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cadavre

Tandis qu’il était assis, seul, auprès de la dépouille dans la pénombre transpercée par la lueur tremblotante d’une bougie, Pearl remarqua que le bout de sa langue pointait entre ses lèvres. Alors qu’il se penchait au-dessus d’elle pour la remettre en place, il nota un imperceptible mouvement. Mon Dieu ! songea-t-il, le cœur s’emballant soudain, se pourrait-il qu’elle soit encore vivante ? "Seigneur Jésus", commença-t-il à psalmodier juste avant qu’un ver solitaire, pas plus large que l’annulaire et pas plus épais que quelques feuilles de papier, ne s’avance de plusieurs centimètres hors de la bouche de sa femme.

Auteur: Pollock Donald Ray

Info: Une mort qui en vaut la peine

[ surprise ] [ ténia ]

 

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fondu-enchainé

Aussi imperceptiblement que le chagrin

L’été s’en est allé —

Trop imperceptible enfin

Pour ressembler à quelque perfidie —

Une quiétude s’est distillée

Comme un demi-jour commencé de longtemps,

Ou la Nature qui aurait passé avec elle-même

Un après-midi retiré —

L’obscurité s’est ramassée plus tôt —

Le matin, étranger, a brillé —

Courtoise, pourtant déchirante grâce,

Comme invitée, mais qui s’en serait allée —

Et ainsi, sans une aile,

Ni l’aide d’une quille

Notre été, léger, a pris la fuite

Vers la beauté.

Auteur: Dickinson Emily

Info: Poésies complètes: Édition bilingue, Flammarion 2020

[ automne ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

demeure inhabitée

La maison est vide à cet instant. Désertée depuis quelques heures et apparemment inerte, pourtant elle remue imperceptiblement, le soleil se déplace dans les pièces, le vent fait vibrer les portes, une dilatation par-ci, une contraction par-là, elle émet des craquements, des rots et des grincements discrets, comme n’importe quel vieux corps. Elle a l’air de vivre, une illusion fréquente avec les bâtiments, à moins que ce ne soit notre façon de les considérer, d’attribuer aux fenêtres des yeux, une humeur, une expression. Personne pour en témoigner, cependant, rien ne bouge hormis le chien qui se lèche tranquillement les testicules dans l’allée.

Auteur: Galgut Damon

Info: La promesse

[ vivante ] [ miroir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

Quel écrivain disait que l'on recommence toujours le même livre ? Mais qui ne voit aussi qu'à chaque commencement de livre, les mots se font aventure pour qu'en dernier ressort, la différence triomphe, et pour que rien ne ressemble moins à une obsession que la même obsession ? Il suffit parfois, dans deux séries de mots apparemment soeurs, traitant d'un sujet identique, du léger, de l'imperceptible déplacement d'un de ces mots pour que l'ondoiement de sens ainsi obtenu entraîne une amélioration de la pensée, un progrès, vers la perfection de la chose dite et jusqu'à une suite de chocs de nature à produire, par fécondation hasardeuse, une autre pensée pour un autre thème.

Auteur: Moreau Marcel

Info: Kamalalam, Lettres Différentes, Cistre, l'Age d'homme, p. 16

[ mélodie ] [ littérature ]

 

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épier

Pendant ce temps, le grand-duc aux yeux d'ambre, perché bien à l'abri sur la branche basse d'un gommier, lisse ses plumes qui ruissellent d'eau de pluie. Sur l'autre rive, près de l'enchevêtrement de racines de chênes aquatiques et de pins, là où des empreintes de bottes sont imprimés dans la vase, le rapace remarque les plus imperceptibles mouvements dans la danse des pousses de pâturins, devinant grâce à un frisson instinctif dans les fibres de ses muscles que la pluie et le vent couchent les brins d'herbe les plus hauts, tandis que la course effrénée d'un rongeur ou le mouvement vif d'une queue ne manque jamais de faire relever les tiges des roseaux.

Auteur: Machart Bruce

Info: Le sillage de l'oubli

[ animal ] [ affût ] [ littérature ] [ nature ]

 

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crépuscule

Les montagnes, les belles montagnes qui lui avaient tant plu alors qu’il s’en approchait, s’obscurcissaient à présent toujours davantage, et faisaient tomber de sombres taches menaçantes sur la surface de lac que pailletait encore l’or pâle du couchant, parmi les noirs reflets des monts ; tout prenait autour de lui, en s’enveloppant dans les ombres de la nuit, des formes de plus en plus étranges. Le noir et l’or du lac se touchaient et se confondaient comme s’il y passait un léger courant d’air. Le regard de Victor, seulement habitué aux belles et heureuses impressions du jour, ne pouvait pas se détourner de ce spectacle, où les choses imperceptiblement changeaient de couleur en se laissant envelopper par la tranquillité de la nuit. 

Auteur: Stifter Adalbert

Info: L’Homme sans postérité, 1844, cité par Éric Grolier dans Ce que nous sommes. Aux sources de l’identité européenne, Philippe Conrad dir., édition Institut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018

[ fondu-enchainé ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

fascination

Au bout d'un moment, comme la douleur s'apaisait, il rouvrit les yeux. Le fleuve mesurait quatre cents mètres de large ici, grande balafre lumineuse entre les levées. Il semblait presque lisse, scintillant au soleil tel une nappe de crème ou de soie délavée, mais Kit, une fois accoutumé à la luminosité, vit que la surface était semée de creux et de bosses plutôt que lisse et qu'elle bougeait lentement, imperceptiblement, devant lui.
Rasali avança d'un pas et il sursauta. "Je suis désolé, dit-il en riant. J'ai passé combien de temps à la contempler ? En fait... je ne me rendais pas compte.
- Personne ne se rend compte." Le regard de la femme trahissait un certain amusement.

Auteur: Kij Johnson

Info: Un pont sur la brume

[ absorbé ] [ contemplation ] [ science-fiction ]

 

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tristesse

Lui, grave et impassible sur son trône de brume et de glace, n'avait pas bougé depuis dix ou douze de nos années terrestres. Elle soupira. Et son soupir fit ondoyer les montagnes rêveuses et perturba imperceptiblement le royaume. Les levers et couchers de soleil, les crépuscules et les pâles étoiles bleues, éternellement regroupés pour former la lumière du pays des Elfes, ressentirent une petite pointe de chagrin ; leur éclat en fut même quelque peu terni. En effet, la magie qui capture ces lueurs et les sortilèges qui les emprisonnent à jamais, afin d'illuminer ces espaces sur lesquels le temps n'a pas de prise, n'étaient pas aussi puissants qu'un chagrin assombrissant l'humeur d'une princesse issue d'une lignée d'elfes.

Auteur: Lord Dunsany Edward John Moreton

Info: La fille du roi des elfes

[ divinité ] [ onirisme ]

 

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shakti

La tuché nous ramène au même point où la philosophie présocratique cherchait à motiver le monde lui-même. Il lui fallait quelque part un clinamen. Démocrite – quand il a tenté de le désigner, se posant déjà comme adversaire d’une pure fonction de négativité pour y introduire la pensée – nous dit – ce n’est pas le meden qui est essentiel, et il ajoute – (…) ce n’est pas un meden*, c’est un den, ce qui, en grec, est un mot forgé. Il n’a pas dit hen pour ne pas parler de l’on, il a dit quoi ? – il a dit, répondant à la question qui était la nôtre aujourd’hui, celle de l’idéalisme. – Rien, peut-être ? non pas – peut-être rien, mais pas rien. 

 

Auteur: Lacan Jacques

Info: Le Séminaire, Livre XI (1963-1964), Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Le Seuil, 1973, pp. 61-62. *zéro, adjectif numéral  miden (milieu "mi" du cardinal "den"), du grec ancien μηδέν, mêden "rien".

[ orgonomie ] [ imperceptible asymétrie ] [ incarnation refus ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sons

Promenade dans les bois, la nuit.
S'arrêter surtout, laisser le silence nous étreindre, impalpable filet où mille proies viennent s'écraser, déplacements furtifs, feuilles doucement chiffonnées par la brise, imperceptibles craquements (peut-être l'animée discussion nocturne d'une famille de souris qui projette des ultra sons sur vitaminés...) Et puis le klaxon d'une chouette proche qui fait tout exploser, s'estompe, et laisse place au discret babillage plus lointain du ruisseau que je viens de quitter et que la brise instable l'amène maintenant vers moi.
Je fais trois pas, éléphant, hésite à allumer la lampe pour assurer ma progression, faire moins de tintamarre, mais non, quelle brutalité, voyons...
Peu de situations au monde où on ne se sente plus réconforté que dans l'obscurité en pleine forêt.

Auteur: Mg

Info: 16 sept. 2016

[ mélangés ] [ nature ] [ décor ]

 

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