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solipsismes

Son père lui avait-il précisé, ce jour-là, que son violon était de Nicolas François Vuillaume, originaire de Mirecourt ? Rei voltigeait d'une question à une autre, d'une conjecture à une autre, d'une supposition à une autre. Se débattant ainsi dans les incertitudes, il finissait par se désoler. Il se rendait trop bien compte que tous les cœurs du monde, retirés dans leur solitude intranquille, étaient semblables à des monades impénétrables, repliées sur elles mêmes ; qu'ils étaient finalement comme tous les corps du monde séparés les uns des autres, si douloureusement étrangers les uns aux autres.

Auteur: Mizubayashi Akira

Info: Âme brisée

[ solitudes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

doute

Il y a toujours dans le cœur de l’homme, tant qu’il est en cette vie, des abîmes impénétrables à toutes ses recherches. Et c’est même une partie de la connaissance qu’on peut avoir de soi-même, que de bien comprendre que l’on ne se connaît pas avec assurance dans ce qui paraît même de plus essentiel et de plus important. Car on ne connaît jamais avec certitude ce qu’on appelle le fond du cœur, ou cette première pente de l’âme qui fait qu’elle est ou à Dieu ou à la créature. Je veux dire qu’on ne connaît jamais certainement que l’on soit à Dieu, quoique l’on puisse connaître quelquefois avec certitude que l’on n’y est pas.

Auteur: Nicole Pierre

Info: De la connaissance de soi-même, PUF, 1999, page 376

[ ignorance ] [ vertu ] [ christianisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

exister

Il y a, insondable, le prodige que quelque chose existe. Entre le gouffre du passé et le gouffre de l'avenir, sur la goutte de boue terrestre, l'homme émerge une seconde, éperdu, ahuri, parmi les mystères impénétrables du Temps, de l'Espace, de la Matière, des Causes et des Fins.

Éphémère atome d'atome, il étreint l'universel des aspirations de son cœur et de son cerveau. Il est aussi incapable de déchiffrer un coin de l'énigme où il est compris que le moucheron de s'élever d'un battement d'ailes au-dessus de l'atmosphère qui le contient. Desservi par ses sens imparfaits, il perçoit des choses que des impressions partielles et falotes. Elles suscitent en lui des images baroques d'où s'engendrent des conceptions erronées qu'il est incapable de transmettre sans les travestir.

Auteur: Lichtenberger André

Info:

[ mystère ]

 

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accoutumance

Son goût pour le jazz venait de l'époque où il travaillait aux Stups, il y avait de cela une éternité. Dans ce temps-là, les clubs de jazz étaient légion et la plupart étaient des repaires de dealers. On les trouvait surtout sur Sunset, parfois sur Western, et quelques-uns sur Washington Boulevard, à la frontière du ghetto noir. Gold avat passé d'innombrables nuits dans ces caves enfumées, traquant les dealers, épiant les camés, à l'affût des moindres transactions. Il avait fini par s'imprégner de la musique qu'on jouait dans ces bouges et l'appréciait plus que tout autre. L'arabesque des solos abstraits, impénétrables aux oreilles profanes, lui semblait à la fois logique et d'un lyrisme achevé. Le swing, le tempo - qu'il avait d'abord trouvé grossier et sauvage - était devenu pour lui la pulsation même de la vie.

Auteur: Montecino Marcel

Info: Crosskiller

[ pulsation ] [ rythme ]

 

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homme-par-femme

Elle le sentait libre, cet homme, ce métis, avec ses mots pleins de lui-même. Il était libre en dedans grâce à ces sons qui emplissaient sa bouche et qu’il déclamait avec ferveur, extraits de son carnet comme des signes secrets et impénétrables. Lui-même, malgré sa présence chaude, demeurait une énigme, enveloppé dans un mystère insondable. Parfois dans le lit, nu, il regardait les papiers en parlant à voix basse. Elle avait l’intuition que si elle avait su déchiffrer les transcriptions, la lumière se lèverait sur lui; elle prendrait ses mots couchés sur le papier, les glisserait entre ses dents d’abord, dans sa bouche ensuite, les tournerait sur sa langue, les avalerait avec sa salive. Ils la nourriraient de son essence à lui, la conforteraient de leur douceur, la remueraient de leur tendresse ; ils remonteraient de son sein et elle les lui redonnerait en baisers sauvages et fougueux. Parfois il sortait de son sac une petite bouteille d’eau noire et un bâton auquel il ajoutait une pointe. De l’encre de Chine. Puis il traçait des lignes à main levée, sans hésiter. Elle voulait savoir.

Auteur: Pésémapéo Bordeleau Virginia

Info: L'amant du lac

[ fantasmé ] [ attirant ] [ romanesque ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

savoirs

Les "sciences humaines" ne sont des sciences que par une flatteuse imposture. Elles se heurtent à une limite infranchissable, car les réalités qu'elles aspirent à connaître sont du même ordre de complexité que les moyens intellectuels qu'elles mettent en oeuvre. De ce fait, elles sont et seront toujours incapables de maîtriser leur objet.

Jusqu'au XIXe siècle au moins, la chance des sciences "dures" a été que leurs objets furent considérés comme moins complexes que les moyens dont l'esprit dispose pour les étudier. La physique quantique est en train de nous apprendre que cela n'est plus vrai et qu'à cet égard une convergence apparaît entre les différentes sciences (ou prétendues telles). Seulement, même si les réalités dernières du monde physique sont inconnaissables, le physicien parvient à découvrir entre elles des rapports exprimables en termes mathématiques, et dont des expériences lui permettent de démontrer l'exactitude.

Pour nous autres des sciences humaines, ces expériences sont hors de portée. Aussi, quand nous nous efforçons - et c'est le sens de l'entreprise structuraliste - de substituer, à la connaissance illusoire de réalités impénétrables, la connaissance - possible, celle-ci - des relations qui les unissent, nous en sommes réduits aux tentatives maladroites et aux balbutiements. 

Auteur: Lévi-Strauss Claude

Info: Le Monde, 8 octobre 1991.

[ rationalisme miroir ] [ limitation cognitive ] [ solipsisme anthropique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réconfort mental

Croire en Dieu modifie le cerveau

Une zone du cerveau fonctionne au ralenti quand on croit en Dieu : le cortex cingulaire antérieur. Quel est son rôle ? Cette zone cérébrale sert à anticiper l’avenir, et à nous avertir si les événements qui ont lieu correspondent à ce que nous attendions.

Des neurologues de l’Université de Toronto au Canada ont placé des individus, croyants ou athées, dans un scanner, et leur ont fait passer des tests mentaux où il faut anticiper une réponse, et ensuite prendre connaissance de la réponse correcte. Chez les athées, le cortex cingulaire s’active fortement en cas d’erreur : il signale que le résultat n’est pas conforme à la prédiction.

Chez les croyants, il s’active nettement moins. Lorsqu’un événement non conforme à leurs attentes se produit, cela déclenche une réaction moins intense que chez les autres.

En quoi la religion réduit-elle les réactions à l’imprévu ? Dans la plupart des systèmes de croyance, un événement non conforme aux attentes peut toujours être reconsidéré, et interprété de façon à cadrer avec le canevas théorique de la foi. Si un ami a trouvé la mort sur la route, si on vient de découvrir une maladie incurable chez un autre, c’est que Dieu l’a voulu. Et si l’on ne trouve pas d’explication, cela ne veut pas dire qu’il n’y en a pas : c’est que les desseins du Seigneur sont impénétrables.

Cette vision du monde apporte évidemment des bénéfices inestimables : un cortex cingulaire antérieur qui fonctionne au ralenti entraîne moins de tension psychique ; on se préoccupe moins des incertitudes qui entourent l’avenir, on cherche moins à explorer les possibles et à guetter les signes qui confirment ou infirment ses prévisions. On est plus fataliste, mais moins stressé.

La religion est d’ailleurs considérée par nombre de chercheurs comme un anxiolytique, qui se serait répandu dans les différentes cultures en raison de cette vertu apaisante, aidant à affronter les craintes liées à la mort, au caractère imprévisible et incontrôlable de l’existence. À condition d’y croire...



 

Auteur: Internet

Info: https://www.pourlascience.fr. Sébastien Bohler, 13 mai 2009

[ neurosciences ] [ théologie ] [ refuge ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

Internet

Si les Etats continuent à confier leur communication et leurs archives confidentielles à Internet ou d’autres formes de mémoire électronique, aucun gouvernement au monde ne pourra plus nourrir des zones de secret, et pas seulement les États-Unis, mais même pas la République de Saint-Marin ou la principauté de Monaco (peut être que seule Andorre sera épargnée).

Essayons de saisir la portée du phénomène. Jadis, au temps d’Orwell, on pouvait concevoir le Pouvoir comme un Big Brother qui contrôlerait chaque mouvement de ses sujets, même et surtout si personne ne s’en rendait compte. […] Mais ce qui, à l’époque d’Orwell, n’était qu’une prophétie s’est avéré. En effet, le Pouvoir peut contrôler chaque mouvement de ses sujets par leur téléphone portable, chaque transaction, chaque hôtel fréquenté, chaque autoroute parcourue grâce aux cartes de crédit, chaque présence dans un supermarché grâce aux télévisions en circuit fermé, etc. Ainsi, le citoyen est devenu la victime totale de l’œil d’un immense Big Brother.

C’est du moins ce que nous pensions jusqu’à hier. Mais aujourd’hui, il est prouvé que même les secrets les plus impénétrables du Pouvoir ne peuvent échapper au contrôle d’un hacker, si bien que le rapport de contrôle cesse d’être unidirectionnel et devient circulaire. Le Pouvoir contrôle chaque citoyen, mais chaque citoyen, ou du moins le hacker, élu comme vengeur du citoyen, peut connaître tous les secrets du Pouvoir.

Et même si la grande masse des citoyens n’est pas en mesure d’examiner et d’évaluer la quantité de matériel que le hacker capture et diffuse, la presse joue désormais un nouveau rôle (elle a déjà commencé à l’interpréter) : au lieu de relayer les nouvelles vraiment importantes – jadis, c’étaient les gouvernements qui décidaient des nouvelles vraiment importantes, en déclarant une guerre, en dévaluant une monnaie, en signant une alliance –, aujourd’hui, c’est elle qui décide en toute autonomie des nouvelles qui doivent devenir importantes et de celles qui peuvent être passées sous silence, allant jusqu’à pactiser (cela est arrivé) avec le pouvoir politique pour savoir quels "secrets" dévoilés il convenait de révéler et ceux qu’il fallait taire.

Auteur: Eco Umberto

Info: "Réflexions sur WikiLeaks", in Construire l’ennemi et autres écrits occasionnels, 2014

[ World Wide Web ] [ médias descendants ]

 

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Ajouté à la BD par miguel