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néolibéralisme

L'idée qu'une société puisse être entièrement régulée par les forces du marché est un fantasme : un rêve impossible, généré par l'idée de ce que serait le monde si le comportement de chacun était totalement conforme à un idéal moral abstrait - ici les théories économiques qui supposent que toute action humaine a pour mode exclusif une avidité calculatrice, systématique (tout en restant scrupuleusement respectueuse des lois).

Auteur: Graeber David

Info:

[ utopie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mathématiques

...le domaine de la science algébrique est une notion abstraite du temps ; dépouillée, ou pas encore habillée, de toute connaissance réelle que nous puissions posséder des événements réels de l'histoire, ou de toute conception que nous puissions esquisser des Causes et des Effets dans la Nature ; mais impliquant, ce dont on ne peut en effet pas se départir, la pensée d'une possible Continuité, ou d'une pure et idéale Progression.

Auteur: Hamilton William Rowan

Info: In Robert Percevel Graves. Life of Sir William Rowan Hamilton (Volume 3) (p. 633) Hodges, Figgis & Company. Dublin, Ireland 1882–1889

[ définies ] [ abstraction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

économie

En distinguant trois sortes de richesse : terre, capital, facultés personnelles, et en concevant trois types correspondants d'êtres sociaux économiques : propriétaires fonciers, capitalistes, travailleurs, l'économie politique n'agit point autrement que ne fait la médecine, par exemple, quand elle distingue un certain nombre de variétés de maladifs, et quand elle conçoit un certain nombre de groupes correspondants de malades ; elle ne fait en cela que ce que font également toutes les sciences au point de vue abstrait et idéal.

Auteur: Walras Léon

Info: Les Associations populaires de consommation, de production et de crédit, 1865

[ sociologie ] [ triade ]

 

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intellectualisation

Comme le fera plus tard Hawthorne, Rousseau déplore l’impuissance du langage abstrait et rationnel du monde moderne à remplir sa vocation originelle, qui était d’exprimer les passions. Ce qu’il appelle "la langue des géomètres" n’est plus que la forme abâtardie d’une langue première dont les "plus anciens mots inventés" étaient "des accents, des cris, des plaintes", seuls vrais modèles d’une parole vive.
Aussi le voit-on, dans un passage de ce même ouvrage où il se prend à rêver d’une langue idéale, réduire au minimum la part du langage articulé pour en faire reposer toute la force sur des qualités strictement musicales.

Auteur: Iselin Pierre

Info: Poétiques de la voix : Angleterre, Irlande, Etats-Unis. Discours sur l’origine des langues, 480-81

[ froideur ] [ distanciation ]

 
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vocabulaire

Le but de tout signe est d'exprimer le "fait", et en se joignant à d'autres signes, d'approcher au mieux la détermination d'une interprétation qui serait la vérité parfaite, la vérité absolue, et comme telle (au moins, nous pouvons utiliser ce langage) serait l'Univers même. Aristote tâtonne vers une conception de la perfection, ou entéléchie, qu'il ne parvient jamais à rendre claire. Nous pouvons adopter le mot pour signifier le fait même, c'est-à-dire le signe idéal qui devrait être tout à fait parfait, et donc identique, - dans l'identité qu'un signe peut avoir, - avec la matière même désignée unie avec la forme même qu'elle signifie. L'entéléchie de l'Univers de l'être, donc, l'Univers en tant que fait, sera cet Univers dans son aspect en tant que signe, la "Vérité" de l'être. La "Vérité", le fait qui n'est pas abstrait mais complet, est l'interprète ultime de chaque signe.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: New Elements (Kaina stoiceia). MS [R] 517. (1904 [c.])

[ unicité ] [ présent ] [ réalité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lecture

Il existe des gens qui souffrent réellement de n'avoir pu, dans la vie réelle, vivre avec Mr Pickwick ni serrer la main de Mr Wardle. J'en fais partie. J'ai pleuré de vraies larmes sur ce roman, de n'avoir pas vécu à cette époque-là, avec ces gens-là, des gens pour moi bien réels. Les drames sont toujours beaux dans les romans, parce qu'il n'y coule point de sang authentique, pas plus que les morts n'y pourrissent, et d'ailleurs la pourriture n'est jamais pourrie dans les romans. Quand Mr Pickwick est ridicule, en fait il ne l'est pas, parce que c'est un roman. Qui sait si le roman n'est pas une vie et une réalité plus parfaites que Dieu crée à travers nous, et si nous n'existons pas - qui sait - uniquement pour les créer ? Les civilisations semblent n'exister que pour produire l'art et la littérature ; et les mots, c'est ce qui nous parle et nous reste d'elles. Pourquoi ces figures extra-humaines ne seraient-elles pas réelles et véritables ? Cela me fait mal, dans mon existence mentale, de penser qu'il en est peut-être ainsi...

Auteur: Pessoa Fernando

Info: Le livre de l'intranquillité, Texte no 195

[ littérature ] [ idéal abstrait ]

 

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similitudes

Prélever du sang n'est pas plus abstrait, plus rationnel, plus rigoureux, plus idéal, que traire une vache. En passant de la ferme au laboratoire, on ne va pas du social au scientifique ou du matériel à l'intellectuel. La différence va venir de ce que le monde de la pipette, du bouillon de culture et des cobayes, est un monde-pour-élever-le microbe, comme celui de la ferme est un monde-pour-élever-des-vaches. D'ailleurs, le laboratoire lui-même ne se fait que par déplacement et décalage d'autres lieux et savoir-faire. Le bouillon de culture par exemple est presque du bouillon de cuisine :

"On obtient un bouillon d'infusion en laissant pendant 24 heures, en contact avec deux fois son poids d'eau, de la viande de veau aussi maigre que possible et finement hachée. On décante, on presse le résidu, on cuit une heure le liquide décanté et exprimé, et on filtre. On ajoute alors 1% de peptone et 0.5% de sel marin et assez de solution de soude pour ramener à la neutralité le liquide qui en général est un peu acide." (Duclaux, 1899, T.I, p.105)



 

Auteur: Latour Bruno

Info: in "Les microbes, guerre et paix", éd. Métailié, p. 90-91 - Emile Duclaux : biologiste, disciple de Pasteur (1840-1904)

[ praxis ] [ biologie ] [ recettes ] [ modèles opératoires ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

société du spectacle

Le capitalisme, c’est la réduction de toute chose à sa valeur d’échange, forme abstraite devenue indifférente à tout contenu matériel, qui peut ainsi circuler indéfiniment dans l’espace-temps du marché : le spectacle parachève ce processus en réduisant toute chose à sa représentation, et en instituant ainsi un milieu universel et abstrait où circulent indéfiniment des images détachées de la vie réelle. L’univers spectaculaire est ainsi l’espace public produit par le dispositif capitaliste de production (qui pulvérise donc l’espace politique de la res publica). Cet univers médiatique est entièrement technique : il est fondé sur une infrastructure cybernétique et un réseau planétaire, où les écrans servent d’interface entre les hommes réels en chair et en os, et ce milieu numérique et virtuel. Or un écran de télévision, d’ordinateur, de tablette ou de smartphone, c’est une machine phénoménologique (phénoménotechnique, plutôt) qui produit des apparitions phénoménales. D’où l’importance de la Critique de la raison pure pour analyser le dispositif contemporain, puisque l’on se retrouve là avec des phénomènes, des représentations ou des objets, qui ne sont plus résultats d’activités de constitutions immanentes à la subjectivité : ce sont des phénomènes intégralement objectifs, où les fonctions de la sensibilité, de l’imagination productive et de la synthèse catégoriale sont prises en charge par la machine, des phénomènes donnés à un sujet passif et réceptif qui retrouve ainsi la position contemplative du philosophe idéaliste.

Auteur: Vioulac Jean

Info: http://actu-philosophia.com/Entretien-avec-Jean-Vioulac-Autour-d-Approche-de

[ immatériel ] [ cyberespace ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

renversement

Le chamanisme est un mode d'action qui implique un mode de connaissance, ou plutôt un certain idéal de connaissance. A certains égards, cet idéal est diamétralement opposé à l'épistémologie objectiviste encouragée par la modernité occidentale. Le telos* de cette dernière est fourni par la catégorie de l'objet : connaître, c'est objectiver en distinguant ce qui est intrinsèque à l'objet et ce qui appartient au contraire au sujet connaissant, projeté inévitablement et illégitimement sur l'objet. Connaître, c'est donc désubjectiver, rendre explicite la part du sujet présente dans l'objet pour la réduire à un minimum idéal (et/ou l'amplifier en vue d'obtenir des effets critiques spectaculaires). Les sujets, tout comme les objets, sont considérés comme les résultats d'un processus d'objectivation : le sujet se constitue ou se reconnaît dans l'objet qu'il produit, et se connaît objectivement lorsqu'il parvient à se voir "de l'extérieur" comme une chose. Notre jeu épistémologique est donc l'objectivation ; ce qui n'a pas été objectivé reste simplement abstrait ou irréel. La forme de l'Autre est la chose.

Le chamanisme amérindien est guidé par l'idéal inverse : connaître, c'est "personnifier", prendre le point de vue de ce qu'il faut connaître ou plutôt de celui qu'il faut connaître. Il s'agit de connaître, selon l'expression de Guimaraes Rosa, "le qui des choses", sans lequel il ne serait pas possible de répondre intelligemment à la question du "pourquoi". La forme de l'Autre est la personne.

Auteur: Viveiros de Castro Eduardo

Info: Métaphysique cannibale. *objet ou but ultime

[ mystique dématérialisante ] [ inversion ] [ secondéïtés révélées ] [ subjectivisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mondialisation

La crise, pour un libéral, ce sont d’abord les événements exogènes qui remettent en cause l’idéal d’un monde de flux. Face à la panique, le seul objectif qui vient à accaparer les esprits est le redémarrage des flux.

En l’absence de capacité de décision proprement politique, la seule solution envisagée est une réforme des processus abstraits qui encadrent les flux. Pour faire face à une situation exceptionnelle, les contrôles doivent être multipliés et intensifiés. [...] Dans un monde illibéral, les crises marqueraient un retour du politique ; à l’inverse, l’histoire récente nous donne à voir une fuite en avant dans l’impolitique : gouvernements soumis à quelques experts médicaux, sociétés privées et cabinets de conseils, décisions publiques fondées uniquement sur des données chiffrées [...] sans aucune considération pour des valeurs ou des principes politiques. [...]

L’ampleur des restrictions imposées aujourd’hui [lors de la crise du covid-19] peut aisément être mal interprétée. Parce que nombreux sont ceux qui sont empêchés d’aller et de venir, de prendre le train ou d’aller au restaurant, on pourrait en conclure que les décideurs publics ont renoncé à leur idéal d’un monde de flux. C’est l’exact inverse qui est vrai. [...] c’est uniquement parce qu’il y a des normes sanitaires strictes que l’on accepte d’importer de la nourriture de producteurs anonymes des quatre coins du monde ; c’est uniquement parce qu’il y a un code de la route très strict que n’importe qui peut rouler n’importe où, etc. [...] C’est ainsi qu’il faut comprendre les efforts en vue de la vaccination obligatoire. Tant que les individus sont "non-standardisés", c’est à dire que certains sont vaccinés et d’autres non, certains testés et d’autres non, les flux lointains sont quasi-impossibles, car l’infrastructure nécessaire au suivi du virus ex post, une fois qu’il a voyagé, est immensément coûteuse.

Auteur: Travers Guillaume

Info: Dans "La société de surveillance, stade ultime du libéralisme", La nouvelle librairie, Paris, 2021, pages 80 à 82

[ gestion ] [ traçage ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson