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bourse

Ce qui me rappelle une histoire qui s'est passée un vendredi d'octobre 1987. Ce matin-là, tous les médias avaient annoncé que le plus grand krach boursier des six dernières décennies venait de commencer. Petit à petit, des milliers de gens venus de tous les coins de New-York confluèrent sur Wall Street. Sans trop comprendre, les policiers observaient cette masse immobile levant le nez au ciel. Jusqu'à ce que l'affaire s'éclaircisse. Tous attendaient que les premiers brokers désespérés se jettent par les fenêtres. Les images de 1929 étaient dans toutes les mémoires, et nul ne voulait rater l'événement en direct. La dépression des uns fait la joie morbide des autres. Certes, une crise financière n'aurait pas amélioré le sort des petites gens, du moins ne voulaient-ils pas rater le spectacle consolateur des maudits yuppies s'écrasant sur le bitume. La foule attendit longtemps sans que rien ne se passe. Et peu à peu, une rumeur circula: il n'allait rien se passer. Personne n'allait se défenestrer. Car depuis que la climatisation existe, il n'est plus possible d'ouvrir aucune fenêtre à Wall Street. Le petit peuple déçu rentra chez lui. Probablement pensèrent-ils: Foutre, même les joies les plus simples de l'existence sont gâchées par la technique moderne.

Auteur: Paoli Guillaume

Info: cofondateur des Chômeurs heureux, Ne vous laissez pas aller!, conférence à la Volksbühne à Berlin dans le cadre du cycle, capitalisme et dépression, mars 2001

 

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non-voyant

Les yeux créent les couleurs. L’homme fait et défait les paysages. Laissez-moi vous dire ces choses, elles sont trop peu connues et, venant d’un aveugle, elles ont une petite chance de plus de retenir votre attention.
Les yeux font les couleurs. Bien sûr pas les yeux physiques, ceux de l’ophtalmologie. Ces deux organes confus et fragiles en avant de la tête ne sont, après tout, que des miroirs. Les deux miroirs brisés, les yeux continuent de vivre.
Ceux dont je veux parler, les vrais yeux, travaillent au-dedans de nous. Tant pis si le vocabulaire fait défaut, s’il est faible : voir, c’est un acte fondamental de la vie, un acte indéchirable, indestructible, indépendant des outils physiques dont il se sert. Voir, c’est un mouvement de la vie fait en nous avant les objets, avant toute détermination extérieure. Avant les objets et après eux si, par accident, les instruments matériels de la rencontre viennent à manquer. C’est au-dedans de vous que vous voyez.
Si la lumière intérieure ne nous était pas donnée d’abord, et par conséquent les couleurs aussi qui sont la monnaie de la lumière, jamais nous ne pourrions admirer les couleurs du monde.
Voilà ce que je sais après vingt-cinq ans de cécité.

Auteur: Lusseyran Jacques

Info: Le monde commence aujourd'hui, p 13

[ témoignage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ange gardien

Regardons maintenant le démon personnel. [...] La plupart des hommes - et certains dont on ne s’y attendrait pas - le cachent sous un pseudonyme qui varie selon leurs connaissances littéraires ou scientifiques. Le mien vint à moi très tôt; alors que j'hésitais, perplexe, entre plusieurs idées, il me dit: "Prends celle-ci, et pas une autre". J’obéis et j’en fus récompensé. [...]

Après cet incident, j'appris à compter sur lui et à reconnaître les signes de son approche. Si jamais je dissimulais la moindre chose de moi-même, à la façon d’Ananias dans la Bible, et même si je devais l’expulser plus tard, j’étais toujours puni, car il manquait alors quelque chose à mon conte, et je savais quoi. [...]

Mon démon était avec moi dans Les livres de la jungle, dans Kim et dans les deux Puck et je prenais grand soin de marcher tout doucement de peur qu’il ne se retire. Je sais qu’il ne le fit pas, car lorsque ces livres furent terminés, ils me le dirent eux-mêmes en émettant presque le "clic" du robinet qu’on ferme. [...] Prenez bien note de ceci: lorsque votre démon prend le commandement, n’essayez pas de penser consciemment, laissez-vous dériver, attendez et obéissez.

Auteur: Kipling Rudyard

Info: Something of Myself (New York: Double-day).

[ inspiration ] [ écriture ] [ création ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

univers miroir

Le monde est notre désir.

Le monde est notre vouloir.

Il n'y a rien à dire du monde - sauf qu'il nous ressemble trait pour trait.

Si nous le trouvons médiocre - c'est que nous sommes médiocres.

Si nous le trouvons vain - c'est que nous sommes vains.

Si nous le trouvons affreux - c'est que nous sommes affreux.

Si nous le trouvons dur - c'est que nous sommes durs.

Si nous le trouvons morne - c'est que nous sommes mornes.

Si nous le trouvons petit - c’est que nous sommes petits.

Si nous le trouvons écœurant - c’est que nous sommes écœurants.

Si nous le trouvons hostile - c’est que nous sommes hostiles.

Il ne changera que quand nous changerons.

Il est nous - et indéfiniment il nous ressemblera.

Pour l'instant - c'est un monde de terre sèche.

Il y aura un brin d'herbe quand vous serez devenus brin d'herbe.

Ou alors - laissez tout crever.

Les démoniaques des pouvoirs ont ce qu'il faut dans l'arsenal pour une gigantesque épouvante.

Une gigantesque Mort.

Auteur: Calaferte Louis

Info: L’homme vivant

[ poème ] [ solipsisme ]

 

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innocence

Ils [les gnostiques] conseillent plutôt à leurs jeunes adeptes : "Soyez employés ou, si vous vivez en Europe, soyez fonctionnaires" – et "fonctionnez honnêtement". Gagnez d’abord votre vie, et gagnez-la régulièrement. Ne fuyez que les métiers à soucis et responsabilités "horizontales", qui obligent à des efforts incessants de navigation, de louvoiement, d’offensive et de défensive.
Fuyez aussi les pouvoirs et les métiers à pouvoir, surtout s’ils rapportent honneurs et argent. […] cherchez les métiers où l’on n’a affaire qu’à un public sans visage, ou à un public au renouvellement statistique obligé, non au public qu’il faut attirer et auquel il faut plaire à tout prix. Ne fuyez pas les métiers monotones et sans aventures. Vous n’en serez que plus libres pour chercher les aventures "verticales" comme Jacob Böhme rapetassant les souliers des habitants de Görlitz – en évitant, mieux que l’artisan philosophe, de vous rendre suspect à l’opinion. […]
Ne vous laissez pas impressionner par ceux qui vous diront : "Vous êtes de pauvres dupes. Vous laissez faire les Pouvoirs. Vous préparez des générations d’esclaves dociles." Car c’est le contraire qui est vrai. C’est l’activisme politisé qui prépare la ruée vers l’esclavage. C’est au contraire le travail modeste et limité dans sa sphère qui affranchit, et qui fait les vrais hommes libres.

Auteur: Ruyer Raymond

Info: Dans "L'art d'être toujours content", pages 36-37

[ trickster ] [ insubordination ] [ simplicité volontaire ] [ liberté ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

sens-de-la-vie

Votre âme a choisi de s'incarner, ce n'est pas vous en tant que personne… Elle a besoin de vivre certaines expériences dans la matière (l'âme à tiers). Faite lui confiance et laissez-vous guider…. Personnellement mon incarnation a été retardée et c'est seulement depuis 6 mois que j'ai atterri sur la Terre… Je vivais (perchée… je planais tout le temps… j'étais sur terre sans y être…). Maintenant je profite pleinement de cette incarnation : la pesanteur… la gravité… la densité… la beauté… la profondeur, etc. Les tourments, les challenges… oui, un plateau de jeu... L'éphémère. Notre corps est éphémère de toute façon… Votre âme a fait ce choix d'incarnation…soyez en accord avec votre elle et vous trouverez les réponses à vos questions, pas avec votre mental. C’est votre être… qui vous guidera… votre petite voix intérieure… votre cœur… Votre âme sait très bien ce qu'elle fait... Vous avez dit oui à votre incarnation ne l'oubliez pas…Honorez du mieux que vous pouvez cette partie de vous qui a fait ce choix… Voilà ce que je pense,  il y a de toute façon un plan divin et vous en faites partie… à un certain niveau votre présence sur Terre est juste… retrouvez peut-être le sens sacré et caché de votre vie sur Terre... qui a un sens soyez-en certain… c'est le jeu

Auteur: Internet

Info: Fabienne Cailhol, sur le fil FP de Marc Auburn

[ métaphysique ] [ occulte ] [ homophone ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Etats-Unis

- T'aimes bien les ricains, hein, Roy ? (...)
- Ouais. J'avoue. Plaisir coupable.
- Pourquoi coupable ?
- On est en France. Ça fait mauvais effet d'aimer les Ricains. Sont venus dézinguer du Boche sur nos belles plages normandes vu qu'on a pas été foutus de le faire nous-mêmes, y nous ont collé du Coca en intraveineuse et fait bouffer du cinéma pop-corn alors que nous, "les Français", on coule des bronzes en lisant du Voltaire, alors on se sent supérieurs. Voltaire, j'sais pas, j'ai pas lu. Paraît qu'c'est un mec brillant. Perso, un coup d'oeil en coin de Brando, j'trouve ça plus tripant et j'ai pas envie de m'excuser. Ça déplaît aux bouffeurs de camembert ? Ben, qu'ils restent dans leur village de Gaulois à s'enculer entre cousins. Moi, quand j'écoute Sam Cooke dans mon Chesterfield en buvant mon whisky, j'me sens dans un vieux film en noir et blanc et ça m'plaît. J'suis loin du snobisme parisien puant. D'toute façon, j'habite à Belleville. Ça sent plus la pho que le bœuf bourguignon alors venez pas me parler du drapeau français et laissez-moi prendre mon pied sur ma musique ricaine et si j'ai envie de m'appeler Roy, ça m'regarde, j'vous fais pas chier parce que vous vous coltinez des noms de merde comme Marcel ou Robert sur votre carte du FN...

Auteur: Philippon Benoît

Info: Cabossé

[ éloge ] [ ouverture ]

 
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langage

— Je vous lis régulièrement, et je m’interroge sur ce que vous appelez "idéologie" ou "discours dominant", pouvez-vous me donner un exemple concret comme quoi, selon vous, moi (je veux dire la plupart d’entre nous...) je serais "pris dans un discours" pour reprendre votre formule...

— Rien de plus simple. Mais tout d’abord laissez-moi vous préciser que la formule n’est pas de moi mais de Lacan. C’est lui qui a inventé ce qu’on appelle la "théorie des discours"... Mais ne nous égarons pas. Un exemple simple: le mot "partage". C’est incroyable ce qu’un mot comme ça en arrive à signifier dans le discours dominant. Il en perd sa propre étymologie, jusqu’à son histoire et son sens. "Partager", sur les réseaux dits sociaux, cela signifie appuyer sur un bouton électronique pour relayer un lien hypertexte. Ça ne coûte rien! Peut-il y avoir partage s’il n’y a pas de perte? Si ça ne coûte pas? Partager (je vous laisse le soin de vérifier l’histoire de ce mot, son origine...) c’est tout le contraire de ça. Partager ce n’est pas jeter un os à un chien, partager c’est lorsqu’on n’a qu’une pomme de terre pour repas, on en donne la moitié à un autre. C’est ça le partage. Je pourrais aussi vous parler de république, qui étymologiquement, res publica, veut dire "la chose publique"...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info:

[ relatif ] [ époque ]

 

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rapports humains

Vous voulez deviner à travers les fenêtres des autres consciences leurs lumières et leurs ombres, si possible être invités dans les profondeurs de leurs âmes, vous enivrer de leur vitalité, être accueilli dans leur intimité, là où la vie se fait lumière et silence.



Mais celui qui essaie de vous dire son authenticité, qui écrit pour vous une page de lui-même, il vous invite à ne pas faire de lui une identité. Il vous invite à le laisser autre que son récit, à le distinguer de ces mots-là afin qu'il puisse vous dire demain ces mots-ci. Ce qu'il vous dit, peut-être que ce n'est pas lui, déjà plus lui, pas tout à fait lui. Parce qu'il n'est pas possible de le mettre en mots et en jugements.



Et ce n'est pas là vous mentir. Il ne serait pas plus fiable ou davantage "lui-même" parce qu'il vous dirait toujours la même chose. Laissez-le être une âme, un passage, un moment, une hésitation, la joie ou la tristesse d'un instant. Laissez l'autre être poème.



Si vous pouvez lui accorder cette liberté, il préfèrera.

Il faut aimer l'autre libre de son identité mouvante, lui laisser son indéfinissable folie, son inadéquation à lui-même, son imprévisibilité.



Une identité? Une personnalité? Non, son souffle, son esprit. Et vous aussi, soyez cela pour l'autre.

Auteur: Rivella Frédéric pseudo

Info:

[ altérité ] [ rencontrer l'autre ]

 
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États-Unis

Je crois que les civilisations sont faites pour les hommes et non pas les hommes pour les civilisations. Encore dois-je m’excuser d’employer ici le mot de civilisation, faute d’un autre, car il me paraît d’une signification beaucoup trop vaste, trop universelle pour désigner une expérience dont on n’ose pas encore dire qu’elle est manquée, parce que son échec total serait une catastrophe sans retour. C’est bien une expérience en effet. Cette prétendue civilisation ne prétend pas être un refuge pour l’homme, elle risque l’homme, elle se sert de lui comme d’un enjeu.  [...] Des millions et des millions d’hommes se demandent avec angoisse quel sera demain le sort d’une civilisation mécanique qui de mécanique en mécanique vient d’aboutir à l’invention ahurissante d’une mécanique à détruire toutes les mécaniques – d’une civilisation qui se dit civilisation de masse, et qui possède maintenant, avec la bombe atomique, le plus formidable moyen de destruction des masses que l’esprit humain ait jamais osé rêver. Une démocratie atomique, laissez-moi rire ! Pourquoi pas la bombe atomique remise à chaque électeur, en même temps que son bulletin de vote ?

Je me demande pourquoi la France devrait aujourd’hui se solidariser avec une telle civilisation, engager dans cette expérience insensée – insensée parce qu’irréversible – une tradition et une culture qui, précisément, s’opposent absolument, totalement, à une pareille conception de la vie.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, pages 60-61

[ puissance occidentale ] [ résistance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson