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introspection

La notion d’intériorité est une notion peu familière aujourd’hui. Nous pouvons la décrire comme la capacité propre à l’humain de développer en soi un espace de ressourcement, de discernement et d’inspiration, qui permet aux différentes intelligences humaines de se conjuguer, en dépassant les clivages classiques. Cet état de centrage et de cohérence intérieure ouvre une vision inspirée qui encourage au geste juste. Très peu de nos contemporains réalisent que c’est cette intériorité qui non seulement facilite mais féconde notre participation active, créative et responsable à la vie commune.

Auteur: Ansembourg Thomas d'

Info: La paix ça s’apprend !, Paris, Actes Sud, 2016, p. 64

[ fondations solides ] [ ouverture au monde ] [ réflexion ] [ intersubjectivité ]

 

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écrivain-sur-écrivain

[...] se promener avec lui dans la campagne, c’était se promener à travers ce paysage merveilleusement riche et évocateur qui constitue à la fois le décor et le personnage principal de tous ses romans. Il semblait connaître, par expérience personnelle, l’effet que cela fait d’être un arbre ou une pâquerette, une vague ou la lune mystérieuse elle-même. Il était capable de se glisser dans la peau d’un animal et de vous raconter, avec un luxe de détails convaincants, comment il se sentait et de quelle sombre manière, étrangère à l’humain, il pensait.

Auteur: Huxley Aldous

Info: A propos de D. H. Lawrence, introduction à "The Letters of D.H. Lawrence", William Heinemann, 1932

[ nature ] [ symbiose ] [ émerveillement ]

 

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inversion des valeurs

Rien ni personne n’est plus à la place où il devrait être normalement ; les hommes ne reconnaissent plus aucune autorité effective dans l’ordre spirituel, aucun pouvoir légitime dans l’ordre temporel ; les "profanes" se permettent de discuter des choses sacrées, d’en contester le caractère et jusqu’à l’existence même ; c’est l’inférieur qui juge le supérieur, l’ignorance qui impose des bornes à la sagesse, l’erreur qui prend le pas sur la vérité, l’humain qui se substitue au divin, la terre qui l’emporte sur le ciel, l’individu qui se fait la mesure de toutes choses et prétend dicter à l’univers des lois tirées tout entières de sa propre raison relative et faillible. "Malheur à vous, guides aveugles", est-il dit dans l’Évangile ; aujourd’hui, on ne voit en effet partout que des aveugles qui conduisent d’autres aveugles, et qui, s’ils ne sont arrêtés à temps, les mèneront fatalement à l’abîme où ils périront avec eux.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "La crise du monde moderne", p 122

[ contre-initiation ] [ décadence ] [ pouvoir spirituel ] [ conservation ]

 
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experts

Une formule a fait tilt dans l’opinion : qualité de la vie, protection de l’environnement. Mais bien sûr ! on s’en empare, on couvre avec ces formules n’importe quelle entreprise de déménagement du territoire, de destruction de l’humain et de son paysage, de dénaturation de l’environnement. Et pourquoi pas ? Ces mots ne sont que des mots, donc rien. Simplement des formules à la mode. Laissez-nous pratiquer les choses sérieuses, la croissance, l’équipement. Et lorsque vous montrez que ces "formules" ont un contenu très vaste, une valeur, et impliquent des choix de base, alors il y a rejet, on ne peut pas être conduit, dirigé par des mots et des évocations de valeur. La pratique c’est autre chose que votre discours. Et le mépris pour le philosophe et l’humaniste apparaît aussitôt sous la politesse glacée de l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. Jouez avec les mots, nous en prendrons quelques-uns à titre décoratif, et laissez-nous les choses.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 256

[ langage asservi ] [ dualisme ]

 

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condition humaine

Nous, nous ne pensons qu’aux offensés. Ô hommes, ô hommes !

A peine y a-t-il offense aussitôt nous sommes du côté de qui est offensé et nous disons que c'est l'homme. Voici l'homme. Des larmes ? Voici l'homme.

Et celui qui a offensé, qu’est-il ?

Nous ne pensons jamais que lui aussi soit l’homme. Que peut-il donc être d’autre ? Vraiment le loup ?

Nous disons aujourd’hui : c’est le fascisme. Même : le nazifascisme. Mais qu’est-ce que cela signifie que ce soit le fascisme ? Le fascisme, je voudrais le voir hors de l’homme. Que peut-il être ? Que peut-il faire ? Pourrait-il faire ce qu’il fait, s’il n’était pas en l’homme de pouvoir le faire ? Je voudrais voir Hitler et ses Allemands si, ce qu’ils font, il n’était pas en l’homme de pouvoir le faire. Je voudrais les voir en train de chercher à le faire. Leur ôter l’humaine possibilité de le faire et puis leur dire : Allons, faites-le. Que feraient-ils ?

Rien du tout, dit ma grand-mère.

Auteur: Vittorini Elio

Info: Dans "Les hommes et les autres", trad. Michel Arnaud, éd. Gallimard, 1947, page 206

[ conception incomplète ] [ vision unilatérale ] [ bien-mal ] [ ambivalence ] [ victime coupable ]

 
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savoir désagréable

Qu’on aime le pot-au-feu, la lecture, le surf, parce que dans chaque cas un bon cuisinier, un professeur de lettres, une belle amie a su éveiller une sensibilité, sans doute. Mais jamais un philosophe n’a eu le talent encore moins la capacité d’apprendre à quiconque à aimer le monde. Aurait-il ces qualités, il ferait de son élève un non-philosophe. La philosophie ne comble pas un besoin d’aimer le monde mais de l’interpréter. Une fois interprété, le monde demeure le monde — y compris pour le philosophe. Non un objet d’amour mais l’intarissable source d’incertitudes et d’inquiétudes. Pas de philosophie sans un monde anxiogène. De tous les animaux, l’humain est le plus apeuré. De tous les humains, le philosophe est le plus angoissé. Dans un système ou un aphorisme, il épanche sa phobie des hommes, de l’histoire, de la nature — de tout. Si on désire aimer le monde, pas de moyen plus funeste que de philosopher. Comme en toute recherche d’amour, que ce soit pour en recevoir ou en donner, c’est s’exposer au désarroi et au ridicule. Il est plus sage de se divertir, de s’ébattre, de boire, de se droguer. Le monde, alors, devient plus aimable.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Publication facebook du 22.10.2021

[ déplaisante ] [ maladive ] [ anti-idéaliste ]

 

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esthétique

L’ornementation, ou le jeu des formes, est un besoin inné de l’homme et toute la question est de savoir où et quand on peut ou doit l’appliquer ; quant au point de vue purement utilitaire, condamnant par principe tout revêtement ornemental des objets ou des mots, il est profane par sa tendance et erroné par ses conclusions ; il revient en fait à une méconnaissance, non seulement du spirituel ou du sacré, mais même simplement de l’humain. La décoration, loin d’être un amusement vain comme le voudrait le dit point de vue, relève du pôle "musical" - non "mathématique" - de la Substance universelle : elle dérive du "jeu divin" (lila), et son rôle est de communiquer un rayonnement qui semble faire vibrer la matière et la rendre transparente. L’ornementation est un trait caractéristique du style sacral, qu’il s’agisse d’objets ou de paroles ; non que ce style ne comporte pas également, et même essentiellement, des modes de simplicité, mais il manifeste certainement, dans une partie importante de ses expressions, le souci de rendre sensibles les vibrations musicales que la vérité communique par surcroît et d’une manière implicite ; toute liturgie est censée rendre compte et de la majesté et de l’infinitude interne des choses sacrées.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, page 137

[ embellissement ] [ religion ]

 

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démagogie

Maintenant, le pouvoir revendique sa propre disparition. On voit un ancien président de la République [Valéry Giscard d’Estaing] écrire qu’il a souffert d’être séparé de ses concitoyens. C’est-à-dire qu’il ne supportait pas sa fonction. Ce même président avait pris la manie de s’adresser, à la télévision, à ceux qu’il gouvernait au singulier... : "Madame, Mademoiselle, Monsieur" ; pour moi, c’est le comble. […] Il laisse entendre qu’il est mon président, à moi qui l’écoute. Il n’est pas mon président, il n’est le président de personne en particulier, il est le président de la République française, de la nation française. En détruisant la mise à distance symbolique du pouvoir, il commettait une faute grave contre le véritable fondement de la démocratie, qui repose sur la représentation, sur une mise en scène. La mise en scène est une mise à distance, et une mise en miroir qui permet la respiration, qui permet aux individus et aux groupes de se trouver, de se constituer en se séparant de leur propre image. Alors que la prétendue convivialité, déthéâtralisée, déritualisée, casse l’humain, détruit les individus en les laissant seuls face au néant. Démerde-toi, drogue-toi, suicide-toi, c’est ton affaire, il y aura des garagistes qui répareront si c’est réparable, et des flics si besoin est.

Auteur: Legendre Pierre

Info: Entretien. "L'humanité a besoin de l'ombre pour échapper à la folie", Le Monde, 22 avril 1997

[ inversion ] [ fausse proximité ]

 

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interdictions

La Ville de Paris, qui n’a que de bonnes idées, s’apprête à proposer aux douze mille cafés, hôtels et restaurants de la capitale d’adopter le label "Établissement sans tabac". Proposer, c’est adopter. Soixante et un pour cent des personnes qui ne fréquentent jamais ni bars ni restaurants viennent de déclarer qu’elles s’y rendraient si elles ne risquaient pas d’y apercevoir un rond de fumée à l’horizon. C’est tout à fait comme si, du temps où les maisons closes existaient encore, on avait exigé que les prostituées en soient bannies afin que l’on puisse s’y rendre en famille, le dimanche, avec la grand-mère et les enfants en bas âge. [...] Purger l’homme de l’humain, toujours instable et dangereux, remplacer le concret incontrôlable par de l’abstrait programmé n’est plus un rêve mais un travail de chaque instant ; et d’autant plus drôle qu’il y a des sanctions à la clé : en même temps que le label "Établissement sans tabac", la Ville de Paris va en effet proposer des "stickers" comportant un numéro de téléphone que l’on pourra appeler si par hasard, dans ces établissements sans tabac, on a repéré un mégot écrasé, ou même peut-être entendu chuchoter le mot "cigarette". Ainsi, à la joie de respirer sans entraves, s’ajoutera le plaisir de dénoncer sans frein.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1746

[ totalitarisme du bien ] [ maternification ]

 

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consommation technique

Les fab labs ne sont en rien un dépassement de la société industrielle. Bien au contraire, ils forment la pointe la plus avancée d’un nouveau modèle industriel en germe depuis plusieurs décennies qui peut s’épanouir aujourd’hui grâce aux dernières innovations technologiques et à la diffusion de l’esprit du Web. Les valeurs qui les animent : créativité, goût du risque, innovation, disparition des frontières entre temps de travail et loisirs, entre sphère publique et privée, etc., sont celles du "Tous entrepreneurs" cher au modèle libéral, et finalement partagées par tous ces promoteurs, qu’ils s’inscrivent dans une tradition politique marquée à droite ou à gauche, voire même très à gauche.

Ces innovations ne nous permettent pas de dépasser le capitalisme et ces dégâts écologiques et sociaux, elles nous font entrer dans une nouvelle ère, celle d’un capitalisme numérique. Face à ces discours puissants, notamment parce qu’ils sont […] ambivalents et font appel à un spectre de valeurs très large, héritées de différentes traditions politiques considérées jusqu’ici comme antagonistes, il est très difficile de ne pas succomber aux sirènes des nouvelles technologies. Mais contre vents et marées, il faut continuer à expliquer comment l’informatique est la mise en ordre du monde selon une logique de rationalisation, de mise en gestion de toutes les activités humaines, de déqualifications des métiers, de rupture d’avec l’expérience sensible, de dépendance accrue à la machine, de remodelage de l’humain, de disparition de l’intériorité et de destruction du lien social.

Auteur: Biagini Cédric

Info:

[ autoreproduction du système ] [ conformisation ] [ critique ]

 

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