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panégyrique

Car la terre entière est le tombeau d'hommes célèbres ; non seulement ceux commémorés par des colonnes et des inscriptions dans leur propre pays, car dans les contrées étrangères existent aussi des monuments non écrits en leur mémoire, inscrit non pas sur la pierre mais dans le cœur des hommes. Faites-en vos exemples, et, tenant en haute estime le courage d'être libre et la liberté d'être heureux, ne jugez  pas trop lourdement les périls de la guerre.

Auteur: Thucydide

Info: Histoire de la guerre du Péloponnèse

[ liberté ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

anecdote

Un jour Louis XIV jouant au tric-trac, il y eut un coup douteux. On discutait, les courtisans gardaient le silence. Le comte de Grammont entre. - Jugez-nous, lui dit le roi. - Sire, c'est vous qui avez perdu, dit le comte. - Eh ! comment pouvez-vous décider contre moi avant de savoir ce dont il s'agit? - Eh! Sire, ne voyez-vous pas que, pour peu que la chose eût été seulement douteuse, tous ces messieurs vous auraient donné gain de cause ?

Auteur: Grammont Antoine III duc de

Info: in Dictionnaire amusant : recueil d'anecdotes drolatiques, de traits singuliers et caractéristiques... de Ch. de Bussy, A. Delahays, Paris, 1859

[ pouvoir ] [ crainte ] [ prudence ]

 

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auto-distanciation

Une suggestion est de considérer votre personnalité comme un animal de compagnie. Il vous suit partout de toute façon, alors donnez-lui un nom et faites ami-ami avec lui. Tenez-le en laisse quand vous en avez besoin et laissez-le courir librement lorsque vous le jugez approprié. Entraînez-le du mieux que vous pouvez, puis acceptez ses particularités, mais n'oubliez jamais qu'il n'est pas vous. Votre animal a sa propre vie et se trouve être en relation intime avec vous, qui que vous soyez, tout en se cachant derrière votre personnalité.

Auteur: Nisker Wes

Info: méthode

[ dualité ] [ chair-esprit ] [ astuce ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

affection

"Mon cher Louis, Vous êtes trop loin, vous êtes trop absent, trop invisible. La vie est trop brève et l'amitié un sujet trop délicat pour jouer de tels tours. Donc, revenez, arrêtez-moi tout cela -noyez-moi tout cela et revenez."
Réponse de RLS :
"Mon cher James, Oui, je l'avoue, je faillis à l'amitié [...] Mais jugez-moi avec clémence. J'ai retiré plus de plaisir et d'amusement de ces derniers mois que je n'en ai jamais eu auparavant, et ma santé n'a jamais été meilleure depuis dix ans. [...] bien que la mer soit pleine de périls mortels, j'aime à vivre ici, et j'aime les tornades (quand elles sont passées) ; et je ne puis dire combien ce m'est une joie que d'arriver en vue d'une île inconnue."

Auteur: Stevenson Robert Louis

Info: Missive d'Henry James et réponse de RLS qui est parti vivre dans l'océan Pacifique

[ répartie ] [ épistole ] [ voyage ] [ dépaysement ]

 

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abrutissement

Passez donc sans vous arrêter, amis, au milieu des Marchands de Sommeil ; et, s'ils vous arrêtent, répondez-leur que vous ne cherchez ni un système, ni un lit. Ne vous lassez pas d'examiner et de comprendre. [...] Lisez, écoutez, discutez, jugez ; ne craignez pas d'ébranler des systèmes ; marchez sur des ruines, restez enfants. [...] Socrate vous a paru un mauvais maître. Mais vous êtes revenus à lui vous avez compris, en l'écoutant, que la pensée ne se mesure pas à l'aune, et que les conclusions ne sont pas l'important ; rester éveillés, tel est le but. Les Marchands de Sommeil de ce temps-là tuèrent Socrate, mais Socrate n'est point mort ; partout où des hommes libres discutent, Socrate vient s'asseoir, en souriant, le doigt sur la bouche. Socrate n'est point mort ; Socrate n'est point vieux. [...] Toute idée devient fausse au moment où l'on s'en contente.

Auteur: Koninck Thomas De

Info: La nouvelle ignorance et le problème de la culture, p.38, PUF, 2001

[ Grèce antique ]

 

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déclarations d'amour

Je sais ce qu'à mon coeur coûtera votre vue ;
Mais qui cherche à mourir doit chercher ce qui tue.
Madame, l'heure approche, et demain votre foi
Vous fait de m'oublier une éternelle loi :
Je n'ai plus que ce jour, que ce moment de vie.
Pardonnez à l'amour qui vous la sacrifie,
Et souffrez qu'un soupir exhale à vos genoux,
Pour ma dernière joie, une âme toute à vous.
Eurydice.
Et la mienne, seigneur, la jugez-vous si forte,
Que vous ne craigniez point que ce moment l'emporte,
Que ce même soupir qui tranchera vos jours
Ne tranche aussi des miens le déplorable cours ?
Vivez, seigneur, vivez, afin que je languisse,
Qu'à vos feux ma langueur rende longtemps justice.
Le trépas à vos yeux me semblerait trop doux,
Et je n'ai pas encore assez souffert pour vous.
Je veux qu'un noir chagrin à pas lents me consume,
Qu'il me fasse à longs traits goûter son amertume ;
Je veux, sans que la mort ose me secourir,
Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir.
Mais pardonneriez-vous l'aveu d'une faiblesse
À cette douloureuse et fatale tendresse ?
Vous pourriez-vous, seigneur, résoudre à soulager
Un malheur si pressant par un bonheur léger ?

Auteur: Corneille Pierre

Info: Suréna 1,3

 

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égoïsme

Je me sens la tête, et quelquefois le cœur gonflés, mais je ne puis rien achever et pour ainsi dire rien entreprendre. Je trouve le soir que le devoir a pris tout mon temps : il faut s’endormir comme la veille sans avoir pu suivre aucune de mes vues... Le besoin de produire sans explosion possible ! Il y a de quoi crever. Jugez de la fermentation ! C’est tout juste la machine de Papin. Quelquefois, pour me tranquilliser, je pense (sincèrement, sur mon honneur !) que ces espèces d’inspirations qui m’agitent comme une pythonisse ne sont que des illusions, de sottes bouffées du pauvre orgueil humain, et que si j’avais toute ma liberté, il n’en résulterait à ma honte qu’un ridiculus meus. D’autres fois, j’ai beau m’exhorter aussi bien que je puis à la raison, à la modestie, à la tranquillité, une certaine force, un certain gaz indéfinissable m’enlèvent malgré moi comme un ballon. Je me perds dans les nues... je voudrais faire, je voudrais, je ne sais pas trop ce que je voudrais. Peut-être que les circonstances me feront vouloir, à la fin une seule chose. Tiraillé d’un côté par la philosophie et de l’autre par les lois, je crois que je m’échapperai par la diagonale...

Auteur: Maistre Joseph de

Info: Lettre du 24 juillet 1785, à son ami le marquis de Barol

[ contraintes ] [ confession ]

 

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morale individuelle

Mais la foi, le salut personnel n’ont rien à voir avec la bienséance, et ne sont pas de l’ordre des mérites. Et c’est pourquoi il est écrit : "Ne jugez pas !" J’avoue que je comprends mal, ou plutôt que je réprouve, ces discussions sur la croyance ou non d’un homme connu, multipliées et prolongées après sa mort, dans notre siècle. Elles ne sont ni chrétiennes ni simplement honnêtes. "Le Seigneur seul connaît les siens", dit l’Écriture : si l’on est chrétien, qu’on croie cela, laissant aux incroyants le droit de mieux savoir. Et qu’est-ce que cela peut bien nous faire ? Sinon nous servir d’argument et nous rassurer curieusement dans notre foi ou dans notre incroyance, — parce qu’un de plus vient renforcer notre parti, et qu’il n’est pas le premier venu. C’est usurper la place du Juge, ou mêler vanités et salut.

Si Gide a refusé totalement quelque chose, c’est justement le totalitarisme, qui est l’esprit de parti logiquement développé. Et d’abord dans la religion. Le vrai croyant demain, ne sera-t-il pas celui qui osera dire : "Je ne crois pas !" quand l’État contre l’homme invoquera les Nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’est de lumière sans ombre. Et je n’entends pas dire que Gide fut un croyant, mais il reste un douteur exemplaire.

Auteur: Rougemont Denis de

Info: fin de "Un complot de protestants", portrait de Gide publié dans le numéro de novembre 1951 de la NRF

[ indiscrétion ] [ références bibliques ] [ perplexité ] [ rejet des dogmes ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

anticléricalisme

Heureusement que pour la plupart des gens, les livres ne sont que de la littérature. Il ne faut pas se laisser éconduire : "Ne jugez point !" disent-ils, mais ils envoient en enfer tout ce qui se trouve sur leur chemin. En laissant juger Dieu, ils jugent eux-mêmes ; en glorifiant Dieu, ils se glorifient eux-mêmes ; en exigeant la vertu dont il sont capables — plus encore, celle dont ils ont besoin pour se maintenir, — ils se donnent la grande apparence de lutter pour la vertu, l’apparence d’un combat pour le règne de la vertu. "Nous vivons, nous mourons, nous nous sacrifions pour le bien", (la "vérité", la "lumière", le "royaume de Dieu") : en réalité ils font ce qu’il ne peuvent s’empêcher de faire. En faisant les humbles comme des sournois, assis dans des coins, vivant dans l’ombre comme des ombres, ils s’en font un devoir : l’humilité de vie leur apparaît comme un devoir, elle est une preuve de plus de leur piété. Ah ! cette sorte de mensonge humble, chaste, apitoyé ! "La vertu elle-même doit rendre témoignage pour nous…" Qu’on lise les évangiles comme des livres de séduction par la morale : la morale est accaparée par ces petites gens, elles savent ce qu’il en est de la morale ! L’humanité se laisse le mieux mener par le bout du nez par la morale !

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: L'Antéchrist, aphorisme 44

[ colère ] [ hypocrisie ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

mouvement idéologique

Monsieur le docteur,

Je ne peux pas faire ce que vous souhaitez. Ma réticence à intéresser le public à ma personnalité est insurmontable et les circonstances critiques actuelles ne me semblent pas du tout y inciter. Qui veut influencer le grand nombre doit avoir quelque chose de retentissant et d’enthousiaste à lui dire et cela, mon jugement réservé sur le sionisme ne le permet pas. J’ai assurément les meilleurs sentiments de sympathie pour des efforts librement consentis, je suis fier de notre université de Jérusalem et je me réjouis de la prospérité des établissements de nos colons. Mais, d’un autre côté, je ne crois pas que la Palestine puisse jamais devenir un État juif ni que le monde chrétien, comme le monde islamique, puissent un jour être prêts à confier leurs lieux saints à la garde des Juifs. Il m’aurait semblé plus avisé de fonder une patrie juive sur un sol historiquement non chargé ; certes, je sais que, pour un dessein aussi rationnel, jamais on n’aurait pu susciter l’exaltation des masses ni la coopération des riches. Je concède aussi, avec regret, que le fanatisme peu réaliste de nos compatriotes porte sa part de responsabilité dans l’éveil de la méfiance des Arabes. Je ne peux éprouver la moindre sympathie pour une piété mal interprétée qui fait d’un morceau de mur d’Hérode une relique nationale et, à cause d’elle, défie les sentiments des habitants du pays.

Jugez vous-même si, avec un point de vue aussi critique, je suis la personne qu’il faut pour jouer le rôle de consolateur d’un peuple ébranlé par un espoir injustifié.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Lettre à Chaim Koffler, 26 février 1930

[ opinion ] [ scepticisme ] [ judaïsme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson