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recyclage
Dès l’âge de dix ans, ils s’activent autour des bûchers. L’odeur imprègne leur peau, qui devient grise à force de vivre parmi les cendres. Ils manipulent tous les cadavres, jeunes, vieux, malades, amputés, en morceaux, décapités, ou si parfaits qu’on a du mal à croire qu’ils sont morts. Avec le temps, ils ne les voient plus. Enveloppés de leur suaire blanc, les défunts sont tous pareils, tous voués à la désintégration. Une fois les corps brûlés, les enfants sont chargés de retrouver ce que le feu n’a pas détruit. Ils marchent parmi les cendres à la recherche de bijoux, de pièces ou d’ustensiles, et pataugent dans la boue du Gange pour récupérer ce qui pourrait être vendu. Ils ramassent les morceaux de bois qui n’ont pas été brûlés pour les ramener à la maison, où ils seront utilisés pour cuisiner. Tout dans cette industrie est récupérable. Grande leçon, pour notre époque !
Auteur:
Nirsimloo Ananda Devi
Années: 1957 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: ethnologue, anthropologue sociale, traductrice
Continent – Pays: France - Ile Maurice
Info:
Le rire des déesses
[
récupération
]
[
fossoyeurs
]
détails
Quand nous accable le malheur
L'espace d'une seconde nous sauvent
les infimes aventures
De l'attention ou de la mémoire :
La saveur d'un fruit, la saveur de l'eau,
ce visage qu'un rêve nous ramène,
les premiers jasmins de novembre,
le désir infini de la boussole,
un livre que nous croyions perdu, le battement d'un hexamètre,
la clé brève qui nous ouvre la maison,
l’odeur d'une bibliothèque ou du santal,
l'ancien nom d'une rue,
les couleurs d'une carte,
une étymologie imprévue,
le poli d'un ongle limé,
la date que nous cherchions,
compter les douze coups obscurs,
une brusque douleur physique.
Huit millions sont les divinités du Shinto
qui, secrètes, voyagent sur la terre.
Ces modestes divinité nous frôlent,
nous frôlent et puis nous laissent.
Auteur:
Borges Jorge Luis
Années: 1899 - 1986
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, devint aveugle, non-voyant
Continent – Pays: Amérique du sud - Argentine
Info:
La proximité de la mer : Une anthologie de 99 poèmes
[
poème
]
[
vétilles
]
[
souvenirs
]
[
imaginaire
]
sincérité
La simplicité c’est se mettre à nu devant les autres
Et nous avons tant de difficulté à être vrais avec les autres.
Nous avons peur d’être mal compris, de paraître fragiles,
de nous retrouver à la merci de ce qui nous fait face.
Nous ne nous exposons jamais.
Parce qu’il nous manque la force d’être des hommes,
celle qui nous fait accepter nos limites,
celle qui nous les fait comprendre, en leur donnant du sens et en les transformant en énergie,
en force précisément.
J’aime la simplicité qui s’accompagne d’humilité.
J’aime les clochards.
J’aime les gens qui savent écouter le vent sur leur propre peau,
sentir l’odeur des choses,
en capturer l’âme.
Ceux dont la chair est en contact avec la chair du monde.
Parce que là est la vérité, là est la douceur, là est la sensibilité, là est encore l’amour.
Auteur:
Merini Alda
Années: 1931 - 2009
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: poétesse et femme de lettres
Continent – Pays: Europe - Italie
Info:
Aphorismes et grigri
[
humble
]
rapports humains
La simplicité c’est se mettre à nu devant les autres
Et nous avons tant de difficulté à être vrais avec les autres.
Nous avons peur d’être mal compris, de paraître fragiles,
de nous retrouver à la merci de ce qui nous fait face.
Nous ne nous exposons jamais.
Parce qu’il nous manque la force d’être des hommes,
celle qui nous fait accepter nos limites,
celle qui nous les fait comprendre, en leur donnant du sens et en les transformant en énergie,
en force précisément.
J’aime la simplicité qui s’accompagne d’humilité.
J’aime les clochards.
J’aime les gens qui savent écouter le vent sur leur propre peau,
sentir l’odeur des choses,
en capturer l’âme.
Ceux dont la chair est en contact avec la chair du monde.
Parce que là est la vérité, là est la douceur, là est la sensibilité, là est encore l’amour.
Auteur:
Merini Alda
Années: 1931 - 2009
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: poétesse et femme de lettres
Continent – Pays: Europe - Italie
Info:
Aphorismes et grigri
[
sincères
]
solitude
Encore que la fillette les ignorât, ces pensées, elle habitait en elles, tout comme les algues ignorent la mer et les oiseaux le ciel. Du reste, pas une seule fois elle ne s’était approprié une idée qui lui fut étrangère pour ourdir quelque machination contre la vie. Elle se tenait tranquille, ignorante d’elle-même, tel un pur agrégat de particules mentales, sans la moindre intelligence. En flânant ainsi dans cette forêt de fantaisies funestes qu’elle avait suscitées autour d’elle, elle avait inventé la violence, la torture, le suicide. Avec les incendies et les alluvions, dont elle avait eu vent on ne sait où, elle s’était forgé des extases et des enfants. Elle vivait désormais de ce sexe inconnu qui l’étourdissait. L’odeur capiteuse qui se dégageait d’elle la poussait à entonner des psaumes, on l’eût dite alors environnée d’un nuage d’encense ; elle chantait son propre imaginaire et s’ingéniait à suivre un système très raffiné de sensations qui lui vaudraient d’amères déceptions : sitôt qu’elle y renoncerait, comme il lui arriverait plus tard, on l’obligerait à faire preuve d’une idiotie héroïque.
Auteur:
Masino Paola
Années: 1908 - 1989
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Italie
Info:
Dans "La Massaia", page 29
[
mystique
]
[
pouilleux
]
[
description
]
illusion
La réalisation majeure du nouveau complexe militaro-cognitif a consisté à rendre superflue toute oppression directe et manifeste : les individus sont bien mieux contrôlés et "poussés" dans la direction qui convient lorsqu’ils continuent de se vivre comme des acteurs libres et autonomes de leurs propres existences… Il y a une autre leçon essentielle de Wikileaks : notre absence de liberté est dangereuse au plus haut point lorsqu’elle est vécue comme le médium même de notre liberté. Qu’y a-t-il de plus libre en effet que ce flux communicationnel incessant qui permet à chacun de faire connaître à tous ses opinions et de former à volonté des communautés virtuelles ? Dans la mesure où la licence et le libre choix font figure de valeurs suprêmes, il semble que le contrôle social et la domination ne menacent plus le sujet et sa liberté : l’individu supposément libre en fait l’expérience en tant qu’expérience de soi-même et, ce faisant, les conforte. Qu’y a-t-il de plus libre en effet que nos manières de "surfer" sur la Toile sans la moindre contrainte ? Voilà comment opère aujourd’hui "le fascisme qui a l’odeur de la démocratie".
Auteur:
Zizek Slavoj
Années: 1949 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - Slovénie
Info:
[
indépendance
]
[
GAFAM
]
pressentiment
Et peu importe que ce matin-là Hélène ait vu ou non, parmi la foule hurlante, les Juifs accroupis, à quatre pattes, forcés de nettoyer les trottoirs sous le regard amusé des passants. Peu importe qu'elle ait ou non assisté à ces scènes ignobles où on leur fit brouter de l’herbe. Sa mort traduit seulement ce qu'elle ressentit, le grand malheur, la réalité hideuse, son dégoût pour un monde qu'elle vit se déployer dans sa nudité meurtrière. Car au fond, le crime était déjà là, dans les petits drapeaux, dans les sourires des jeunes filles, dans tout ce printemps perverti. Et jusque dans les rires, dans cette ferveur déchaînée, Hélène Kuhner dut sentir la haine et la jouissance. Elle a dû entrevoir - en un raptus terrifiant -, derrière ces milliers de silhouettes, de visages, des millions de forçats. Et elle a deviné, derrière la liesse effrayante, la carrière de granit de Mauthausen. Alors, elle s'est vue mourir. Dans le sourire des jeunes filles de Vienne, le 12 mars 1938, au milieu des cris de la foule, dans l’odeur fraîche des myosotis, au cœur de cette allégresse bizarre, de toute cette ferveur, elle dut éprouver un noir chagrin.
Auteur:
Vuillard Eric
Années: 1968 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain et cinéaste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
L'ordre du jour
[
prescience
]
[
entre deux guerres
]
[
prémonition
]
vertes années
C’est vrai, je n’ai jamais repensé à mon enfance. À présent cependant, elle se trouve soudain à nouveau devant moi, et je suis à nouveau un enfant. Mon père est là à nouveau, son pas lourd résonne, comme jadis, revenant à la maison, il apporte la sécurité, la tranquillité et la protection avec lui. Ma mère est là à nouveau ; elle s’empresse laborieusement à travers les chambres, sans cesse en activité, sans cesse à se soucier de ses enfants et de sa maison. Et dans la cuisine les domestiques travaillent, ils nettoient et rangent et cuisinent les merveilleux gâteaux de fête. L’odeur du gâteau remplit à nouveau la maison, cette odeur, dans laquelle toute l’enfance est celée. Je roule à nouveau, comme jadis, dans les rues hivernales, je me plonge profondément dans les sièges mous de la voiture, autour de moi règnent le tourbillon des flocons de neige, le tintement des grelots et le bruit de l’agitation de la rue. À ma droite et à ma gauche cependant se trouvent mes parents qui m’entourent de leur amour et de leur protection. Tout cela est là à nouveau, mais ce ne sont pas que des souvenirs isolés ou des images, au contraire ils forment un tout, une seule sensation, une seule odeur…
Auteur:
Flinker Robert
Années: 1906 - 1945
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain, neurologue et poète de langue allemande
Continent – Pays: Europe - Roumanie
Info:
Le Voyageur
[
souvenir
]
[
ambiance
]
femme-par-homme
Je regarde ce soir une photo
De Monica Vitti dans Le désert rouge
Et c’est toi
Dans le temps
Et je ne peux rien
Contre le temps
Contre toi
Contre Monica Vitti
Contre le désert rouge
Contre
Le mélange d’inquiétude et de sensualité
La posture frileuse rêveuse
Egarée presque
Contre
La bouche entrouverte
Les cheveux blonds un peu en désordre
Les bras croisés
Contre
Le pull en cachemire
A même la peau
Et surtout contre
Ce détail qui m’attendrit entre tous
Qui me rappelle Trouville en 1984
Les manches étirées jusqu’à la paume
Car il fait encore frisquet
Dans la maison que l’on vient de rouvrir
Contre
L’odeur de sel et d’encaustique
Contre la mer tout près
Contre le transat replié dans l’entrée
Tout à l’heure tu iras mieux
Tu te se seras réchauffée
On ira à la plage
Tu liras L’été finit sous les tilleuls de Kléber Haedens
Le vent achèvera de te décoiffer
On dînera aux Vapeurs sans doute
Et je ne peux rien contre
Rien vraiment rien
Contre Monica Vitti dans le désert rouge.
Auteur:
Leroy Jérôme
Années: 1964 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Sauf dans les chansons. La Table ronde, 2015. Le désert rouge
[
éloge
]
[
cinéma
]
[
actrice italienne
]
[
poème
]
homme-animal
Comme effrayée par une sorte de vision effroyable, Pisicuţa s’arrêta soudain comme foudroyée, se mit à renâcler, à se cabrer et à reculer, montrant le désir de me faire tomber de son dos, et de me projeter bien loin, de me flanquer par terre…
C’est ainsi qu’à tort ou à raison, je soupçonnai que quelque bête sauvage, un loup ou un ours, venait juste de passer, qu’elle avait traversé le chemin et qu’elle avait laissé, derrière elle, un relent de son odeur dans l’air, que l’odorat de Pisicuţa, beaucoup plus sensible que le mien, avait reniflé et que, moins courageuse que moi, elle n’osait pas franchir. Une idée géniale me traversa l’esprit : je fourrai ma main dans l’une de mes besaces et j’en retirai vite ma serviette de toilette, longue comme un jour sans pain, dont l’odeur hétéroclite, j’en étais persuadé, allait vaincre et dominer victorieusement toutes les odeurs aigres et sauvages de tous les fauves de l’univers… ce n’est pas pour rien qu’elle était restée, aussi longtemps, à l’abri dans mes sacs de voyage, en étroit voisinage avec toutes sortes d’olives vieilles et flétries, avec l’ail et l’oignon aux relents puissants, qui formaient l’essentiel de mes victuailles pour le voyage, et avec une immense peau de mouton, dont on avait fait un bonnet pour le mauvais temps…
Auteur:
Calistrat Hogaș
Années: 1847 - 1917
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Roumanie
Info:
PE DRUMURI DE MUNTE, traduction de Dolores Toma