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refuge

L'esprit, mis en présence de toute espèce de difficulté, peut trouver une issue idéale dans l'absurde.

Auteur: Breton André

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[ humour ]

 

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humour

Pour un statisticien: la tête dans le four, les pieds dans le frigo, la température moyenne est idéale.

Auteur: Riche Denis

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[ nombre ] [ absurde ]

 

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être humain

La grande fatigue de l'existence humaine n'est peut-être en somme que cet énorme mal qu'on se donne pour demeurer vingt ans, quarante ans, davantage, raisonnable, pour ne pas être simplement, profondément soi-même, c'est-à-dire immonde, atroce, absurde. Cauchemar d'avoir à présenter toujours comme un petit idéal universel, surhomme du matin au soir, le sous-homme claudicant qu'on nous a donné.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Voyage au bout de la nuit, p.418, Folio no28

[ masqué ] [ mesquin ] [ dérisoire ] [ socialisé ]

 

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satisfaction narcissique

Le nouvel idéal de la réussite est sans contenu. "Accomplir signifie arriver" dit Jennings. Réussir égale réussir. Remarquez la convergence entre la réussite en affaires et la célébrité en politique ou dans le monde du spectacle qui, elle aussi, tient à la "visibilité" et au charisme, et ne peut être définie que par rapport à elle-même. Le seul attribut important de la célébrité est le fait qu’elle est célébrée – personne ne peut dire pourquoi. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, page 86

[ miroir ] [ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

motivation

D'abord, il est admis que toutes les passions relèvent de la folie. On distingue le fou du sage à ce signe que l'un est guidé par la passion, l'autre par la raison. Aussi les Stoïciens écartent-ils du sage toutes les passions comme autant de maladies ; pourtant ces passions non seulement servent de pilotes à ceux qui se pressent pour atteindre le port de sagesse, mais elles sont aussi là, dans la pratique de la vertu, comme des éperons, des aiguillons, pour encourager à faire le bien. Sénèque, deux fois stoïcien, va protester avec véhémence lui qui défend absolument au sage toute passion. Mais ce faisant, ce n'est plus un homme qu'il laisse subsister, il crée plutôt une espèce de dieu d'un genre nouveau, qui n'a jamais existé nulle part, et jamais n'existera. Pour parler plus clairement, il a fabriqué une statue de marbre à l'image de l'homme, stupide et parfaitement étrangère à tout sentiment humain.

Auteur: Érasme

Info: Eloge de la Folie, Robert Laffont, Bouquins 1992, p.35

[ idéal absurde ]

 

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alimentation

Ce qui est sûr, c'est qu'il ne faut pas de fer. Jamais de fer ! Le fer rougit la viande du veau qui sera égorgé, et alors la consommation baisse, car l'axiome est que le consommateur "veut" de la viande blanche. Sinon, il passe aux topinambours. Pas de fer, donc pas de foin, qui en contient. Un veau laissé libre, ce qui n'arrive presque jamais, commence à ruminer très tôt. Mais pour cela il lui faut des aliments solides, qu'il mangerait volontiers dès l'âge de 2 semaines, progressivement.
Ce serait insupportable. On lui donne à manger des aliments liquides, dans une poche plastique. Le besoin de téter doit être éradiqué, et l'est. L'idéal, qui n'est pas toujours atteint, c'est d'entraver le veau. De l'attacher de façon à éviter que ses petits mouvements désordonnés dans l'espace concédé ne conduisent au développement des muscles. Si le sang circule dans le corps et les muscles, malheur ! La viande sera forcément rosacée.

Auteur: Nicolino Fabrice

Info: Bidoche. L'industrie de la viande menace le monde

[ industrie ] [ absurde ]

 

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art brut

On objectera qu'il y a des excentriques bâtisseurs sans le sou: en témoignent maintes villas modestes et absurdes dans la plupart des stations balnéaires. Et on invoquera inévitablement les mânes du facteur Cheval, humble postier de la Drôme qui, lors de ses tournées, ramassa pendant trente ans des cailloux avec lesquels il éleva peu à peu, de 1879 à 1912, son fameux "Palais idéal", à Hauterives, consacré par les surréalistes, puis par André Malraux, comme un temple de l'art naîf. Ferdinand Cheval a dit lui-même: "On était bien porté à croire que cela résultait d'une imagination malade. L'on riait, l'on me blâmait, l'on me critiquait, mais comme ce genre d'aliénation n'était ni contagieux ni dangereux, on ne crut pas utile d'aller chercher quelque médecin aliéniste et je pus alors me livrer à ma passion en toute liberté, malgré tout, n'écoutant pas les railleries de la foule, car je savais que de tout temps elle tourne en dérision et même persécute les hommes qu'elle ne comprend pas." belle analyse, au passage, de la lucidité intrépide de l'excentrique et du couple qu'il forme avec son entourage.

Auteur: Braudeau Michel

Info: Six excentriques, p. 72-73

 

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homme-machine

La mécanisation du monde est entrée dans une phase d’hypertension périlleuse à l’extrême. La face même de la Terre, avec ses plantes, ses animaux et ses hommes, n’est plus la même. En quelques décennies à peine la plupart des grandes forêts ont disparu, volatilisées en papier journal, et des changements climatiques ont été amorcés ainsi, mettant en péril l’économie rurale de populations toute entières. D’innombrables espèces animales se sont éteintes, ou à peu près, comme le bison, par le fait de l’homme ; et des races humaines entières ont été systématiquement exterminées jusqu’à presque l’extinction totale, tels les Indiens de l’Amérique du Nord ou les aborigènes d’Australie.

Toutes les choses vivantes agonisent dans l’étau de l’organisation. Un monde artificiel pénètre le monde naturel et l’empoisonne. La civilisation est elle-même devenue une machine faisant ou essayant de tout faire mécaniquement. Nous ne pensons plus désormais qu’en termes de "chevaux-vapeur". Nous ne pouvons regarder une cascade sans la transformer mentalement en énergie électrique. Nous sommes incapables de contempler le bétail paissant dans les champs, sans qu’il nous fasse penser à l’idée de son rendement pour la boucherie. Nous ne savons plus admirer la beauté des ouvrages faits à la main par les peuples encore simples, sans vouloir immédiatement leur substituer des procédés techniques modernes. Notre pensée technique doit absolument se réaliser dans la pratique, judicieusement ou absurdement. Le luxe machiniste est la conséquence d’une nécessité mentale.

En dernière analyse, la machine est un symbole, tout comme son idéal secret, le mouvement perpétuel ; nécessité spirituelle et intellectuelle, mais vitale.

Auteur: Spengler Oswald

Info: L'Homme et la Technique, pp. 161-163

[ écologie ] [ manie rationaliste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réserve

Les pensées de derrière la tête.
On dit qu'un homme a des pensées de derrière la tête quand il ne dit pas tout ce qu'il pense ou tout ce qu'il veut. C'est un cas très ordinaire et rien d'exceptionnel n'est signifié par cette expression. Celui qui dirait tout ce qu'il pense et déclarerait toutes ses intentions n'aurait que des pensées de devant la tête, des pensées de façade, si on peut dire et serait une sorte de monstre. Sa tête ressemblerait à une maison impossible, sans hauteur ni profondeur, sans toit, sans cave, sans escalier, sans propriétaire, où on ne pourrait s'étendre pour dormir qu'en mettant ses pieds et même ses jambes hors de la fenêtre, au scandale des personnes élégantes ou raisonnables qui passeraient dans la rue. On ne peut imaginer rien de plus absurde. En supposant qu'une telle demeure parût habitable à des malheureux accoutumés à l'étalage de leur misère, comment des gens dignes d'estime, n'ayant rien à se reprocher, pourraient-ils supporter de s'offrir en spectacle à tous ceux qui seraient tentés de regarder dans leur intérieur ?
Un homme qui a des pensées de derrière la tête, au contraire, est simplement un individu sensé, habitant une maison bien aménagée, pourvue, par conséquent, d'un endroit retiré où il lui soit loisible de penser en sécurité, et d'un autre endroit, peu éloigné du premier, où il puisse obéir à certains appels de la nature, sans que personne en soit informé. L'idéal serait qu'il n'y eût qu'un seul endroit pour les deux fonctions qui paraissent avoir, dans ce cas, une mystérieuse et profonde conformité. Les spéculateurs et les sociologues me comprendront !

Auteur: Bloy Léon

Info: Exégèse des lieux communs, Mercure de France 1968, p.230-231

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philosophie antique

Le Moyen Âge vivait jusqu’alors sur la philosophie de Platon. Celle-ci ne voit dans la nature que des signes dont la signification se trouve dans le monde idéal, qui serait seul réel, le monde des idées pures. Elle conduit donc à un symbolisme systématique et délirant. Tout est symbole, rien de ce bas monde n’est réel. C’est le "mythe de la caverne", bien connu. On reste stupéfaits devant le succès d’une pensée si absurde et si contraire au bon sens naturel. Mais Aristote, au contraire, naturaliste, considère que la nature est bien réelle et contient en elle son intelligibilité. On découvrait enfin la nature que le XIIe siècle se contentait d’interpréter symboliquement. Aristote usait de la démonstration, procédé propre à la raison. La supériorité de cette métaphysique rationnelle sur les mythes platoniciens était si grande qu’elle devait nécessairement l’emporter. Aristote devint le "Philosophe" par excellence.

Hélas ! Aristote avait été "revu et corrigé" par Averroès. Ce dernier lui avait attribué l’idée d’un intellect-agent unique pour tous les hommes. [...] Cet intellect-agent unique n’est pas autre chose, dans un langage scolastique, que l’âme universelle du monde, enseignée par nos gnostiques. Je ne pense pas par moi-même, mais par une âme divine qui est logée en moi. Mes idées ne sont pas l’œuvre élaborée par ma faculté intellectuelle, elles sont reçues d’une intelligence divine qui agit en moi. Elles sont donc nécessairement vraies. L’erreur est impossible. Notre âme est un Esprit-Saint. Notre corps n’est qu’une carapace de matière unie temporairement à une âme universelle. Au moment de la mort, notre individualité disparaît. C’est le retour au néant, le "Nirvana" des bouddhistes, suivi de la plongée dans le Grand Tout. On ne peut être plus gnostique !

[...] Ce sera la gloire de saint Thomas de comprendre qu’il fallait d’abord rétablir la pensée véritable d’Aristote et pour cela retrouver le texte initial. Il ignorait le grec. Il obtint la traduction directe du grec en latin établie par Guillaume de Moerbeke. Il en soumit le texte à une exégèse rigoureuse, littérale. Quelle différence avec celui d’Averroès ! Ce dernier apparut alors, non pas comme le commentateur élu d’Aristote, mais comme son "dépravateur". Il a fallu un génie et un saint pour "exorciser" au sens propre Aristote et "délivrer" l’Occident de cette invasion gnostique sous étiquette musulmane.

Auteur: Couvert Etienne

Info: "La Gnose universelle", éditions de Chiré, 1983, pages 77 à 79

[ réception médiévale ] [ orient-occident ] [ historique ] [ aristotélisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson