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consumérisme

Alors bien sûr, la quête perpétuelle de la croissance et de la consommation débouche sur l’échec perpétuel. La société de consommation, ça n’a jamais eu pour objectif de rendre heureux, tout le monde le sait ; y’a que le dépit, l’ennui ou l’insatisfaction qui poussent à l’achat. Un bon consommateur, c’est d’abord un consommateur malheureux.

Auteur: Delmeulle Frédéric

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[ culture de la frustration ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

société de consommation

C’est dans la mesure où tout un éventail lui est offert que l’acheteur dépasse la stricte nécessité de l’achat et s’engage personnellement au-delà. D’ailleurs nous n’avons même plus la possibilité de ne pas choisir et d’acheter simplement un objet en fonction de l’usage – nul objet aujourd’hui ne se propose ainsi au "degré zéro" de l’achat. De gré ou de force, la liberté que nous avons de choisir nous contraint à entrer dans un système culturel. Ce choix est donc spécieux : si nous le ressentons comme liberté, nous ressentons moins qu’il nous est imposé comme tel, et qu’à travers lui c’est la société globale qui s’impose à nous.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: " Le système des objets ", éditions Gallimard, 1968, page 197

[ abondance ] [ illusion d'alternative ] [ structurel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

alcoolisme

Thomas a picolé jusqu’à en mourir pour les mêmes raisons qui font que je bois aussi : il adorait la bouteille, ça l’a amené à son plein développement spirituel, ce que nous devrions tous faire si la majorité des gens n’était pas aussi stupide et ne remettait pas sa foi dans l’achat de nouvelles voitures, de maisons et toute cette camelote ! j’ai failli mourir pas mal de fois à cause de l’alcool, je suis même passé tout près une fois, c’était sympa et je n’en avais rien à foutre. Ils m’ont remis sur pied et m’ont foutu à la porte pour remettre ça. Qu’ils aillent se faire voir ailleurs ! Je suis prêt à mourir. Je suis prêt à rencontrer la Faucheuse. 

Auteur: Bukowski Charles

Info: Lettre à Tom McNamara, 25 octobre 1965

[ philosophie de vie ] [ valorisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

totalitarisme du bien

Ainsi a-t-on vu récemment, pour prendre un exemple minuscule, des élus du Conseil de Paris qui renâclaient à l’achat exorbitant d’une "œuvre" moderne destinée au musée d’Art moderne se faire remettre à leur place par le préposé à la culture de la Mairie du même lieu, le nommé Christophe Girard : refuser d’acheter cette œuvre moderne, les a-t-il vertement avertis, reviendrait à "ouvrir la porte au fascisme". Notons cependant que l’œuvre en question était composée d’un perroquet vivant, dans sa cage, flanqué de deux palmiers. Cette anecdote, qui vaut pour tant d’autres, a la vertu de révéler le moderne en tant que chantage ultra-violent ; et de faire entendre la présence du Mal dans la voix même des criminels qui l’invoquent pour tout faire avaler.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1644

[ idéologie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

stratégie affective

Dans une société industrielle, la division du travail dissocie déjà le travail de son produit. La publicité couronne ce processus en dissociant radicalement, dans le moment de l’achat, le produit du bien de consommation, en intercalant entre le travail et le produit du travail une vaste image maternelle, elle fait que le produit n’est plus considéré comme tel (avec son histoire, etc.) mais purement et simplement comme bien, comme objet. En même temps qu’elle dissocie producteur et consommateur dans le même individu, grâce à l’abstraction matérielle d’un système très différencié d’objets, la publicité s’emploie à l’inverse à recréer une confusion infantile entre l’objet et le désir de l’objet, à ramener le consommateur au stade où l’enfant confond sa mère avec ce qu’elle lui donne.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: " Le système des objets ", éditions Gallimard, 1968, pages 244-245

[ régression ] [ cocooning ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

projet de vie

Et voilà, à 65 ans passés, je me retrouvais à la recherche de ma première maison. Je me rappelais que mon père avait pratiquement hypothéqué sa vie entière pour l’achat d’une maison. Il me disait : "Tu vois, je paie pendant toute mon existence pour avoir une maison et quand je mourrai, elle te reviendra. Toi, tu feras pareil, et quand tu mourras, tu légueras ta maison à ton fils. Ce qui fera deux maisons. Et puis ton fils…"
Le processus me paraissait d’une extrême lenteur : maison par maison, mort par mort. Dix générations, dix maisons. Et ensuite, il suffirait d’une seule personne pour les perdre au jeu, ou y foutre le feu avec une allumette avant de se précipiter dans la rue les couilles dans un panier de fruits.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Hollywood", trad. Michel Lederer, Le livre de poche, page 57

[ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

crédit

Une génération a vu s’évanouir le concept de patrimoine et de capital fixe. Jusqu’à la génération passée, les objets acquis l’étaient en toute propriété, matérialisant un travail accompli. Le temps n’est pas loin encore où l’achat de la salle à manger, de la voiture, était le terme d’un long effort d’économie. On travaille en rêvant d’acquérir : la vie est vécue sous le mode puritain de l’effort et de la récompense, mais quand les objets sont là, c’est qu’ils sont gagnés, ils sont quittance du passé et sécurité pour l’avenir. Un capital. Aujourd’hui, les objets sont là avant d’être gagnés, ils anticipent sur la somme d’efforts et de travail qu’ils représentent, leur consommation précède pour ainsi dire leur production. […] Le statut d’une civilisation entière change ainsi avec le mode de présence et de jouissance des objets quotidiens. Dans l’économie domestique patriarcale fondée sur l’héritage et la stabilité de la rente, jamais la consommation ne précède la production. En bonne logique cartésienne et morale, le travail y précède toujours le fruit du travail comme la cause précède l’effet. Ce mode d’accumulation ascétique fait de prévision, de sacrifice, de résorption des besoins dans une tension de la personne, toute cette civilisation de l’épargne a eu sa période héroïque, pour s’achever sur la silhouette anachronique du rentier, et du rentier ruiné qui fait au XXe siècle l’expérience historique de la vanité de la morale et du calcul économique traditionnels. A force de vivre à la mesure de leurs moyens, des générations entières ont fini par vivre bien en dessous de leurs moyens.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: " Le système des objets ", éditions Gallimard, 1968, pages 221-223

[ créancier ] [ conséquences ] [ évolution ]

 

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