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illusion

Car l’homme est fait pour comprendre. D’abord qu’il n’y a rien à comprendre, puisqu’il lui manque la clé. Il jouera donc "autour" du lieu de l’esprit, il fabriquera des outils pour le cerner, ou des poèmes pour le charmer, car il ne sait de quelle nature est ce lieu. L’homme pensant est en perpétuel état de siège. Aux aguets devant les remparts qui n’existent pas d’une ville qui n’existe pas. Et cependant il ne saurait vivre sans l’obsession de cette conquête impossible.

Auteur: Perros Georges

Info: En vue d’un éloge de la paresse

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Ajouté à la BD par Bandini

régression

Notre société a choisi le retour à l’enfance pour se rendre la vie supportable. La lucidité, la “mort de Dieu”,le nihilisme début de siècle, le penchant pour le Rien et le Vide, la confrontation avec le Néant, mais aussi, et paradoxalement, l’héritage des Lumières, le rêve hégélien, le progrès en marche, les sciences et les techniques font peur et déçoivent. Alors, l’humanité préfère retomber en enfance. Ce sont donc les valeurs de la maternelle qui prédominent : la quête de l’innocence, le goût de la fable et du merveilleux, la pensée manichéenne, l’hypersensibilité à l’injustice, l’obsession du jeu, pour donner le change, faire semblant. Le réel est décidément trop dur. Mieux vaut Disneyland que Verdun.

Auteur: Bardolle Olivier

Info: Dans "Le monologue implacable", 2003

[ cocooning ] [ niaiserie ] [ bons sentiments ] [ confort refuge ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

discours scientifique

Sous les frasques rhétoriques de Feyerabend se dissimule un thème redoutable et sérieux : l’obsession humaine de trouver des vérités absolues. Bien que cela puisse être un but noble, cela mène souvent à la tyrannie. Feyerabend a attaqué la science non pas parce qu’il croyait qu’elle n’est pas réellement plus valide que l’astrologie ou la religion. C’est plutôt le contraire, il a attaqué la science parce qu’il a reconnu – et cela l’horrifia –la vaste supériorité de la science sur les autres modes de connaissance. Ses objections contre la science étaient morales et politiques plutôt qu’épistémologiques. Il craignait que la science, précisément à cause de son énorme pouvoir, puisse devenir une force totalitaire qui écrase tous ses rivaux.

Auteur: Horgan John

Info:

[ remise en cause ] [ esprit critique ] [ rationalisme inquiétant ] [ effrayante efficacité ] [ philosophie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

passe-temps

En vidant le programme scolaire de tout contenu intellectuel et même pratique, les éducateurs empêchent l’élève de se confronter à des tâches stimulantes, et le forcent à trouver d’autres moyens de remplir le temps qu’il doit, de par la loi, passer obligatoirement à l’école. L’extrême sociabilité des élèves de cycle secondaire, naguère cristallisée autour de ce que Williard Waller appelait "le complexe de popularité et de flirt" et plus récemment axées sur les drogues, provenait, en partie, du fait que le programme d’études n’éveillait qu’un profond ennui. Professeurs et administrateurs déplorent souvent l’obsession que constitue la popularité dans l’esprit des élèves, mais ils l’encouragent lorsqu’ils insistent tant sur la nécessité de s’entendre avec autrui et d’acquérir les habitudes de coopération considérées comme indispensables pour réussir dans l’industrie. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, page 223

[ éducation ] [ déclin ] [ stimulation d'arrière-plan ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

moment

Le fantasme de la perversion [...] n’est pas à proprement parler atemporel, il est hors du temps. Dans la névrose, en revanche, le rapport du sujet au temps, on en parle trop peu, alors qu’il est pourtant la base même des rapports du sujet à son objet au niveau du fantasme.

Dans la névrose, l’objet se charge de cette signification qui est à chercher dans ce que j’appelle l’heure de vérité. L’objet y est toujours à l’heure d’avant ou à l’heure d’après. [...] Ce phénomène affleure, pointe, se manifeste de façon permanente dans la procrastination de l’obsessionnel, qui est d’ailleurs fondée sur le fait qu’il anticipe toujours trop tard. De même, l’hystérique répète toujours ce qu’il y a d’initial dans son trauma, à savoir un certain trop tôt, une immaturation fondamentale.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 373-374

[ décalage ] [ ratage ] [ inconscient ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

incarnation divine

Certes, la vie religieuse se présente chez l’obsessionnel sous une forme profondément remaniée, infiltrée de symptômes, mais par une sorte de curieuse conformité, cette vie religieuse, et spécialement la vie sacramentelle, se démontre parfaitement appropriée à donner aux symptômes de l’obsessionnel le sillon, le moule où il se coule si aisément, tout spécialement dans la religion chrétienne. [...] Chaque fois que Freud a eu un obsessionnel de formation chrétienne, que ce soit l’Homme aux rats ou l’Homme aux loups, il a bien montré l’importance du christianisme dans leur évolution comme dans leur économie. On ne peut pas ne pas voir que par ses articles de foi, la religion chrétienne nous met devant cette solution étonnante, hardie [...], culottée, qui consiste à faire supporter par une personne incarnée, homme-dieu, cette fonction du signifiant dont l’action est marquée sur la vie en tant que telle. Le logos chrétien en tant que logos incarné donne une solution précise au système des rapports de l’homme et de la parole, et ce n’est pas pour rien que le Dieu incarné s’est appelé le Verbe.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 503-504

[ modalité de suppléance ] [ psychanalyse ] [ pouvoir sémantique ]

 
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antisociale

Les remerciements attendus sont émis ; mais je souhaite également déplorer l’obsession de l’histoire contemporaine qui épingle ces poèmes sur le calendrier comme des papillons sur des cartons. La poésie n’est pas un monologue privé, mais je ne pense pas que ce soit non plus un discours public ; et en général c’est ce qu’il y a de pire pour être opportun. C’est pourquoi, pour le dernier poème de ce livre, j’ai mis en scène un pêcheur soûlard, qui vit en solitaire dans sa hutte sous une falaise, et n’a pas de radio, pas de journaux, pas d’amis intelligents, rien excepté les poissons et le whisky ; ermite bête de somme, son esprit devait être pareil à l’océan, intemporel. Mais il s’est également mis à babiller à propos des affaires publiques, et je l’ai stoppé net.

S’il est juste que la vision d’un homme soit exprimée, la poésie en souffre. La poésie devrait représenter la vision globale de l’esprit ; si une partie de l’esprit est tristement occupée, le pire est à craindre. Et il ne sert à rien de repousser l’échéance poétique en attendant que les tempêtes s’éloignent, car je pense qu’on n’en a vu que le commencement ; le calme à attendre est le calme de l’œil du cyclone.

Auteur: Jeffers Robinson

Info: Dans "Mara ou Tu peux en vouloir au soleil", Préface, trad. de l’anglais (États-Unis) par Cédric Barnaud, éditions Unes, 2022, page 7

[ privée ] [ anti-mondaine ] [ contradiction ]

 

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attentats

Les attaques du 11 septembre 2001 ont été un formidable prétexte pour accélérer le développement de la dernière grande passion occidentale, la seule que les Occidentaux soient encore en état de s’offrir, et ce n’est nullement la guerre mais la petite manie maniaque de la sécurité ou de l’assurance tous risques. Et qu’en l’occurrence le troupeau abattu ne soit pas le bon (celui qui propage le virus du terrorisme international) n’a aucune importance. Ce qui compte c’est d’appliquer le principe préventif des abattages dissuasifs (les troupeaux voisins y regarderont à deux fois, maintenant, avant de nous emmerder). Mais ce principe, lui non plus, n’est pas historique. Il n’est que médical et prophylactique. Il relève de l’obsession de l’assurance-vie, c’est-à-dire du terrorisme de la survie, du contrôle de la mort par sa neutralisation. Et jamais, dans l’Histoire, aucune guerre n'a été décidée sur le modèle des traitements contraceptifs élevés au niveau de la géopolitique. Quand être protégé est la dernière preuve que l’on parvienne encore à s’administrer que l’on n’est pas mort, c’est la vie elle-même qui est pour ainsi dire dissuadée par sa protection même. Après l’Histoire, écrirait aujourd’hui Hegel, la vie protégée, c’est-à-dire la mort par anticipation, vit une longue vie humaine. Et fabriquer de la sécurité est la dernière activité, le dernier faire qui donne encore l’impression que l’on fait quelque chose. Le droit d’ingérence, dans ces conditions, devient aussi le droit du plus mort.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1537-1538

[ obsession sécuritaire ] [ orient-occident ] [ monopole de la violence ]

 

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Islam

Le concept de harem est intrinsèquement spatial, c’est une architecture où l’espace public, dans le sens occidental du terme, est inconcevable, car il n’y a qu’un espace intérieur où les femmes ont le droit d’exister et un espace masculin extérieur d’où les femmes sont exclues. C’est pour cela que la bataille actuelle de la démocratisation du monde musulman se focalise et tourne jusqu’à l’obsession autour du voile et l’enfermement symbolique des femmes (le monde arabe a l’un des prolétariats féminins les plus misérables du monde), et que dans les sociétés où la crise de l’Etat et sa remise en question sont radicales comme en Algérie, on n’hésite pas à tirer sur celle qui se dévoilent. Car l’accès des femmes dévoilées à la rue, l’école, le bureau et le Parlement est un acte hautement politique et révolutionnaire, comme une revendication immédiate, non-voilée d’un espace public. Une femme voilée accepte la règle, le voile signifie :“ je traverse rapidement et secrètement cet espace que je reconnais être masculin”. Celle qui se dévoile se revendique comme citoyenne, et bouleverse du coup toute l’architecture non seulement sexuelle mais aussi politique, recréant donc par ce petit geste symbolique un Etat musulman qui reconnait l’existence d’un espace public. […]

On peut résumer la bataille qui se déroule de nos jours dans le monde musulman autour de la démocratie et des droits de la personne, comme une bataille pour la création d’une espace public, chose totalement étrangère à la culture politique musulmane. Dans ce modèle, l’homme est aussi politiquement voilé, car l’espace public est rejeté comme étranger à la nature du système.

Auteur: Mernissi Fatima

Info: Rêves de femmes : Une enfance au harem

[ femmes-hommes ] [ niqab ]

 

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structures incorporées du langage

Si effectivement, l’action spécifique qui vise à l’expérience de satisfaction, est une action dont la fin est de reproduire l’état, de retrouver das Ding, l’objet, nous comprendrons bien des modes de ce qui est le comportement névrotique, de la conduite de l’hystérique, si tant est qu’il s’agit, dans la conduite de l’hystérique, de recréer un état centré par l’objet en tant que cet objet, das Ding, est le centre et le support d’une aversion comme FREUD l’écrit quelque part.

C’est en tant que l’objet premier est objet d’insatisfaction que s’ordonne, s’organise l’Erlebnis spécifique de l’hystérique. Et c’est aussi pour autant que par une différence, une distinction, une opposition que FREUD a vue, la première, et qui n’a pas lieu d’être abandonnée que dans la névrose obsessionnelle, cet objet, das Ding, par rapport à quoi s’organise l’expérience de fond, l’expérience de plaisir, est un objet - FREUD l’a très bien perçu, cela a été sa première aperception de la névrose obsessionnelle - un objet qui littéralement apporte trop de plaisir.

Si vous regardez dans ses cheminements divers, dans tous ses ruisselets le comportement de l’obsessionnel : ce qu’il indique et ce qu’il signifie, ce comme quoi il apparaît sujet lui-même, c’est toujours ce quelque chose qui se règle pour éviter en fin de compte ce qu’il voit souvent assez clairement comme étant le but et la fin de son désir. Et pour l’éviter d’une façon dont la motivation est somme toute extraordinairement radicale, puisque effectivement le principe du plaisir nous est donné pour avoir un mode de fonctionnement qui est justement d’éviter cet excès, ce trop de plaisir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 9 décembre 1959, L'éthique

[ définition ] [ hystérie ] [ choix de la névrose ]

 

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