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Éternel

Dieu est une maladie du cœur. Notre besoin de trouver de l'aide a conçu ce soutien incertain qui conforte les êtres faibles et impuissants dans leur faiblesse. Les forts — ceux qui portent sur leur dos leurs incertitudes, ceux qui ont du courage dans leur absence de fondement — se trouvent toujours en dehors de Lui ; ils vivent sans la superstition d'aucune majuscule. […] La diversité des formules par lesquelles nous exprimons le bien suprême reflète sous sa véracité apparente un même élan, en profondeur. Dieu ou les dieux ; l'État ou la civilisation ; l'autorité ou le progrès ; une nation, une classe ou bien un individu ; l'immortalité ou le paradis terrestre — autant de visage de l'éternel Veau d'or. Le désir d'isoler un concept hors d'une suite abstraite, ou bien un objet hors du monde concret, et de le couronner d'une majuscule, est le fruit d'une soif profonde ; son résultat : l'Histoire. De la chaîne universelle des êtres et des choses, quelqu'un ou quelque chose doit s'extraire et s'élever à l'indépendance ; il faut qu'un chaînon ne soit plus attaché aux autres. Ainsi le cœur proteste-t-il contre le déterminisme. Il crée un symbole de liberté dont tout dépend. De la sorte, il assure son confort dans le cosmos et trompe sa faiblesse. […] En Dieu nous ne faisons que fuir la lumière incurable et stérile de ce monde, nous nous réfugions dans une obscurité chaude et germinative, productive à l'infini et inaccessible, nous nous défendons contre les tentations qui nous mangent et nous rongent, qui nous révéleraient une vérité irrespirable et un ciel sans consolation. La force nous manque pour endurer l'épreuve des visions lucides. La santé parfaite de la raison qui en toute chose contemple le rien, l'esprit qui fraternise avec le vide à l'entour — sont fatals à l'âme. Aussi enfante-t-elle Dieu et tous ses succédanés terrestres, pour garder son équilibre, lequel n'est, à la lumière de la raison, que déficience et construction démente.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Divagations

[ refuge ] [ réconfort ] [ illusion ] [ inutile ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Pour ce qui est de Vaudoré*, c’est le plus heureux des hommes. Tout ce que la médiocrité de l’esprit, la parfaite absence du cœur et l’absolu scepticisme peuvent donner de félicité à un homme, lui fut octroyé.

On l’appelle, volontiers, l’un des maîtres du roman contemporain, par opposition à Ohnet, toujours envisagé comme point extrême des plus dégradantes comparaisons. Toutefois, il serait assez difficile de préciser la différence de leurs niveaux. Leur public est autre, sans doute. Mais ils disent les mêmes choses, dans la même langue, et sont équitablement payés d’un succès égal.

Seulement, Vaudoré l’emporte infiniment par les supériorités inaccessibles de son impudeur. Ce médiocre devina, du premier coup, son destin. Sans tâtonner une minute, il choisit la bâtardise et l’étalonnat. Telles sont les deux clefs par lesquelles il est entré dans son paradis actuel.  […]

Les confrères, quoique pénétrés de respect pour l’énormité du succès, le nomment entre eux, volontiers, le tringlot de la littérature. Telle est, en vérité, la physionomie précise du personnage et tel son degré de distinction. C’est un sous-officier du train et même un sous-off. Petit, trapu, teint rouge et poil châtain, il porte la moustache et la mouche et a des diamants à sa chemise. C’est le traditionnel bellâtre de garnison qui affole les caboulotières et qui ne parvient pas à se remettre de son effronté bonheur. Un désir infini d’être cru parisien jusqu’au bout des ongles est la soif cachée de cet indécrottable provincial.

Étonnamment dénué d’esprit et de toute compréhension de l’esprit des autres, il est impossible de rencontrer un être plus incapable d’exprimer un semblant d’idée, ou d’articuler un seul traître mot sur quoi que ce soit, en dehors de son éternelle préoccupation bordelière. La parfaite stupidité de ce jouisseur est surtout manifestée par des yeux de vache ahurie ou de chien qui pisse, à demi noyés sous la paupière supérieure et qui vous regardent avec cette impertinence idiote que ne paierait pas un million de claques.

Auteur: Bloy Léon

Info: *Pseudonyme pour Guy de Maupassant, dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 324-326

[ vacheries ] [ nullité littéraire ] [ portrait physique-moral ]

 

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beaux-arts

On ne comprit point, non plus, pourquoi le prestige des hommes politiques et des gouvernants s’en allait diminuant chaque jour ; c’est qu’en réalité, eux aussi, n’étaient plus des chefs, mais de simples cellules différenciées d’un même organisme homogène.

La production dramatique qui reflète toujours exactement les mœurs du temps suivit ce mouvement général. On ne se soucia plus, comme autrefois, de construire une pièce exposant une idée générale ou décrivant un caractère humain éternel ; on écrivit de petites scènes successives, divertissantes, chacune dans le moment où on la jouait, mais sans lien nécessaire, sans idée d’ensemble. On les écrivit pour tel théâtre, pour tel public, pour tel interprète, pour telle saison, pour les nuances de la mode d’un jour. On souhaita le succès dans une minute déterminée et personne, dans ce temps de relativité, ne songea plus, comme autrefois, à l’immortalité.

À côté du théâtre proprement dit, une indication non moins précieuse fut donnée, à cette époque, par l’évolution caractéristique de la musique.

Au lieu d’une musique individuelle où l’art personnel du chanteur était seul en jeu, on préconisa, petit à petit, une orchestration symphonique où le chanteur ne jouait plus que le rôle d’un instrument secondaire. De même que, dans le spectre solaire, au-dessus des rayons colorés, visibles pour l’œil, se trouvent des rayons chimiques dont on constate indirectement la présence, il y eut, dans la musique comme dans la composition dramatique, une sorte de symphonie supérieure à la parole, inaccessible directement à l’être humain, dont l’existence était bien constatée scientifiquement mais dont on ne pouvait plus donner de définition directe, exacte et purement sensuelle.

Ce fut une sorte d’harmonie sociale ne correspondant plus au rythme individuel, dominant l’homme en l’enveloppant, une nouvelle "Marseillaise" scientifique sans charme, sans inspiration, sans harmonie mais harmoniquement juste suivant les lois de l’acoustique et qui appartenait en propre — on ne le comprit que bien plus tard — au colossal Léviathan, qui, peu à peu, développait sa formidable et complexe personnalité.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, pages 99-100

[ dépersonnalisation ] [ totalitarisme ] [ égalitarisme ]

 

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vérité principielle

[…] le secret initiatique est tel parce qu’il ne peut pas ne pas l’être, puisqu’il consiste exclusivement dans l’"inexprimable", lequel, par suite, est nécessairement aussi l’"incommunicable" ; et ainsi, si les organisations initiatiques sont secrètes, ce caractère n’a ici plus rien d’artificiel et ne résulte d’aucune décision plus ou moins arbitraire de la part de qui que ce soit. […]

La première de ces conséquences, que d’ailleurs nous avons déjà indiquée précédemment, c’est que, alors que tout secret d’ordre extérieur peut toujours être trahi, le secret initiatique seul ne peut jamais l’être en aucune façon, puisque, en lui-même et en quelque sorte par définition, il est inaccessible et insaisissable aux profanes et ne saurait être pénétré par eux, sa connaissance ne pouvant être que la conséquence de l’initiation elle-même. En effet, ce secret est de nature telle que les mots ne peuvent l’exprimer ; c’est pourquoi, comme nous aurons à l’expliquer plus complètement par la suite, l’enseignement initiatique ne peut faire usage que de rites et de symboles, qui suggèrent plutôt qu’ils n’expriment au sens ordinaire de ce mot. À proprement parler, ce qui est transmis par l’initiation n’est pas le secret lui-même, puisqu’il est incommunicable, mais l’influence spirituelle qui a les rites pour véhicule, et qui rend possible le travail intérieur au moyen duquel, en prenant les symboles comme base et comme support, chacun atteindra ce secret et le pénétrera plus ou moins complètement, plus ou moins profondément, selon la mesure de ses propres possibilités de compréhension et de réalisation.

Quoi qu’on puisse penser des autres organisations secrètes, on ne peut donc, en tout cas, faire un reproche aux organisations initiatiques d’avoir ce caractère, puisque leur secret n’est pas quelque chose qu’elles cachent volontairement pour des raisons quelconques, légitimes ou non, et toujours plus ou moins sujettes à discussion et à appréciation comme tout ce qui procède du point de vue profane, mais quelque chose qu’il n’est au pouvoir de personne, quand bien même il le voudrait, de dévoiler et de communiquer à autrui.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 90

[ réceptivité ] [ caractéristique ] [ indicible ]

 

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communauté religieuse

Le surlendemain, Marchenoir commençait à pied l’ascension du Désert de la Grande-Chartreuse. Lorsqu’il eut franchi ce qu’on appelle l’entrée de Fourvoirie, rainure imperceptible entre deux rocs monstrueux, au-delà desquels la vie moderne paraît brusquement s’interrompre, une sorte de paix joyeuse fondit sur lui. Il allait enfin savoir à quoi s’en tenir sur cette Maison fameuse dans la Chrétienté, — si bêtement entrevue, de nos jours, à travers les fumées de l’alcoolisme démocratique, — ruche alpestre des plus sublimes ouvriers de la prière, de ceux-là qu’un vieil écrivain comparaît aux Brûlants des cieux et qu’il appelait, pour cette raison, les "Séraphins de l’Église militante !"



Les gens badigeonnés d’une légère couche de christianisme, qui veulent que les pèlerinages soient commodes, affirment sous serment que le monastère est inaccessible dans la saison des neiges. L’effet heureux de ce préjugé est une restitution périodique de l’antique solitude cartusienne tant désirée par saint Bruno pour ses religieux !



L’énorme affluence des voyageurs, dans ce qu’on est convenu d’appeler la belle saison, doit être, pour les solitaires, une bien pesante importunité. La foi du plus grand nombre de ces curieux n’aurait certainement pas la force évangélique qui fait bondir les montagnes, et beaucoup viennent et s’en vont qui n’ont pas d’autre bagage spirituel que le très sot journal d’un touriste sans ingénuité. N’importe ! ils sont reçus comme s’ils tombaient du ciel, — aérolithes mondains de peu de fulgurance, qui ne déconcertent jamais l’accueillante résignation de ces moines hospitaliers



La Grande-Chartreuse doit donc être visitée en hiver par tous ceux qui veulent se faire une exacte idée de cette merveilleuse combinaison de la vie érémitique et de la vie commune qui caractérise essentiellement l’ordre cartusien, et dont la triomphante expérience accomplit, tout à l’heure, son huitième siècle.



Fondée, en 1084, la famille de saint Bruno, — rouvre glorieux qui couvrit le monde chrétien de sa puissante frondaison, — seule entre toutes les familles religieuses, a mérité ce témoignage de la Papauté : Cartusia nunquam reformata, quia nunquam deformata, l’ordre des Chartreux, ne s’étant point déformé, n’a jamais eu besoin d’être réformé.



Dans un siècle aussi jeté que le nôtre aux lamproies ou aux murènes de la définitive anarchie qui menace de faire ripaille du monde, il est au moins intéressant de contempler cet unique monument du passé chrétien de l’Europe, resté debout et intact, sans ébranlement et sans macule, dans le milieu du torrent des siècles.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 95-97

[ description ] [ historique ] [ admiration ]

 

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Verbe source

La langue semble représenter, pour la pensée judaïque, une essence sur-réelle, extra-subjective, puissante et active dont le statut s’égale à celui de Dieu. Instance d’autorité et d’inhibition pour le sujet parlant (Moïse), cette langue rend difficile la pratique de la parole par ce sujet. La parole se déroule sur le fond inaccessible de l’essence langagière divine. Il existe deux moyens pour rompre ce barrage et pour accéder au savoir de la langue, à sa pratique maîtrisée, et, par là, au pouvoir réel (terrestre, social). Le premier est le déclenchement d’une chaîne symbolique, c’est-à-dire d’une juxtaposition d’éléments verbaux (mots) qui désignent, par une sorte de tabou, un seul réfèrent dont la réalité est ainsi censurée et innommée, et par conséquent prend, en dernière instance, le nom de Dieu. Tel peut être le sens du "miracle" de la verge "se transformant" en serpent qui, à son tour, touché à la queue, redevient verge. (Insistons sur l’implication sexuelle, phallique, de cet enchaînement de symboles.) Le second moyen qui décale le sujet de la parole et lui fait entrevoir le fonctionnement de [ses] lois internes ["divines"], c’est la mutation de la parole en écriture. Une écriture qui n’est qu’une transcription de la parole divine, ou encore une écriture du doigt de Dieu, mais en tout cas une copie, un double d’une parole existant déjà sans cette écriture, elle-même dédoublée sur les deux tables et leurs deux faces comme pour indiquer son caractère de calque, de répétition, de copie. Sa fonction est de rendre stable, durable et obligatoire la parole de Dieu, d’être sa loi.

S’approprier l’écriture équivaut à incarner, au sens strict du mot, le langage, c’est-à-dire à donner corps à la Langue divine en l’absorbant dans le corps humain, en l’introjectant dans la chair. L’écriture dans la Bible s’avale et se mange : pour qu’elle devienne loi il lui faut s’inscrire dans la chair, être assimilée par le corps humain [social] :

“Toi, fils d’homme, écoute ce que je te dis, ne sois pas rebelle à ton tour. Ouvre la bouche, mange ce que je vais te donner.” Je regardai, je vis se tendre une main qui tenait le rouleau d’un livre. Ce rouleau fut déployé devant moi, était écrit au recto et au verso, n’était que lamentations, plaintes et gémissements. “Fils d’homme, mange ceci, mange ce livre, tu parleras à la race d’Israël.” J’ouvris la bouche, il me le fit manger. “Fils d’homme, nourris-toi, rassasie-toi de ce livre.” Je le mangeai. Dans ma bouche il fut doux comme du miel.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Le langage, cet inconnu, pp. 102-103

 

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mondes du dessous

En géologie, le terme "monde souterrain" peut faire référence à des espaces souterrains tels que des grottes, des cavernes ou des réseaux d'eau souterrains. Ces domaines cachés existent sous la surface de la Terre et sont étudiés pour comprendre les formations géologiques, les systèmes d'eau souterraine ou les habitats des espèces souterraines.

En astronomie, le concept d'infra-monde souterrain métaphoriquement à des régions situées sous l'univers observable, comme d'hypothétiques univers parallèles ou des dimensions qui restent invisibles ou inaccessibles pour nous.

Dans les contextes religieux ou mythiques, le concept d'inframonde souterrain fait souvent référence à un royaume ou à un lieu associé à l'au-delà, généralement séparé du monde des vivants. Cette croyance est répandue dans diverses cultures et religions, comme l'Hadès de la mythologie grecque, l'Hel de la mythologie nordique ou le concept de Naraka dans l'hindouisme et le bouddhisme. Dans les approches religieuses imaginaires, ce monde d'en-dessous est souvent dépeint comme un lieu où les âmes des défunts se rendent après la mort, subissant un jugement ou une punition en fonction de leurs actes durant leur vie.

Il est important de noter que les interprétations scientifiques et religieuses-imaginaires du terme "monde souterrain" diffèrent considérablement. Alors que la science cherche à expliquer les phénomènes naturels par des preuves empiriques et l'observation, les croyances religieuses ou mythiques sont basées sur la foi, les expériences spirituelles ou les traditions culturelles.

Métaphoriquement, le monde d'en dessous et le nanomonde partagent des similitudes en termes de nature cachée, mystérieuse et invisible. Tout comme on imagine un royaume caché sous la surface, le nanomonde représente un monde secret qui existe à une échelle beaucoup plus petite que celle que nous pouvons observer, hors de portée de notre perception normale et nécessitant des outils et des techniques spécialisés pour être explorés et compris.

En outre, inframonde et nanomonde sont souvent associés à la notion de découverte et de mise au jour de connaissances inédites. Dans de nombreuses mythologies, l'exploration de ce monde "au-dessous" était considérée comme un voyage permettant de comprendre les mystères de la vie, de la mort et de l'au-delà. De même, l'exploration du nano-monde permet aux scientifiques et aux chercheurs d'explorer et de manipuler la matière au niveaux atomique et moléculaire, ce qui conduit à de nouvelles découvertes et à des avancées dans divers domaines, notamment la médecine, l'électronique, la science des matériaux et bien d'autres encore.

Il est important de noter que ce lien entre cet underworld et le micro-monde est une interprétation allégorique, qui souligne les similitudes de leur nature cachée et le besoin d'exploration et de recherche plutôt qu'une compréhension scientifique ou religieuse littérale.

Auteur: Chatgpt3.5

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[ définitions ] [ linguistique ] [ basses vibrations ] [ énigme ] [ enfer ] [ micromonde ]

 

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évolutionisme

Ceci nous amène à nous interroger sur les raisons qui plaident en faveur de cette nouvelle théorie de la trans-mutation. Le commencement des choses se trouve nécessairement dans l'obscurité, au-delà des limites de la preuve, tout en restant à l'intérieur de celles de la conjecture ou de l'inférence analogique. Pourquoi ne pas s'en tenir à l'opinion habituelle, que toutes les espèces furent créées directement, et non indirectement, d'après leurs genres respectifs, tels que nous les voyons aujourd'hui, et cela d'une manière qui, dépassant notre entendement, renverra intuitivement au surnaturel ? Pourquoi cette recherche continuelle de "l'inaccessible et de l'obscur", ces efforts anxieux, surtout depuis quelques années, des naturalistes et des philosophes de diverses écoles et de diverses tendances, pour pénétrer ce que l'un d'eux appelle "le mystère des mystères", c'est-à-dire l'origine des espèces ? A cette question, en général, on peut trouver une réponse suffisante dans l'activité de l'intellect humain, "le désir délirant, mais divin, de savoir", stimulé comme il l'a été par son propre succès dans le dévoilement des lois et des processus de la nature inorganique, dans le fait que les principaux triomphes de notre époque en science physique ont consisté à tracer des liens là où aucun n'avait été identifié auparavant, à ramener des phénomènes hétérogènes à une cause ou à une origine commune, d'une manière tout à fait analogue à celle qui consiste à ramener des espèces supposées indépendantes à une origine ultime commune ; ainsi, et de diverses autres manières, à étendre largement et légitimement le domaine des causes secondaires. Il est certain que l'esprit scientifique d'une époque qui considère le système solaire comme issu d'une masse fluide commune en rotation, qui, par la recherche expérimentale, en est venu à considérer la lumière, la chaleur, l'électricité, le magnétisme, les affinités chimique et la puissance mécanique comme des variétés ou des formes dérivées et convertibles d'une seule force, plutôt que comme des espèces indépendantes, qui a réuni les types de matière dits élémentaires, tels que les métaux, dans des groupes apparentés, et qui a soulevé la question de savoir si les membres de ces groupes pouvaient être des espèces indépendantes, est en droit de s'attendre à ce qu'il en soit ainsi, et qui pose la question de savoir si les membres de chaque groupe ne sont pas de simples variétés d'une même espèce, tout en spéculant avec constance dans le sens d'une unité ultime de la matière, d'une sorte de prototype ou d'élément simple qui pourrait être pour les espèces ordinaires de matière ce que les protozoaires ou les cellules constitutives d'un organisme sont pour les espèces supérieures d'animaux et de plantes, on ne peut s'attendre à ce que l'esprit d'une telle époque laisse passer sans discussion l'ancienne croyance sur les espèces.

Auteur: Gray Asa

Info: Darwin on the Origin of Species", The Atlantic Monthly (juillet 1860),

[ historique ] [ tour d'horizon ] [ curiosité ] [ rationalisme monothéiste ] [ source unique ] [ matérialisme ]

 

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question

J'ai la faiblesse de croire que les langages, codages parlés, écrits, enregistrés, analysés, précisés, etc... sont, si biens gérés, des moyens aux possibilités quasi illimitées. La science-fiction en est un exemple.

Il est une interrogation qui se précise avec le temps dans mes méninges, énigme que je voudrais éclaircir un peu.

Le langage écrit humain produit cette sorte de miracle qui permet de communiquer d'esprit à esprit avec tous les hommes, où et quand qu'ils soient situés dans le passé ou le présent. 

On y voit certes de suite une limitation anthropocentrée ; pas de littérature des dauphins ou des fourmis à ma connaissance.  

Ca c'est pour la planète. Mais voyons plus loin.

Il y aurait-t'il un bornage sémantique (ou d'un autre ordre ?) qui "empêche" que nous puissions bénéficier d'une littérature extraterrestre, récits d'une autre dimension, ou autre. Parce que les quelques machins sur lesquels j'ai pu poser la pupille annonçant une telle origine m'ont toujours paru bien peu convainquants.

Posée ainsi cette problématique indique soit qu'il n'existe pas d'autre espèce dans notre genre (avec langage écrit externe traduisible vers nos idiomes) ce qui m'étonnerai fort. Soit que conceptuellement nos langages et leurs traductions des uns vers les autres ne sont pas adaptés pour accueillir des "témoignages littéraires" d'une autre planète-espèce-dimension, voire même d'une civilisation de plus grande ampleur. Ce qui m'étonnerait aussi.

Partons de l'idée que de telles espèces-civilisations sont à un niveau de développement insuffisamment développé pour se rencontrer.

Soit. Mais quid des autres civilisation avancées ? Ils doit bien y avoir parmi elles de petits plaisantins, tricksters locaux, pour s'essayer à franchir ce genre de lignes. Un étudiant qui consacrerait l'équivalent d'un doctorat avec une thématique du genre : "l'interactions sémiotiques entre races à sang chaud de type mammifère de niveau D." 

Rien de pareil à se mettre sous la dent à ma connaissance.

Limitation personnelle ? Déficit d'information ?

Certains initiés nous parlent de niveaux vibratoires "étanches", voire de mondes consensuels incompatibles. La civilisation humaine serait donc "isolée" de par ses  propres conceptualisations qui, partagées via le langage, seraient à l'origine d'un monde "syntonisé" admis par le grand nombre des humains et donc inaccessible à un monde-univers mental de source exotique. Les idées-langages partagées, issues de nos incarnations de bipèdes dépoilés, verrouilleraient en quelque sorte notre horizon. 

La réponse à cette question ne montrera le bout de son nez que par une vraie rencontre. Celle avec une civilisation d'un autre ordre, exogène, et probablement plus avancée. Qui fera elle un effort en ce sens.

Certains prétendent que de telles rencontres sont déjà en cours...  Et vous ?

Auteur: Mg

Info: 2 août 2020

[ communication ] [ xénolinguistique ] [ question ] [ réalité consensuelle ] [ secondéité médium ]

 
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période mythique

Tombouctou, bien que située au Mali, à l’embouchure du Niger, était autrefois considérée comme l’extrémité occidentale du Soudan, frontière symbolique qui pourrait s’expliquer par la fonction de carrefour culturel de ce lieu, point de jonction entre les deux zones qui nous intéressent : le Niger et le Soudan. Tombouctou, la "boucle du Niger", semble en effet avoir recueilli à différents niveaux l’héritage des cités-états antédiluviennes du royaume d’Ophir. C’est Léon l’Africain qui, le premier, fit une description de la "Cité Interdite" du Nord Mali, évoquant ses mosquées où l’on raconte qu’étaient conservés de précieux manuscrits arabes, et "des palais aux toits revêtus d’or". Idéalement située entre l’Afrique saharienne, arabo-berbère, et l’Afrique soudanaise, la ville s’est développé considérablement sous Kanga Moussa qui régna sur l’empire du Mali au XIVe siècle. Ce roi légendaire, qui tirait ses immenses revenus du commerce du sel et de l’or fut à l’origine de la construction de la plus grande mosquée de Tombouctou, celle de Djinguereber. Après avoir été dominée par les Touareg au XIVe siècle, la cité marchande se plaça ensuite sous la protection de l’empire Songhaï et multiplia les échanges avec les grands centres commerciaux, au point de regorger au XVe siècle d’articles de luxe venus de Venise ou d’Orient. Mais c’est surtout en profitant du développement qui a lieu au Soudan au XVe siècle, concomitant à notre Renaissance, que Tombouctou fut communément nommée "la Perle noire du désert". Ainsi, Léopold Ségar Senghor, écrivain sénégalais, affirmait que "ce n’est pas un hasard si le Songhaï, avec Tombouctou, sa principale ville, réalisa à la veille de la Renaissance européenne, la civilisation africaine la plus riche, sinon la plus brillante…". Aux XIVème et XVe siècles, la ville comptait jusqu’à 100 000 habitants, dont 25 000 étudiants. L’une de ses trois mosquées, la mosquée Sankoré, avec sa Madrasa célèbre (école coranique), aurait rayonné sur toute l’Afrique de l’Ouest avant d’être littéralement ensevelie sous les sables (c’est nous qui le soulignons). Jusqu’au XIXe siècle, Tombouctou n’était considérée par les occidentaux que comme une cité légendaire et imprenable, située dans un lieu "insaisissable", perdue au milieu du désert, description qui n’est pas sans nous évoquer les attributs propres à l’Agarttha ou à la Cité légendaire de Shambhala, qui sont toutes les deux des désignations particulières du Centre suprême occulté. Une légende tenace s’est par ailleurs développée à travers les siècles, affirmant que la "Cité interdite" ensevelie sous les sables du désert saharien abritait d’énormes quantités d’or. Si Tombouctou avait acquis ce caractère mythique, c’était principalement du à l’inaccessibilité de la ville ainsi qu’à l’abnégation et au courage que les pèlerins du passé étaient tenus de posséder s’ils désiraient être dignes de l’atteindre. Et parce qu’elle était réputée inaccessible, Tombouctou aurait pu tenir le rôle symbolique d’une Shambhala sub-saharienne dans l’esprit des voyageurs et des caravaniers. Comment aussi ne pas penser à l’Atlantide saharienne et tritonienne de Pierre Benoit ? Au XIXe siècle, Tombouctou n’était donc plus, aux yeux des explorateurs européens, qu’une cité perdue dans les sables jusqu’à ce que René Caillié réussisse à l’atteindre lors de l’une de ses explorations en 1829, où il décrivit un "amas de maisons en terre, mal construites" dans "des plaines immenses de sable mouvant…".

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle"

[ apogée ] [ islam ]

 

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