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professionnel

Un confrère est un personnage sans aucun talent qui fait, inexplicablement le même métier que vous.

Auteur: Daninos Pierre

Info:

[ jalousie ]

 

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musique

Le jazz New Orléans fait toujours inexplicablement résonner quelque chose en moi. C'est comme prendre un bain de miel.

Auteur: Allen Woody

Info: film documentaire Wild Man Blues, 1997

[ jazz ] [ dixieland ]

 

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gamin

Elle feuille distraitement une revue lorsque Léo vient se poster devant elle. Il la regarde sans intention particulière, en mangeant sa glace. Elle lui rend son regard. Et elle comprend, à ce moment exactement, qu’elle ne pourra plus se cacher ce qui maintenant est une évidence : inexplicablement, elle a commencé à le détester. Il la regarde toujours fixement et elle est affolée de voir à que point tout ce qu’il est lui est devenu insupportable, son visage de chérubin, ses lèvres dévorantes, son sourire imbécile, ses vêtements ridicules.

Auteur: Lemaitre Pierre

Info: Dans "Robe de marié", Calmann-Lévy, 2009, page 18

[ haine ] [ insupportable ] [ adulte-enfant ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

automne

Le vent traîne sur le perron de ciment, avec le bruit de journaux qu'on froisse, de grosses feuilles d'aristoloches desséchées. Puis il se jette dans les rideaux bombés comme des voiles et tire de leurs plis la triste odeur des cigares éteints. Le lait fume sur la grosse nappe grise, près du pain gris et du beurre couleur d'orange. Une cuiller de plomb est fichée de biais dans un verre à côtes plein d'une gelée de fruits trouble comme un vin mort. Je reste seul dans cette salle avec le matin de novembre qui commence, comme lui sans force, inexplicablement heureux.

Auteur: Roud Gustave

Info: Air de la solitude

[ nature morte ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

introspection

Il demeurait debout devant le trottoir de ciment sur lequel gisaient les lézards, tenant le jonc serré dans sa main; sur son corps et sur son visage il sentait encore l'excitation qui l'avait envahi pendant le carnage, non plus ardente comme alors, mais ternie par le remords et la honte.
En outre, il percevait que, à son habituelle sensation de cruauté et de puissance, s'était ajouté, cette fois, un trouble particulier, encore inconnu, inexplicablement physique, qui provoquait en lui, en même temps que le remords et la honte, un indéfinissable sentiment d'épouvante. Comme s'il découvrait en lui-même un caractère absolument anormal, dont il devait être honteux, qu'il lui fallait garder secret pour ne pas avoir honte également devant les autres et qui, en conséquence, le mettait à part de ses semblables.

Auteur: Moravia Alberto

Info: Le Conformiste

[ plaisir sadique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

transformation

Sur le fond de mon humeur très sombre, bien plutôt et même avant qu'elle ensoleillât la lande, il se fit tout à coup dans le plein sens du mot une embellie. La contrariété littérale qui avait été, je le sentais maintenant avec force, ma disposition de tout l’après-midi, disparaissait. Un poids de tristesse m’était enlevé. La pluie cessait – inexplicablement réchauffant, un rayon de soleil décoloré coulait à travers les branches : autour de moi, la rumeur fourmillante des bois sous l’averse se figeait goutte après goutte dans le suspens doucement épanoui d’une foule de théâtre, et tout à coup, faisant vibrer la lumière décapée par l’averse, un oiseau chanta sur deux notes transparentes et calmes, de la voix même de l’éclaircie. Tout était léger, ouvert, cristallin, facile – un autre monde – comme si le rideau de pluie brusquement levé m’eut été ce "fondu enchaîné" des films qui soude en une seconde les rues aux forêts et les minutes aux années. Quelques pas plus loin, la maison soudain fut là.

Auteur: Gracq Julien

Info: La maison

[ accalmie ] [ état d'esprit ] [ météo ] [ interne ] [ externe ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

obsolescence programmée

Ce n’est pas la nouveauté qui nous désenchante, c’est au contraire le règne fastidieux de l’innovation, de la confusion incessamment renouvelée, c’est ce kaléidoscope tournant d’instantanéités universelles qui nous fait vivre sans perspectives de temps ou d’espace comme dans les rêves ; c’est l’autoritarisme du changement qui s’étonne de nous voir encore attachés à la nouveauté qu’il recommandait hier, quand il en a une autre à nous imposer et qui empile à la va-vite ses progrès techniques les uns sur les autres sans faire attention que nous sommes là-dessous.

De ces marchandises il n’est pas entendu qu’elles puissent vieillir, ce qui marque la camelote ; elles doivent être neuves puis disparaître sous peine de se métamorphoser en encombrants et ridicules détritus. Tout doit être si bien récent et provisoire qu’on ne puisse concevoir un après, à ce qui est ainsi dépourvu de maintenant. Ce sont dans ce chaos les objets inexplicablement épargnés, les fermes attachements, tel usage ou manière tout simplement laissés à eux-mêmes et vivants, des répits imprévus, le coassement des grenouilles, qui font figure insolite de nouveauté

Auteur: Bodinat Baudouin de pseudo

Info: La vie sur terre. Paris : Éditions de l’Encyclopédie des nuisances

[ remplacement ] [ choses ] [ jetables ] [ non durabilité consumériste ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

première épître aux Corinthiens

Saint Paul déclare d’abord que l’amour serait encore là quand bien même nous posséderions la totalité du savoir. Dans la seconde partie de l’extrait, il déclare ensuite que l’amour n’existe que pour des êtres incomplets, c’est-à-dire pour des êtres qui disposent d’un savoir partiel. Lorsque je "le connaîtrai comme je suis moi-même connu de lui", y aura-t-il encore l’amour ? Bien que, contrairement au savoir, l’ "amour ne finira jamais", ce n’est que "maintenant" (alors que je suis encore incomplet) que "demeurent la foi, l’espérance et l’amour". Le seul moyen de sortir de cette impasse est de lire les deux propositions contradictoires selon la formule féminine de la sexuation chez Lacan : même en étant "totalisé" (achevé, sans exception), le champ du savoir demeure d’une certaine manière pas-tout, incomplet. L’amour n’est pas une exception au Tout du savoir, mais précisément ce "rien" qui rend incomplet tout champ du savoir achevé. [...] Seul un manque, un être vulnérable est capable d’amour : le mystère dernier de l’amour est donc que l’incomplétude, en un sens, est supérieur à la complétude. D’un côté, seul aime un être imparfait et soumis au manque : nous aimons parce que nous ne savons pas tout. De l’autre, même si nous savions tout, l’amour serait encore inexplicablement supérieur à la science de toutes choses. Peut-être que l’accomplissement réel du Christianisme consiste à élever un Être aimant (imparfait) au rang de Dieu, c’est-à-dire à l’ultime perfection.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 210-211

[ lecture psychanalytique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

élévation

Deux expériences projettent leur ombre sur mon existence: la première est la constatation que le monde est inexplicablement mystérieux et plein de souffrance; la seconde, le fait que je suis né à une époque de déclin spirituel de l'humanité. Mon existence a trouvé sa base et son orientation à partir du moment où j'ai reconnu le principe du respect de la vie, qui implique l'affirmation éthique du monde.
C'est ainsi que j'ai pris position et que je voudrais travailler à rendre les hommes plus profonds et meilleurs, en les amenant à penser sur-mêmes. Je suis en désaccord avec l'esprit de ce temps, parce qu'il est plein de mépris pour la pensée. On a pu douter que la pensée fût jamais capable de répondre aux questions sur l'univers et sur notre relation avec lui, de sorte que nous puissions donner un sens et un contenu à notre existence. Dans le mépris actuel de la pensée entre aussi de la méfiance. Les collectivités organisées, politiques, sociales et religieuse de notre temps s'efforcent d'amener l'individu à ne pas se forger lui-même ses convictions, mais à s'assimiler seulement celles qu'elles tiennent toutes prêtes pour lui. L'homme qui pense par lui-même, et qui en même temps est libre sur le plan spirituel, leur est un être incommode et mystérieux. Il n'offre pas la garantie qu'il se fondra à leur gré dans l'organisation. Tous les groupements constitués recherchent aujourd'hui leur force moins dans la valeur spirituelle des idées qu'ils représentent et des hommes qui leur appartiennent, que dans leur complète et exclusive unité. C'est de cette unité qu'ils croient tenir leur plus grande puissance offensive et défensive. C'est pourquoi l'esprit de notre temps ne déplore pas que la pensée ne semble pas à la hauteur de sa tâche, mais s'en réjouit au contraire. Il ne tient pas compte de ce qu'en dépit de son imperfection elle a déjà accompli. Il ne veut pas reconnaître, - contre toute évidence, - que le progrès spirituel a été jusqu'ici l'oeuvre de la pensée. Il ne veut pas davantage envisager que la pensée accomplira peut-être dans l'avenir ce qu'elle n'a pu réaliser jusqu'ici. L'esprit de notre temps néglige ces considérations. Ce qui lui importe, c'est de discréditer de toutes les façons possibles la pensée individuelle...

Auteur: Schweitzer Albert

Info: Ma vie et ma pensée. Epilogue

[ décadence ]

 

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extrême expérience

J'aurais voulu lire le cahier dans son intégralité. Le tenir entre mes mains et tourner chacune de ses pages, apprécier chacun de ses mots, relier entre elles toutes les phrases afin d'avoir une vision d'ensemble, seule susceptible de livrer la logique et le secret de ce qu'elle avait écrit et donc vécu. Quel document ! me disais-je. Je ne doutais pas de sa valeur littéraire. Je voulais y croire. C’était le journal, non de la vie, mais de la vie face à la mort. C'était le journal de la vie se regardant mourir. De la vie se donnant la mort. C'était, écrit noir sur blanc, le face à face le plus ultime qui soit. C'était fou. Ce texte était unique. Il témoignait d'une expérience vécue à nulle autre comparable. D'une expérience individuelle des limites. Du passage intime de la vie à trépas, mais infiniment au ralenti. À la vitesse d'une image par seconde. D’un seul battement de cœur par heure. La vitesse de l'escargot ! Aucun écrivain ne s'était approché si près de l'abîme. Ni Sade ni Rimbaud ni Lautréamont ni même Arthaud. Les derniers jours d’un condamné à mort de Hugo ne parlaient pas de ça. Il n'y avait que Hervé Guibert, peut-être, oui. Dans son livre Cytomégalovirus. Et son film La pudeur ou l’Impudeur, qui ne cachait rien de la maladie, dévoilait tout du malade, jusqu'à l'effroi nu. Mais la mort était venue à Guibert de l'extérieur. Elle lui avait été transmise. Ce n'était pas lui qui, en conscience, s'était inoculé le virus du sida. Il ne s'était pas suicidé. Il n'avait pas volontairement, mis fin à son existence. Au contraire. Ce qu'il avait fait, c'était raconter son combat contre la maladie et sa défaite. Lui était une victime alors que cette femme était son propre bourreau et, en ce sens, ce journal m'apparaissait d'autant plus vertigineux. Il était un absolu. Il était le noir au-delà du noir. L'inconcevable même. Une sainte et sa haine. Je ne sais pas comment dire.

Je ne savais qu'une chose : cette femme me faisait peur. Elle me faisait peur. La férocité de son suicide me terrifiait. Et d'en avoir raconté l'atrocité me sidérait. Cela dépassait mon entendement. Pour moi, quelque chose ne collait pas. Deux choses ne collaient pas.

1. Qui se suicide en mettant un temps fou ?

2. Et qui, se suicidant en y mettant un temps fou, en témoigne par écrit, se regardant méticuleusement mourir à petit feu, comme une hallucination morbide ou une volupté innommable ?

Pourtant, quelque chose m'attirait chez cette femme. Je me sentais proche de sa monstruosité. Inexplicablement proche. A la façon de deux aimants aux pôles inversés : il se repoussent et s'attirent à la fois. Ce sentiment m'effarait, au point que c'est de moi que j'avais peut-être peur. 

Auteur: Bouillier Grégoire

Info: Le coeur ne cède pas, pp. 28 29

[ dernières paroles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel