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musique

Un jeudi après-midi, au tout premier rang, avant l'entracte, nous eûmes droit à un documentaire sur la culture du coton dans le delta du Mississipi. Ce court métrage fit basculer ma vie à cause de ce qu'on appelait alors l'illustration sonore : un blues syncopé, simple car joué par un Noir sur une méchante guitare, montant d'un ton sur quatre mesures et redescendant d'autant sur les quatre suivantes, me cloua au fauteuil comme un condamné à mort sur une chaise électrique. Par la porte ou par la fenêtre, j'allais devoir apprendre à jouer de ce machin qui me procurait un plaisir intense et nouveau. Aujourd'hui encore, presque trente-cinq ans plus tard, ces mêmes accords me procurent les mêmes ivresses.

Auteur: Baranger Luc

Info: Visas antérieurs

[ Usa ] [ découverte ]

 

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anecdote

Charles XII, roi de Suède, avait un jour, étant ivre, manqué au respect qu'il devait à la reine sa mère. Elle se retira dans son appartement, pénétrée de douleur, et y resta enfermée tout le lendemain. Comme elle ne paraissait pas, le roi en demanda la cause ; on la lui dit. Il fit remplir un verre, et alla trouver cette princesse : "Madame, lui dit-il, j'ai appris qu'hier, dans le vin, je m'étais oublié à votre égard ; je viens vous en demander pardon, et afin que je ne tombe plus dans l'ivresse, je bois ce verre à votre santé ; ce sera le dernier de ma vie. "Il tint parole, et depuis ce jour il ne but jamais de vin.

Auteur: Internet

Info: in le Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères d'Edmond Guerard, Journal de Verdun

[ abstinence ] [ excès ] [ alcool ] [ demander pardon ]

 

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transposition linguistique

Traduire peut être parfois une fête et une ivresse, un jeu de qui perd gagne rigoureux et ludique : l'art de saisir dans sa propre langue ce qui se dérobe dans toute écriture, un art de vivre l'irréductible écart entre les langues, non comme une tragédie de l'impossible, mais comme une chance inouïe puisque dans cet écart gît la poésie. La langue d'origine vous force à réfléchir dans votre langue l'étrangeté de l'original qui fait de votre langue même une langue étrangère. Ainsi la traduction offre-t-elle un devenir à votre langue maternelle. Elle est ce processus de singularisation d'une écriture pourtant seconde, une dramaturgie en acte, la mise en crise essentielle du texte original devant ce tribunal imaginaire qui préside à sa représentation.

Auteur: Recoing Eloi

Info:

[ distanciation ] [ révélation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

crépuscule

Entre-temps le soleil a disparu derrière la crête du K2, et l'air s'est fait piquant. Tout a rapidement changé autour de nous, comme si par enchantement nous nous trouvions transportés ailleurs. Il y a peu de temps encore, chaque pli de la montagne avait un relief et resplendissait, maintenant tout s'est fait opaque, froid et sévère. La montagne est devenue étrangère et hostile, et nous nous sentons immensément fragiles. Je n'ai jamais perçu avec une telle intensité la force du K2 et de tout cet Himalaya qui m'entoure. Depuis une vingtaine de jours je vis dans la zone de la mort, mais c'est seulement maintenant que l'ivresse des 8 000 mètres est en train de s'emparer de moi. Je crois que j'ai peur.

Auteur: Bonatti Walter

Info: Montagnes d'une vie

[ alpinisme ] [ altitude ] [ couchant ]

 

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motivation

- Vous, le fils de pauvres immigrés italiens, n'avez-vous pas été victime, à l'époque, de la malédiction du travail, de l'ivresse de l'écriture et des éloges parisiens ?
- J'ai souffert du sentiment d'humiliation. C'est ce qu'il y a de plus insupportable et, en même temps, je ne connais pas meilleur moteur. Je devais m'en sortir. Ma grande question est : quel prix faut-il payer pour s'arracher aux déterminismes sociaux et culturels ?
- Votre réponse ?
- Le prix est incommensurable. On a beau donner un cadre à un enfant, le protéger de l'humiliation, s'il est issu d'une lignée traumatisée, il restera toujours un dissident et un marginal. Raison pour laquelle je trouve les discours sur l'immigration, bien souvent, hors sujet. On ne peut expliquer ce qu'est un immigré que par l'étude de cas individuels.

Auteur: Gallo Max

Info: Propos recueillis par Franz-Olivier Giesbert et Saïd Mahrane, Publié le 04/10/2012 par Le Point

[ déracinement ] [ ascenseur social ]

 

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crépuscule

Sur le lac s'est tissé la pourpre du couchant.

Les tétras dans les bois sanglotent en tintant.



Quelque part dans un tronc c'est un loriot qui pleure.

Moi seul ne pleure pas : il fait clair dans mon coeur.



Je sais que tu viendras par le sentier ce soir,

Dans les meules fraîches nous irons nous asseoir.



Je t'embrasserai et te froisserai comme une fleur.

Méprisant les ragots car grisé de bonheur.



Et ton voile de soie tombé sous mes caresses,

Tu vas dans les buissons partager mon ivresse.



Les tétras peuvent bien tinter en sanglotant,

Joyeuse est la tristesse pourpre du couchant.

Auteur: Essenine Sergei

Info: L'Homme noir 1910-1925

[ poème ] [ attente ] [ amour ] [ espérance ]

 

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révolution française

Le Roi pensait que ses gardes du corps, retournant dans leurs provinces, après avoir fait leur quartier de service à la cour, racontaient ce qu'ils y avaient vu et que ces récits exagérés devaient souvent finir par y être dénaturés. Cette première idée du Roi, sur la recherche de la chambre de diamants, fit penser à la Reine que l'opinion pour le prétendu goût du Roi pour la boisson devait aussi venir des gardes qui accompagnaient sa voiture, lorsqu'il chassait à Rambouillet. Le Roi, n'aimant pas à découcher, partait de ce rendez-vous de chasse après son souper ; il s'endormait profondément dans sa voiture, et n'était réveillé qu'au moment de son arrivée dans la cour royale : il descendait de voiture au milieu des gardes du corps, en chancelant comme un homme à moitié éveillé, ce qui avait été pris pour un état d'ivresse. ... [...]

Auteur: Campan Madame

Info: Mémoires de Madame Campan, première femme de chambre de Marie-Antoinette

[ rumeurs ] [ malentendu ] [ calomnie ]

 

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alcool

Tu rentres saoul tous les soirs mais la police ne t’a jamais interpellé parce que ta voiture, une Ford LTD de 1971, est magique. Tu as vingt minutes de trajet depuis le bar jusque chez toi à travers des rues et des autoroutes désertes et normalement tu aurais dû être arrêté des centaines de fois, mais les pouvoirs de la voiture sont tels que même lorsque des flics roulent derrière toi ils demeurent aveugles et sourds à ta conduite hasardeuse et au crissement de tes pneus. Parfois tu ne te souviens même pas d’être rentré en voiture et tu t’aperçois ensuite que les ailes avant et arrière sont cabossées et rayées, pourtant tous les matins tu te réveilles dans ton lit, pas dans une cellule, et tu te demandes si la voiture est devenue magique après que tu en as fait l’acquisition ou si elle l’était déjà en sortant de l’usine.

Auteur: deWitt Patrick

Info: Ablutions

[ automobile ] [ ivresse ]

 

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poème

Nostalgie

Cela fait cent ans
que je n'ai pas vu ton visage
que je n'ai pas passé mon bras
autour de ta taille
que je ne vois plus mon visage dans tes yeux
cela fait cent ans que je ne pose plus de question
à la lumière de ton esprit
que je n'ai pas touché à la chaleur de ton ventre.

Cela fait cent ans
qu'une femme m'attend
dans une ville.
Nous étions penchés sur la même branche,
sur la même branche
nous en sommes tombés, nous nous sommes quittés
entre nous tout un siècle
dans le temps et dans l'espace.
Cela fait cent ans que dans la pénombre
je cours derrière toi.

Tu es mon ivresse
De toi je n'ai point dessoûlé
Je ne puis dessoûler
Je ne veux point dessoûler

Ma tête lourde
Mes genoux écorchés
Mes vêtements crottés
Je vais vers ta lumière qui brille et qui s'éteint
en titubant, tombant, me relevant.

Auteur: Hikmet Nazim

Info: Il neige dans la nuit et autres poèmes

[ déclaration d'amour ]

 

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vie

[...] La vie a pour chacun, une fois au moins dans son éternité de douleurs, l'heure exquise qui ferait accepter toutes les autres. Pour l'amant, c'est l'ivresse du premier aveu, du premier amour heureux et confiant, de la première tendresse sans larmes. Pour le poète ou l'artiste, c'est l'oeuvre qu'il rêve et qu'il va entreprendre, l'oeuvre dans laquelle il mettra tout son être. Pour le penseur, c'est une idée saisie ; pour le savant, c'est une vérité démontrée ; pour la femme triste, c'est un déshérité qu'elle console ; pour le malade d'amour, c'est une petite jouissance puérile et délicieuse, - une fleur tombée ou un gant jeté. Cela n'est rien, et toute la vie tient dans ce moment-là. Et, pour ce moment, pour ce moment seul, précédé de souffrances, suivi de souffrances, nous devrions bénir encore la vie, - la vie qui nous a donné ce qu'elle pouvait nous donner, une heure d'extase et d'oubli.

Auteur: Fuster Charles

Info: Essais de critique, p.61, Éd. Princepts, 1886

[ contraste ] [ illumination ]

 

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