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nature

Plus le soleil s'élevait dans le ciel, plus ses contours devenaient flous. On eût dit qu'il se liquéfiait. Il répandait une lueur d'incendie qui gagnait peu à peu les cieux tout entiers. Telles des gouttes de soleil, tels de minuscules éclats de l'astre, les fleurs s'étaient tournées vers lui. Elles étaient à présent immobiles, comme engourdies, et l'on croyait entendre un soupir en prêtant l'oreille au murmure des montagnes, des forêts et du fleuve. N'était-ce pas le soupir des fleurs qui s'étaient redressées le matin même avec ardeur, s'offrant joyeusement au soleil, et qui attendaient maintenant leur déclin ? N'était-ce pas celui des herbes dont la vie consistait à croître en dépit du bétail, des fraîches nuits de gelée et des orages incessants ? Celui des forêts encore présentes ? Des pierres inertes, apparemment éparpillées au hasard, et pourtant animées en réalité d'une vie exigeante et haute en couleur ? Cette plainte n'émanait-elle pas de tout ce qui vivait ou semblait ne pas vivre, engagé cependant dans une âpre lutte pour l'existence ?

Auteur: Galsan Tschinag

Info: La Fin du chant

[ . ]

 

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sciences

Les atomes sont bizarres, ils se comportent comme des agents actifs plutôt que comme des substances inertes. Ils font des choix imprévisibles entre des possibilités alternatives selon les lois de la mécanique quantique. Il semble que l'esprit, comme en témoigne sa capacité à faire des choix, est dans une certaine mesure inhérent à chaque atome. L'univers est lui aussi bizarre, avec ses lois de la nature qui le rendent accueillant pour la croissance de l'esprit. Je ne fais pas de distinction claire entre l'esprit et Dieu. Dieu est ce que le mental devient quand il dépasse l'échelle de notre compréhension." (...) La technologie est un don de Dieu. Après le don de la vie, c'est peut-être le plus grand des dons de Dieu. Elle est la mère des civilisations, des arts et des sciences. (...) Vous vous demandez: quel est le sens ou le but de la vie? Je ne peux répondre qu'avec une autre question: pensez-vous que nous sommes assez sages pour lire les pensées de Dieu?

Auteur: Dyson Freeman

Info:

[ sens-de-la-vie ] [ religion ] [ quantique ] [ inversion métaphysique ]

 

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indéterminisme

Dans un article publié dans The Monist de janvier 1891, je me suis efforcé de montrer quelles idées devraient constituer l’enchaînement d'un système philosophique, et j'ai particulièrement souligné celle de la chance absolue. Dans le numéro d'avril 1892, j'ai plaidé plus avant en faveur de cette façon de penser, qu'il conviendra de baptiser tychisme (de τύχη, chance). Un étudiant en philosophie sérieux ne doit en aucun cas se presser d'accepter ou de rejeter cette doctrine, mais il y verra l'une des principales attitudes que la pensée spéculative peut adopter, sentant bien que ce n'est pas à un individu, ni à une époque, de se prononcer sur une question philosophique si fondamentale. C'est une tâche à laquelle toute une ère doit s'atteler. J'ai commencé par montrer que le tychisme doit donner naissance à une cosmologie évolutive dans laquelle toutes les régularités de la nature et de l'esprit sont considérées comme produits d'un développement, et à un idéalisme à la Schelling qui considère la matière autant comme un esprit partiellement spécialisé que partiellement inerte.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: The Law of Mind (1892) First published in The Monist Vol. II, No. 4 (July 1892), p. 533

[ hasard ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Est-ce que les femmes dans vos livres ne possèdent pas davantage ce noyau de volonté qui manque aux hommes ?

Si, elles l’ont beaucoup plus que les hommes.

Ça vient de votre observation ou de quelque chose qui est au-delà de notre époque et de l’évolution de la condition de la femme ?

C’est quelque chose de récent et de très étonnant : les femmes décident de tout. Elles décident du début d’une relation, elles décident de sa fin, elles décident d’avoir un enfant ou non. L’homme est étrangement inerte. Il y a une sorte d’évanouissement du point de vue masculin qui est quand même troublant. Le point de vue masculin, ayant si peu l’occasion de s’exprimer, est devenu inconnu. C’est une espèce de secret. C’est vrai que ce livre repose en partie sur une question : l’homme, qu’est-ce qu’il pense de tout cela au fond de lui-même ? Une hypothèse est qu’il n’a pas changé, pas du tout. La réformation de l’homme a été un échec total, mais c’est un échec dissimulé parce que les hommes ont compris qu’ils avaient intérêt à se taire.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Interventions 2020, entretien de 2015 pour la revue des deux mondes

[ femmes-par-homme ] [ supérieures ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

réciprocité

C'est "dans" la chose donnée que se trouve la "force" qui contraint le récipiendaire à redonner. C'est un concept de chez nous les maoris de Nouvelle Zélande qui est de portée générale : les choses échangées, les taongas, y sont dotées d'un esprit, le hau. Loin d'être inertes, c'est d'elles que vient l'obligation qui pèse sur le donataire.

Le hau est la force des choses, qui explique que je dois te donner la chose (taonga) que l'on m'a donnée en échange de celle que tu m'avais préalablement donnée : "Cette taonga qui m'est offerte par un tiers, c'est le hau des taongas qui m'avaient été donnés par toi auparavant." 

Le hau est comme une obligation de rendre en dehors de tout "marché", sans "prix fixé". Le hau n'est donc pas une contrepartie fixée à l'avance comme lors d'un contrat chez les occidentaux. Ce qui est fixé, c'est qu'il faut une contrepartie de la chose donnée. Le hau comporte une dimension de justice et de sanction. "Si je ne conservais ce deuxième taonga que pour moi, il pourrait m'en venir du mal, sérieusement, même la mort".

Auteur: Ranapiri Tamati

Info: Extrait de l'Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques de Marcel Mauss,  via l'analyse qu'en fait Nicolas Olivier dans "Le hau  : de l'esprit à la contrepartie"

[ rapports humains ] [ potlatch ] [ superstition ] [ tribalisme ] [ troc spirituel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

comprendre

On faisait reproche à quelqu'un, devant moi, pour sa curiosité. Je me récriai : "Etre curieux ? Ne blâmez pas ! C'est une qualité. La curiosité est un côté de l'intelligence. Il n'y a que les sots, les niais, les cerveaux inertes, qui ne sont pas curieux. Il faut être curieux le plus possible. Se mêler de ce qui ne vous regarde pas, écouter aux portes, regarder aux fenêtres pour voir ce qui se passe chez les gens, suivre d'autres dans la rue pour écouter ce qu'ils disent, lire les lettres qui traînent, faire parler telle personne sur telle autre, provoquer les confidences, lire au travers des enveloppes, faire semblant de dormir dans une réunion pour amener les autres à parler plus librement, payer des domestiques pour savoir des histoires sur leurs maîtres, épier, écouter, regarder, fouiller, surprendre, découvrir, avec l'air de l'homme le plus indifférent, - le comble de l'adresse en cette matière ! - c'est ainsi qu'on apprend quelque chose dans la vie. Les gens qui ne sont pas curieux sont des sots. La curiosité, c'est le besoin de savoir. Celui qui n'est pas curieux n'apprendra jamais rien."

Auteur: Léautaud Paul

Info: Passe-temps/Oeuvres/Mercure de France 1988 <p.302>

 

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chair-esprit

La science positive en effet est oeuvre de pure intelligence. Or, qu'on accepte ou qu'on rejette notre conception de l'intelligence, il y a un point que tout ne monde nous accordera, c'est que l'intelligence se sent surtout à son aise en présence de la matière inorganisée. De cette manière elle tire de mieux en mieux parti par des inventions mécaniques, et les inventions mécaniques lui deviennent d'autant plus faciles qu'elle pense la matière plus mécaniquement. Elle porte en elle, sous forme de logique naturelle, un géométrisme latent qui se dégage au fur et à mesure qu'elle pénètre davantage dans l'intimité de la matière inerte. Elle est accordée sur cette matière et c'est pourquoi la physique et la métaphysique de la matière sont si près l'une de l'autre. Maintenant, quand l'intelligence aborde l'étude de la vie, nécessairement elle traite le vivant comme l'inerte, appliquant à ce nouvel objet les mêmes formes, transportant dans ce nouveau domaine les mêmes habitudes qui lui ont si bien réussi dans l'ancien. Et elle a raison de le faire car à cette condition seulement le vivant offrira à notre action la même prise que la matière inerte.

Auteur: Bergson Henri

Info: L'évolution créatrice, pp 196 et 197

[ symétrie ] [ bipolarité ]

 

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être humain

Nous devons libérer l'homme du cosmos créé par le génie des physiciens et des astronomes, de ce cosmos dans lequel il a été enfermé depuis la Renaissance. Malgré sa beauté et sa grandeur, le monde de la matière inerte est trop étroit pour lui. De même que notre milieu économique et social, il n'est pas fait à notre mesure. Nous ne pouvons pas adhérer au dogme de sa réalité exclusive. Nous savons que nous n'y sommes pas entièrement confinés, que nous nous étendons dans d'autres dimensions que celles du continuum physique... L'esprit de l'homme s'étend, au-delà de l'espace et du temps, dans un autre monde. Et de ce monde, qui est lui-même, il peut, s'il en a la volonté, parcourir les cycles infinis. Le cycle de la Beauté, que contemplent les savants, les artistes et les poètes. Le cycle de l'Amour, inspirateur du sacrifice, de l'héroïsme, du renoncement. Le cycle de la Grâce, suprême récompense de ceux qui ont cherché avec passion le principe de toutes choses... Il faut nous lever et nous mettre en marche. Nous libérer de la technologie aveugle. Réaliser, dans leur complexité et leur richesse, toutes nos virtualités.

Auteur: Carrel Alexis

Info:

[ ouverture ] [ transcender ] [ anti-rationalisme ]

 

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unité vivante

[Vladimir] Vernadsky s'est distingué des autres théoriciens par son refus constant d'ériger une catégorie spéciale pour la vie. Rétrospectivement, nous pouvons voir la valeur de ce point de vue ; parce que la vie est effectivement devenue une catégorie, les théoriciens de la vie ont cherché à concrétiser quelque chose qui n'existe pas en elle-même. La référence de Vernadsky à la "matière vivante" n'était pas un subterfuge rhétorique. En une attaque verbale habile, Vernadsky a coupé court à des siècles de fatras mystique attaché au mot "vie". Il a tout fait pour considérer la vie comme une partie d'autres processus physiques et a utilisé invariablement le gérondif "vivant" pour souligner le fait que la vie était moins une chose qu'un événement, un processus. Les organismes, pour Vernadsky, sont des formes spéciales, décentralisées de minéral commun et d'eau. L'eau animée, la vie dans toute son humidité, montre un pouvoir de mouvement surpassant celui du calcaire, du silicate, et même de l'air. Elle façonne la surface de la Terre. Soulignant la continuité de la vie liquide et des roches, […] Vernadsky a noté la façon dont ces couches apparemment inertes sont des "traces du passé des biosphères".

Auteur: Margulis Lynn

Info: Dans "What is life ?" avec Dorion Sagan

[ interaction ] [ mouvante ] [ panpsychisme ] [ synéchisme ] [ abiogenèse ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

langage

La langue est un instrument à penser. Les esprits que nous appelons paresseux, somnolents, inertes, sont vraisemblablement surtout incultes, et en se sens qu'ils n'ont qu'un petit nombre de mots et d'expressions ; et c'est un trait de vulgarité bien frappant que l'emploi d'un mot à tout faire. Cette pauvreté est encore bien riche, comme les bavardages et les querelles le font voir : toutefois la précipitation du débit et le retour des mêmes mots montrent bien que le mécanisme n'est nullement dominé. L'expression "ne pas savoir ce qu'on dit" prend alors tout son sens. On observera ce bavardage dans tous les genres d'ivresse et de délire. Et je ne crois même point qu'il arrive à un homme de déraisonner par d'autres causes ; l'emportement dans le discours fait de la folie avec des lieux communs. Aussi est-il vrai que le premier éclair de pensée, en tout homme et en tout enfant, est de trouver un sens à ce qu'il dit. Si étrange que cela soit, nous sommes dominés par la nécessité de parler sans savoir ce que nous allons dire ; et cet état sibyllin est originaire en chacun ; l'enfant parle naturellement avant de penser, et il est compris des autres bien avant qu'il se comprenne lui-même. Penser c'est donc parler à soi.

Auteur: Alain

Info: Les idées et les âges, Les Passions et la Sagesse/la Pléiade/Gallimard 1960 <p.319>

 

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