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ignorance

Puis, que peut-il servir aux mortels icy bas,
Marquis, d'estre sçavant, ou de ne l'estre pas ?
Si la science pauvre, affreuse et mesprisée,
Sert au peuple de fable, aux plus grands de risée ?
Si les gens de Latin, des sots sont dénigrez,
Et si l'on n'est Docteur sans prendre ses Degrez ?
Pourveu qu'on soit morgant, qu'on bride sa moustache,
Qu'on frise ses cheveux, qu'on porte un grand panache,
Qu'on parle barragoüyn, & qu'on suive le vent,
En ce temps du jourd'hui l'on n'est que trop sçavant.

Auteur: Régnier Mathurin

Info: In "Oeuvres", éd. Delarue, p. 22

[ satire ] [ apparence ] [ poème ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

ignorance

Le plus inquiétant dans le développement scientifico-technologique ne tient pas aux dangers externes toujours mis en avant, aussi immenses soient-ils : pollutions, dérèglements divers et variés, catastrophes écologiques. Mais à un risque interne : le véritable vertige, c’est le risque d’involution que porte en elle la puissance rationnelle quand, au lieu de civiliser l’inconscient, c’est-à-dire l’infantile en nous, au lieu d’apprivoiser les fantasmes, elle se met à leur service. La rationalité, produit tardif de la culture, se fait instrument de pulsions archaïques – ces puissances obscures avec lesquelles les êtres humains avaient jusque-là, vaille que vaille, appris et réussi à composer afin de faire vivre sujets et sociétés.

Auteur: Rey Olivier

Info: Dans "Une folle solitude", page 171

[ aveuglement ] [ pensée magique ] [ autosatifaction ] [ limite anthropologique ] [ facilité ] [ gamification ] [ progrès ] [ fuite en avant consumériste ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

ignorance

Ne rien savoir, voyez-vous (à la condition expresse de savoir qu'on ne sait rien), c'est un merveilleux moyen de commandement. L'homme qui sait se perd dans le détail de sa science : c'est une des grandes difficultés de celui qui monte en grade d'oublier qu'il connaît le métier de son inférieur et de renoncer à le faire. [...] Et puis, l'homme qui ne sait pas peut apprendre : tâche beaucoup plus rude pour celui qui croit déjà savoir. Si parfaite que soit une école, elle n'est jamais la vie. Plus l'école nous enseigne de pratique, plus elle nous donne l'illusion de savoir, plus elle fait de nous un être inapte à apprendre.

Auteur: Detoeuf Auguste

Info: Propos de O.L. Barenton, confiseur, p.69, Éd. du Tambourinaire, 1962

[ diriger ] [ chef ]

 

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ignorance

Le moi de l’homme moderne a pris sa forme - nous l’avons indiqué ailleurs - dans l’impasse dialectique de la belle âme qui ne reconnaît pas la raison même de son être dans le désordre qu’elle dénonce dans le monde.

Mais une issue s’offre au sujet pour la résolution de cette impasse où délire son discours.

La communication peut s’établir pour lui valablement dans l’œuvre commune de la science et dans les emplois qu’elle commande dans la civilisation universelle ; cette communication sera effective à l’intérieur de l’énorme objectivation constituée par cette science et elle lui permettra d’oublier sa subjectivité.

Il collaborera efficacement à l’œuvre commune dans son travail quotidien et meublera ses loisirs de tous les agréments d’une culture profuse qui, du roman policier aux mémoires historiques, des conférences éducatives à l’orthopédie des relations de groupe, lui donnera matière à oublier son existence et sa mort, en même temps qu’à méconnaître dans une fausse communication le sens particulier de sa vie.

Auteur: Lacan Jacques

Info:

[ refoulement ] [ système dérivé fonctionnel ] [ refuge ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ignorance

Quel grand bonheur


de ne pas savoir


dans quel monde on vit.



Il aurait fallu


exister longtemps


assurément plus longtemps


qu’il n’existe lui-même.



Juste pour comparer,


connaître d’autres mondes.



Se soulever au dessus du corps


qui ne sait rien mieux faire


que limiter


et dresser des obstacles.



Pour le bien de la recherche,


pour la clarté de l’image


au nom des conclusions dernières,


s’envoler au dessus du temps


au fond duquel tout cela virevolte et cavalcade.



Depuis cette perspective,


adieu à jamais


détails et épisodes.



Compter les jours de la semaine


apparaîtrait assez vite


dépourvu de sens.



Jeter une lettre dans la boîte –


une erreur de jeunesse sans cervelle.



L’écriteau : "Ne pas marcher sur la pelouse" –


pure folie.

Auteur: Szymborska Wislawa

Info: Quel grand bonheur

[ protection ] [ incarnation mystère ] [ poème ]

 

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ignorance

Dans la nature humaine il n’y a pas de loi, il n’y a pas de destinée, il n’y a pas de fatalité. Comment peut-il y avoir une loi dans l’infinité ? La liberté est sa devise. La liberté est sa nature et son héritage. Soyez libre et ayez alors autant de personnalités que vous voudrez. Alors nous jouerons comme l’acteur qui vient sur la scène jouer le rôle d’un mendiant. Comparez-le avec le vrai mendiant qui déambule dans la rue. La scène est peut-être la même dans les deux cas, les mots sont peut-être les mêmes, et pourtant quelle différence ! L’un jouit de la misère tandis que l’autre en souffre amèrement. Qu’est-ce qui fait la différence ? L’un est libre et l’autre ne l’est pas. L’acteur sait que son dénuement n’est pas réel et qu’il ne l’a assumé que pour le spectacle, tandis que le vrai mendiant y voit un état déjà trop familier qu’il doit supporter bon gré mal gré. Telle est la loi. Tant que nous n’avons aucune connaissance de notre nature réelle, nous sommes des mendiants, poussés de-ci de-là par toutes les forces de la nature et rendus esclaves de tout ce qui est dans la nature ; dans le monde entier nous crions au secours, mais le secours n’arrive jamais ; nous nous adressons à des êtres imaginaires et il ne vient pas davantage. Mais nous espérons toujours qu’il viendra, et ainsi une vie se passe à pleurer, à se lamenter, à espérer, et la même pièce se répète encore et toujours.

Auteur: Vivekânanda Swâmi

Info: Dans "Jnâna-Yoga", pages 319-320

[ samsâra ] [ mâyâ ] [ identification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson