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unicité

On a d’abord halluciné l’Un dans l’être, avec les mathématiques (le zéro n’existait pas pour un Grec ; l’Un était le régime d’intellection le plus simple de ce qui était), dans la philosophie avec Parménide (l’Un comme "boule compacte" ou "rondeur parfaite", selon la traduction). Ce qui implique qu’un ancien ne pouvait pas entendre le non-être, le néant, de la même façon que l’entend un moderne (disons : un post-luthérien, et tout spécialement un post-kantien). En quoi Héraclite, soit dit en passant, en parlant de "l’Un discordant’ en lui-même", est sans doute bien plus vrai et lucide que le platonisme, qui lancera la promotion métaphysique occidentale de l’Un jusqu’à Plotin, Paul et Augustin au moins, avec la fortune qu’on sait.

Auteur: Belhaj Kacem Mehdi

Info: Dans "Après Badiou", page 246

[ divergence ] [ philosophie ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

automne

Ensuite, arriva la neige. Elle tomba abondamment sur la petite ville, puis il en tomba encore, sans arrêt, il continua à neiger, dans l'air flottaient des dentelles hexagonales, grandes comme des papillons. On n'était qu'au début du mois de décembre, l'avent commençait, les enfants finissaient par croire que ça ne cesserait jamais, qu'il neigerait toujours, jusqu'à la fin des temps et que le monde deviendrait une gigantesque boule de neige, mais alors qui la lancerait ?
Un silence ouaté avait rempli l'espace entre les sons : le timbre de voix lacérant des femmes mécontentes s'était adouci, le pleur des nouveau-nés semblait un appel presque mélodieux, les insultes entre ivrognes lancées à la sortie des Kneipen (bistrots) avaient pris une touche d'élégance.

Auteur: Melandri Francesca

Info: Eva dort

[ flocons ] [ tatouillards ]

 

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matin

Les coqs ensommeillés venaient à peine, à peine de lancer leur premier appel, il faisait encore sombre dans l'isba [...] quand Iachka se réveilla. [...] Le village était recouvert par le brouillard, comme d'un grand édredon en duvet. Les maisons les plus proches étaient encore visibles ; plus loin, on les devinait à peine, de simples taches noires, mais plus loin encore, près de la rivière, on ne voyait plus rien et il semblait qu'il n'y avait jamais eu ni moulin à vent sur la butte, ni tour de guet pour l'incendie, ni école, ni forêt à l'horizon... Tout avait disparu, était maintenant caché et l'isba de Iachka semblait le centre de ce petit monde replié sur lui-même.

Auteur: Kazakov Iouri

Info: La Petite Gare, et autres récits, Une matinée tranquille

[ campagne ]

 

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insuccès

En tout cas, si je n'avais qu'un seul conseil à donner aux jeunes célibataires dans mon genre, songe Victor, c'est d'observer en détail chacun des gestes que j'opère en vue de séduire, de noter avec précision toutes les démarches que j'entreprends pour conquérir le coeur d'une de ces jolies femmes et de veiller, à partir de ces observations, à ne jamais, mais là vraiment jamais, se lancer dans des entreprises aussi stupides. En d'autres termes, le mieux est encore que chacun fasse comme il le sent. Et en ce qui me concerne, tout ce que je sens, c'est que ça pue. J'attire autant les jeunes filles qu'une exposition de marteaux ou une rétrospective sur l'évolution des cailloux depuis l'invention du gravier.

Auteur: Ancion Nicolas

Info: Ecrivain cherche place concierge, p.22

[ séduction ] [ modèle ]

 

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malentendus

Un désir de dévoiler à cette vieille parente tout ce qui allait mal me vint aux lèvres. De confesser que tout n’allait pas comme il faut. Que ma femme n’était pas au mieux. Que mon travail n’existait pas. Mais c’était impossible. J’étais, après tout, la célébrité de la famille. Mon nom était imprimé ici ; ma photo parue là. J’avais échappé à leur lot commun. Ou, du moins, le croyaient-ils. Du moins ma pauvre Tante Dora le croyait-elle. Asher s’en sortait bien ; Asher vivait dans une région où le soleil brillait tout au long de l’année ; Asher avait une femme fantastique. Oh, mon petit, aurais-je dû lancer, à la façon de Tante Dora, que te dire ? J’étais condamné à une version fictive de moi-même.

Auteur: Hayes Alfred

Info: C'en est fini de moi

[ parenté ] [ jouer un rôle ]

 

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interaction

(...) ce qu'a fait Watson, dans une procédure qui, si l'on pense qu'elle s'apparente à l'examen, devrait conduire les malades chez un tortionnaire sadique plutôt que chez leur médecin : il a retiré au rat ses yeux, son bulbe olfactif et ses vibrisses, essentiels au sens du toucher chez le rat, avant de le lancer à la découverte du labyrinthe. Et comme le rat ne voulait plus ni courir dans le labyrinthe ni aller chercher la récompense de nourriture, il l'a affamé : "il commença à ce moment à apprendre le labyrinthe et finalement devint l'automate habituel." Certes. Tout ce que cela prouve c'est que, si on enlève à un psychologue sa conscience, il continue à écrire. Qui est devenu l'automate dans cette histoire ?

Auteur: Despret Vinciane

Info: Penser comme un rat

[ sciences ] [ homme-animal ] [ cruauté ] [ insensibilité ] [ inversion ]

 

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obsession

Je me mis en quête de souvenirs agréables. Creuser des citrouilles avec ma mère à la table de la cuisine tandis que les feuilles d'automne tombent paresseusement sur le sol. Descendre en luge une colline escarpée, des flocons de neige atterrissant sur ma langue. Se lancer une balle de base-ball avec mon père, des sourires entendus sur nos visages quand la balle vient frapper le cuir. M'asseoir au bord du lac un après-midi d'été paresseux, à regarder les têtards fuser dans l'eau. Mais ces moments n'avaient jamais existé, et ils furent vite remplacés par une image plus morbide : une femme allongée sur un lit à baldaquin, des vers grouillant dans ses orbites, une croix en bois pendant à l'envers sur le mur. Je fermai les yeux, roulant à l'aveugle.

Auteur: Bassoff Jon

Info: Corrosion

[ cadavre ] [ horreur ]

 

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compétition athlétique

Là où il y a plaisir, il y a passion, c’est la passion qui donne au plaisir sa saveur. Là où il y a passion, il y a compétition, fureur et colère, et les autres passions qui en découlent, incompatibles avec la morale. Il ne suffit pas de nous abstenir d’agir ainsi. Il ne faut pas nous associer à ceux qui le font. Il est indigne de vous de regarder ce qui se passe dans le stade. Vous ne priserez pas ces courses qui ne servent à rien, ces déplorables efforts pour lancer des poids, ces sauts plus inutiles encore. Vous haïrez cette mode d’engraisser des hommes en vue des divertissements grecs. La lutte est inventée par les démons ; c’est le diable qui a jeté à bas les premiers hommes.

Auteur: Tertullien Quintus Septimus Florens

Info: De Spectaculis, XV-XVIII, publié en français dans Traités, Nabu Press, 2011

[ anti-sport ] [ haine ] [ rivalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

correspondance

N'attrapes-tu que ce que lance ta propre main,
tout n'est encore qu'adresse et gain véniel -
mais as-tu repris la balle soudain
qu'une partenaire éternelle
a lancé à ton centre, l'élan bien
mesuré, selon telle courbe empruntée
au dieu qui sait bâtir les ponts,
c'est alors seulement que reprendre est mérite,
le tien non, mais celui d'un monde. Et si, bien mieux,
tu avais la force, le coeur de relancer,
ou si, miracle ! oubliant force et coeur,
tu avais relancé déjà (comme l'année
les oiseaux lance, les essaims de migrateurs
qu'une chaleur ancienne par-dessus les mers
jette à une plus jeune), alors, et dans ce risque
seul, tu serais un vrai partenaire.
Alors tu ne t'allèges plus, ni ne t'aggrave
le lancer. Le météore échappé de tes mains
vole vers son espace...

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info: In "Poèmes épars", éd. du Seuil, p. 105 - trad. Ph. Jaccottet

[ jeu cosmique ] [ poème ] [ transmission ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

crachin

Il tombe une pluie si fine qu'on ne la voit pas, à moins de lancer le regard vers les pins, au fond de l'horizon, ou sur le mur du hangar, et alors on aperçoit comme une neige de fines perles, oblique et continue, un voilage qui glisse, luisant, tout ajouré et que promène à son gré le vent qui ne nous quitte plus. Il décoche, sur l'eau du lac, tranquille et noire comme du thé, des rafales de flèches invisibles, qui font frissonner le miroir où les herbes réfléchies s'embrouillent, se mêlent aux nuages et aux sapins, et ce n'est plus qu'une simagrée remuante de vert, de paille et d'argent, semblable à ce grouillement chamarré, à cette bouillie de couleurs et de lumière qu'aperçoivent tout d'abord, parait-il, les aveugles qui recouvrent la vue.

Auteur: Lalonde Robert

Info: Le monde sur le flanc de la truite

[ nature ] [ giboulées ]

 

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Ajouté à la BD par miguel