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moralisation

Plus la réalité échappe, et plus on se venge sur les mots. Plus le monde concret s’évanouit, devient insaisissable, immaîtrisable, noyé dans le flot clinquant des images ou désagrégé sous l’action de la technique et de la science, et plus on exerce des représailles sur le langage, la pensée et les arrière-pensées. Ainsi rétablit-on son empire sur la réalité, mais seulement par le biais de la toute-puissance infantile, c’est-à-dire de l’illusion. [...]

C’est d’abord cela, le "politiquement correct" : une rage impuissante qui se transforme, de manière pour ainsi dire magique, en revanche contre la parole, supposée opérer directement sur la réalité.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1601

[ performatif ] [ déréalisation ] [ imaginaire ] [ défini ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rationalité

Quand on fait profession de raison, on ne peut jamais savoir en fait de quoi on fait profession. Pour distinguer le solide sentiment de l’illusoire fantaisie, il faudrait faire appel à la raison. Mais la raison n’est rien d’autre qu’une reformulation discursive du sentiment. Le cercle logique est achevé. Tout devient affaire de langage. Entre le sentiment, garant inébranlable de vérité, refuge inexpugnable contre le pyrrhonisme, et la fantaisie, expression du hasard et du caprice, il n’y a pas de critères pour trancher parmi les paroles. Chacun n’a plus qu’à dire, selon son effronterie, et appliquer à son gré et à son profit les catégories antagonistes.

Auteur: Thirouin Laurent

Info: "Pascal ou le défaut de la méthode", Honoré Champion Editeur, Paris, 2023, page 35

[ fondement imaginaire ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

objet trompeur

[...] rien n’est concevable de la phénoménologie des perversions, je veux dire d’une façon directe, à moins de partir de l’idée qu’il s’agit du phallus. C’est une idée beaucoup plus simple que ce qu’on vous donne d’habitude, une ténèbre d’identifications, de réidentifications, de projections, un tricot de toutes les mailles, qui fait un labyrinthe où l’on se perd. Il s’agit du phallus, et de savoir comment l’enfant réalise plus ou moins consciemment que sa mère toute-puissante manque fondamentalement de quelque chose, et c’est toujours la question de savoir par quelle voie il lui donnera cet objet dont elle manque, et dont il manque toujours lui-même.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, page 267

[ combler l'autre ] [ imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfance

Un autre de mes jeux était de bâtir une maison de feuilles. C'est-à-dire que je ratissais les feuilles tombées de l'érable d'où pendait la balançoire et en emportais des brassées que je disposais sur le sol pour former le plan d'une maison. Là, le salon, ici, la cuisine, là un gros tas moelleux représentant le lit dans la chambre à coucher et ainsi de suite. Je n'avais pas inventé cette activité - des maisons de feuilles plus étendues étaient disposées et même en quelque sorte meublées, à chaque récréation dans la cour des filles à l'école, jusqu'à ce que le concierge finisse par ratisser toutes les feuilles pour les brûler.

Auteur: Munro Alice

Info: Trop de bonheur, p 264

[ imaginaire ]

 

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mise en scène

N’ai-je pas connu une jeune fille, de l’avant-dernière génération "romantique" qui, après plusieurs années d’un amour mystérieux pour un monsieur que, du reste, elle pouvait à tout moment épouser le plus tranquillement du monde, finit cependant par s’inventer des obstacles insurmontables et, par une nuit de tempête, se jeta du haut d’une falaise dans une rivière assez profonde et rapide, où elle périt victime de ses propres caprices, uniquement pour ressembler à l’Ophélie de Shakespeare ; cela même de telle manière que si cette falaise, qu’elle affectionnait et avait élue depuis longtemps, avait été moins pittoresque et qu’à sa place, il y eût un rivage prosaïquement plat, le suicide n’aurait peut-être pas eu lieu.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 10

[ romantisme ] [ imaginaire ] [ humour ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture

Il existe peu de miroirs plus puissants de l'étonnante capacité du cerveau humain à se réorganiser pour apprendre une nouvelle fonction intellectuelle que l'acte de lire. L'aptitude du cerveau à apprendre à lire repose sur sa capacité protéiforme à établir de nouvelles connexions entre des structures et des circuits initialement consacrés à d'autres processus cérébraux plus fondamentaux qui ont bénéficié d'une plus longue existence dans l'évolution humaine, tels que la vision et le langage parlé. [...] nous venons au monde programmés avec la capacité de modifier ce qui nous est donné par la nature, afin de pouvoir le dépasser. Il semblerait que nous soyons, dès le départ, génétiquement prêts à faire des percées.

Auteur: Wolf Maryanne

Info: Proust and the Squid : The Story and Science of the Reading Brain

[ plasticité cognitive ] [ abstraction ] [ surpassement ] [ imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mégapole

La ville de New-York. Une vue tremblotante d’un coin de rue affairée proche du bureau du Dr Sands. Dans un angle, l’immense bâtiment lui-même, le building élevé en plastique –des composés de rexéroïdes en provenance de Jupiter- avec son nombre infini d’étages, de fenêtres…et, plus loin encore, les monojets qui montaient et descendaient sur les rampes où se pressaient des essaims de piétons si denses qu’ils semblaient chercher à se détruire. La plus grande ville du monde, dont les quatre cinquièmes se trouvaient sous terre ; il n’en voyait qu’une mince fraction, ses seules antennes visibles. Personne, même un géronte, ne pourrait tout contempler en une vie ; cette cité était tout simplement trop vaste.

Auteur: Dick Philip K.

Info: La brèche dans l'espace

[ futurisme ] [ science-fiction ] [ cité imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sentiment inconscient de culpabilité

La réponse que Napoléon donna à l'un de ses lieutenants qui se plaignait sans cesse de son sempiternel manque de chance : "Le bonheur est aussi une qualité" est pleinement justifiée.

La qualité personnelle de la malchance est un excès de conscience morale* qui produit les mauvais coups du sort et les échecs.

Le fait que pour beaucoup le travail équivaut à un labeur insupportable, que certains soient toujours empêchés par des circonstances contraires d'atteindre une position favorable dans la vie, ou qu'ils soient incapables de développer librement leur personnalité, et que d'autres encore permettent à leur entourage de les tourmenter — tout ça doit être considéré comme l'effet de la puissance de la conscience morale.

Auteur: Reik Theodor

Info: traduction Rudy Goubet Bodart

[ idée du bien ] [ invasion imaginaire ] [ tristesse ] [ ressources ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

possibilités

Le rôle du poète est de dire non pas ce qui a réellement eu lieu mais ce à quoi on peut s'attendre, ce qui peut se produire conformément à la ressemblance ou à la nécessité. En effet, la différence entre l'historien et le poète ne vient pas du fait que l'un s'exprime en vers ou l'autre en prose (on pourrait mettre l'œuvre d'Hérodote en vers, et elle n'en serait pas moins de l'histoire en vers qu'en prose) ; mais elle vient de ce fait que l'un dit ce qui a eu lieu, l'autre ce à quoi on peut s'attendre. Voilà pourquoi la poésie est une chose plus philosophique et plus noble que l'histoire : la poésie dit plutôt le général, l'histoire le particulier.

Auteur: Aristote

Info: Dans "La poétique"

[ prospective ] [ imaginaire ] [ comparaison ] [ écriture ] [ réel-imaginaire ]

 

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responsabilité

C’est pour ça que l’expression populaire "il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain", ça, c’est un propos de psychologue. Un psychanalyste au contraire dirait "il faut jeter le bébé et garder l’eau du bain".
➪ Le bébé c’est le moi de l’analysant qui lui se voit tout le temps comme une espèce de bébé, quoi qu’il fasse est digne d’être aimé. Il y a quelque chose en lui fait qu’il n’est pas obligé de répondre de la loi, il y a quelque chose en lui qui fait qu’il se revendique de devoir être aimé. Donc le bébé, comme ça, hop, il faut le virer.
➪ Il faut le virer parce qu’il faut qu’il se confronte à l’eau sale de sa jouissance.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Séminaire "Lacan, nous et le réel" (http://data.over-blog-kiwi.com/1/33/83/93/20160629/ob_71cd35_lacan-nous-et-le-reel-iv.pdf)

[ imaginaire ] [ identité ] [ retour-aux-sources ] [ réel ] [ désaliénation ]

 

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