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idiomes

Mais nous retiendrons surtout que l’usage conventionnel du langage comporte plus de références et de conséquences qu’il n’y paraît aux théoriciens de la communication. C’est ainsi que, au mépris de la vraisemblance et de la réalité sociale, ils récusent le terme de "langue maternelle" en se fondant sur l’absence du signe linguistique pertinent qui la distinguerait.
Nous pousserons même leur courroux devant les intrusions de la psychanalyse en les priant de définir, cette fois, ce qu’ils entendent par "langue morte". Serait-ce à cause de l’aspect supposé chenu des spécialistes qui la pratique ou bien parce qu’elle n’est plus le véhicule des échanges amoureux, bref qu’elle ne sert plus à f… ?

Auteur: Melman Charles

Info: Article paru dans la revue "La Célibataire", automne-hiver 2000, à propos de l'émergence en cours d'une supposée langue universelle

[ locuteurs ] [ transparence ] [ affadissement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

idiomes

Chaque langue humaine représente l'une des possibilités d'un spectre vraisemblablement ouvert. Ces possibilités sont des lectures du temps et du monde auxquelles j'ai fait allusion. L'allemand " Weltanschauung "* est précis et juste. Une langue remplit une alvéole de la ruche des perceptions et des interprétations potentielles. Elle articule une construction de valeurs, de sens, de suppositions qu'aucune autre langue n'égale exactement ou ne supplante. Parce que notre espèce a parlé et parle en des langues multiples et variées, elle engendre la richesse des milieux et s'adapte à eux. Nous parlons des mondes.

Babel aura donc été le contraire d'une malédiction. Le don des langues est précisément cela, un don et une bénédiction incalculables.

Auteur: Steiner George

Info: Errata. *représentation/vision du monde

[ ouvertures ] [ spécificités ] [ intraduisibles ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

idiomes

A la fin des années 1980, six écoles primaires et secondaires furent créées, dans lesquelles le maori est la principale langue d'instruction. Dès 1982 avait commencé d'être appliqué un programme d'immersion, dans lequel 13000 enfants se trouvaient intégrés en 1994. Il y avait alors 400 kohanga reo, c'est à dire "nids de langue", où 6000 enfants, environ, apprenaient le maori. Ce programme est donc, en quelque mesure, un succès. Certaines circonstances sont favorables. D'une part le maori est aujourd'hui la seule langue indigène de Nouvelle-Zélande, et sa promotion n'entre donc pas en concurrence avec d'autres entreprises. D'autre part il existe une volonté affirmée des Maori de ranimer leur langue et de ne pas la laisser disparaître, dans la mesure où elle exprime des valeurs qu'a perdues, selon eux, la société blanche, et auxquelles ils sont attachés, notamment la tolérance et la solidarité.

Auteur: Hagège Claude

Info: Halte à la mort des langues, p 245

[ spécificités ] [ kiwis ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

idiomes

Le langage fonctionne de deux façons : il nous ouvre une petite fenêtre sur l’existence d'un monde indépendant, mais (via ses structures et son vocabulaire propres) il détermine comment nous voyons ce monde. On pourrait avancer que l’action du langage sur notre réalité est restrictive, réductrice, limitante, et peut-être trompeuse. C’est bien le cas. " Le menu n’est pas le repas ". Mais plutôt que de répudier le langage et de marmonner des Vérités Indicibles, nous devons retourner au cœur du langage. Faire du langage une clairvoyance, se libérer grâce à lui et trouver en lui le prisme d’une vision du monde qui nous transcende, cela revient à extrêmement bien connaître l’esprit et le langage, et à jouer avec leurs nombreuses possibilités sans nourrir d’attachement particulier envers elles. En procédant ainsi, une langue dévoile des surprises et des aspects qui nous émerveillent. La créativité n’est pas une chose externe que le poète apporte au langage, mais elle est la fonction d’une lecture double ; un motif caché ou inaperçu dans la fabrique du monde est mis au grand jour depuis les profondeurs du langage.

Auteur: Snyder Gary

Info:

[ retournement ] [ mise en question ] [ dualité ] [ renversement ] [ distanciation ] [ système fermé ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

idiomes

Au fond de moi il était clair que Whorf avait raison. Je savais que je pensais différemment en turc et en anglais - non pas parce que la pensée et la langue sont identiques, mais parce que les langues différentes vous obligent à penser différemment aux choses. Le turc, par exemple, avait un suffixe, -mis, que l'on appondait aux verbes pour signaler tout ce dont on n'avait pas été personnellement témoin. Vous étiez toujours en train d'énoncer votre degré de subjectivité. Il fallait y penser chaque fois qu'on ouvrait la bouche.

Le suffixe -mis n'avait pas d'équivalent exact en anglais. On pouvait le traduire par "il semble que" ou "j'ai entendu dire" ou "apparemment". Je l'associais à Dilek, mon cousin du côté de mon père - Dilek, petit, maigre, au teint sombre, qui avait mon âge mais était tellement plus petit. "Tu t'es plaint-mis à ta mère", me disait Dilek de sa voix calme et précise. "Le chien t'a fait-mis peur." "Tu as dit-mis à tes parents que si tante Hulya venait en Amérique, elle pourrait vivre dans ton garage." Quand tu entendais -mis, tu savais que tu avais été invoquée en ton absence - pas seulement toi mais ton hypocrisie, ta lâcheté et ton manque de générosité. Chaque fois que j'entendais -mis, je me sentais prise au dépourvu. J'avais peur des chiens. Je me plaignais à ma mère, souvent. Le mode -mis était une des choses dont je me plaignais à ma mère. Ma mère trouvait ça marrant.

Auteur: Batuman Elif

Info: L'Idiote

[ spécificités ] [ filtres ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

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Les auteurs français et anglais n'écrivent et ne pensent pas de la même façon. C'est ce que m'a appris Racine. Par exemple, un écrivain anglais ne dirait jamais, comme le fait Racine, "à l'ombre des forêts"; mais "in the shadow of a cedar" ou "in the shadow of an oak tree", "à l'ombre d'un cèdre" ou "à l'ombre d'un chêne".

- Intéressant. Les deux langues façonnent donc la réalité de manière différente. Pourriez-vous m'en dire plus sur cette différence ? Comment la définiriez-vous ?

- Je dirais que les perceptions du français sont plus abstraites - comme si les expériences étaient survolées en montgolfière. C'est pour cela que la pensée française tend à être holistique, et les textes homogènes. Au contraire, en anglais, la perception est plus terre à terre, plus détaillée, pleine de caprices.

- Qu'entendez-vous par des textes "homogènes" ?

- Racine a écrit de nombreuses pièces, mais il emploie peu de mots : deux mille. Celles de Shakespeare en contiennent dix fois plus. Cela vous donne une idée de l'économie de Racine. En français, on peut faire dire plusieurs choses à un même mot. Prenons "attrait" - un mot typique de Racine. Appliqué à une femme, il signifie "charmes"; mais quand il décrit quelque chose de plus vague, comme l'inconnu, il faut le traduire par "lure" : "l'attrait de l'inconnu", "the lure of the unknown". "Attrait" regroupe l'attrait d'une ville (attractiveness), l'intérêt d'un sujet (interest), l'attrait pour telle ou telle chose (to feel drawn to). Cette qualité du français participe à la cohésion du texte." 

Auteur: Tammet Daniel

Info: Chaque mot est un oiseau à qui on apprend à chanter . Entretien avec Sir Michael Edwards

[ spécificités ] [ comparaison ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste