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conjonction des opposés

Si l’on est encore imbu de la vieille idée de l’opposition de l’esprit et de la matière, on se trouve dans un état de division, d’insupportable contradiction. Mais si l’on peut au contraire se réconcilier avec le mystère qui fait de l’âme l’aspect intérieur de la vie du corps, et du corps la révélation extérieure de la vie de l’âme, si l’on peut comprendre qu’ils ne sont pas une dualité, mais une unité, on comprend aussi que le désir de surmonter, grâce à l’inconscient, le degré actuel de conscience, conduise au corps et, inversement, que la croyance au corps ne permette qu’une philosophie qui ne nie pas le corps au bénéfice de l’esprit pur.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Problèmes de l'âme moderne"

[ harmonie ]

 
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secondéité contextualisée

("L’énonciation sera pour nous l’activité langagière exercée par celui qui parle... ") : c’est l’émetteur du message ; privilège que connote et conforte à la fois le terme un peu malencontreux d’"énonciation", car même si l’usage linguistique prétend en faire un archilexème* neutralisant l’opposition encodage/décodage, l’usage commun ("énoncer", c’est produire, plutôt qu’interpréter, un message) tend obstinément à le contaminer. C’est pourquoi le terme d’"énonciation", outre le transfert métonymique précédemment signalé, est fréquemment affecté d’un autre type de glissement sémantique, qui lui relève de la "spécialisation" (réduction d’extension) : au lieu d’englober la totalité du parcours communicationnel, l’énonciation est alors définie comme le mécanisme d’engendrement d’un texte, le surgissement dans l’énoncé du sujet d’énonciation, l’insertion du locuteur au sein de sa parole.

Auteur: Kerbrat-Orecchioni Catherine

Info: L'énonciation : De la subjectivité dans le langage. *Lexème représentant, sur le plan du signifiant, des sèmes communs à deux ou plusieurs unités lexicales. (Par exemple siège est l'archilexème de la série pouf, tabouret, chaise, fauteuil, canapé, etc.) C'est aussi un hyperonyme

[ entité formulante ] [ destinateur ] [ linguistique ]

 

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liens inter-individuels

L’opposition entre la psychologie individuelle et la psychologie sociale, ou psychologie des foules, qui peut bien à première vue nous paraître très importante, perd beaucoup de son acuité si on l’examine à fond. Certes, la psychologie individuelle a pour objet l’homme isolé et elle cherche à savoir par quelles voies celui-ci tente d’obtenir la satisfaction de ses motions pulsionnelles, mais, ce faisant, elle n’est que rarement – dans certaines conditions exceptionnelles – en mesure de faire abstraction des relations de cet individu avec les autres. Dans la vie psychique de l’individu pris isolément, l’autre intervient très régulièrement en tant que modèle, soutien et adversaire, et de ce fait la psychologie individuelle est aussi, d’emblée et simultanément, une psychologie sociale, en ce sens élargi mais parfaitement justifié.

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Psychologie des foules et analyse du moi", in Essais de psychanalyse, Payot, 1981, page 123

[ similitudes ] [ déduction ] [ atomes sociologiques ]

 

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transcendance

L’opposition majeure est donc Espace-Temps, et Réalité-Vérité. Et la tentation majeure de notre civilisation (liée à l’hégémonie technicienne) est la tentative de confusion entre réalité et vérité. Nous faire croire que le réel, c’est le vrai. La seule vérité. Du temps de la querelle des universaux, les réalistes croyaient que la vérité est réelle, nous avons inversé les termes, pour nous tout se limite au réel. Le vrai c’est ce que contient la réalité, ce qu’elle exprime. Rien au-delà. D’ailleurs il n’y a plus d’au-delà. […] Tout ramené à cette réalité constatable, scientifiquement mesurable, pragmatiquement modifiable. La praxis mesure de toute vérité. La vérité n’est plus que l’en-deçà de la vérité, sur lequel il est possible d’agir…

La Parole est seule relative à la Vérité. L’image est seulement relative à la réalité.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 45

[ sécularisation ] [ directions complémentaires ]

 
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alimentation

Cette gravure réalisée en 1563 d’après des dessins de Bruegel présente une cuisine plus que prospère : un grand feu dans la cheminée permet de rôtir des cochons à la broche, des hommes à l’embonpoint impressionnant festoient autour d’une table chargée de victuailles, tandis que des charcuteries pendent du plafond. Signes d’une grande aisance : au premier plan, des enfants se bâfrent, une mère aux seins gonflés allaite son nourrisson et même le chien de la maisonnée a de quoi se remplir la panse. Dans le coin supérieur gauche de la gravure, un mendiant efflanqué (reconnaissable à sa cornemuse) se fait cependant chasser de ce banquet. Le thème de l’opposition entre "gras" et "maigre" connaît un franc succès dans la seconde moitié du XVIe siècle : peut-être satire du manque de charité chrétienne des riches, à moins que le personnage en haillons soit une allégorie du jeûne et des jours maigres.

Auteur: Laurioux Bruno

Info: A propos de la gravure "La maigre cuisine de Breughel" gravure de Pieter Van Der Heyden, d'après les dessins de Pieter Bruegel, 1563

[ abondance ] [ ripailles ] [ description ] [ art pictural ]

 
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société alternative

Fourier affirme l’existence d’une attraction industrielle qui rend possible une coopération agréable. Elle est fondée sur une attraction passionnée dans la nature de l’homme qui persiste en dépit de l’opposition de la raison, du devoir, des préjugés. Cette attraction tend vers trois objectifs principaux : la création du "luxe, ou du plaisir des cinq sens", la formation de groupes libidineux (d’amitié ou d’amour) ; et l’établissement d’un ordre harmonieux organisant ces groupes de travail en accord avec le développement des "passions individuelles" ("jeu" interne et externe des facultés). Fourier est celui des socialistes utopiques qui est le plus près l’élucider le fait que la liberté dépende de la sublimation non-répressive. Cependant, dans son plan détaillé de réalisation de l’idée, il la confie à une organisation et à une administration géantes, et conserve ainsi les éléments répressifs. Les communautés ouvrières du phalanstère annoncent plutôt "la force par la joie" (Kraft durch Freude) que la liberté ; l’amélioration de la culture de masse que son abolition.

Auteur: Marcuse Herbert

Info: A propos de Charles Fourier dans "Eros et civilisation", trad. de l'anglais par Jean-Guy Nény et Boris Fraenkel, éditions de Minuit, Paris, 1963, page 189

[ critique ]

 

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rite

Il est clair que l’initiation consiste en l’instauration d’un échange là où il n’y avait que fait brut : de la mort naturelle, aléatoire et irréversible, on passe à une mort donnée et reçue, donc réversible dans l’échange social, "soluble" dans l’échange. Du même coup, l’opposition entre la naissance et la mort disparaît : elles peuvent s’échanger elles aussi sous les espèces de la réversibilité symbolique. L’initiation est ce moment crucial, ce nexus social, cette chambre noire où naissance et mort, cessant d’être les termes de la vie, réinvoluent l’une dans l’autre – non vers quelque fusion mystique, mais bien pour faire ici de l’initié un véritable être social. L’enfant non initié n’a fait que naître biologiquement, il n’a encore qu’un père et une mère "réels", pour devenir un être social il lui faut passer par l’événement symbolique de la naissance/mort initiatique, il lui faut avoir fait le tour de la vie et de la mort pour entrer dans la réalité symbolique de l’échange.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 216-217

[ signification ] [ circularité ]

 

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nord-sud

Les Occidentaux devraient-ils relativiser l’opposition entre l’individuel et le collectif ?  

- Pour l’anthropologue Philippe Descola, l’Europe chrétienne est essentiellement analogiste. Au Moyen Âge, on croyait que tout était relation. L’Europe serait devenue naturaliste autour du XVIe et XVIIe siècle. On s’est mis à croire à une coupure radicale entre  le monde humain et le monde non humain. L’homme se distinguerait au sein du règne animal par son intériorité, qu’on l’appelle l’âme, l’esprit ou la res cogitans. Ce postulat nous coupe de la nature et nous isole. Un symbole fort de cet état d’esprit est L’Homme de Vitruve de Léonard de Vinci. Les Occidentaux se réfèrent à ce dessin comme à une représentation de l’humanité. Pourtant, c’est un homme isolé, qui n’est en relation avec rien, ni avec la nature ni avec d’autres humains : il n’y a pas de femmes, pas d’enfants, pas de personnes âgées. C’est un mâle blanc adulte et en bonne santé qui est dans une relation de domination au monde grâce à la technique. Il n’a besoin de rien d’autre que de lui-même. C’est typique d’un imaginaire anthropologique occidental.

Auteur: Giraud Gaël

Info:

[ colonialisme culturel ]

 
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hypocrisie sociétale

[...] l’idéologie de la compassion est en elle-même l’une des influences principales qui subvertissent la vie civique, car celle-ci dépend moins de la compassion que du respect mutuel. Une compassion mal placée dégrade aussi bien les victimes, réduites à n’être que des objets de pitié, que ceux qui voudraient se faire leurs bienfaiteurs et qui trouvent plus facile d’avoir pitié de leurs concitoyens que de leur appliquer des normes impersonnelles qui donneraient droit au respect à ceux qui les atteignent. Nous avons pitié de ceux qui souffrent, et surtout de ceux qui souffrent de manière bien visible ; mais nous réservons notre respect à ceux qui refusent d’exploiter leur souffrance à des fins de pitié. [...]
La compassion est devenue le visage humain du mépris. Autrefois, la démocratie sous-entendait l’opposition à toutes les formes de normes inégales. Aujourd’hui, nous acceptons les normes inégales — comme toujours, elles anticipent la citoyenneté à deux vitesse — au nom du souci humanitaire. [...]
De nos jours, il y a plus de chances pour que la démocratie meure d’indifférence que d’intolérance. La tolérance et la compréhension sont des vertus importantes, mais elles ne doivent pas devenir un prétexte pour l’apathie.

Auteur: Lasch Christopher

Info: La Révolte des élites et la trahison de la démocratie (1994), trad. Christian Fournier, éd. Flammarion, coll. "Champs Essais", 2009

[ désistement politique ] [ responsabilisation citoyenne ] [ émollience sociale ]

 
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orient-occident

Dans la perspective "orientale", la réalité ultime est le "Vide", un "Vide positif" à l’aune duquel toute réalité finie et déterminée n’est qu’illusion : le seul accès authentique à la Vérité éthico-épistémologique passe par le renoncement au désir en tant qu’il nous enchaîne aux objets finis et constitue la première cause de notre souffrance. Il s’agit ainsi d’entrer dans la félicité impassible du nirvana. A rebours, le cœur le plus intime de la matrice "occidentale" postule l’existence d’une troisième voie. Pour le dire en termes kanto-nietzschéens, l’éventail ne se réduit pas au choix entre "ne plus désirer" et "désirer" pathologiquement des objets qui nous enchaînent à l’empirisme positif : il existe en l’homme un désir qui n’est pas "pathologique" et qui est le "pur" désir du rien lui-même. [...]

La position lacanienne vis-à-vis de l’idée orientale de nirvana est donc claire : le choix réel n’est pas celui entre le désir (pour quelque chose d’illusoire) et le renoncement (l’extinction). Il existe une troisième option, et c’est le désir du Rien lui-même, c’est-à-dire le désir pour un objet qui représente le Rien. [...] La position lacanienne consiste à faire du "désir pour le Rien" le "médiateur évanouissant" (la troisième option primordiale) qui devient invisible une fois formulée l’opposition entre le désir de quelque chose et le non-désir.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 118-119

[ tiers inclus ] [ triade ] [ psychanalyse ]

 
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