Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 10
Temps de recherche: 0.04s

solitude

Quand je ferme les yeux, j’aperçois parfois un sombre paysage de pierres, de falaises et de montagnes, à la lisière de l’infini. A l’arrière-plan, sur le rivage d’une mer ténébreuse, je me reconnais moi-même, minuscule figure qui est comme dessinée à la craie. C’est mon avant-poste, tout proche du Néant - là-bas, au bord du gouffre, je combats pour moi.

Auteur: Jünger Ernst

Info: Journal parisien, Paris - 9 juillet 1942

[ vision ] [ songe ] [ dérisoire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

définition

Histemi, être debout, est le verbe grec – et hypo veut dire dessous. On retrouve la même racine dans le mot grec ikonostasis, qui désigne, dans l’église orthodoxe grecque, l’arrière-plan de l’autel où sont disposées les statues des saints. […] Faire une hypostase, c’est inventer un sujet qui se trouve suspendu en l’air. Celui-ci n’a pas la moindre base ; mais nous supposons qu’il en a une et nous disons qu’il est réel. […] Il y a toujours dans une hypostase la supposition qu’une chose existe véritablement – et l’esprit primitif, du reste, ne cesse d’hypostasier.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: A propos du mot "hypostase", dans "Les Energies de l'âme", Première conférence du 12 octobre 1932

[ étymologie ] [ abstraction ] [ croyance ] [ imagination ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

outil de propagande

Notre société tout entière clame : Périssent la justice et la vérité, plutôt que d’aller à l’encontre des faits ! Cette soumission collective au fait transformé en valeur, cette frénésie de ne vouloir connaître que la réalité du fait portent avec elles le triomphe matériel que nous connaissons dans notre société. Mais quand il est en ainsi, comment s’étonner alors que l’image du fait, photo, film, etc., ait une puissance décisive pour l’homme actuel. Cette image est chargée de l’autorité même que nous reconnaissons au fait, elle est alors véritablement une preuve, un témoin irrécusable, à cause de qui nous sommes obligés d’admettre tout l’arrière-plan qui le sous-tend et l’explique.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 217

[ conviction trompeuse ] [ obéissance automatique ] [ événement incontestable ] [ superficialité ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

songes

Noter ses rêves, pour un jeune écrivain, est un bon exercice. Car les mots viennent pour ainsi dire tout seuls, avec leur pleine propriété, et toutes leurs résonances. Ils prennent leur place dans le récit avec une sorte d’infaillibilité... C’est au point qu’il me semble parfois que j’ai rêvé avec les mots, que j’ai aussi rêvé les mots.

Pourtant, entre le rêve écrit et le rêve réel, il y a un abîme. Pour raconter le rêve, on le rationalise, on lui impose un déroulement logique qu’il n’a que très rarement dans la réalité. Un récit de rêve n’est pas un compte rendu, c’est une transposition. Le rêve réel est autre, son temps est autre, l’arrière-plan affectif et les associations d’images sont beaucoup plus obscurs et beaucoup plus complexes qu’on ne saurait dire...

Auteur: Gripari Pierre

Info: Dans "La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie-Gripotard", éditions de la Table Ronde, 1968, pages 94-95

[ latent-manifeste ] [ processus secondaires ] [ interprétation déformante ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

auto-présentation

La bibliothèque, miroir de notre intimité

Les confinements ont rendu les bibliothèques omniprésentes à l’arrière-plan des apéros Whatsapp et des réunions Zoom. Manière de rappeler que si les livres ouvrent sur l’ailleurs, une fois rangés dans des rayonnages, ils racontent aussi leurs propriétaires.

On pensait le concept de bibliothèque de salon devenu désuet à l’ère du tout-numérique. Avec la multiplication du télétravail et des visioconférences, les arrière-plans d’étagères de livres au cachet intello ne cessent de fleurir sur les écrans d’ordinateurs. Sur Instagram, les images de bibliothèques personnelles se sont même mises à concurrencer les habituelles orgies chromatiques de couchers de soleil, confinement oblige. Comme si les livres, ces bouées de sauvetage en temps de sevrage social et culturel, composaient un paysage fantasmatique, capable de satisfaire nos imaginaires et nos désirs d’évasion. Afficher sa bibliothèque, c’est aussi dévoiler une partie de soi.

Auteur: Vignal Marion

Info: Le Monde, 31/12/2020

[ mise en valeur ] [ grand lecteur apparent ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

criminel

Dans l’année 415 [avant J.-C.], les Athéniens entreprirent leur expédition contre la Sicile, dont le principal instigateur fut Alcibiade. C’était là un terrible coup de dés, mais Alcibiade était doté d’un si grand génie qu’il aurait bien pu réussir. Les Athéniens ont commis la folie, politiquement parlant, de rappeler Alcibiade presque immédiatement après le départ de la flotte. Alcibiade n’a pas apprécié ce rappel et il s’est enfui à Sparte. Il a ruiné Athènes. Plus que tout autre, il fut l’artisan de la ruine d’Athènes. Alors que l’expédition se préparait, les Athéniens se sont aperçus un matin au réveil que la plupart des Hermès – des piliers surmontés d’un buste, habituellement celui d’Hermès – avaient été mutilés pendant la nuit. C’était là un acte au plus haut point blasphématoire, mais il avait également une certaine connotation politique. En quelque manière, la statue d’Hermès était liée à la démocratie et le peuple pressentait qu’une activité subversive avait eu lieu. Ensuite, des résidents étrangers […] ont révélé que d’autres mutilations de statues avaient eu lieu auparavant, mais le grand scandale fut la profanation des mystères d’Éleusis, les mystères les plus sacrés d’Athènes. La rumeur disait que l’horrible individu qui était derrière tout cela était Alcibiade. Tel était l’arrière-plan du rappel d’Alcibiade et de sa fuite. Il savait que la condamnation à mort était inéluctable en ces jours d’hystérie collective, comme on dit aujourd’hui.

Auteur: Strauss Léo

Info: Dans "Sur le Banquet de Platon", trad. Olivier Sedeyn, éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2006, pages 25-26

[ impitié ] [ rébellion ] [ histoire ] [ Grèce antique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

unus mundus

La condition du trois correspond à l’intelligence intérieure, la réalisation de la conscience. C’est l’unité retrouvée du "un" à un niveau supérieur, bref à la gnose, la connaissance. Toutefois, le stade final n’est pas atteint pour autant. Il manque une dimension à cette pensée "trinitaire" qui reste plate, intellectuelle et favorise par conséquent un penchant aux affirmations absolues et intolérantes. En conférant une validité absolue à certaines connaissances dans le cadre de la forme de la pensée trinitaire, on néglige de voir que quelque chose, qui avait été montré comme "structure intemporelle par l’inconscient", a été reconstruit par la pensée discursive et, par suite, marqué d’une condition temporelle. C’est pourquoi le "trois" a si souvent à faire avec le temps dans la symbolique des nombres. Inutile de souligner plus avant que notre réflexion devient erronée quand elle attribue naïvement à ses connaissances conscientes une validité "éternelle". Elle n’est seulement qu’une reconstruction obtenue au moyen de la pensée "discursive" et uniquement située dans le temps. Si l’individu devient conscient de cette distinction, il se produit une modification radicale de la conscience. Le "moi" ne s’identifie plus à une vérité "éternelle" et devient capable de ne plus voir dans la connaissance "éternelle" qu’une des nombreuses révélations possibles de l’arrière-plan inconnu de l’âme et du monde. La proclamation de dogmes absolus fait alors place à une forme de pensée quaternaire. Le "quatre" cherche seulement à fournir des descriptions de la réalité dont elle espère que, du moment qu’elles seront fondées sur des prémisses archétypiques, elles pourront être comprises par d’autres individus. Ce faisant on demeure conscient du fait que, si les présupposés inconscients reflètent la réalité extérieure ou intérieure, leur passage dans une conscience liée au temps et leur expression dans un langage temporel leur fait perdre leur validité absolue et ne permet de les représenter que comme des modèles approximatifs.

Auteur: Franz Marie-Louise von

Info:

[ fonction d'onde ] [ singularité ] [ trinité-quaternité ] [ relativité linguistique ] [ idiomes consensus ] [ humaines tiercités ] [ intemporalité ]

 
Commentaires: 14
Ajouté à la BD par Coli Masson

dissonance cognitive

L’attention incessante, et pourtant curieusement désincarnée, que la mère narcissique porte à son enfant, interfère à chaque étape du processus de "frustration optimale". Ce type de mère ressent souvent son enfant comme une extension d’elle-même ; elle prodigue des soins qui sont "gauchement inappropriés" aux besoins réels du petit, et l’entoure d’un excès de sollicitude apparente, mais qui manque de vraie chaleur. En le traitant comme une "possession exclusive", elle incite l’enfant à concevoir un sens exagéré de sa propre importance ; en même temps, elle lui rend difficile de s’avouer la déception qu’il ressent en constatant les imperfections maternelles. Dans la schizophrénie, la disjonction entre, d’une part, les soins superficiels et de pure forme que prodigue la mère et, d’autre part, sa dévotion apparemment exclusive, est si douloureuse pour l’enfant qu’il refuse de la reconnaître. Les défenses régressives, "la perte des frontières du moi", l’illusion d’omniscience, et la pensée magique, apparaissent, elles aussi, sous une forme moins prononcée, dans les désordres narcissiques. Bien que la schizophrénie ne puisse, en aucune manière, être considérée simplement comme une forme exagérée du narcissisme, un de leurs points communs est la rupture des frontières entre le moi et le monde des objets. […] Il n’est donc pas surprenant que les études effectuées sur l’arrière-plan familial des malades schizophrènes révèlent un certain nombre de traits que l’on retrouve dans les familles narcissiques. Dans les deux cas, une mère narcissique prodigue à sa progéniture des soins suffocants, qui sont pourtant affectivement distanciés. Narcisse, comme le schizophrène, occupe souvent une position privilégiée au sein de la famille, soit à cause de ses dons réels, soit parce que l’un de ses parents le traite comme le substitut d’un père, d’une mère, ou d’un conjoint absent. Ce parent-là attire parfois la famille entière dans le labyrinthe de sa névrose, que les membres de la famille s’accordent tacitement à flatter, afin de maintenir l’équilibre émotionnel de l’ensemble.

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 273-274

[ haine forclose ] [ schizophrénogène ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

attitude borderline

[Dans la pratique de la psychiatrie infantile, un enfant paraît particulièrement vivant, charmant, créatif.] Néanmoins, à l’arrière-plan, il y a une dépression ou une sorte de paralysie ou d’impuissance qui, à la maison, est la symptomatologie principale, ce qui dénote qu’il y a quelque chose qui ne va pas quelque part du point de vue de la mère.
Il a fallu plusieurs années pour réaliser que ces enfants me divertissaient, tout comme ils avaient le sentiment qu’il fallait qu’ils divertissent leur mère pour prendre soin de l’humeur dépressive de celle-ci. Ils prenaient soin de ma dépression […] ou l’empêchaient d’advenir, en m’attendant, ils faisaient des dessins charmants et coloriés ou même écrivaient des poèmes pour que je les ajoute à ma collection. Je me suis souvent laissé prendre avant de réaliser finalement que les enfants étaient malades et me montraient une organisation de faux-Self […].
[En contrepartie] la mère devait supporter la haine qui fait partie du sentiment qu’a l’enfant d’être exploité et d’avoir perdu son identité. [Chez le garçon, ce sentiment se traduit par la régression.] Dans tous les cas il y a une organisation du faux-Self : c’est le mieux que puisse faire l’enfant pour garder le contact avec une mère susceptible de souffrir d’humeur dépressive. […]
Ces enfants sont toujours en train d’essayer de parvenir au point de départ ; quand finalement ils l’atteignent, c’est-à-dire quand ils atteignent le lieu où la mère n’est pas déprimée, ils sont toujours épuisés et ont besoin de repos si bien qu’ils ne peuvent pas en venir à leur vie à eux. […]
Pour ces enfants, s’accomplir c’est parvenir à réparer quelque chose qui ne va pas chez la mère et, par conséquent, cela ne les avance personnellement à rien. […] Dans l’analyse de ces enfants, il est nécessaire de parvenir à quelque chose de nouveau, qui est la destructivité dans la réalité psychique interne, la destructivité qui appartient effectivement à l’enfant et non pas à la mère.

Auteur: Winnicott Donald W. Woods

Info: Dans "La crainte de l'effondrement" page 190

[ étiologie ] [ faux moi ] [ état-limite ] [ épuisement psychique ] [ mère-enfant ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

captage de l'attention

Sur le plan linguistique, précisons aussi, à la suite de C. Schnedecker (2011 : 23-45) faisant un état de la question, que la saillance peut se manifester de façon formelle ou "ontologique" (par le biais de la disposition typographique ou de la prosodie, par exemple), mais aussi de façon cognitive, faisant alors appel à la sémantique lexicale ou à des facteurs discursifs (ces derniers étant hétérogènes).

Cette linguiste distingue en outre une saillance perspectivale, reposant sur un principe d’iconicité puisque l’ordre des unités grammaticales (et donc l’agencement syntaxique) est supposé refléter ce qui est au premier plan, ou encore à l’arrière-plan, dans la perspective du locuteur. Notons que la notion de saillance ontologique est associée à des acceptions différentes selon les auteurs : parfois relative au statut conféré aux mots eux-mêmes (comme le rappelle C. Schnedecker), elle est par ailleurs considérée comme liée aux éléments extralinguistiques ou, du moins, aux concepts qui leur sont associés, et tel est notamment le cas chez H.-J. Schmid (2007 : 120).

Concernant la saillance liée aux paramètres syntaxiques, on rappellera l’importance des travaux de R. W. Langacker (1991 : 301). L’auteur mentionne l’importance des rôles syntaxiques, soulignant que le sujet, tout d’abord, puis l’objet, sont perçus comme les éléments les plus saillants (focal participants) d’une proposition. Ils sont en outre à relier à l’opposition trajector/ landmark (1987 : 217) traduisant le fait qu’un élément est mis davantage en avant (rôle de trajector) que les autres. Ces notion de trajector et landmark peuvent en outre être perçues comme des manifestations spécifiques de ce que L. Talmy (2000 : 311-44) appelle figure et ground, sachant que le premier terme réfère à l’élément le plus saillant, qui se détache sur un fond (désigné par ground). Selon cet auteur également, ce sont les structures grammaticales qui contrôlent la distribution de l’attention portée aux différentes entités présentes.

En lien avec son rôle syntaxique, le rôle sémantique d’une entité est également déterminant, comme l’avait déjà montré C. Fillmore (1968 ; 1977 : 78). Dans la lignée de la grammaire générative et transformationnelle, Fillmore applique la notion de cas aux structures profondes qui se voient réalisées syntaxiquement en structure de surface. Il propose ainsi une base sémantique et universelle des rôles thématiques. Selon l’auteur, il existe une hiérarchie de pertinence en ce qui concerne la sélection des rôles, concernant celui de sujet notamment. Cette hiérarchie peut être représentée ainsi : agent > instrument > patient.

Si l’événement met en scène un agent, celui-ci sera réalisé en position de sujet. S’il n’y a pas d’agent, ce sera l’instrument, ou encore le patient si l’instrument n’est pas réalisé. La grammaire des cas prévoit donc une correspondance relative entre les rôles sémantiques (profonds) et les réalisations syntaxiques (de surface). Notons par ailleurs que la relation entre cette hiérarchie liée aux cas et la notion de saillance est établie par l’auteur, qui évoque une hiérarchie en termes de saillance (salience hierachy, Fillmore 1977 : 78).

Ainsi, les agents jouent clairement les rôles les plus saillants, du moins lorsque les processus sont dynamiques. Sur le plan lexical, par ailleurs, D. Geeraerts (2000 : 90) fournit plus récemment une étude très détaillée de la saillance liée à la sélection du lexique, au cours de laquelle il distingue plusieurs sous-catégories : les formes de saillance perspectivale, sémasiologique, onomasiologique et structurelle.

La première, à savoir la saillance perspectivale, est relative à des paires terminologiques (ex : hand / arm) qui traduisent une hiérarchie pouvant se dessiner dans l’extralinguistique entre le premier plan et le fond. La saillance sémasiologique concerne les relations entre les différentes possibilités sémantiques d’un item lexical donné, certaines valeurs étant plus centrales et prototypiques que d’autres. Si l’on considère maintenant la saillance onomasiologique liée à une certaine catégorie lexicale, elle correspond à la fréquence de l’élément lexical nommant cette catégorie, par contraste avec les autres valeurs sémantiques éventuellement associées à cet item lexical. Enfin, la saillance structurelle est relative à des traits sémantiques récurrents dans la structure du lexique (et pouvant donner lieu à la formation de termes par affixation). L’objectif de l’étude de Geeraerts est, en somme, de déterminer les paramètres responsables des choix lexicaux préférentiels des locuteurs.

Auteur: Pennec Blandine

Info: https://journals.openedition.org/anglophonia/258

[ marketing ] [ linguistique informatisée ] [ secondéité ] [ tiercité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel