Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 51
Temps de recherche: 0.0577s

pré-amérique

Depuis que douze ans plus tôt à Tordesillas près de Valladolid, la Castille et le Portugal s’étaient partagé l’Océan, marquer ce qui appartenait aux deux royaumes était devenu un enjeu politique. Le traité garantissait à la Castille les terres situées à l’ouest d’une ligne arbitraire et donc la possession des îles que Colón avait découvertes. À l’époque, cela avait été célébré comme un triomphe : la reine de Castille Isabel devenait la maîtresse des terres nouvelles et le Portugal ne conservait que des immensités stériles d’eau salée. À présent, on était moins certain que le traité ait été favorable, car il était apparu que des pays, vers le sud, se trouvaient à l’est de la ligne.

Auteur: Laneyrie-Dagen Nadeije

Info: L'étoile brisée, p 231

[ renaissance ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

politiquement correct

la bêtise configure la seule formule géométrique

qui ne peut jamais être résolue



anciens navigateurs sur des mares insondables

– empaillés de nuit dans les ateliers de l’élite –

prêchent de la cage télévisuelle



l’un est expert dans le domaine de l’océanographie politique

un autre violoncelliste sur l’estrade de l’économie

un autre gynécologue à la louche tordant l’utérus de l’histoire



chacun vomit des solutions pour sauver la patrie

de notre douce patrie tombée comme proie

au mal provoqué par le postmodernisme



avant le final de la pédagogie nocturne

les anciens navigateurs sur des mares insondables

jouent l’air de l’âne émasculé

Auteur: Stoica Petre

Info: In Le blues roumain, tome 3 de Radu Bata, p. 160

[ spécialistes perroquets ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

aurore

La fin de la nuit. Les étoiles pâlissent puis s’effacent, le bord du disque solaire apparaît au-dessus de l’océan des collines et le ciel s’embrase soudain. L’œil est attiré par l’horizon, par la paix qui émane de la terre. Des chants d’oiseaux aussi limpides que l’azur saluent le retour du soleil. Puis l’œil sa fatigue d’infini et, partant en quête de détail, redécouvre la lutte pour la vie. Un lapin sort de sous un buisson de sauge, et une ombre passe sur lui. Un faucon décrit avec majesté des cercles qui se rétrécissent et les chants des oiseaux se font aigus et saccadés. Des hirondelles, sorties on ne sait d’où, plongent pour chasser le rapace qui s’élève. Un papillon flamboie sur une pierre et la langue d’un caméléon jaillit et le gobe.

Auteur: Miller Arthur

Info: Les Misfits

[ matin ]

 

Commentaires: 0

pollution

L’ennui avec la plupart des moyens de transport, songea-t-il, c’est quand certains ne valent pas le dérangement. Sur Terre (lorsque Terre il y avait encore, avant qu’on ne la démolisse pour laisser place à une nouvelle déviation hyperspatiale) le problème s’était posé avec les voitures : les inconvénients engendrés par l’extraction de quantités de pâte collante et noire du sous-sol où elle reposait tranquillement sans gêner personne, aux seules fins de la convertir en goudron pour recouvrir le terrain, le convertir en fumée pour emplir l’air et finalement déverser le reste dans l’océan, semblaient de loin dépasser l’avantage de pouvoir se rendre plus rapidement d’un point à un autre, surtout lorsque (conséquence prévisible de cet état de choses) votre point d’arrivée était devenu fort semblable à celui de départ, c’est-à-dire : recouvert de goudron, rempli de fumée, et cruellement dépourvu de poisson.

Auteur: Adams Douglas

Info: H2G2 - Le Dernier Restaurant avant la Fin du Monde

[ bêtise ] [ imprévoyance ] [ pétrole ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

nature

Au nord-est de Fakarava, aux Tuamotu, quand la mer vient briser, le monde parle… Seule la mer s’exprime. Rien d’autre que l’effet de la mer et de la vague ne peut modifier la bande-son du récif. Ici, on a l’impression déchirante que ça tape depuis des milliers d’années. Ce temps de la vague qui s’écrase, ce bruit de l’océan qui respire, signifie que nous ne sommes pas là pour longtemps. Le monde ici me dit clairement que je ne suis qu’un passant.
Alors je pense dans mon for intérieur : " il me suffirait d’être ce mouvement-là pour être éternel. " Le bruit du récif m’indique que je suis déjà vaincu. Ce bruit va continuer, continuer et continuer encore …
Cette respiration n’est pas la mienne, c’est celle du monde. Elle ne me rend que plus dérisoire et vulnérable. Je n’ai, moi, qu’un tout petit souffle.

Auteur: Kersauson Olivier de

Info: Le monde comme il me parle

[ humilité ]

 

Commentaires: 0

paléoclimatologie

On estime généralement qu’au plus fort de la période glaciaire, le volume total de glace qui recouvrait l’hémisphère Nord s’évaluait à plus de 6 milliards de mètres cubes. La quasi-totalité de l’Europe était dès lors enfouie sous 3000 mètres de glace. Le retrait des grandes calottes glaciaires surviendra quelque 7000 ans plus tard, entraînant la fonte soudaine des glaces. On observera dès lors une forte augmentation de la température des eaux de surface de l’océan Atlantique, ce que confirme l’étude des planctons fossiles. Cette phase de réchauffement dénommée "phase de Bolling" provoquera une montée spectaculaire du niveau des mers se surélevant de plus de 100 mètres. Les géologues sont d’avis que la fonte des glaciers géants entraîna de violentes inondations submergeant les zones côtières et engloutissent les îles et les isthmes, tandis que les fragments de l’écorce terrestre jusque-là comprimée contre l’asthénosphère par des milliards de tonnes de glace furent libérés par le dégel et commencèrent à se soulever, parfois fort brusquement, ce qui provoqua des séismes dévastateurs et emplit l’air de grondements terribles.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle" pages 532-533

[ tardiglaciaire ] [ description ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

impression de lecture

L’un des signes les moins douteux de cet acculement des âmes modernes à l’extrémité de tout, c’est la récente intrusion en France d’un monstre de livre, presque inconnu encore, quoique publié en Belgique depuis dix ans : les Chants de Maldoror, par le comte de Lautréamont ( ?), œuvre tout à fait sans analogue et probablement appelée à retentir. L’auteur est mort dans un cabanon et c’est tout ce qu’on sait de lui.

Il est difficile de décider si le mot monstre est ici suffisant. Cela ressemble à quelque effroyable polymorphe sous-marin qu’une tempête surprenante aurait lancé sur le rivage, après avoir saboulé le fond de l’Océan.

La gueule même de l’Imprécation demeure béante et silencieuse au conspect de ce visiteur, et les sataniques litanies des Fleurs du Mal prennent subitement, par comparaison, comme un certain air d’anodine bondieuserie.

Ce n’est plus la Bonne Nouvelle de la Mort du bonhomme Herzen, c’est quelque chose comme la Bonne nouvelle de la Damnation. Quant à la forme littéraire, il n’y en a pas. C’est de la lave liquide.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, page 38

[ éloge ] [ incomparable ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

autocritique

Demain je reprendrai à nouveau cet important poème

A propos de Ferguson [Mara], homme jaloux et trompé

Qui braille la vérité, la vérité, et ne peut en supporter la plus petite lueur. Ce poème m’ennuie, et j’espère qu’il ennuiera

Toute bonne âme qui le lira, étant en quelque sorte

Au plus proche de moi-même mais surtout à mes antipodes ;

Mais ayant ordonné à l’artillerie lourde de faire feu

Je dois pilonner jusqu’au bout.

          Ce soir, ma chère,

Oublions tout ça, ceci et la guerre,

Isolons-nous juste au-delà du temps,

Toi avec ton whisky irlandais, moi avec mon vin rouge,

Tandis que les étoiles passent au-dessus de l’océan qui ne dort jamais,

Et peu après minuit j’en cueillerai certaines pour t’en faire une couronne ; nous parlerons de l’amour et de la mort,

Thèmes solides comme le roc, vieux et profonds comme la mer,

N’admettant rien de plus opportun, rien de moins réel

Tandis que les étoiles passent au-dessus de l’océan qui ne connaît pas le temps,

Et quand elles s’évanouiront nous aurons agréablement passé la nuit.

Auteur: Jeffers Robinson

Info: Dans "Mara ou Tu peux en vouloir au soleil", Préface, trad. de l’anglais (États-Unis) par Cédric Barnaud, éditions Unes, 2022

[ littérature-réalité ] [ préoccupations essentielles ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

antisociale

Les remerciements attendus sont émis ; mais je souhaite également déplorer l’obsession de l’histoire contemporaine qui épingle ces poèmes sur le calendrier comme des papillons sur des cartons. La poésie n’est pas un monologue privé, mais je ne pense pas que ce soit non plus un discours public ; et en général c’est ce qu’il y a de pire pour être opportun. C’est pourquoi, pour le dernier poème de ce livre, j’ai mis en scène un pêcheur soûlard, qui vit en solitaire dans sa hutte sous une falaise, et n’a pas de radio, pas de journaux, pas d’amis intelligents, rien excepté les poissons et le whisky ; ermite bête de somme, son esprit devait être pareil à l’océan, intemporel. Mais il s’est également mis à babiller à propos des affaires publiques, et je l’ai stoppé net.

S’il est juste que la vision d’un homme soit exprimée, la poésie en souffre. La poésie devrait représenter la vision globale de l’esprit ; si une partie de l’esprit est tristement occupée, le pire est à craindre. Et il ne sert à rien de repousser l’échéance poétique en attendant que les tempêtes s’éloignent, car je pense qu’on n’en a vu que le commencement ; le calme à attendre est le calme de l’œil du cyclone.

Auteur: Jeffers Robinson

Info: Dans "Mara ou Tu peux en vouloir au soleil", Préface, trad. de l’anglais (États-Unis) par Cédric Barnaud, éditions Unes, 2022, page 7

[ privée ] [ anti-mondaine ] [ contradiction ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

aqua simplex

L’histoire d’un ruisseau, même de celui qui naît et se perd dans la mousse, est l’histoire de l’infini. Ces gouttelettes qui scintillent ont traversé le granit, le calcaire et l’argile ; elles ont été neige sur la froide montagne, molécule de vapeur dans la nuée, blanche écume sur la crête des flots ; le soleil, dans sa course journalière, les a fait resplendir des reflets les plus éclatants ; la pâle lumière de la lune les a vaguement irisées ; la foudre en a fait de l’hydrogène et de l’oxygène, puis d’un nouveau choc a fait ruisseler en eau ces éléments primitifs. Tous les agents de l’atmosphère et de l’espace, toutes les forces cosmiques ont travaillé de concert à modifier incessamment l’aspect et la position de la gouttelette imperceptible ; elle aussi est un monde comme les astres énormes qui roulent dans les cieux, et son orbite se développe de cycle en cycle par un mouvement sans repos. Toutefois notre regard n’est point assez vaste pour embrasser dans son ensemble le circuit de la goutte, et nous nous bornons à la suivre dans ses détours et ses chutes depuis son apparition dans la source jusqu’à son mélange avec l’eau du grand fleuve ou de l’océan.


Auteur: Reclus Elisée

Info: Histoire d'un ruisseau. Chapitre I, La Source

[ polymorphe ] [ multi-usage ] [ pluridisciplinaire ] [ combinable ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste