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érotisme

Elle lève vers moi ses yeux tendres, d'un brun mordoré, mais dont on voit le blanc limpide, ce qui lui fait un regard humain, et dodeline de la croupe comme pour remuer la queue qu'elle ne possède pas, puis elle se met en marche en direction de l'allée, m'entrainant à sa suite au bout de notre laisse improvisée. Je regarde dandiner ses fesses tandis que vont et viennent ses cuisses, et dans le creux étroit de leur jonction, la pulpe bilobée de sa vulve ombragée d'un buisson couleur de bronze.
Quelles que soient mes inquiétudes, j'ai le sentiment d'être rentré par mégarde dans un rêve qui m'enchante et dont je suis les caprices avec un fatalisme heureux.

Auteur: Abeille Jacques

Info: Zénobie la mystérieuse

[ littérature ]

 

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plénitude

Dans ces instants rapides comme l'éclair, le sentiment de la vie et la conscience se décuplaient pour ainsi dire en lui. Son esprit et son coeur s'illuminaient d'une clarté intense ; toutes ses émotions, tous ses doutes, toutes ses inquiétudes se calmaient à la fois pour se convertir en une souveraine sérénité, faite de joie lumineuse, d'harmonie et d'espérance, à la faveur de laquelle sa raison se haussait jusqu'à la compréhension des causes finales...
Ces instants, pour les définir d'un mot, se caractérisaient par une fulguration de la conscience, et par une suprême exaltation de l'émotion subjective.
À cette seconde - avait-il déclaré un jour à Rogojine quand ils se voyaient à Moscou - j'ai entrevu le sens de cette singulière expression : il n'y aura plus de temps.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: L'Idiot

[ éblouissement ] [ religion ]

 

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uniformisation

En nous dérobant les mystères de la voûte céleste, l’électricité publique chasse du monde les inquiétudes remuantes et les bizarreries, les silences extralucides et les méditations de la nuit, en même temps que la nuit elle-même ; nous privant donc aussi de savoir ce qu’est le jour. C’est une diminution de la vie terrestre qui n’est pas négligeable, pour rester inaperçue ; et si avec les progrès du confort les amants prennent des douches, bavardent au téléphone et ont un tourne-disque, ils ont égaré ce charme puissant qui était de mêler leurs urines nocturnes dans un même vase, et c’est la froide lumière électrique qui dégrise leur nudité, au lieu qu’en s’épuisant la lampe à mèche, toujours inquiète, recueillait le témoignage des heures passées avec leurs ombres vivantes ; et c’est le radio-réveil qui les prévient du jour, etc.

Auteur: Bodinat Baudouin de pseudo

Info: La vie sur terre. Paris : Éditions de l’Encyclopédie des nuisances, p. 73.

[ progrès technologique ] [ inconvénients ] [ pollution lumineuse ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

fabrique de la demande

En premier lieu, pour convaincre les populations de donner leur adhésion pleine et entière à la technologie en question [du transhumanisme], ses promoteurs expliquent les avantages foudroyants que celle-ci va procurer. Malgré une présentation aussi avantageuse, des inquiétudes se font jour : des bouleversements aussi considérables que ceux annoncés doivent comporter des dangers, il y a certainement des effets néfastes à prendre en compte. Le discours change alors de tonalité : au lieu de mettre en avant la radicale nouveauté dont il fallait s’enchanter, il s’applique au contraire à montrer qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, que la technologie concernée s’inscrit dans la continuité de ce que l’homme, et même la nature, font depuis la nuit des temps. Enfin, pour les opposants qui n’auraient pas encore déposé les armes, arrive le troisième type d’argument : inutile de discuter, de toute façon cette évolution est inéluctable.

Auteur: Rey Olivier

Info: Dans "Leurre et malheur du transhumanisme"

[ discours contradictoire ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

guerres

Si l’enfer de l’au-delà n’intéresse plus grand monde, l’enfer terrestre est plus populaire que jamais : nous en voyons des images tous les jours à la télévision, et cela n’émeut plus guère. Comme nous l’annoncions en 1994, le XXIe siècle est bien parti pour en être l’apothéose : inauguré par l’effondrement des tours infernales du World Trade Center en 2001, suivi de la vague terroriste djihadiste, il se dirige tout droit vers l’enfer planétaire qu’annoncent la pollution généralisée, le surpeuplement et le dérèglement climatique. L’enfer des religions peut être relégué dans l’histoire des mythes, il peut fermer ses portes : nous avons ce qu’il faut sur terre, au-delà même des visions les plus sauvages des moines médiévaux. Mais le terme lui-même d’enfer, tellement galvaudé, a-t-il encore un sens ? L’évolution du mythe infernal est un bon indicateur des mutations éthiques à l’œuvre dans nos sociétés ; son dernier avatar révèle aussi les inquiétudes du monde contemporain face à un avenir plus incertain que jamais.

Auteur: Minois Georges

Info: Que sais-je ? Histoire de l'enfer

[ souffrances ] [ géhenne ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

couple

Les plus fins parmi ses camarades comprenaient qu’il fût las à l’idée de reprendre à zéro une relation, de tout recommencer, de se relancer dans une conquête ou du moins une rencontre. Faire connaissance, se raconter, donner une bonne image de soi, écouter l’autre et s’intéresser à sa vie, s’imaginer y trouver une place. Faire preuve de curiosité, taire ses inquiétudes, dépasser ses doutes, courtiser ou se laisser charmer. Avoir des idées de soirées attrayantes, faire assaut de politesse, d’élégance, d’esprit, de virilité même, donner le change quand on n’y croit pas vraiment. Ce qu’il faut livrer de soi en vue d’une relation amoureuse est énorme et incertain. Et il n’y a pas d’autre façon pour se caser. C’est toujours un peu la même chose, les mêmes regards, les mêmes rires, les mêmes rites du cinéma, du restaurant, du verre dans un bar, sans oublier de payer évidemment, et le concert qu’on aurait séché, l’exposition de peinture à laquelle on n’irait jamais seul.

Auteur: Ferney Alice

Info: L'Intimité

[ efforts ] [ conventions sociales ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

défunte grand-mère

Je regardais Baba dans son lit. Son visage reposait sur l’oreiller blanc et diffusait une douce beauté. Je la retrouvais vivante dans chacun des plis. Là, au bord de sa bouche, les sourires et, dans l’arrondi plus marqué, les éclats de rire ; le trait profond qui traversait son front concentrait les inquiétudes ; les rides en aigrettes autour des yeux, les efforts. Et l’ourlet sur son menton venait de la moue qu’elle faisait quand je la contrariais. J’ai caressé ses traits figés sur sa peau froide. Il me semblait que je devais le faire. Une caresse pour une vie. Mes doigts parcouraient son visage et je pouvais sentir tout ce qu’elle avait été. Avec ma main, je lui disais Je prends. Elle me donnait sa droiture et sa fatigue, je lui disais Je prends. Son passé et ses blessures, je lui disais Je prends. Elle me donnait sa beauté et les rares joies arrachées à la vie. Je prenais. Son courage et sa vertu. Je prenais tout. C’était tout ce qui me restait. Longtemps ce serait mes seuls bagages.

Auteur: Roux Laurine

Info: Une immense sensation de calme

[ dépouille ] [ héritage ] [ grand-maman ] [ amour ] [ femme-par-femme ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

isolement

La solitude est parfois dure à supporter ; elle comporte des coups de cafard, à l'heure où le soleil se couche et où commence une soirée vide. Mais elle dispense tant de joies ! Se lever très tôt à l'aurore et s'en aller, à son gré, à son heure, c'est déjà une joie. Sentir avec intensité tout ce que l'on ressent, parce que l'on s'y donne en entier, c'est une richesse de plus. Poursuivre un même problème, âprement, de toute son attention, et déjeuner à trois heures s'il le faut, c'est une force. Aussi ai-je parfois tendance à penser que - sauf exceptions, naturellement - dans nos vies d'ici-bas, tous les lots sont équivalents. Je veux dire par là qu'un mari, un amant, des enfants sont des sources de hautes joies, mais entraînent aussi des soucis, des inquiétudes pour eux ou à cause d'eux, des espoirs parfois trompés, des déceptions, des absences. Celui qui n'a pas les joies n'a pas non plus les soucis. et, libres d'eux, il peut découvrir, s'il sait y parvenir, d'autres plaisirs sans prix, qui n'appartiennent qu'à lui. La solitude, on peut aussi l'appeler liberté : il faut seulement, comme pour la liberté en général, savoir la vivre et en vivre.

Auteur: Romilly Jacqueline de

Info: Sur les chemins de Sainte-Victoire

[ outil ]

 

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femmes-hommes

Abdelkam, un des principaux seigneurs de Visapour, et général des troupes du royaume, s'étant lassé du métier des armes, avait pris le parti de se retirer dans son sérail, où ses grandes richesses lui avaient facilité les moyens de rassembler deux cents des plus belles femmes du monde. Dans cette situation, il reçut l'ordre de reprendre le commandement d'une armée contre le prince.
Sévagi, lorsqu'il se vit obligé de partir, sa jalousie s'alluma si furieusement, qu'elle lui inspira le plus noir de tous les desseins. Il s'enferma huit jours au milieu de ses femmes, et ce temps fut une suite continuelle de fêtes et de plaisirs.
Le dernier jour, pour s'épargner, dans l'absence, toutes les inquiétudes de l'amour, il fit égorger, à ses yeux, ses deux cents femmes... Visapour fut délivrée de ce monstre par la main de son ennemi. Sévagi conçut tant d'horreur pour cet abominable meurtrier, qu'il craignit de souiller sa gloire en s'exposant au sort des armes avec lui : il lui fit proposer une conférence sous prétexte d'accommodement. Abdelkam accepta l'offre. Ils devaient se trouver tous deux, sans suite, entre les deux armées. Lorsqu'ils se furent approchés l'un de l'autre, Sévagi tira son poignard, et, profitant de la surprise de son ennemi, il le lui enfonça dans le sein, en lui reprochant son crime, et lui déclarant que celui qui avait violé les lois de la nature devait être exclu du droit des gens.

Auteur: Carré

Info: Voyage dans l'Indoustan, in le Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères d'Edmond Guerard

[ barbarie ] [ vengeance ]

 

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trouble mental

Entre autres, il songea qu’avant ses crises d’épilepsie, il y avait toujours eu un moment (dans le cas où la crise ne le surprenait pas à l’improviste) où son cerveau semblait s’enflammer au sein des ténèbres et de la tristesse, et où toutes ses forces vitales se tendaient soudain avec impétuosité. Pendant ces instants, rapides comme l’éclair, la sensation de la vie et l’auto-conscience semblaient se décupler. L’esprit et le cœur s’éclairaient intensément ; toutes les émotions, tous les doutes, toutes les inquiétudes semblaient soudain s’apaiser pour faire place à un repos sublime, harmonieux, rempli de joie et d’espoir. Mais ces instants, ces éclairs, ne constituaient qu’un préliminaire conduisant à cette seconde finale (jamais plus d’une seconde) qui déclenchait la crise. Cette seconde était, évidemment, insoutenable.

En y pensant par la suite, déjà guéri, il se disait bien souvent : "Tous ces mouvements fulgurants d’auto-connaissance sublime et par conséquent "d’un état sublime", ne sont autre chose qu’une maladie, une déviation de l’état normal. Donc, loin d’être un "état sublime", ils devraient se rattacher plutôt à un "état d’infériorité". Pourtant, il faisait cette déduction paradoxale : "Et même si c’était une maladie, peu importe que cette tension soit anormale, puisque son résultat, cette minute sensationnelle dont on se souvient et qu’on analyse plus tard, est harmonieuse et belle au plus haut point et permet de ressentir, à un degré jamais atteint, la plénitude, l’apaisement, l’équilibre et la communion mystique avec la plus haute synthèse de la vie".

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "L'idiot", traduit par Nicolas Poltavtzev Presses de la renaissance, Paris, 1974, page 188

[ description de l'intérieur ] [ totalité ] [ expérience religieuse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson