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dépression

En analysant – c’est-à-dire en dissolvant – le mécanisme du déni dans lequel le dépressif s’est immobilisé, la cure analytique peut opérer une véritable "greffe" de potentiel symbolique, et mettre à la disposition du sujet des stratégies discursives mixtes opérant au croisement des inscriptions affectives et des inscriptions linguistiques, du sémiotique et du symbolique. De telles stratégies sont de véritables réserves contre-dépressives que l’interprétation optimale au sein de l’analyse met à la disposition du patient dépressif. Parallèlement, une grande empathie est requise entre l’analyste et le patient déprimé. A partir d’elle, les voyelles, consonnes ou syllabes peuvent être extraites de la chaîne signifiante et recomposées selon le sens global du discours que l’identification de l’analyste avec le patient lui a permis de repérer. C’est un registre infra- et trans-linguistique qu’il faut souvent prendre en considération en le référant au "secret" et à l’affect innommé du dépressif.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 64

[ psychanalyse ] [ mode d'action ] [ efficacité ]

 

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dirigisme psychologique

Il [Jung] fait reposer l’essentiel du traitement des névrosés sur le fait de leur montrer le chemin de la réalité devant laquelle ils ont reculé. Nous soutenons, pour notre part, que la réalité la plus proche et la plus importante pour le malade, c’est l’ensemble de ses symptômes morbides, qu’on doit par conséquent s’occuper de ceux-ci, alors que les références aux problèmes de l’existence feront ressentir encore plus douloureusement aux malades leur incapacité à les résoudre. On n’a guère besoin dans une analyse de se soucier des projets du malade ; pour peu que l’analyse aille assez en profondeur, les patients trouvent leur voie sans notre aide, et une technique analytique correcte doit même s’efforcer de rendre le patient assez indépendant pour qu’il n’ait d’ordre à recevoir de personne, pas même de son médecin. Il décidera ensuite lui-même quelle part abandonner de ses investissements "inadéquats" et laquelle réaliser effectivement après l’analyse.

Auteur: Ferenczi Sándor

Info: Critique de "Métamorphoses et symboles de la libido" de Jung

[ méthodes comparées ]

 

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formation rapide

Paulo Freire, l’éducateur brésilien en exil, a montré que l’on peut apprendre à lire et à écrire en six semaines à environ 15% de la population adulte de n’importe quel village, à quoi il faut ajouter 15 autres % pour qui l’apprentissage est plus lent. Dans ce but, il demande à son équipe de relever dans chaque village la liste des mots qui ont la signification la plus frappante pour l’ensemble des habitants. Généralement, ce sont des mots du vocabulaire politique et qui sont, par conséquent, l’objet de controverses. Les séances éducatives s’organisent ensuite autour de l’analyse des mots choisis. Les personnes qui assistent à cette réunion sont le plus souvent celles pour qui la politique présente un intérêt. Nous devons supposer qu’elles s’intéressent au dialogue et que, pour elles, apprendre à lire et à écrire ces mots-clefs veut dire un pas fait dans la direction d’une participation politique plus effective.

Auteur: Illich Ivan

Info: Dans "Libérer l'avenir" pages 150-151

[ lecture ] [ écriture ] [ pensée critique ]

 
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éthique de la psychanalyse

L’absurdité foncière du comportement inter-humain n’est compréhensible qu’en fonction de ce système – comme l’a dénommé heureusement Mélanie Klein, sans savoir ce qu’elle disait, comme d’habitude – qui s’appelle le moi humain, à savoir cette série de défenses, de négations, de barrages, d’inhibitions, de fantasmes fondamentaux qui orientent et dirigent le sujet. Eh bien, notre conception théorique de notre technique, même si elle ne coïncide pas exactement avec ce que nous faisons, n’en structure, n’en motive pas moins la moindre de nos interventions auprès desdits patients.

Et c’est bien cela qu’il y a de grave. Car nous nous permettons effectivement – comme l’analyse nous a révélé que nous nous permettons les choses, sans le savoir – de faire intervenir notre ego dans l’analyse. Puisqu’on soutient qu’il s’agit d’obtenir une réadaptation du patient au réel, il faudrait tout de même savoir si c’est l’ego de l’analyste qui donne la mesure du réel.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, page 33

[ observation de l'observateur ] [ suggestion ] [ influence ]

 

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intransigeance intellectuelle

Dans des travaux de ce genre, je ne me fie guère à l’ "intuition" ; d’après ce que j’ai pu en voir, ce qu’on appelle ainsi m’apparaîtrait plutôt comme la conséquence d’une certaine impartialité de l’intellect. Mais, malheureusement, on est rarement impartial lorsqu’il s’agit des choses dernières, des grands problèmes de la science et de la vie. Je crois que chacun de nous est alors sous l’emprise de préférences profondément enracinées que nous ne faisons que servir à notre insu dans nos spéculations. Avec d’aussi bonnes raisons de nous méfier, nous ne pouvons guère, à l’endroit des produits de notre propre réflexion, que faire preuve d’une bienveillance des plus tempérées. Je m’empresse d’ajouter cependant que cette auto-critique n’exige pas de nous une tolérance particulière envers les opinions divergentes. On est en droit de rejeter impitoyablement des théories que contredit déjà d’emblée l’analyse des faits observés, tout en sachant par ailleurs que les théories qu’on professe soi-même n’ont qu’une validité provisoire.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Au-delà du principe de plaisir" (1920), trad. de l'allemand par Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, éditions Payot, Paris, 2010, pages 143-144

[ jugement ] [ discernement ] [ biais émotionnels ] [ expérience ]

 

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parole

Avec Freud apparaît pour la première fois une théorie de l’homme dont le principe est en contradiction fondamentale avec le principe hédoniste. Un accent tout différent est donné au plaisir, pour autant que, chez lui, ce signifiant même est contaminé de l’accent spécial avec lequel se présente the lust, la Lust, la convoitise, le désir.

Contrairement à ce qu’une idée harmonique, optimiste, du développement humain pourrait après tout nous conduire à supposer, il n’y a pas d’accord préformé entre le désir et le champ du monde. Ce n’est pas ainsi que s’organise, que se compose le désir. L’expérience analytique nous l’apprend, les choses vont dans un sens tout différent. Comme nous l’avons ici énoncé, l’analyse nous engage dans une voie d’expérience dont le développement même nous fait perdre l’accent de l’instinct primordial, invalide pour nous son affirmation.

C’est à savoir que l’histoire du désir s’organise en un discours qui se développe dans l’insensé. Ceci, c’est l’inconscient.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 425-426

[ psychanalyse ] [ décentrage ] [ rupture philosophique ]

 
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absolu moral

Quels que soient les buts de nos actions, quel que soit le monde dans lequel nous sommes pris, quelles que soient nos réussites, quels que soient nos échecs, tous les hommes savent que celui qui a agi selon sa bonne volonté a une valeur qui ne peut être ramenée à aucune autre, ni à celle de l’excellence de sa conduite, ni à celle du bonheur, ni à celle de la victoire ou de la réussite. […]
Nous découvrons ainsi, au-dessus d’une raison théorique, au-dessus de la raison finaliste, une autre raison ou plutôt un autre aspect de la raison. Nous comprenons que la raison est supérieure au monde de l’expérience et par conséquent, à proprement parler, qu’elle est métaphysique. Ainsi l’analyse sépare le bien moral de la fonction et de la finalité de l’activité humaine ; elle révèle que la raison n’est pas seulement principe d’ordre et d’harmonie ; elle la distingue de la nature ; elle l’établit déjà comme pure raison pratique.

Auteur: Alquié Ferdinand

Info: Dans "Leçons sur Kant", pages 66-67

[ transcendant ]

 

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théologien

[...] la doctrine de [saint] Thomas [d'Aquin] est, en profondeur, beaucoup plus platonicienne que ne le laisse apparaître sa présentation aristotélicienne. Et ce ne sont pas seulement les notions de création et d’immortalité de l’âme qui inclinent en ce sens. C’est aussi la doctrine des Idées-Archétypes que S. Thomas fait sienne, qu’il a reprise de S. Augustin et que, à son exemple, il réfère au Verbe divin, lieu de tous les possibles, c’est-à-dire de tous les modèles divins des créatures. Et c’est en outre la doctrine de la participation des créatures à leurs modèles incréés, doctrine reçue d’Augustin mais aussi de Denys l’Aréopagite, l’auteur le plus cité dans l’œuvre de Thomas. Or, la notion de participation est expressément rejetée par Aristote qui n’y voit qu’une métaphore poétique. Il s’ensuit donc que si Thomas est pleinement aristotélicien pour tout ce qui concerne la description et l’analyse de l’ordre naturel, il est non moins substantiellement platonicien pour tout ce qui relève du fondement métaphysique de cet ordre naturel et de son fonctionnement.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, page 194

[ références ] [ christianisme ]

 

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petit chef intérieur

En réalité, le développement de la pensée moderne, du protestantisme jusqu’à la philosophie de Kant, peut être caractérisée comme la substitution de l’autorité intériorisée par une autorité externe. Avec les victoires politiques de la classe moyenne montante, l’autorité externe a perdu du prestige et la propre conscience de l’homme a pris la place laissée libre par l’autorité externe. Ce changement est apparu à beaucoup comme une victoire de la liberté. Se soumettre aux ordres extérieurs (du moins d’un point de vue spirituel) est apparu indigne d’un homme libre ; mais la conquête de ses inclinations naturelles et la mise en place de la domination d’une part de l’individu – sa nature – par une autre – sa raison, sa volonté ou encore sa conscience – est apparue comme l’essence même de la liberté. L’analyse montre que la conscience domine avec autant de rudesse que les autorités externes, d’autant plus que fréquemment le contenu des ordres émis par la conscience n’est finalement pas gouverné par des exigences supposant la dignité de normes éthiques.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", page 160

[ censure personnelle ] [ déplacement ] [ calvinisme ]

 

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transfert psychanalytique

Si le patient substitue l’analyste à son père (ou à sa mère), il lui confère en même temps le pouvoir que son surmoi exerce sur son moi, puisque ce sont justement ses parents qui ont été, comme nous savons, l’origine de ce surmoi. Le nouveau surmoi a donc la possibilité de procéder à une post-éducation du névrosé et peut rectifier certaines erreurs dont les parents furent responsables dans l’éducation qu’ils donnèrent. C’est d’ailleurs sur ce point qu’il convient de ne pas mésuser de l’influence qu’on a prise. Si tenté que puisse être l’analyste de devenir l’éducateur, le modèle et l’idéal de ses patients, quelque envie qu’il ait de les façonner à son image, il lui faut se rappeler que tel n’est pas le but qu’il cherche à atteindre dans l’analyse et même qu’il faillit à sa tâche en se laissant aller à ce penchant. En agissant de la sorte, il ne ferait que répéter l’erreur des parents dont l’influence a étouffé l’indépendance de l’enfant et que remplacer l’ancienne sujétion par une nouvelle.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Abrégé de psychanalyse", trad. Anne Berman, Presses Universitaires de France, 1949, page 43

[ effets ] [ risque ] [ neutralité ]

 

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