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mariage

L’homme noble cherche à vivre en homme, l’homme bas cherche à vivre heureux. Le dernier cherche, ici-bas, des choses et des être en qui il puisse se satisfaire, le premier cherche des êtres et des choses à qui il puisse s’immoler. On ne prend pas une épouse, on se donne à elle. Se marier, c’est peut-être la façon la plus directe, la plus exclusive, de ne plus s’appartenir. [...]

Le secret du bonheur conjugal, c’est d’aimer cette dépendance. L’être qui vit à nos côtés, nous devons l’aimer, moins dans la mesure de ce qu’il nous donne que dans la mesure de ce qu’il nous coûte.

Auteur: Thibon Gustave

Info: "Ce que Dieu a uni", libraire Arthème Fayard, 1962, page 119

[ amour ] [ réussite ] [ abandon égotique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

perdu

Je suis globalement fatiguée de la vie terrestre. Les bras vous en tombent à songer combien de sols lavés et non lavés, de laits débordés et non débordés, de propriétaires, de casseroles, etc... vous attendent. [...] Je n'ai rien hormis ma haine de tous les propriétaires de la vie : parce que je ne suis pas comme eux. [...] C'est le miséreux - face aux possédants, le miséreux - face aux non-possédants (double haine), seul face à tous et seul contre tous. C'est l'âme et le quartier de viande, l'âme et l'esprit petit-bourgeois. Ces forces universelles se sont heurtées une fois de plus !
Je ne sais pas vivre ici-bas !

Auteur: Tsvetaeva Marina

Info: Vivre dans le feu, Robert Laffont, p166, Lettre à Tshirikova, le 27 avril 1923

[ solitude ]

 

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éternel retour

La critique de Nietzsche se distingue de toute la psychologie sociale académique par la position à partir de laquelle elle est entreprise. Nietzsche parle au nom d’un principe de réalité fondamentalement antagonique à celui de la civilisation occidentale. La forme traditionnelle de la raison se trouve rejetée sur la base de l’expérience de l’être-comme-fin-en-soi, de l’être-plaisir (Lust) et joie. La lutte contre le temps est menée à partir de ce point de vue : la tyrannie du devenir sur l’être doit être brisée pour que l’homme devienne lui-même dans un monde qui soit vraiment le sien. […] L’homme ne devient lui-même que lorsque la transcendance a été vaincue, lorsque l’éternité est devenue présente ici-bas. 

Auteur: Marcuse Herbert

Info: Dans "Eros et civilisation", trad. de l'anglais par Jean-Guy Nény et Boris Fraenkel, éditions de Minuit, Paris, 1963, pages 111-112

[ philosophie ] [ résumé ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Aujourd'hui dans tes bras j'ai demeuré pâmée,
Aujourd'hui, cher Tirsis, ton amoureuse ardeur
Triomphe impunément de toute ma pudeur
Et je cède aux transports dont mon âme est charmée.

Ta flamme et ton respect m'ont enfin désarmée ;
Dans nos embrassements, je mets tout mon bonheur
Et je ne connais plus de vertu ni d'honneur
Puisque j'aime Tirsis et que j'en suis aimée.

O vous, faibles esprits, qui ne connaissez pas
Les plaisirs les plus doux que l'on goûte ici-bas,
Apprenez les transports dont mon âme est ravie !

Une douce langueur m'ôte le sentiment,
Je meurs entre les bras de mon fidèle Amant,
Et c'est dans cette mort que je trouve la vie.

Auteur: Villedieu Marie-Catherine-Hortense de

Info: Jouissance

[ poème ]

 

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envie

Il y a dans la vie du marin quelque chose d'aventureux qui nous plaît et qui nous attache. Ce passage continuel du calme à l'orage, ce changement rapide des terres et des cieux, tiennent éveillée l'imagination du navigateur. Il est lui-même, dans ses destinées, l'image de l'homme ici-bas : toujours se promettant de rester au port, et toujours déployant ses voiles ; cherchant des îles enchantées où il n'arrive presque jamais, et dans lesquelles il s'ennuie s'il y touche ; ne parlant que de repos, et n'aimant que les tempêtes ; périssant au milieu d'un naufrage, ou mourant vieux nocher sur la rive, inconnu des jeunes navigateurs dont il regrette de ne pouvoir suivre le vaisseau.

Auteur: Chateaubriand François-René de

Info: Itinéraire de Paris à Jérusalem, Les trésors de la littérature

[ aventurier ] [ voyage ]

 

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vacuité

Nagarjuna : - Ce qui comporte allée et venue est conditionné et relatif. C'est cela même qui inconditionné, non relatif, est appelé nirvana. Tel est l'enseignement. Glose de Candrakirti : - Allées et venues, mouvement et processus, forment ici-bas la continuité des naissances et des morts. Tout cela apparaît comme soumis aux causes et conditions - la lumière dépendant de la lampe - ou comme relatif - le long par rapport au court. Mais, dans les deux cas, dès que s'interrompt la continuité de la naissance et de la mort, on a le nirvana. On ne doit concevoir ce simple arrêt de toute opération ni comme être ni comme non-être. Le nirvana n'est donc ni être ni non-être.

Auteur: Nagarjuna

Info: Aux sources du Bouddhisme, Fayard, p.189-190. Vers 200?

[ neutre ] [ spiritualité ] [ espace indiscriminé ]

 

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mortalité

Il en sera vite fait de ton existence ici-bas, tu n’as qu’à examiner ta condition. Un homme est là aujourd’hui, demain il n’est plus et il est vite oublié.

O sottise et dureté du cœur humain, qui ne pense qu’aux choses présentes et ne prévoit pas les futures !

Dans toutes tes actions et tes pensées, comporte-toi comme s’il te fallait mourir aujourd’hui.

Si tu avais bonne conscience, tu craindrais peu la mort.

Il vaut mieux éviter le péché que fuir la pensée de la mort.

Si tu n’es pas prêt maintenant, comment le serais-tu plus tard ? Le lendemain est incertain ; et sais-tu même s’il y aura encore pour toi un lendemain ?

Auteur: Hemerken Thomas a Kempis

Info: Dans "L'imitation du christ", traduction du latin de Dominique Ravinaud SSP revue et mise à jour par Marcel Driot osb, Médiaspaul éditions, Paris, 2012, page 58

[ vanité ] [ lucidité ] [ préparation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

venue au monde

Ma naissance terminée, mère commença à mourir sur la paillasse, car je lui avais donné ample fil à retordre avant d'aboutir ici-bas. Père, cependant, avait attendu à l'extérieur de la cabane que mère mette bas, profitant des bonnes heures du jour pour éviscérer un chevrillard achevé par haut matin. Tandis que, né, je hurlai, père entra, me saisit entre ses bras muscleux et me mena bien vite devant l'âtre crépitant. Mère, de son côté, nous quittait si silencieusement que père ne s'avisa de rien. Ce n'est que lorsqu'il me ramena sur paillasse enaccoutré de ma défroque nouvelle et qu'il se tourna finalement vers sa compagne qu'il nota : mère, qu'il adorait telle une pierrette rarissime, avait rendu l'âme.

Auteur: Beauchemin Jean-Michel

Info: Le jour des corneilles

[ matricide ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

violence

Eva Kluge, du tréfonds de sa lassitude, entend tout cela. Elle sait qu’il est en train de la voler, mais ça lui est égal. A présent son univers est anéanti et ne pourra plus jamais redevenir habitable... Pourquoi a-t-on donc vécu ici-bas, pourquoi a-t-on fait don de la vie à des enfants, pourquoi s’est-on réjoui de leurs rires et de leurs jeux, si c’est pour les voir se transformer en bêtes ? ... Ah, son Karlemann ! Un enfant si blond et si gentil ! ... Quand elle allait jadis avec lui au cirque Busch et que les chevaux devaient se coucher sur le sable, il s’apitoyait sur le sort de ces pauvres bêtes. Elle devait le rassurer : les chevaux n’étaient pas malades, ils dormaient seulement.

Auteur: Fallada Hans

Info: Contexte : Eva a récemment appris les rumeurs qui circulent à propos de son fils qui serait devenu un tortionnaire de jeunes enfants juifs. Pendant ce temps, son mari, un gredin, est revenu chez elle pour lui voler des affaires avant de repartir. Dans "Seul dans Berlin", traduit de l’allemand par A. Virelle et A. Vandevoorde, éditions Denoël, 2002, page 51

[ grandir ] [ mère-enfant ] [ mal ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

rigoler

Une certaine vision ironique conserve-t-elle les individus, ou cette vision est-elle le signe d'une bonne santé foncière, permettant de franchir les étapes morbides ? Je ne sais. Ce qui est certain, c'est que l'injure des ans s'attaque moins à des gaillards comme Adrien Hébrard ou Georges Clemenceau qu'à d'autres, d'aspect plus robuste et durable. Se fichant de presque tout et de tout le monde, ces privilégiés de la durée n'attachent plus à leur santé ni à la fuite des heures ce prix excessif qui engendre la mélancolie et met les tissus organiques en dépression. Selon Alphonse Daudet, l'ironie est le grand antiseptique et je pense que cette comparaison va très loin. Plus que l'Académie française, le rire confère, dès ici-bas, l'immortalité conditionnelle.

Auteur: Daudet Léon

Info: Souvenirs, Robert Laffont, Bouquins 1992 p.265

[ self-conservation ] [ défense ]

 

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