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auralité*

...la lecture, je ne savais même pas ce que c’était, pas plus que l’écriture. À la maison, quand j’ai interrogé mon père à ce sujet, il m’a expliqué que les paroles et les invocations qu’il récitait lors de ses prières étaient inscrites dans des recueils anciens, les savants les avaient transcrites sur des planches, des supports de cuir ou de papier afin que les lettrés y aient accès. Il m’a avoué que lui-même ne savait ni lire ni écrire, simplement, il avait mémorisé ces chants et ces incantations en assistant à la prière, psalmodiés par des récitants qui ne faisaient que les répéter après les avoir eux-mêmes entendus d’autres bouches.
.

Auteur: Al-Muqri Ali

Info: Le beau juif. *l’auralité est une écriture en elle-même, une inscription sensorielle, une écriture incarnée par l’ouïe et la vue

[ analphabète ] [ oralité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sorcellerie

C'est le propre de Noël que d'imposer un rythme collectif, qui pourrait passer pour une vexation bénigne ; mais l'on attribue à ce rythme une vertu, comme l'on disait jadis, médicamenteuse ; Noël tente de s'offrir comme une gigantesque et universelle incantation, une fascination, je dirais même un sabbat pudique ; mais c'est précisément ici que s'opèrent les deux sortilèges : celui du sabbat, aussi désordonné et charmeur que déchirant, et celui de la pudicité ; une pudeur qui envahit l'obscénité du monde, comme une immortalité s'entremêlant aux tombes, quelque chose qui tient du maléfice dans sa furie, et du miracle dans son obscure gesticulation. Pestiférés, prêtres, fossoyeurs : nul autre dénouement n'est apparemment offert ; mais qu'il s'agisse d'une épidémie, cela ne fait aucun doute.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "La crèche", éd. Trente-trois morceaux, p. 21

[ fêtes ] [ christianisme ] [ dualité ] [ dévoiement ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

éloge

Sa poésie est comme une incantation: la force n'est pas dans le sens évident des mots, mais dans leur pouvoir occulte. A première vue il ne semble pas qu'il y ait dans ces mots plus que dans d'autres mots, mais ce sont des mots d'enchantement. A peine sont-ils prononcés que le passé devient présent, et ce qui est loin est tout près. De nouvelles formes de beauté surgissent et tous les cimetières de la mémoire nous livrent leurs morts. Changez seulement la structure d'une phrase, substituez un synonyme à un autre, et rien ne reste de l'effet produit. Le charme a perdu son pouvoir, et qui voudrait en faire usage se trouverait dans la situation de Cassim, dans les Mille et une nuits, alors qu'il s'écriait: "Blé, ouvre-toi!" "Orge, ouvre-toi!" devant la porte qui n'obéissait à d'autre son que "Sésame, ouvre-toi!

Auteur: Macaulay Thomas Babington

Info: sur Milton, rapporté par J. Green qui ajoute. C'est là de la grande critique. Le passage entier est d'une singulière précision; on songe à Baudelaire

[ magie ]

 

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publicité

La télévision offre une quantité incalculable de données psychiques. Elle réactive la mémoire de la naissance du monde, elle nous introduit dans la grille, le réseau de petites taches agitées qui forment l’image ; et il y a la lumière et il y a le son. Je demande à mes étudiants : "Que voulez-vous de plus ?" Voyez la richesse de données qui se cache dans la grille, dans les éclatants emballages, dans les slogans publicitaires, dans les annonces style tranche de vie, dans les produits surgissant de l’obscurité, dans les messages codés et les interminables répétitions qui ressemblent à des incantations, à des mantra. "Coca-Cola, c’est ça. Coca-Cola, c’est ça. Coca-Cola, c’est ça." La télévision, en réalité, si nous pouvions nous souvenir qu’il faut la regarder avec innocence et surmonter notre irritation, notre ennui et notre dégoût, déborde de formules sacrées.

Auteur: Delillo Don

Info: Bruit de fond

[ répétition ] [ propagande itérative ] [ TV ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

accouchement

La vieille femme arriva avec une boîte contenant de la graisse de baleine. Après avoir enduit le vagin de ma mère, et après avoir murmuré des incantations incompréhensibles pour toutes les présentes, elle fit fortement pression sur le ventre.
Ma mère hurlait, et, tout à la fois, riait de satisfaction car j'apparus enfin en poussant, paraît-il, des cris perçants. Selon la coutume, le cordon ombilical fut noué avec une petite aiguille taillée dans la défense du narval. Tout mon corps fut nettoyé des souillures de l'accouchement avec diverses dépouilles d'oiseaux, principalement des mergules de mer et des goélands. Ces dépouilles furent ensuite découpées en petits morceaux qui devinrent des amulettes, que l'on distribua selon les besoins. La très vieille femme qui avait contribué à ma venue au monde demanda, telle une requête à ma mère, que je porte son nom qui était Iglaoüt.

Auteur: Pouget Daniel

Info: L'esprit de l'ours : Croyances et magie inuit

[ sorcellerie ]

 

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anti-psychanalyse

Lowenstein, vous tenez là la raison pour laquelle je hais le siècle où je suis né. Pourquoi a-t-il fallu que je voie le jour au siècle de Sigmund Freud ? Je méprise son jargon, ses disciples fanatiques, ses obscures incantations au psychisme, ses improuvables et rêveuses théories, ses catégorisations à n'en plus finir de tout ce qui est humain.
Je tiens donc à faire une déclaration solennelle, fruit d'une mûre réflexion et d'une longue délibération. J'emmerde Sigmund Freud. J'emmerde sa mère, son père, ses enfants et ses grands-parents. J'emmerde son chien, son chat, son perroquet et tous les animaux du zoo de Vienne. J'emmerde ses livres, ses idées, ses théories, ses rêves éveillés, ses fantasmes cochons et la chaise où il s'asseyait. J'emmerde ce siècle, année par année, jour par jour, heure par heure, et j'englobe tout dans ce misérable avortement de cent années de temps que je balance dans l'odorante chaise percée de Sigmund Freud.

Auteur: Conroy Pat

Info: Le Prince des Marées

[ dénigrement ]

 

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formatage corporate

Loin de n'être que des outils sur lesquels nous gardons la main, ces pratiques agissent sur nous et intluencent notre subjectivation. C'est-à-dire notre capacité à devenir des individus autonomes. Inutile de chercher un ou des coupables précis. La responsabilité est collective puisque l'asservissement est consenti. Pas de machination, pas de complot; un air du temps peu à peu lesté de mille et mille slogans, réflexions, incantations difusés à partir de quelques textes sources et infiniment répétés. On pourrait croire qu'à remonter le fil des effets et des causes, la raison des choses s'embrume. Du néolibéralisme au capitalisme, du capitalisme à la mathématisation du monde et à lidée de se rendre "Comme maîtres et possesseurs de la nature". Ces divers maillons en sont pourtant venus à constituer une chaîne épaisse soudée par le calcul, la recherche de l'efficacité, la marchandisation et une rationalité abstraite. À cela s'ajoutent une certaine forme d'individualisme et une psychologisation générale de nos rapports, à nous-mêmes comme à autrui. Comme si, malgré les enseignements assénés depuis un siècle, nous étions devenus maîtres et possesseurs de nous-mêmes. Navrante illusion.

Auteur: Jobard Thierry

Info: Contre le développement personnel. Rue de l'échiquier, pp 14,15

[ totalitarisme doux ] [ fabrication du consentement ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

litanie

— Ô Vérité, promesse de tous les maux, certitude de l’agonie, annonciatrice de la mort, je vous vénère et je vous loue. Impétueuse, qui construisez l’avenir, mais qui, serrée parmi la foule des causes et des circonstances, ne pouvez avancer d’un pas sans que l’aient autorisé ce qui vous précède et ce qui vous suit, soyez bénie, esclave au front libre ! Puisque nous vous avons évoquée, demeurez encore un instant, ô Vérité sans nul voile, auprès de vos partisans stoïques ! Ne nous quittez pas avant d’avoir entendu de notre bouche ces mots d’amour : "Si cruelle que tu sois dans tes cruels moments, je t’aime, parce que le mal que tu me fais est conforme à la compréhension que j’ai de toi. Nécessité, qui es inéluctable et pleine de preuves, je t’aime parce que tu m’as choisie pour le savoir ; je te remercie de m’avoir jugée digne. Et quand, en ce moment même, par ta présence persistante, s’écroulerait tout ce qui me favorise et me flatte, tout ce qui me préserve et me maintient, je n’interromprais pas mon chant d’amour, et je te dirais : Je t’aime, parce que tu es la Vérité !"

Auteur: Noailles Anna de

Info: Les innocentes, ou La sagesse des femmes

[ divinité ] [ lyrisme ] [ incantation ] [ douloureuse lucidité ]

 

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Ajouté à la BD par SFuchs

dualité

Il fut un temps où le Mal, l’idée du Mal, par opposition au Bien, à ce que la société considère à un instant t être le Bien, était une puissance extérieure, une présence démoniaque qui menaçait et persécutait les individus, ce pourquoi ils faisaient des sacrifices en prononçant des incantations, mettaient des gousses d’ail devant leur porte ou se signaient quand ils voyaient un chat noir. C’étaient des temps superstitieux. Puis le Mal est devenu une figure intériorisée et l’individu le lieu même du combat entre le Bien et le Mal. Saint Augustin tourmenté par ses pulsions et luttant contre les tentations de la chair marque ce tournant de la conscience occidentale, où l’être est désormais obsédé par ses propres démons qui le déchirent. On est au IVe siècle et, peu à peu, le conflit augustinien va supplanter les anciennes croyances. La chrétienté impose un nouveau récit, duquel émerge une nouvelle civilisation, reléguant l’ancienne au rang d’obscurantisme. D’une culture de la persécution, l’Occident est ainsi passé à une culture de la culpabilisation. De l’exorcisme à la confession. Des incantations aux rituels d’expiation. Avoir déplacé le Mal au sein du sujet fut une véritable révolution anthropologique qui inaugura un nouveau rapport de l’individu avec lui-même et avec les autres. Imposa une peur de soi et, de ce fait, un contrôle de soi considéré comme une nouvelle identité collective et individuelle. Car notre intériorité n’est pas fixe, comme on le croit, mais acquise.

Auteur: Bouillier Grégoire

Info: Le coeur ne cède pas

[ historique ] [ christianisme ] [ maitrise de soi ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désignation idiomatique

Ce qui frappe d’abord l’homme "moderne", rompu à la théorie et à la science linguistique d’aujourd’hui, et pour lequel le langage est extérieur au réel, pellicule fine et sans consistance sinon conventionnelle, fictive, "symbolique", c’est que dans les sociétés "primitives", ou comme on dit "sans histoire", "pré-historiques", le langage est une substance et une force matérielle. Si l’homme primitif parle, symbolise, communique, c’est-à-dire établit une distance entre lui-même (comme sujet) et le dehors (le réel) pour le signifier dans un système de différences (le langage), il ne connaît pas cet acte comme un acte d’idéalisation ou d’abstraction, mais au contraire comme une participation à l’univers environnant. Si la pratique du langage suppose réellement pour l’homme primitif une distance par rapport aux choses, le langage n’est pas conçu comme un ailleurs mental, une démarche d’abstraction. Il participe comme un élément cosmique du corps et de la nature, confondu avec la force motrice du corps et de la nature. Son lien avec la réalité corporelle et naturelle n’est pas abstrait ou conventionnel, mais réel et matériel. L’homme primitif ne conçoit pas nettement de dichotomie entre matière et esprit, réel et langage, et par conséquent entre "réfèrent" et "signe linguistique", et encore moins entre "signifiant" et "signifié" : pour lui, ils participent tous au même titre d’un monde différencié.

Des systèmes magiques complexes, telle la magie assyrienne, reposent sur un traitement attentif de la parole conçue comme une force réelle. On sait que dans la langue akkadienne "être" et "nommer" sont synonymes. En akkadien, "quoi que ce soit" s’exprime par la locution "tout ce qui porte un nom". Cette synonymie n’est que le symptôme de l’équivalence généralement admise entre les mots et les choses, et qui sous-tend les pratiques magiques verbales. Elle transparaît aussi dans les exorcismes liés à l’interdiction de prononcer tel ou tel nom ou mot, aux incantations dont on exige la récitation à voix basse, etc.

Plusieurs mythes, pratiques et croyances révèlent cette vision du langage chez les primitifs. Frazer (the Golden Bough, 1911-1915) constate que dans plusieurs tribus primitives le nom, par exemple, considéré comme une réalité et non pas comme une convention artificielle, "peut servir d’intermédiaire — aussi bien que les cheveux, les ongles ou toute autre partie de la personne physique — pour faire agir la magie sur cette personne". Pour l’Indien d’Amérique du Nord, d’après ce même auteur, son nom n’est pas une étiquette, mais une partie distincte de son corps, comme l’œil, la dent, etc., et par conséquent un mauvais traitement de son nom le blessera comme une blessure physique. Pour sauvegarder le nom, on le fait entrer dans un système d’interdictions, ou de tabous.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Le langage, cet inconnu, pp. 56-57

[ réalité encodée ] [ vocable dagyde ] [ premier degré performatif ] [ philologie diachronique ] [ codage du réel ]

 
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Ajouté à la BD par miguel