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catholicisme

De ne pas oublier qu’en avril 2007 les théologiens du Vatican ont aboli d’un trait de plume l’existence supposée des Limbes, ces centres de rétention entre l’Enfer et le Paradis où croupissaient les âmes des nourrissons décédés avant d’avoir eu le temps d’être baptisés en bonne et due forme, alors que sur Terre d’autres autorités morales multipliaient d’autres limbes maintenant en éternel transit les migrants sans baptême douanier entre le tiers-monde sacrificiel et l’Eldorado occidental.

Auteur: Pagès Yves

Info: Souviens-moi

[ bêtise ] [ purgatoire ] [ dogme ]

 

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aphasie

Je souffre d’une effroyable maladie de l’esprit. Ma pensée m’abandonne à tous les degrés. Depuis le fait simple de la pensée jusqu’au fait extérieur de sa matérialisation dans les mots. Mots, formes de phrases, directions intérieures de la pensée, réactions simples de l’esprit, je suis à la poursuite constante de mon être intellectuel. Lors donc que je peux saisir une forme, si imparfaite soit-elle, je la fixe, dans la crainte de perdre toute la pensée.

Auteur: Artaud Antonin

Info: L'Ombilic des Limbes

[ délitement ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

crépuscule

J'étais encore dans les bois lorsqu'est tombée la nuit, et avec elle, une soudaine fraîcheur. Le silence a semblé s'approfondir, et une sourde mélancolie m'a étreint. Bien des choses remuaient dans mes limbes. Sentiment de solitude, vague angoisse, retour des peurs de mon enfance, sensation du peu que représente toute vie, crainte des menaces qui nous cernent, idées noires à voir approcher la mauvaise saison... c'était l'automne qui faisait irruption en moi avec ses soleils éteints, ses brumes, ses journées atones, ses feuilles pourrissantes...

Auteur: Juliet Charles

Info: La lumière des saisons

[ soir ] [ spleen ]

 

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idiomes

En tout cas une chose est certaine, un sourd privé de la possibilité d'apprendre une langue, quelle qu'elle soit, demeure dans les limbes. Ni les personnes, ni les objets n'ont de nom, l'existence est un chaos dénué de chronologie. Le concept question-réponse n'a pas de sens, l'abstraction est inconnue, et les facultés intellectuelles d'un tel individu restent au niveau de celles d'un enfant de deux ans. Car c'est le langage qui fait accéder l'enfant à la sphère symbolique du passé et de l'avenir, c'est à travers ce langage qu'il acquiert l'habitude de la conceptualisation et la classification.

Auteur: Vallgren Carl-Johan

Info: Les aventures fantastiques d’Hercule Barfuss

[ nommer ] [ éducation ] [ vocabulaire ] [ hiérarchisant ] [ handicap ]

 

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rendez-vous

Attendre quelqu'un, du moins de cette façon, revient à gommer sa propre existence, à l'hypothéquer pour un temps indéterminé, à la troquer contre un conditionnel absurde. Etre obsédé par quelqu'un qui a choisi de ne pas être là, c'est faire don de minutes, d'heures, de jours entiers de notre vie à quelqu'un qui n'a rien demandé et qui n'en veut pas; c'est condamner ces minutes, ces heures et ces jours aux limbes du temps perdu, de l'inutile; c'est ignorer les infinies possibilités que ce temps nous offre et y renoncer pour la pire des options: la frustration et la souffrance.

Auteur: Sánchez Nettel Guadalupe

Info: Après l'hiver, p. 152

[ ponctualité ] [ retard ]

 

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éditeur

J'y exerçais une fonction de juge suprême. Celui dont la voix terrible délivre le verdict sans appel. Soit j'adoubais le futur écrivain et le faisais pénétrer dans la loge des initiés, soit je le vouais - vae victis ! - au dixième cercle de l'Enfer. Celui que Dante n'a pas prévu, où brûlent éternellement les recalés de l'édition. On les croise dans les cocktails ou les salons du livre, dos voûté et œil implorant, un manuscrit coincé sous le bras, qu'ils tentent de placer tel un lot de brocante, égarés comme les âmes errantes des limbes, éternellement frustrées de ne pouvoir contempler Dieu.

Auteur: Contrucci Jean

Info: Le vol du gerfaut, p 35

[ pouvoir ]

 

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embouchure

Quand nous entrâmes dans le fleuve sauvage qui formait l’estuaire – je sus par la suite qu’ils étaient plusieurs –, nous naviguâmes quelques lieues, mettant en émoi les perruches qui nichaient dans les escarpements de terre rouge, évitant à peine le lent grumeau des caïmans sur les rives marécageuses. L’odeur de ces fleuves est sans égale au monde. C’est une odeur des origines, de formation humide et laborieuse, de croissance. Sortir de la mer monotone et pénétrer dans ces eaux fut comme descendre dans les limbes de la terre. Il nous semblait presque voir la vie se refaire à partir des mousses en putréfaction, la boue végétale couver des millions de créatures sans forme, minuscules et aveugles.


Auteur: Saer Juan José

Info: L'ancêtre

[ monde intermédiaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

Le terme “artiste méphistophélique” n’avait pas déplu à Minnie ; rien de tel pour la réputation d’un artiste qu’un peu de mystification...... Banksy parvenait non seulement depuis plusieurs années à conserver une identité brumeuse, mais toute sa célébrité se fondait sur ce mystère soigneusement entretenu. Il existait des écrivains dont on ne connaissait pas une seule photo, mais qui n’en vendaient pas moins leurs livres à des millions d’exemplaires ; des dandys qui organisaient des soirées masquées dans des châteaux en France, avec des invitations notées en écriture spéculaire et des listes d’invités aussi haut de gamme que le sommet du mont Everest. Des génies qui planaient éternellement dans les limbes de ce qu’ils promettaient, parce qu’ils mouraient trop tôt, ou devenaient fous, ou religieux. Non, un peu de mystification ne pouvait pas faire de mal. Tant qu’elle ne commençait pas à croire elle-même à son rôle d’oracle, elle était en sécurité.

Auteur: Weijers Niña

Info: Les Conséquences

[ notoriété ] [ médiatisation ]

 

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torpeur collective

Des radio-je-ne-sais-quoi déversaient une sorte de vomissement musical, comme si tous les dîneurs des restaurants s’étaient mis à rendre de "concert" une sorte de guimauve sans nom, sans sexe et sans âge, musique de limbes, bonne pour faire danser les ombres, au ralenti, sur les prés d’outre-tombe. Il n’y avait aucune poussée vitale ni vers le bien ni vers le mal, dans cette foule où la jeunesse elle-même n’était pas la jeunesse, rien d’instinctif, rien de vigoureux, et seulement rien de naturel dans cette foule aux visages de filles, où les plus mâles des mâles eux-mêmes se tuaient entre eux avec l’arme des femmes : cette masse exsangue, c’est un grouillement de vers blancs dans une feuillée. Tout homme en bonne santé, devant ce spectacle, ne pouvait avoir qu’un cri : ou Jésus-Christ, ou Sardanapale, mais pas ça ! Balzac appelle Paris "un grand chancre" : l’impression était plutôt celle d’un grand mal blanc.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Dans "Les Célibataires", éditions Grasset, Paris, 1934, page 188

[ vie opératoire ] [ anesthésie générale ] [ muzak ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieillir

Au-delà de trente ou quarante ans, tout homme libre est une sorte de survivant qui regarde se dissoudre dans le néant ceux qui furent les prochains de sa jeunesse. Certains sont morts, d’autres errent dans ces limbes où ils attendent le terme d’une existence déjà révolue. Tout est consommé, ils portent le masque définitif de la quarantaine. Ce sont des fonctionnaires ou des commerçants, des pères ou des communistes : leur définition les épuise. A moins qu’ils ne deviennent Un Tel, c’est-à-dire leur buste. [...]

Le temps de la camaraderie est fini. Disparus en haut ou en bas, les copains sont perdus de vue. Après la trentaine les relations de sympathie laissent place aux relations sociales : de classe et de métier. Et la femme travaille patiemment à cette insertion. L’individu qui s’impose malgré tout de revoir ses anciens camarades a l’impression de remplir une sorte de rite, comme ceux qui s’accomplissent sur les tombes.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, pages 101-102

[ liens sociaux ] [ persona ] [ réduction des possibles ] [ pessimisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson