Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 9
Temps de recherche: 0.0397s

existence

Si je me persuade que cette vie n’a d’autre face que celle de l’absurde, si j’éprouve que tout son équilibre tient à cette perpétuelle opposition entre ma révolte consciente et l’obscurité où elle se débat, si j’admets que ma liberté n’a de sens que par rapport à son destin limité, alors je dois dire que ce qui compte n’est pas de vivre le mieux mais de vivre le plus.

Auteur: Camus Albert

Info: Le Mythe de Sisyphe

[ combat ] [ intense ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

scolastique

La foi, en somme, ne m’est pas difficile du tout ; j’admets tout en principe et le plus surnaturel du surnaturel ne me fâche pas ; je trouve tout simple que la science et la raison n’y puissent mordre, et science et raison je les renvoie à leur cuisine. Mais la grande difficulté est, au fond, que cela m’est parfaitement égal. Toutes les vérités théologiques admises ou rejetées n’ont pas la moindre influence sur mon cœur, tout en pouvant en avoir beaucoup sur mon esprit.

Auteur: Gobineau Joseph Arthur

Info:

[ désincarnée ] [ impuissante ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

vacances

S’évader de quoi ? J’admets volontiers qu’on tienne à se distraire de ses occupations journalières et à fuir un appartement en ville et des rues bruyantes et surpeuplées. Mais s’évader vers quoi ? Pour passer des journées dans une voiture plus exigüe que n’importe quel appartement citadin et sur des routes aussi encombrées, tapageuses et malodorantes que les artères parisiennes. En fait, on ne s’évade pas, on passe d’une prison immobile à une prison motorisée : le déplacement accéléré de la cage donne à l’oiseau l’illusion de la délivrance.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, page 105

[ transports ] [ embouteillages ] [ enfermement ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

psychologie analytique

Pour Freud, l’inconscient est essentiellement un réceptacle d’éléments refoulés. Il voit cela du seul angle de la nursery. Pour moi, l’inconscient est aussi un immense entrepôt historique. J’admets avoir aussi une nursery, mais elle est petite en comparaison des vastes espaces de l’histoire qui, depuis l’enfance, ont toujours été plus intéressants pour moi que la nursery. […] Ma manière de voir convient généralement aux gens qui ont acquis une certaine maturité, qui ont une tournure d’esprit philosophique, ont assez bien réussi dans la vie et ne sont pas trop névrosés.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: "Sur les fondements de la psychologie analytique", trad. Cyrille Bonamy et Viviane Thibaudier, éd. Albin Michel, Paris, 2011, page 181

[ prérequis ] [ particularités ] [ vantard ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

introspection

Quand on a les bons outils, il est très facile de faire le diagnostic du fonctionnement d’une machine. Mais rien n’est plus difficile pour moi que d’évaluer les êtres humains. J’admets ma coupable ignorance en ce qui concerne la nature et le fonctionnement de l’espèce hétéroclite à laquelle j’appartiens. Je suis toujours ébahi que certains, comme Regina, puissent dire "Moi, je connais les gens". Il ne me semble pas sérieux d’essayer de codifier les êtres humains, de les classer, ni même de chercher une logique dans leurs comportements. Et plus je tente d’approfondir la connaissance que j’ai de quelqu’un, moins je le comprends.......sans aller si loin, dès que je plonge en moi-même, dans mon passé, dans l’esprit de celui que je fus, dans mes penchants comme dans mes phobies, je me trouve de moins en moins clair, de moins en moins prévisible.

Auteur: Agudelo Darío Jaramillo

Info: Mécanique d'un homme heureux

[ perdu ] [ rapports humains ]

 

Commentaires: 0

imposteur

J’admets fort bien que l’on suive la nécessité. La corde au cou et le pied au cul. Vous ne pouvez faire autrement. Soit ; c’est la simple condition humaine, et la première expérience véritable est celle de l’obstacle auquel je me heurte, de la limite de ma force et de ma résistance, du sommeil invincible, de la peur du lendemain ou du gendarme. Je suis contraint par l’État, par le travail ; je suis conditionné par mon corps et par le corps social : telle est ma faiblesse, telle est ma lâcheté. Il n’y a pas à en faire de drames ni de complexes : elles nous sont communes. Mais ce qui devient inadmissible, c’est, dans cette situation-là, de lancer un glorieux cocorico : voyez comme j’ai vaincu et voyez comme je suis libre ! ou de faire un clin d’œil à la ronde : voyez comme je suis malin, et combien j’ai joué cette nécessité ! Car ici commence le règne du Menteur.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "Exégèse des nouveaux lieux communs"

[ représentation de soi ] [ soumission positive ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

théologie

Mon admiration pour les grands philosophes orientaux est aussi indubitable que mon attitude à l’égard de leur métaphysique est irrespectueuse. Je les soupçonne en effet d’être des psychologues symboliques auxquels on ne pourrait faire plus grande peine que de les prendre à la lettre. Si ce qu’ils veulent dire était véritablement de la métaphysique, il serait vain de vouloir les comprendre. Si, en revanche, c’est de la psychologie, nous pouvons les entendre et tirerons d’eux le plus grand profit, car la "métaphysique" devient alors objet de l’expérience.
Si j’admets que Dieu est absolu et au-delà de toute expérience humaine, cela me laisse froid : je n’agis pas sur lui et il n’agit pas sur moi. Si au contraire je sais qu’un dieu est une puissante impulsion de mon âme, il me faut alors tenir compte de lui, car à ce moment, il peut devenir puissant à un point désagréable et jusque dans la pratique, ce qui rend un son terriblement banal, comme tout ce qui apparaît dans la sphère de la réalité.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Commentaire sur Le Mystère de la fleur d'or, p. 70

[ influence divine ] [ foi ] [ recul ]

 

Commentaires: 0

adaptation cinématographique

D’abord, il faut vous dire que je lisais beaucoup. Les Américains comme Hammett et Chandler. Des Français comme Jean Cocteau et, surtout, Louis-Ferdinand Céline. J’admets que Jean-Paul Sartre m’intéressait pour son importance historique, mais il m’apportait peu d’émotion. Je préférais Céline. Je pense que la confession de Jack Kerouac était honnête. Il a dit que Voyage au bout de la nuit était le seul roman qui l’ait vraiment influencé. Je le crois. Céline vous marque jusqu’à la mort. J’ai souvent pensé en faire un film. Mais je ne sais pas s’il serait raisonnable de toucher à un tel chef-d’œuvre. Quand j’aime autant un auteur, j’étouffe d’un sentiment de pudeur. Je suis aussi un auteur, en tant que cinéaste. Spontanément, je trahirais l’œuvre de base de Céline. J’en ferais quelque chose d’autre. Et je ne sais pas s’il faut le faire. […] Céline, c’est la réalité: le constat magistral de la vie moderne. On peut y toucher, j'aimerais le faire […] (Malraux a fait L'Espoir), cinquante ans après cela ne va plus. Le Voyage au bout de la nuit n'a pas ce handicap. C’est la lutte contre l’idiotie. C’est toujours d’actualité. Il y a fort à craindre que ça le restera.

Auteur: Leone Sergio

Info: Conversation avec Noël Simsolo (Petite Bibliothèque des Cahiers du Cinéma, pp. 77-79 et p. 161)

[ source d'inspiration ] [ éloge ] [ humilité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

réalisation métaphysique

Si Abdallah, converti à l’Islam et sanscrisant, me fait lire les livres de René Guénon. Que serait-il advenu de moi si j’avais rencontré ceux-ci aux temps de ma jeunesse, alors que je plongeais dans la Méthode pour arriver à la vie bienheureuse et écoutais les leçons de Fichte, du plus docile que je pouvais ? Mais, en ce temps, les livres de Guénon n’étaient pas encore écrits. A présent, il est trop tard ; “les jeux sont faits, rien ne va plus”. Mon esprit sclérosé se plie aussi difficilement aux préceptes de cette sagesse ancestrale, que mon corps à la position dite “confortable” que préconisent les yogis, la seule qui leur paraisse convenir à la méditation parfaite; et, à vrai dire, je ne puis même parvenir à souhaiter vraiment celle-ci, cette résorption qu’ils cherchent de l’individu dans l’Être éternel. Je tiens éperdument à mes limites et répugne à l’évanouissement des contours que toute mon éducation prit à tâche de préciser. Aussi bien le plus clair profit que je retire de ma lecture, c’est le sentiment plus net et précis de mon occidentalité ; en quoi, pourquoi et par quoi je m’oppose. N’importe ! Ces livres de Guénon sont remarquables et m’ont beaucoup instruit, fût-ce par réaction. J’admets volontiers les méfaits de l’inquiétude occidentale, dont la guerre même reste un sous-produit; mais la périlleuse aventure où nous nous sommes imprudemment lancés valait la peine qu’elle nous coûte, valait la peine d’être courue. A présent, du reste, il est trop tard pour reculer; nous devons la mener plus avant, la mener jusqu’au bout. Et ce “bout”, cette extrémité, je tâche de me persuader que c’est Dieu, fût-il atteint par notre ruine. Il faudrait sans doute la “position confortable” pour mener à maturité cette pensée. En attendant, je persévère dans mon erreur; et je ne puis envier une sagesse qui consiste à se retirer du jeu. Je veux “en être” et dût-il m’en coûter.

Auteur: Gide André

Info: 1943

[ évitement ] [ justifications ] [ force de l'habitude ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson