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averse

Soudain l’après-midi s’est éclairé

Car voici que tombe la pluie minutieuse

Tombe ou tomba. La pluie est chose

Qui certainement a lieu dans le passé.



À qui l’entend tomber est rendu

Le temps où l’heureuse fortune

Lui révéla la fleur appelée rose

Et cette étrange et parfaite couleur.



Cette pluie, qui aveugle les vitres

Réjouira en des faubourgs perdus

Les grappes noires d’une treille quelque part



Certaine cour qui n’existe plus. Le soir

Mouillé m’apporte la voix, la voix souhaitée

De mon père, qui revient et n’est pas mort.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: L'auteur et autres textes. La pluie

[ poème ] [ ondée ] [ renaissance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

épanchement

Quand, parmi les autres dames, Amour vient parfois se poser sur le beau visage de celle-ci, autant chacune est moins belle qu’elle, autant croît le désir qui m’énamoure.

Je bénis le lieu, et le temps et l’heure où mes yeux regardèrent si haut, et je dis : mon âme, tu dois en rendre grâce d’avoir été alors jugée digne d’un tel honneur.

D’elle te vient l’amoureux penser qui, tandis que tu le suis, t’achemine au souverain Bien, te faisant estimer peu ce que tout homme désire.

D’elle te vient la noble franchise qui te guide vers le Ciel par un droit sentier, si bien que je vais déjà tout enorgueilli d’espérance.

Auteur: Pétrarque François Francesco Petrarca

Info: Rimes - Sonnet X

[ transfiguration ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

alexandrin

"Le geai gélatineux geignait dans le jasmin"

Voici, mes zinfints

Sans en avoir l’air

Le plus beau vers

De la langue française.



Ai, eu, ai, in

Le geai gélatineux geignait dans le jasmin…



Le poite aurait pu dire

Tout à son aise :

"Le geai volumineux picorait des pois fins"

Eh bien ! non, mes zinfints.

Le poite qui a du génie

Jusque dans son délire

D’une main moite a écrit :



"C’était l’heure divine où, sous le ciel gamin,

LE GEAI GÉLATINEUX GEIGNAIT DANS LE JASMIN"


Auteur: Obaldia René de

Info: Anthologie de la poésie française du 20e siècle. Page 149

[ autodérision ] [ allitération ] [ graphèmes ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

conformisme

Tu t’allonges sur le sable regard vers la mer
Et tu te demandes comment arrêter tout ça /
Arrêter la course
Arrêter le temps
Arrêter l’argent
Arrêter l’angoisse
Arrêter tout ce qui a rendu l’être humain amer /
Et là tu te rends compte que toi-même tu as perdu du goût /
Tu passes ton temps dans des bureaux en PVC
Tu dors sur la moitié d’un lit moisi à côté d’un mec qui ronfle à cent à l’heure
Tu t’accroches trois heures par jour à la barre rouillée d’un car rapide – taux d’accident 60%
Tu baises deux fois par mois à 5000 francs CFA
Et surtout surtout tu fermes bien ta gueule /

Auteur: Badea Alexandra

Info: Dans "Pulvérisés", pages 57-58

[ vie de merde ] [ résignation ] [ déclic ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femme-par-homme

quand elle ouvrait la porte

comme l’orée d’un bonheur

le soleil se levait

sans regarder l’heure



quand elle ouvrait la bouche

dans une moue de désir

les mots tus faisaient taire

les phrases de l’univers



quand elle ouvrait les jambes

une nuée de rouges-gorges

qui sentaient bon les champs

s’envolaient dans mon sang



quand elle fermait les yeux

criant de tout son corps

les anges chantaient la vie

louant la petite mort

………………………



on renaît dans une ombre

effaçant tout son sort

un seul souvenir demeure :

l’amour n’a jamais tort

Auteur: Radu Bata

Info: ode à la joie

[ poème ] [ plaisir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

souvenir d'enfance

Je me rappelle encore fort bien l’instruction religieuse que je reçus de mon père en vue de ma confirmation. Le catéchisme m’ennuyait plus que je ne saurais le dire. Je feuilletai un jour mon petit livre pour y trouver quelque chose d’intéressant et mon regard tomba sur le paragraphe traitant de la Trinité. Cela excita mon intérêt et j’attendis avec impatience que le cours fût arrivé à ce passage. Quand vint l’heure tant attendue, mon père dit : "Ce chapitre, nous allons le sauter : je n’y comprends rien moi-même." C’est ainsi que mon dernier espoir fut enterré. J’admirai, certes, la probité de mon père, mais cela n’empêcha en rien qu’à dater de ce jour, tout bavardage religieux me causa un ennui mortel. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Les racines de la conscience", trad. Yves Le Lay, éd. Buchet-Chastel, Paris, 1971, pages 27-28

[ déception ] [ résistance ] [ protestantisme ] [ catholicisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déchéance physique

L’heure était passée où le cric lui donnait des couleurs. Il ne pouvait plus se taper sur le torse, et crâner, en disant que le sacré chien l’engraissait ; car sa vilaine graisse jaune des premières années avait fondu, et il tournait au sécot, il se plombait, avec des tons verts de macchabée pourrissant dans une mare. L’appétit, lui aussi, était rasé. Peu à peu, il n’avait plus eu de goût pour le pain, il en était même arrivé à cracher sur le fricot. On aurait pu lui servir la ratatouille la mieux accommodée, son estomac se barrait, ses dents molles refusaient de mâcher. Pour se soutenir, il lui fallait sa chopine d’eau-de-vie par jour ; c’était sa ration, son manger et son boire, la seule nourriture qu’il digérât.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 7 : L'Assommoir

[ alcoolisme ] [ portrait ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

jungle refuge

La crainte humaine, en tous les temps, sous tous les cieux, en chaque cœur, n’est jamais qu’une seule et même crainte : la peur du néant, les épouvantes de la mort. Nous l’entendons déjà de la bouche de Gilgamesh ; nous l’entendons dans le psaume XC, et nous en sommes demeurés là jusqu’à l’heure actuelle. La victoire sur la crainte de la mort est donc en même temps, le triomphe sur toute autre terreur ; elles toutes n’ont de sens que par rapport à cette question première. Aussi le recours aux forêts est-il, avant tout, marche vers la mort. Elle mène tout près d’elle – et s’il le faut, à travers elle. La forêt, asile de la vie, dévoile ses richesses surréelles quand l’homme a réussi à passer la ligne. Elle tient en elle tout le surcroît du monde.

Auteur: Jünger Ernst

Info: Traité du rebelle ou le recours aux forêts (Der Waldgang), 1951, trad. Henri Plard, Christian Bourgois éditeur, 1995

[ nature source ] [ cycles dévoilés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

paupérisation

Le monde du turf a changé. Voilà quarante ans, même les perdants se fendaient la gueule. Les bars ne désemplissaient pas. C’est désormais un autre public, une autre ville, une autre société. On ne jette plus l’argent par les fenêtres, on ne plaisante plus avec l’argent, on ne croit plus aux rentrées d’argent. L’univers tout entier agonise. Dans ses vêtements usés. La bouche amère, la peau flétrie. Il faut que l’argent rapporte. Vous voulez de l’argent ? Cinq dollars de l’heure. L’argent occupe toutes les conversations. Argent des chômeurs et des travailleurs clandestins. Argent des voleurs à la tire, des cambrioleurs, argent des déshérités. Le fond de l’air est gris. Et les queues s’allongent indéfiniment. On a appris aux pauvres à piétiner sur place. Et les pauvres en perdent le goût de vivre.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau", trad. Gérard Guégan page 212

[ ambiance ] [ gravité ] [ évolution ]

 

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moment

Le fantasme de la perversion [...] n’est pas à proprement parler atemporel, il est hors du temps. Dans la névrose, en revanche, le rapport du sujet au temps, on en parle trop peu, alors qu’il est pourtant la base même des rapports du sujet à son objet au niveau du fantasme.

Dans la névrose, l’objet se charge de cette signification qui est à chercher dans ce que j’appelle l’heure de vérité. L’objet y est toujours à l’heure d’avant ou à l’heure d’après. [...] Ce phénomène affleure, pointe, se manifeste de façon permanente dans la procrastination de l’obsessionnel, qui est d’ailleurs fondée sur le fait qu’il anticipe toujours trop tard. De même, l’hystérique répète toujours ce qu’il y a d’initial dans son trauma, à savoir un certain trop tôt, une immaturation fondamentale.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 373-374

[ décalage ] [ ratage ] [ inconscient ]

 

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