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venue au monde

Ma naissance terminée, mère commença à mourir sur la paillasse, car je lui avais donné ample fil à retordre avant d'aboutir ici-bas. Père, cependant, avait attendu à l'extérieur de la cabane que mère mette bas, profitant des bonnes heures du jour pour éviscérer un chevrillard achevé par haut matin. Tandis que, né, je hurlai, père entra, me saisit entre ses bras muscleux et me mena bien vite devant l'âtre crépitant. Mère, de son côté, nous quittait si silencieusement que père ne s'avisa de rien. Ce n'est que lorsqu'il me ramena sur paillasse enaccoutré de ma défroque nouvelle et qu'il se tourna finalement vers sa compagne qu'il nota : mère, qu'il adorait telle une pierrette rarissime, avait rendu l'âme.

Auteur: Beauchemin Jean-Michel

Info: Le jour des corneilles

[ matricide ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

parapsychologie

Ma propre vie, ainsi que je l’ai déjà déclaré publiquement, a été particulièrement pauvre du point de vue de l’occulte. Le problème du transfert de pensée vous paraîtra peut-être mineur en comparaison de la grande magie de l’occulte. Mais pensez seulement aux conséquences du pas, au-delà de notre point de vue à ce jour, que nous ferions rien qu’en acceptant une telle supposition. Ce que le gardien de Saint-Denis avait coutume d’ajouter au récit du martyre du saint reste vrai. Après qu’on lui eut coupé la tête, saint Denis l’aurait ramassée, et s’en serait allé la portant sous son bras. Et le gardien ajoutait : Dans des cas pareils, ce n’est que le premier pas qui coûte. Après, cela va tout seul. 

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Psychanalyse et télépathie", trad. Wladimir Granoff et Jean-Michel Rey in "La transmission de pensée", éd. Flammarion, 2005, page 71

[ dérive ] [ tentation de la pensée ] [ rationalité-irrationalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Gaule

On apprend, en 1913, que Bécassine s'appelle Annaïck Labornez et qu'elle est originaire du Finistère. On se moque alors dans la bourgeoisie parisienne, avec mépris parfois, de ces domestiques incultes qui ne connaissent pas les pratiques et les codes de la vie parisienne. Bécassine est tout à la fois "bécasse" et "bornée". Elles sont si nombreuses alors les bonnes venues de Bretagne... Le succès populaire de Bécassine (née trois ans avant les Pieds nickelés), sera tel que son nom deviendra nom commun désignant une fille sotte et naïve... Ce succès participe à l'image de la Bretagne et des Bretons. Des "ploucs" travailleurs, un peu frustes, un peu bornés, sympathiques évidemment, mais si arriérés. Illustration par le dessin, et un personnage populaire, de propos écrits plusieurs décennies auparavant par ces voyageurs écrivains venus en Basse-Bretagne le temps d'un été.

Auteur: Le Boulanger Jean-Michel

Info: Etre breton ?

[ mépris ] [ ville ] [ province ]

 

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esprit critique

Le progrès dans le travail scientifique s’accomplit de façon tout à fait analogue à ce qui se passe dans une analyse. On apporte des attentes dans le travail, mais on doit les repousser. Par l’observation, l’on est amené à rencontrer tantôt ici et là quelque chose de nouveau, les fragments ne tiennent d’abord pas ensemble. On fait des suppositions, on fait des constructions auxiliaires, que l’on retire, si elles ne se vérifient pas, il faut beaucoup de patience, il faut être prêt à toutes les éventualités, on renonce aux convictions prématurées pour que leur pesée n’empêche de voir des facteurs nouveaux et inattendus, et pour finir la dépense s’avère payante, les trouvailles éparses s’assemblent, on acquiert une vue sur tout un pan du Seelischen Geschehens*, la tâche est accomplie et l’on est libre dès lors pour la suivante. 

Auteur: Freud Sigmund

Info: Gesammelte Werke, volume XV, page 188 *événementialité dans la vie de l'esprit (trad. proposée par Wladimir Granoff et Jean-Michel Rey)

[ déception programmatique ] [ neutralité ] [ psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

géométrie analytique

De toute évidence, la réflexion sur le continu mathématique engagée pour ce colloque est comme aimantée par deux grands événements de la science, ou plus généralement de la pensée : d'une part l'événement de la synthèse du modèle de Cantor-Dedekind, à la fin du siècle précédent et au début de celui-ci, événement qui nous a légué une image pleine et close du continu, d'autre part l'événement que nous avons le sentiment de vivre, et dont pour cette raison nous savons moins bien assigner l'origine et dire la nature, dont, à la limite, nous ne sommes pas sûrs, nous voulons parler de l'émergence d'une nouvelle "version", plus essentiellement finitaire, du continu.
Autant dire que la période glacière au cours de laquelle on pouvait croire le continu "domestiqué", une fois pour toutes assigné à résidence par sa théorie "moderne", s'est achevée.

Auteur: Salanskis Jean-Michel

Info: "Le destin du Modèle de Cantor-Dedekind", in "Le Labyrinthe du Continu", p. 190

[ héritage ] [ contemporanéité ] [ émancipation ] [ nombres réels ] [ logique cartésienne ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

dépréciation

C'est vrai que je n'ai jamais eu une ligne bienveillante dans "Les Cahiers du cinéma". Sur "La Fille sur le pont", la critique a été généralement enthousiaste à l'exception des "Cahiers", donc, et de Jean-Michel Frodon, du "Monde". Pour moi, Jean-Michel Frodon fait énormément de tort au cinéma. Il a le droit de ne pas aimer un film, mais il n'a pas le droit de le dire de cette manière. Il n'a pas le droit d'attaquer le ou les auteurs dans les termes où il le fait. Ce mépris et cette volonté de faire mal ne relèvent pas de la critique cinématographique. Et je ne fais pas allusion à mon seul cas. C'est très grave qu'un journal comme "Le Monde" perde toute crédibilité en matière de cinéma à cause de lui. Et qu'on en vienne à prendre en grippe toute la critique.

Auteur: Leconte Patrice

Info: Entretien publié dans "Le film français", n.2775, 21 mai 1999 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 241

[ rancoeur ] [ ad hominem ] [ appel au corporatisme ] [ beaux-arts ] [ analyse ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

dynamique de l'être

Berkeley est bien un philosophe "chinois" pour Joyce, parce qu'il défend les mêmes thèses que Fenollosa, revu par Ezra Pound. Pour Fenollosa, une lecture appropriée des idéogrammes chinois permet de comprendre comment nos écritures occidentales nous amènent à ne plus comprendre la nature, que nous faussons lorsque nous voulons la réduire à des syllogismes, et à la structure logique sujet-verbe-prédicat. Fenollosa, puis Pound, le répètent, et Joyce l'avait noté dans ses carnets : dans la nature, il n'y a pas de "noms", mais seulement des verbes, des actions ou des passions. "L'herbe est verte" devrait se dire "il verdoie, il herboie".
Or c'est précisément ce qu'affirme à son tour Berkeley : le péché du substantialisme, c'est de croire à la grammaire (pour reprendre la formule de Nietzsche). Descartes est mystifié par la grammaire scolastique de la "res extensa", de la substance pensante du moi. En réalité, comme le langage courant l'exprime, on n'a affaire qu'à des interactions.

Auteur: Rabaté Jean-Michel

Info: "Berkeley entre Joyce et Beckett", article paru dans "Études Irlandaises", n.11, 1986 - disponible en ligne sur Persée

[ modernisme ] [ critique ] [ mots-choses ] [ sémiose ] [ sémantiques comparées ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

oisiveté

Aujourd'hui, je lis, je dors, j'écoute les concerts à la radio, je flâne dans Paris, je bavarde avec les gens, je vais au cinéma, je fais la sieste, je nourris les chats du quartier et quand je n'ai plus un rond, je me faufile entre les mailles du filet ou je vais bosser. Le minimum vital. Je n'ai jamais été aussi heureux de ma vie. Le scandale, ce n'est pas l'exploitation, c'est notre connerie. Ces contraintes qu'on s'impose pour avoir le superflu et l'inutile. Le pire, c'est les pigeons qui triment pour des prunes. Le problème, ce n'est pas les patrons, c'est le fric qui nous rend esclaves. Le jour de la grande bifurcation, celui qui a eu raison, ce n'est pas le couillon qui est descendu de l'arbre pour devenir sapiens, c'est le singe qui a continué à cueillir les fruits en se grattant le ventre. Les hommes n'ont rien compris à l'Évolution. Celui qui travaille est le roi des cons.

Auteur: Guenassia Jean-Michel

Info: Le club des incorrigibles optimistes

[ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dysphorie

L’enseignement primaire et secondaire accorde désormais de plus en plus de place à l’enseignement du genre et à la promotion des identités transgenres. Il s’agit de dénoncer, dès la maternelle, les "stéréotypes sexuels" et d’encourager les enfants à "explorer" ou à "déconstruire le genre". Les enfants doivent apprendre qu’il leur revient de choisir leur genre. (...)

En France une circulaire du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a repris sans précaution le langage de l’ "affirmation de genre" propre aux militants trans, y compris pour les jeunes enfants : "le seul indicateur fiable de l’identité de genre d’une personne, quel que soit son âge, est son autodétermination". Cette circulaire préconise que toute la communauté éducative accompagne la transition sociale du jeune, en utilisant son "prénom d’usage", en ne discutant pas ses choix d’habillement et en le laissant utiliser les "espaces d’intimité" du genre qu’il se choisit.

(...) cela est d’autant plus préoccupant que l’on sait qu’il est très difficile de faire marche arrière lorsqu’une transition sociale est enclenchée. Comme l’ont noté récemment Caroline Éliacheff et Céline Masson, "la transition dite sociale met l’enfant sur des rails qui le dirigent tout droit vers la transition médicale".

Auteur: Braunstein Jean-François

Info: La religion woke

[ wokisme ] [ politiquement correct ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

méthode

Le but du jeu de la mise en scène est d'atteindre le centre de la pièce, d'atteindre son noeud. Je me souviens d'un cours de philosophie sur Kant. Tous les professeurs, traditionnellement, donnaient une bibliographie sur Kant, excepté un. A une élève surprise par sa méthode, ce professeur répondit : "Lisez Kant !" Pourquoi ne pas aller plus souvent au centre de l'objet plutôt que de tourner autour ? Plutôt que le commenter ? Plutôt que d'en parler ? L'air du temps veut qu'au lieu d'aller vers le centre de l'objet, on aille à la périphérie. C'est la mode. On fait des films sur le tournage d'un film, des spectacles sur la façon de faire des spectacles, au lieu de faire des films et des spectacles. Je suis de ceux qui pensent que tout a déjà été dit. Il n'y a pas de thèmes nouveaux. Les médias, la presse pensent qu'il en existe. Mais le poète se désintéresse des thèmes, il se préoccupe de la forme. Il va au centre. Et le centre, c'est la langue. Le poète se demande comment une pièce est construite. Plus la pièce a de force, plus il est difficile d'en atteindre le centre. Et lorsqu'on croit l'avoir atteint, alors on peut reconstruire, redéplier, redéployer une idée, des images, du sens.

Auteur: Lagarce Jean-Luc

Info: Extrait d'un entretien avec Jean-Michel Potiron, dans la revue Europe janvier-février 2010.

[ analyse ] [ scénographie ] [ fond-forme ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini