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inventaire biscornu

Il y a une certaine "encyclopédie chinoise" où il est écrit que les animaux se divisent en : a) appartenant à l’Empereur, b) embaumés, c) apprivoisés, d) cochons de lait, e) sirènes, f) fabuleux, g) chiens en liberté, h) inclus dans la présente classification, i) qui s’agitent comme des fous, j) innombrables, k) dessinés avec un pinceau très fin en poils de chameau, l) etc., m) qui viennent de casser la cruche, n) qui de loin semblent des mouches.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Autres inquisitions, La Pléiade, cité dans Foucault, Les mots et les choses, Paris, Gallimard, 1966, p. 7.

[ catalogue bizarre ] [ classification amusante ]

 

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religion

Qu’on y songe : c’est en 529 que, sur ordre de l’empereur Justinien, est fermée l’Académie que Platon avait fondée neuf cent ans plus tôt ; c’est en 529 que saint Benoît fonde, au Mont-Cassin, la première abbaye européenne, sur l’emplacement d’un temple dédié à Apollon, divinité dont Platon fut comme une manifestation doctrinale ; et c’est en 533 que fut révélée à l’Église l’existence de la tradition dionysienne. Par le monachisme bénédictin (éducateur de l’Europe) et par le Corpus dionysien, le christianisme s’est avéré comme le véritable dépositaire et continuateur de la lumière platonicienne sauvée et vivifiée par le Soleil christique, en même temps qu’il en recevait les principes métaphysiques propres à structurer la pensée chrétienne durant plus d’un millénaire.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, page 36

[ paganisme ] [ incorporation ] [ continuité ] [ remplacement ]

 

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grandiloquence

Changement du monde. Retomber de Bonaparte et de l’empire à ce qui les a suivis, c’est tomber de la réalité dans le néant, du sommet d’une montagne dans un gouffre. Tout n’est-il pas terminé avec Napoléon ? Aurais-je dû parler d’autre chose ? Quel personnage peut intéresser en dehors de lui ? De qui et de quoi peut-il être question, après un pareil homme ? Dante a eu seul le droit de s’associer aux grands poètes qu’il rencontre dans les régions d’une autre vie. Comment nommer Louis XVIII en place de l’empereur ? Je rougis en pensant qu’il me faut nasillonner à cette heure d’une foule d’infimes créatures dont je fais partie, êtres douteux et nocturnes que nous fûmes d’une scène dont le large soleil avait disparu.

Auteur: Chateaubriand François-René de

Info: écrit à Paris en 1839 et revu le 22 février 1845

[ France ] [ Gaule ]

 

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orient-occident

Toutes les nations occidentales sont tout à fait convaincues que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt et qu’il importe de finir, vite et bien, ce qui a été entrepris. C’est véritablement une sorte de principe dionysiaque – vas-y, entame ton travail et achève-le. Par exemple, en politique, les Occidentaux disent : "Nous voulons un gouvernement, nous voulons quelqu’un qui nous gouverne", et ce quelqu’un est investi de cette responsabilité. La manière orientale consiste à s’asseoir sans bouger et à laisser croître les choses par elles-mêmes. Il y avait un empereur légendaire en Chine qui entendit un paysan dire qu’il ne savait pas même qu’il y avait un empereur. Avec une satisfaction évidente, l’empereur rapporta la déclaration de son paysan, car elle prouvait que son gouvernement était excellent, puisque invisible.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Analyse des visions", conférence du 4 février 1931

[ wu-wei ] [ idéal ] [ Asie-Europe ]

 

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proto roumanie

J’avais appris au lycée, de la bouche de notre distingué professeur d’histoire et de géographie, Marcou Weintraub, l’importance que les montagnes encadrant ces gorges du Bicaz occupaient dans la mythologie roumaine. Le massif Ceahlău, surnommé l’Olympe des Moldaves, aurait abrité le trône du dieu dace Zamolxis. Les Daces étaient ces barbares indo-européens de la branche des Thraces d’Asie Mineure, qui, se mélangeant aux conquérants romains, avaient donné le peuple roumain. Et selon la légende, c’était dans cette montagne que Dochia, fille de Décébal, le célèbre roi des Daces, échappant à la captivité de l’empereur Trajan, fut transformée en pierre par le froid. Les longues guerres que Décébal et les Daces avaient menées contre l’empereur Trajan – dont les différents épisodes sont gravés sur une colonne érigée à Rome – incarnent la ténacité du peuple roumain et sa détermination à sauvegarder son identité à travers les siècles. Décébal et Zamolxis n’étaient pas pour rien dans l’intérêt que le jeune garçon féru d’histoire que j’étais portait à cette période si précieuse au cœur des Roumains.

Auteur: Hoenig Dov

Info: Rue du Triomphe

[ historique ]

 

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Europe de l'est

"La Roumanie est un morceau de la France, jeté dans le sud-est de l’Europe". Cette phrase imagée d’Edgar Quinet date de cent-trente ans. Elle exprimait alors ce qui depuis toujours était une vérité. La Roumanie tenue sur les fonds baptismaux par Napoléon III, son parrain, venait de naître, en 1861, de l’union de deux principautés de Valachie et de Moldavie, sous l’autorité du hospodar prince Couza. L’empereur des Français avait proposé que le nouvel état, affranchi de l’obédience de l’Empire Turc et de la tutelle intéressée de l’Empire des Tzars, adoptât le régime monarchique et que son destin fût confié à un prince de Hohenzollern. L’Europe n’ayant élevé aucune objection, il en avait été ainsi. Charles de Hohenzollern, natif de Sigmaringen, était monté, sous le nom de Carol Ier, sur le trône de Roumanie, laquelle ne deviendrait que vingt ans plus tard effectivement et constitutionnellement le royaume de Roumanie. L’épouse de Carol Ier, originaire de Prusse-Rhénanie, la reine Elizabeth, a laissé un souvenir vivace, du moins dans le monde des lettres, sous le pseudonyme de Carmen Silva.

Auteur: Mortureux De Faudoas

Info: Nos amis roumains, au fil des ans, p.7

[ historique ] [ Dacie ]

 
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mythologie

D’après le Li-Ki*, il y a quatre animaux bienveillants ou spirituels : la licorne (K’i-lin), le phénix, la tortue et le dragon. La licorne règne sur les animaux à quatre pattes. Elle a le corps du cerf, la queue du bœuf, les sabots du cheval. Sur le dos, elle porte cinq couleurs différentes et son ventre est jaune. Elle est bien disposée envers les autres animaux. On dit qu’elle apparaît à la naissance de bons empereurs ou de grands sages. Si on la blesse, c’est un mauvais présage. Elle apparut pour la première fois dans le jardin de l’Empereur Jaune (2697 av. J.-C.). Plus tard, deux licornes vécurent à P’ing-yang, capitale de l’empereur Yao. Une licorne apparut à la mère de Confucius alors qu’elle était enceinte de lui, et, comme présage, avant la mort de Confucius, lorsqu’un charretier blessa une licorne. Il est remarquable que la licorne mâle soit appelée K’i, la femme Lin, de sorte que le terme générique est formé par l’union des deux caractères (K’i-lin). Par suite, la licorne est dotée d’une certaine androgynie.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Psychologie et alchimie", éd. Buchet-Chastel, 2014, trad. par Henry Pernet et Roland Cahen, page 623 * ou Li-King, Lijing

[ apparitions historiques ] [ traduction ] [ bestiaire ]

 

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égoïsme

Je me suis toujours demandé comment on se sent lorsqu’on joue un rôle dans l’histoire d’un autre.

Etre celui qui est de garde au Palais quand l’Empereur passe, et qui présente les armes ; être la sentinelle anonyme que le Héros égorge au passage, dans sa course victorieuse pour délivrer l’Héroïne captive.

Tous ces figurants sont comme des kleenex que l’on jette après usage.

Dans les histoires, il ne leur arrive jamais de lâcher leur arme ou de quitter leur poste pour dire : "Je laisse tomber. J’en ai marre de n’être qu’un faire-valoir".

Mais ils sont là, comme accessoires, soit pour meubler le décor, soit pour servir d’obstacles à franchir dans l’ascension irrésistible du Héros.

Ainsi, chacun de nous est pour soi-même le héros de sa propre histoire.

Chacun de nous considère ceux qui l’entourent, même les êtres plus chers, comme des seconds rôles témoins de sa propre aventure, seule véritablement digne d'être vécue, et narrée.

Personne n’accepte de n’être qu’une sentinelle tout juste bonne à être égorgée au passage.

Personne n’aime être utilisé, puis jeté comme un kleenex.

Et personne n’imagine un instant pouvoir être effacé subitement au beau milieu d’une histoire.

Auteur: Panshin Alexei

Info: Rite de passage

[ égocentrisme ]

 

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pensée-de-femme

Des femmes refusèrent d'admettre, dans ce domaine comme dans bien d'autres, leur inégalité avec les hommes. La lettre que MMe de Xaintrailles écrivit à l'Empereur en fournit un exemple :

A sa Majesté l’Empereur, 1805

J’ai fait sept campagnes à l’armée du Rhin en qualité d’aide de camp.

J’ai fait partie de la dernière expédition pour l’Egypte, j’y fus envoyé au général Menou pour remplir et continuer près de lui mes fonctions d’aide de camp.

Je demande justice à Votre Majesté, je lui demande une retraite ou un emploi qu’on m’a refusé jusqu’à présent parce que je suis femme.

Mais j’étais femme :

Quand j’ai repris aux Prussiens, mes compatriotes, un parc d’artillerie de 45 pièces de canons sur la montagne du Prince Charles Ombourg.

Quand j’ai empêché la révolte de la 44e demi-brigade d’Infanterie.

Quand j’ai sauvé le 11e bataillon du Doubs et un gros détachement de gendarmerie, j’ai préservé des fureurs de la guerre les habitants d’Edenhoffen.

Quand j’ai pansé les blessés sur le camp de bataille;

J’étais femme aussi :

Quand à la journée du 22 juillet 1793 mes avis ont contribué au salut de toute l’armée du Rhin que l’ennemi commençait à tourner, j’étais chargée alors des dépêches pour le général en chef que je suis parvenue à les remettre malgré la poursuite de plusieurs détachements ennemis qui me forcèrent à me jeter à la nage pour traverser la rivière... entre Kayerslautern et Neustadt.

Les archives de la guerre ont recueilli beaucoup d’autres faits que je ne veux point détailler.

Sire, ce n’est point en femme que j’ai fait la guerre, je l’ai faite en brave.

Auteur: Bertaud Jean-Paul

Info: La vie quotidienne des soldats de la révolution

[ revendication ] [ féminisme ] [ soldat ]

 

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art pictural

C’est surtout dans l’Apothéose de l’Empereur Napoléon Ier, tableau venu de l’Hôtel de ville, que M. Ingres a laissé voir son goût pour les Étrusques. Cependant les Étrusques, grands simplificateurs, n’ont pas poussé la simplification jusqu’à ne pas atteler les chevaux aux chariots. Ces chevaux surnaturels (en quoi sont-ils, ces chevaux qui semblent d’une matière polie, solide, comme le cheval de bois qui prit la ville de Troie ?) possèdent-ils donc la force de l’aimant pour entraîner le char derrière eux sans traits et sans harnais ? De l’empereur Napoléon j’aurais bien envie de dire que je n’ai point retrouvé en lui cette beauté épique et destinale dont le dotent généralement ses contemporains et ses historiens; qu’il m’est pénible de ne pas voir conserver le caractère extérieur et légendaire des grands hommes, et que le peuple, d’accord avec moi en ceci, ne conçoit guère son héros de prédilection que dans les costumes officiels des cérémonies ou sous cette historique capote gris de fer, qui, n’en déplaise aux amateurs forcenés du style, ne déparerait nullement une apothéose moderne.

Mais on pourrait faire à cette œuvre un reproche plus grave. Le caractère principal d’une apothéose doit être le sentiment surnaturel, la puissance d’ascension vers les régions supérieures, un entraînement, un vol irrésistible vers le ciel, but de toutes les aspirations humaines et habitacle classique de tous les grands hommes. Or, cette apothéose ou plutôt cet attelage tombe, tombe avec une vitesse proportionnée à sa pesanteur. Les chevaux entraînent le char vers la terre. Le tout, comme un ballon sans gaz, qui aurait gardé tout son lest, va inévitablement se briser sur la surface de la planète.

Auteur: Baudelaire Charles

Info: Exposition universelle : II. Ingres, 1855, reproduit dans Curiosités Esthétiques, 1868

[ vacherie ]

 
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