé efface la trace du pas de Vendredi, mais que fait-il à la place ? S’il veut la garder, cette place du pied de Vendredi, il fait au minimum une croix, c’est-à-dire une barre et une autre barre sur celle-ci. Et ceci est le signifiant spécifique.

Le signifiant spécifique se présente à la fois comme pouvant être effacé, et comme pouvant, dans l’opération même de l’effacement, subsister comme tel. Je veux dire que le signifiant se présente déjà comme doté des propriétés propres au non-dit. Avec la barre, j’annule ce signifiant, mais aussi je le perpétue indéfiniment, j’inaugure la dimension du signifiant comme tel. Faire une croix, c’est faire ce qui, à proprement parler, n’existe dans aucune forme de repérage qui soit permise à l’animal.

[...] La barre est recouverte par une autre barre, indiquant que, comme telle, elle est effacée. Cette fonction du non du non, en tant qu’il est le signifiant qui s’annule lui-même, mérite assurément à soi tout seul un très long développement.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 103

[ abstraction ] [ défini ] [ linguistique ] [ refoulement ] [ spécificité humaine ] [ marquage ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

être parlant

Puisque la parole leur [aux hommes] est désormais garantie, livrée toute prête et instillée goutte à goutte dans l’oreille, ils ont cessé d’être des animaux doués de logos [...]. Les mots ne sont plus pour eux quelque chose qui se prononce, mais quelque chose qui s’écoute ; la parole n’est plus pour eux un acte mais une réception passive. [...] [Cette évolution du logos] produira un type d’homme qui, parce qu’il ne parle plus lui-même, n’a plus rien à dire ; un type d’homme qui, parce qu’il se contente d’écouter, de toujours écouter, n’est qu’un "serf". Le premier effet de cette limitation est d’ores et déjà perceptible sur ceux qui ne sont plus que des auditeurs. Il se répand dans toutes les sphères linguistiques, rendant la langue plus grossière, plus pauvre, si bien qu’elle finit par lasser ceux même qui la parlent. Mais il va bien au-delà : la vie et l’homme deviennent eux aussi plus grossiers et plus pauvres, parce que le "cœur" de l’homme – sa richesse et sa subtilité – perd toute consistance sans la richesse et la subtilité du discours ; car la langue n’est pas seulement l’expression de l’homme, mais l’homme est également le produit de son langage ; bref, parce que l’homme est articulé comme lui-même articule, et se désarticule quand il cesse d’articuler.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, page 128

[ dépossession ] [ privation ] [ condition humaine ] [ parlêtre ] [ abrutissement ] [ signes déconnectés ] [ sémiose hors-sol ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

sciences profanes

La philosophie, par son caractère discursif, est chose exclusivement rationnelle, puisque ce caractère est celui qui appartient en propre à la raison elle-même ; le domaine de la philosophie et ses possibilités ne peuvent donc en aucun cas s’étendre au delà de ce que la raison est capable d’atteindre ; et encore ne représente-t-elle qu’un certain usage assez particulier de cette faculté, car il est évident, ne serait-ce que du fait de l’existence de sciences indépendantes, qu’il y a, dans l’ordre même de la connaissance rationnelle, bien des choses qui ne sont pas du ressort de la philosophie. Il ne s’agit d’ailleurs nullement ici de contester la valeur de la raison dans son domaine propre et tant qu’elle ne prétend pas le dépasser; mais cette valeur ne peut être que relative, comme ce domaine l’est également ; et, du reste, le mot ratio lui-même n’a-t-il pas primitivement le sens de "rapport" ? Nous ne contestons même pas davantage, dans certaines limites, la légitimité de la dialectique, encore que les philosophes en abusent trop souvent ; mais cette dialectique, en tout cas, ne doit jamais être qu’un moyen, non une fin en elle-même, et, en outre, il se peut que ce moyen ne soit pas applicable à tout indistinctement ; seulement, pour se rendre compte de cela, il faut sortir des bornes de la dialectique, et c’est ce que ne peut faire le philosophe comme tel.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 131

[ dimension humaine ] [ périmètre d'application valable ] [ critique ] [ sémantique euclidienne ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

constitutif

D'après Fédida, la plainte du déprimé traduit dans sa répétition incoercible, une véritable "dépendance au psychique". Même si, formulée de cette façon à votre intention, cette expression n'a l'air de rien, elle nous rappelle cette vérité : au même titre que bien des déprimés, nous savons que nous pensons. C'est seulement, en vous découvrant vous-mêmes à ce point dépendant de votre propre pensée pour exister, qu'il vous arrive de ressentir, vis-à-vis d'elle, une amertume parfois terrible. On pourrait d'ailleurs comparer cette amertume à celle que l'on vouerait à toute personne qui prétendrait nous asservir autant. Fédida suggère qu'il n'est donc pas mauvais signe, en soi, qu'un humain se préoccupe de sa pensée, même à l'excès, puisqu'il lui doit de se savoir humain. Il y a mieux encore. Le malheur de penser succédant au plaisir de se savoir penser : voilà le destin de tous les humains. La conséquence se déduit d'elle-même : prétendre stopper radicalement une telle dynamique est insensé. Affirmant que par nature, la dépressivité "appartient à la vie psychique", Fédida en fait également "la maladie de l'humain", au sens où il est impossible d'être humain sans l'avoir éprouvée. Non seulement vous n'êtes pas un malade pour le psychanalyste, mais à ses yeux, votre plainte témoigne au contraire de ce qui fait de nous des êtres humains : être en mesure de savoir et de dire, à soi-même comme à autrui, que nous pensons.

Auteur: Keller Pascal-Henri

Info: Dans "Lettre ouverte au déprimé"

[ inévitable ] [ dédramatiser ] [ condition humaine ] [ déséquilibre chair-esprit ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

contrintuitif

On s'empêtre donc dans des contradictions si l'on parle de la position probable de l'électron sans tenir compte de l'expérience utilisée pour la déterminer... Il faut également souligner que le caractère statistique de la relation dépend du fait que l'influence de l'appareil de mesure est traitée d'une manière différente que l'interaction des différentes parties du système les unes sur les autres. Cette dernière interaction entraîne également des changements dans la direction du vecteur représentant le système dans l'espace de Hilbert, mais ceux-ci sont complètement déterminés. Si l'on considérait l'appareil de mesure comme une partie du système - ce qui nécessiterait une extension de l'espace de Hilbert - alors les changements considérés ci-dessus comme indéterminés apparaîtraient déterminés. Mais cette déterminité ne pourrait être utilisée que si notre observation de l'appareil de mesure était exempte d'indétermination. Pour ces observations, cependant, les mêmes considérations sont valables que celles données ci-dessus, et nous devrions être obligés, par exemple, d'inclure nos propres yeux dans le système, et ainsi de suite. L'enchaînement des causes et des effets ne pourrait être vérifié quantitativement que si l'univers entier était considéré comme un système unique - mais alors la physique disparait et il ne reste qu'un schéma mathématique. La partition du monde en système d'observation et système observé empêche une formulation précise de la loi de cause à effet. (Le système d'observation ne doit pas toujours être un humain ; il peut également s'agir d'un appareil inanimé, tel qu'une plaque photographique).

Auteur: Heisenberg Werner Karl

Info: Les principes physiques de la théorie quantique, trad. Carl Eckart et Frank C. Hoyt (1949), 58.

[ machines humaines tiercités ] [ contre-intuitif ] [ paradoxe ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

chronos

Le cours du temps, ou passage du temps, ne serait que simple apparence pour de nombreux physiciens contemporains. Certains vont même jusqu'à considérer le passage du temps comme une pure illusion, comme un produit culturel abusivement dérivé de la métaphore du fleuve.

C'est en effet la conception dite de l' "univers-bloc" qui semble avoir la faveur d'une majorité de physiciens. Dans le droit fil de la théorie de la relativité, celle-ci consiste à invoquer un univers constitué d'un continuum d'espace-temps à quatre dimensions, privé de tout flux temporel : tous les événements, qu'ils soient passés, présents ou futurs, ont exactement la même réalité, de la même façon que différents lieux coexistent, en même temps et avec le même poids ontologique, dans l'espace. En d'autres termes, les notions de passé ou de futur ne sont que des notions relatives, comme celles d'est et d'ouest. En un sens, tout ce qui va exister existe déjà et tout ce qui a existé existe encore. L'espace-temps contient l'ensemble de l'histoire de la réalité comme la partition contient l’œuvre musicale : la partition existe sous une forme statique, mais son contenu, l'esprit humain l'appréhende généralement sous la forme d'un flux temporel.

Cette thèse de l'univers-bloc s'oppose à celle du "présentisme", promue par d'autres physiciens, moins nombreux, qui considèrent que seuls les événements présents sont réels, ceux-ci apparaissent et disparaissent, seul le "maintenant" existe, en se renouvelant sans cesse. La réalité est toujours nouvelle : il n'y a pas d'autre réalité que l'ensemble de ce qui, présentement, a lieu.

Auteur: Klein Étienne

Info: Le facteur temps ne sonne jamais deux fois

[ humaine projection ] [ durée ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel