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autodestruction

Les motifs qui déterminent à se donner la mort changent tout-à-fait la nature de cette action ; car lorsqu’on abdique la vie pour faire du bien à ses semblables, on immole, pour ainsi dire, son corps à son âme ; tandis que quand on se tue par l’impatience de la douleur, on sacrifie presque toujours sa conscience à ses passions.

Auteur: Staël Madame de Germaine Necker baronne de Staël-Holstein

Info: Réflexions sur le suicide

[ duale ] [ sacrifice ] [ égoïste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

imperfection

Il y a deux péchés humains capitaux d’où tous les autres découlent : l’impatience et la nonchalance. C’est à cause de leur impatience qu’ils ont été chassés du Paradis, c’est à cause de leur nonchalance qu’ils n’y retournent pas. Mais peut-être n’y a-t-il qu’un seul péché capital : l’impatience. C’est à cause de leur impatience qu’ils ont été chassés du Paradis, c’est à cause de leur impatience qu’ils n’y retournent pas.

Auteur: Kafka Franz

Info: Cahiers In-Octavo

[ défaut ]

 

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rapports humains

La conversation d’un grand esprit avec un esprit ordinaire, quand même leur éducation a été sensiblement la même, ressemble à un voyage que feraient ensemble un homme monté sur un cheval ardent et un piéton. Pour les deux, ce sera bientôt extrêmement fâcheux et, à la longue, impossible. A vrai dire, le cavalier peut pour un temps descendre de cheval, afin de marcher à côté de l’autre, quoique en ce cas l’impatience de sa monture lui donne beaucoup d’embarras.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Le monde comme volonté et comme représentation

[ décalage ] [ dialogue ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

taiseux

Plus tard, quand elle revint dans la pièce pour éplucher les pommes de terre à côté de son mari, elle le trouva installé à la table donc il avait enlevé le napperon. Il y avait étalé ses couteaux à sculpter, et déjà de petits copeaux jonchaient le sol tout autour de lui.

- Que fais-tu donc, Otto ? demanda-t-elle avec un étonnement sans bornes.

- C’est pour voir si je suis encore capable de sculpter, répondit-il.

Elle était un peu irritée. Otto avait beau ne pas être grand psychologue, il devait pourtant se douter de l’impatience avec laquelle il attendait les explications qu’il avait promis de lui donner. Et voilà qu’il avait exhumé ses couteaux à sculpter et qu’il tripotait ses petits morceaux de bois, tout à fait comme au début de leur mariage, lorsqu’il la mettait au désespoir par son éternel silence ! Alors, elle n’avait pas autant qu’aujourd’hui l’habitude de ce mutisme, qui pourtant aujourd’hui lui semblait encore plus intolérable... Justement aujourd’hui ! ... Sculpter du bois ! Grands dieux, voilà tout ce que cet homme trouvait à faire après de tels évènements ! Ce silence si âprement défendu, allait-il le rendre plus insupportable encore ? Y aurait-il de longues heures pendant lesquelles il sculpterait le bois sans prononcer une parole ? ... Pour elle, quelle nouvelle et cruelle désillusion ! ... Mais elle ne pourrait pas la supporter aussi passivement que toutes les autres.

Inquiète, au bord du désespoir, elle regardait pourtant avec une certaine curiosité le morceau de bois long et épais qu’il tournait pensivement dans ses grosses mains et dont il faisait sauter çà et là quelques copeaux.

- Qu’est-ce que ce sera, Otto ? demanda-t-elle, un peu malgré elle.

[...] A cette question presque involontaire, Otto parut d’abord ne vouloir répondre de nouveau que par un grognement. Mais il s’avisa peut-être que, ce matin, il avait exigé un peu trop d’Anna. Ou peut-être était-il tout simplement disposé à s’expliquer.

- Ce sera une tête, dit-il. Je veux voir si je suis encore capable de sculpter une tête... Jadis, j’ai sculpté beaucoup de têtes de pipes.

Et il se remit à travailler son morceau de bois.

- Des têtes de pipes ? ... Voyons, Otto, réfléchis ! ... Le monde s’écroule, et tu penses à des têtes de pipes ! ... Quand j’entends ça ! ...

Il ne semblait faire grand cas ni de sa colère ni de ses paroles.

- Naturellement, ce ne sera pas une tête de pipe… Je veux seulement voir si je suis capable de sculpter notre garçon tel qu'il était.

La mauvaise humeur d'Anna tourna court sur-le-champ. Ainsi, c'était au petit qu'il pensait ! Et s'il pensait au petit, et songeait à sculpter une image de lui, c'est qu'il pensait aussi à elle et qu'il voulait lui faire plaisir. Elle se leva de sa chaise, laissant là ses pommes de terre, et dit :

- Attends, Otto, je t'apporte les photos. Pour que tu saches comment notre petit était réellement…

Il eut un mouvement de refus :

- Je ne veux pas voir de photos. Je veux évoquer Otto par la sculpture, tel que je l'ai ici en moi.

Il se toucha le front. Après un silence, il ajouta encore :

- Si j'en suis capable !

Elle était tout émue. Leur fils vivait donc également en lui ; il avait en lui une image bien nette de leur fils.

Auteur: Fallada Hans

Info: Dans "Seul dans Berlin", traduit de l’allemand par A. Virelle et A. Vandevoorde, éditions Denoël, 2002, pages 156 à 158

[ père-fils ] [ père-par-mère ] [ couple ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson