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auto-évaluation

Les soins extrêmes que l’on peut prodiguer à son imaginaire sont entravés par ceux que l’on accorde à l’existence. On ne règne qu’à l’écart du vulgaire.

A vrai dire, je me contenterais facilement de cette théorie si je pouvais me convaincre qu’elle n’est pas ce qu’elle est réellement, c’est à dire un vacarme confus que je fais aux oreilles de mon intelligence, pour l’empêcher de comprendre qu’en somme, il n’y a là rien d’autre que ma timidité, et mon incompétence.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité

[ dépréciative ]

 

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monde reflet intérieur

Rien ne me révèle aussi intimement, n'interprète aussi totalement la substance de mon malheur congénital, que le genre de rêverie que je chéris réellement le plus, le baume qu'en secret je choisis le plus fréquemment pour apaiser mon angoisse d'exister. Le résumé et la quintessence de ce que je souhaite, c'est cela : dormir la vie. J'aime trop la vie, pour pouvoir la désirer disparue ; j'aime trop ne pas la vivre pour éprouver un désir trop importun de la vivre.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité

[ onirique existence ] [ vérité interne ] [ refuge ] [ intellectualisme ]

 
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indépendance

La liberté, c'est la possibilité de s'isoler. Tu es libre si tu peux t'éloigner des hommes sans que t'obliges à les rechercher le besoin d'argent, ou l'instinct grégaire, l'amour, la gloire ou la curiosité, toutes choses qui ne peuvent trouver d'aliment dans la solitude ou le silence. S'il t'est impossible de vivre seul, c'est que tu es né esclave. Tu peux bien posséder toutes les grandeurs de l'âme ou de l'esprit : tu es un esclave noble, ou un valet intelligent, mais tu n'es pas libre.

Auteur: Pessoa Fernando

Info: Le livre de l'intranquillité, p 229, édition de 1988

[ autonomie ] [ isolement ]

 

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avoir

La vie se ramène pour nous à ce que nous pouvons en concevoir. Aux yeux du paysan, pour lequel son champ est tout au monde, ce champ est un empire. Aux yeux de César, pour qui son empire est encore peu de chose, cet empire n'est qu'un champ. Le pauvre possède un empire ; le puissant possède un champ. En fait, nous ne possédons jamais que nos impressions ; c'est donc sur elles, et non sur ce qu'elles perçoivent, que nous devons fonder la réalité de notre existence.

Auteur: Pessoa Fernando

Info: Le livre de l'intranquillité

[ représentation ] [ relatif ]

 

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écriture

La plupart des gens souffrent de cette infirmité de ne pas savoir dire ce qu'ils voient ou ce qu'ils pensent. [...] La littérature tout entière est un effort pour rendre la vie bien réelle. Comme nous le savons tous, même quand nous agissons sans le savoir, la vie est absolument irréelle dans sa réalité directe : les champs, les villes, les idées, sont des choses totalement fictives, nées de notre sensation complexe de nous-mêmes. Toutes nos impressions sont incommunicables, sauf si nous en faisons de la littérature.

Auteur: Pessoa Fernando

Info: Le livre de l'intranquillité

[ thérapie ]

 

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humilité

La banalité est un foyer. Le quotidien est maternel. Après une longue incursion dans la grande poésie, vers les sommets des aspirations sublimes, vers les cimes du transcendant et de l’occulte, on trouve délicieux, on trouve toute la chaleur de la vie au retour à l’auberge où s’esclaffent les imbéciles heureux, où l’on boit avec eux, imbécile à son tour et tel que Dieu nous a faits, satisfaits de l’univers qui nous a été donné, et laissant le reste à ceux qui escaladent les montagnes, pour ne rien faire une fois là-haut.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité

[ grégaire ]

 
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réalité partagée

Je ne puis regretter profondément de n’avoir pu être un empereur romain, mais je peux regretter amèrement de n’avoir jamais seulement adressé la parole à la petite couturière qui, vers les neuf heures, tourne toujours à droite au bout de la rue. Le rêve qui nous promet l’impossible, de ce fait même nous en prive déjà, mais le rêve qui nous promet le possible intervient dans la vie elle-même et y délègue sa solution. L’un vit en toute indépendance, en excluant tout le reste ; l’autre est soumis aux contingences des événements extérieurs.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité

[ chimères personnelles ]

 

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réminiscence

Le temps ! Le passé ! Soudain quelque part - un chant, un parfum senti par hasard - soulève en mon âme le bâillon qui étouffait mes souvenirs... Tout ce que j'ai été et ne serai jamais plus ! Tout ce que j'ai eu, et n'aurai plus jamais ! Et les morts ! Ces morts qui m'ont aimé tout enfant ! Quand je les évoque, toute mon âme se glace et je me sens banni des coeurs humains, seul dans la nuit de moi-même, et pleurant, tel un mendiant, le silence clos de toutes les portes.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité

[ son ] [ odeur ] [ mémoire ] [ catalysée ]

 

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auto-évaluation

Quand je mets de côté mes artifices et range dans un coin, avec un soin amoureux et l'envie de les embrasser, mes jouets à moi - mots, images ou phrases -, alors je me sens si petit, si inoffensif et si seul, perdu dans une pièce immense, et si triste, si profondément triste !

En fin de compte, qui suis-je, lorsque je ne joue pas ? Un pauvre orphelin abandonné dans les rues des Sensations, grelottant de froid aux coins venteux de la Réalité, obligé de dormir sur les marches de la Tristesse et de mendier le pain de l'Imaginaire.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité

[ écriture ] [ thérapie ]

 

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écriture

Quand je mets de côté mes artifices et range dans un coin, avec un soin amoureux et l'envie de les embrasser, mes jouets à moi - mots, images ou phrases -, alors je me sens si petit, si inoffensif et si seul, perdu dans une pièce immense, et si triste, si profondément triste !

En fin de compte, qui suis-je, lorsque je ne joue pas ? Un pauvre orphelin abandonné dans les rues des Sensations, grelottant de froid aux coins venteux de la Réalité, obligé de dormir sur les marches de la Tristesse et de mendier le pain de l'Imaginaire.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info: Le livre de l'intranquillité

[ écriture thérapie ] [ passe-temps ] [ jeu ] [ refuge ]

 

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