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religion

Soljenytsine disait aussi, très sérieusement : "Dans toutes les sciences exactes, c’est-à-dire celles qui sont fondées sur les mathématiques, la vérité est une. (…) La multiplicité des vérités dans les sciences humaines est un signe de notre imperfection."

Ce qu’on découvrait en le lisant, c’est que l’homme qui avait mis en cause la dictature bolchevique ne l’avait pas mise en cause parce que c’était une dictature, mais parce qu’elle était bolchevique, c’est-à-dire qu’elle était sans Dieu, ou, pire encore, qu’elle avait mis à la place de Dieu un dieu terrestre. Mais, le fait que la vérité doive être unique, cela, pour l’auteur du Pavillon des cancéreux, c’était une évidence. Quelle vérité ? Évidemment celle d’une Russie éternelle, russe et orthodoxe. (…)

Là est l’essentiel, bien sûr. Il s’agit bien d’un nationalisme orthodoxe, d’extrême-droite, qui, plus encore que les Juifs, hait le pluralisme, c’est-à-dire la laïcité. "Nous", les Russes. Soljenytsine est l’expression de l’idéologie actuelle d’une Russie nationaliste, revancharde, fascisante – et l’on comprend l’hommage national qu’on lui a rendu à sa mort, Poutine et le patriarche en tête, dans un pays où le racisme est utilisé comme un outil de base de la propagande.

Auteur: Markowicz André

Info: Partages, tome 2

[ communautariste ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

lecture

Ce qui compte aussi, c'est le fait de feuilleter, de courir, de fuir d'une page à l'autre, d'être complice d'un épanchement délirant qui s'est coagulé ; ce qui compte, c'est la bassesse d'un enjambement, l'assurance de la vie dans une seule phrase, et la réassurance des phrases dans la vie. Lire est un vice qui peut se substituer à tous les autres pour nous aider à vivre, parfois ; c'est une débauche, une intoxication qui vous ronge. Non je ne prends pas de drogue, seulement des livres ; certes j'ai aussi mes préférences, il y a beaucoup de livres que je ne digère pas, il y en a certains que je ne consomme que l'après-midi, d'autres la nuit seulement, il y a des livres que je ne lâche pas, que je traîne dans tout l'appartement, du salon à la cuisine, je les lis debout dans le couloir sans utiliser de marque-page, je ne remue pas les lèvres en lisant, j'ai très tôt appris à lire parfaitement, je ne me rappelle pas la méthode mais vous devriez la rechercher un jour ; elle devait être excellente dans nos écoles primaires de province, du moins à l'époque où j'ai appris à lire.

Auteur: Bachmann Ingeborg

Info: malina (1971, 288 p.)

[ addiction ] [ sensations ] [ permanence du mouvement ]

 

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écriture

C'est la lenteur de l'art d'écrire, dans son exécution mécanique, qui depuis des années déjà me rebute parfois et me décourage: le temps perdu pour un écrivain à jeter les mots sur la page, comme pour le musicien les notes sur la portée. Un travail de transcripteur et de copiste, par intervalles dégrisants comme un jet d'eau froide, s'interpose entre l'agitation chaleureuse de l'esprit et la fixation matérielle de l'oeuvre. Ce que j'envie aux peintres et aux sculpteurs, ce qui rend (du moins je l'imagine tel) leur travail si sensuellement jubilant et régulier, c'est l'absence complète de ces temps morts - si minimes soient-ils - c'est le miracle d'économie, le feed back de la touche ou du coup de ciseau qui dans un seul mouvement à la fois crée, fixe et corrige; c'est le circuit de bout en bout animé et sensible unissant chez eux le cerveau qui conçoit et enjoint à la main qui non seulement réalise et fixe, mais en retour et indivisiblement rectifie, nuance et suggère - circulation sans temps mort aucun, tantôt artérielle, tantôt veineuse, qui semble véhiculer à chaque instant comme un esprit de la matière vers le cerveau et une matérialité de la pensée vers la main.

Auteur: Gracq Julien

Info: En lisant en écrivant

 

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création

C'est la lenteur de l'art d'écrire, dans son exécution mécanique, qui depuis des années déjà me rebute parfois et me décourage: le temps perdu pour un écrivain à jeter les mots sur la page, comme pour le musicien les notes sur la portée. Un travail de transcripteur et de copiste, par intervalles dégrisants comme un jet d'eau froide, s'interpose entre l'agitation chaleureuse de l'esprit et la fixation matérielle de l'oeuvre. Ce que j'envie aux peintres et aux sculpteurs, ce qui rend (du moins je l'imagine tel) leur travail si sensuellement jubilant et régulier, c'est l'absence complète de ces temps morts - si minimes soient-ils - c'est le miracle d'économie, le feed back de la touche ou du coup de ciseau qui dans un seul mouvement à la fois crée, fixe et corrige; c'est le circuit de bout en bout animé et sensible unissant chez eux le cerveau qui conçoit et enjoint à la main qui non seulement réalise et fixe, mais en retour et indivisiblement rectifie, nuance et suggère - circulation sans temps mort aucun, tantôt artérielle, tantôt veineuse, qui semble véhiculer à chaque instant comme un esprit de la matière vers le cerveau et une matérialité de la pensée vers la main.

Auteur: Gracq Julien

Info: En lisant, en écrivant

 

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flâneurs

Un jour, je lis dans un livre de poche, trouvé par hasard dans la bibliothèque de mes parents, les contes du vide parfait de Lie-Tseu. L'un de ces contes évoque la promenade et affirme qu'il existe deux sortes de promeneurs : ceux qui se promènent pour se distraire et ceux qui se promènent pour méditer. Les uns se concentrent sur les paysages qu'ils traversent et tentent de ne faire plus qu'un avec eux ; les autres se tournent vers eux-mêmes, oublieux du monde extérieur, dans un effort de concentration maximum.

Mais il existe une troisième voie, précise le conteur taoïste : "Le promeneur parfait marche sans savoir où il va, regarde sans se rendre compte de ce qu'il voit. Aller partout et regarder tout dans cette disposition mentale, voilà la promenade et la contemplation parfaites."

En lisant ce conte, je pense que c'est peut-être cela que je cherche dans les petites rues anonymes de l'0asis. Marcher sans but, regarder sans vraiment voir, être nulle part en particulier et cependant atteindre une forme de plénitude. Est-ce donc cela la " vie parfaite " : errer, se laisser porter au hasard sans se perdre, atteindre un rythme - celui qu'évoque Lie-Tseu - et le préserver le plus longtemps possible ?

Auteur: Oudghiri Rémy

Info: La société très secrète des marcheurs solitaires

[ attention flottante ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

Etats-Unis

- T'aimes bien les ricains, hein, Roy ? (...)
- Ouais. J'avoue. Plaisir coupable.
- Pourquoi coupable ?
- On est en France. Ça fait mauvais effet d'aimer les Ricains. Sont venus dézinguer du Boche sur nos belles plages normandes vu qu'on a pas été foutus de le faire nous-mêmes, y nous ont collé du Coca en intraveineuse et fait bouffer du cinéma pop-corn alors que nous, "les Français", on coule des bronzes en lisant du Voltaire, alors on se sent supérieurs. Voltaire, j'sais pas, j'ai pas lu. Paraît qu'c'est un mec brillant. Perso, un coup d'oeil en coin de Brando, j'trouve ça plus tripant et j'ai pas envie de m'excuser. Ça déplaît aux bouffeurs de camembert ? Ben, qu'ils restent dans leur village de Gaulois à s'enculer entre cousins. Moi, quand j'écoute Sam Cooke dans mon Chesterfield en buvant mon whisky, j'me sens dans un vieux film en noir et blanc et ça m'plaît. J'suis loin du snobisme parisien puant. D'toute façon, j'habite à Belleville. Ça sent plus la pho que le bœuf bourguignon alors venez pas me parler du drapeau français et laissez-moi prendre mon pied sur ma musique ricaine et si j'ai envie de m'appeler Roy, ça m'regarde, j'vous fais pas chier parce que vous vous coltinez des noms de merde comme Marcel ou Robert sur votre carte du FN...

Auteur: Philippon Benoît

Info: Cabossé

[ éloge ] [ ouverture ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

lecture

Tracy me demanda ce que j'aimais chez King. Je lui expliquais qu'il m'apportait non pas la vie, mais une espèce de pouvoir surnaturel, celui d'avoir des émotions réelles en lisant des situations fictives. Elle avait dû mal à capter comment on pouvait à ce point se plonger dans un livre, de King ou de quiconque. Pour elle, la vie n'avait aucun concurrent sérieux pour ce qui était de ressentir les choses.
- Tu comprends, il suffit de regarder autour de soi, de lire le journal, de regarder la télé, ou simplement de se souvenir du passé pour ressentir des choses vraies. La vie, les sentiments, c'est ça, c'est pas les histoires débiles d'un écrivain psychopathe !
- Mais non, mais pour quelqu'un comme moi qui n'a rien vécu d'exceptionnel, ça représente beaucoup, une source de réflexion, un concentré d'émotions pures ! Je commence un livre en me régalant d'avance de tout ce que je vais lire. Parce que je sais d'avance ce que je vais trouver chez King.
- Quelles émotions ? La peur ? La frayeur ? On a vraiment besoin de ça pour se sentir vivant ?
- De ça et du reste, évidemment ! N'oublions pas l'humour. Mais tu as raison, lire ce genre de livre, ce n'est rien d'autre que faire un tour de grand huit, se sentir mourir pendant quinze mètres de chute à pic, et remonter en rigolant. Des sensations presque physiques. C'est devenu une drogue. Je ne peux pas me passer de ce genre d'histoires.

Auteur: Azel Bury

Info: La Femme qui tua Stephen King

[ voyage ] [ plaisir ]

 

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soulagement passager

Celui qui a goûté aux autres journées, à ces journées funestes marquées par des crises de goutte; à ces journées où une névralgie épouvantable, térébrante, venue se loger derrière la prunelle des yeux, jette un maléfice sur toute activité visuelle et auditive, la transformant diaboliquement de joie en torture; à ces journées d'agonie de l'âme, à ces âpres journées de vide intérieur et de désespoir où, au bon milieu d'un monde détruit, exploité par les sociétés anonymes, l'univers des hommes et leur prétendue culture apparaissent à chaque seconde dans leur splendeur de pacotille, mensongère et vulgaire, grimaçant comme un personnage répugnant dont l'image se concentre dans l'esprit malade jusqu'au comble de l'insupportable. Celui qui a goûté à cet enfer éprouve beaucoup de satisfaction à vivre des journées normales, en demi-teinte, semblables à celle qui venait de s'écouler. Il est assis, reconnaissant, près du poêle chaud; en lisant le journal du matin, il constate, reconnaissant, qu'aujourd'hui encore aucune guerre n'a été déclarée, qu'aucune dictature nouvelle n'a été instaurée, qu'aucune affaire particulièrement véreuse n'a été découverte dans le monde politique ou économique; il accorde, reconnaissant, les cordes de sa vielle rouillée et entame un hymne empreint de retenue, d'enthousiasme modéré, allant presque jusqu'à la gaieté, qui lasse la vague divinité à laquelle il s'adresse, une divinité satisfaite, placide, douce, légèrement étourdie par le bromure. Et dans cette atmosphère épaisse et tiède d'ennui béat, d'indolence suscitant une immense gratitude, cette vague divinité qui hoche la tête avec lassitude et ce vague être humain qui chante son psaume d'une voix étouffée se ressemblent comme deux jumeaux.

Auteur: Hesse Hermann

Info: Le Loup des steppes

[ apaisement transitoire ]

 
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Ajouté à la BD par Eve de Jong

déclaration d'amour

"Je suis très émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir aussi
vous dévoiler sans artifice mon âme
toute nue, venez me faire une visite.
Nous causerons en amis, franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde comme la plus étroite
amitié, en un mot la meilleure preuve
que vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j'ha-
bite est bien longue, bien dure et souvent
difficile. Ainsi en y songeant j'ai l'âme
grosse. Accourez donc vite et venez me la
faire oublier par l'amour où je veux me
mettre."

Texte non érotique, qui donne en clair - en lisant une ligne sur deux : Je suis très émue de vous dire que j'ai toujours une envie folle de me faire baiser et je voudrais bien que ce soit par vous. Je suis prête à vous montrer mon cul, et si vous voulez me voir aussi toute nue, venez me faire une visite. Je vous prouverai que je suis la femme la plus profonde comme la plus étroite que vous puissiez rêver, puisque votre bite est bien longue, bien dure et souvent grosse. Accourez donc vite et venez me la mettre.

Auteur: George Sand

Info: Poèmes érotiques, à A. de Musset

[ astuce ] [ poème ]

 

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gauche-droite

Le gôchiste est dyscalculique
Il y a quelque chose que j'ai remarqué autour de moi, c'est que les gôchistes, sont en général particulièrement nuls en maths.
Vous leur demandez 40 x 33, et ils ne savent pas vous répondre. 7% de 350, et vous obtenez un claquage. "Combien de litres dans un mètre cube ?" vous n'y pensez pas. Ils sont incapables de comprendre la différence entre un GigaWatt et un GigaWatt heure. Ils confondent les millions et les milliards, les flux et les stocks. L'homogénéité pour eux, ça ne peut être qu'un truc d'extrême droite. Ils pensent que quand on emprunte 200 000€ à 4%, on rembourse 208 000€. etc etc...
Ils n'ont aucune notion des ordres de grandeur physiques les plus élémentaires. Leurs notions de statistiques sont nulles. Et ainsi, ils sont totalement allergiques à tout raisonnement logique, chiffré.
Ils ne vivent que dans le qualitatif, le ressenti, l'émotion, le psychologique. Et ils sont particulièrement perméables à l'idéologie et au slogan.
Ils pensent qu'être cultivé, c'est d'être au courant de la dernière exposition de bites en acier géantes de l'artiste pédant, anti peuple et subventionné du moment. Au passage, pardonnez moi la répétition, artiste "anti peuple" et "subventionné", c'est synonyme.
Ils ont une compréhension du monde tordue, qui ne colle en rien avec le réel, comme si ils vivaient dans une dimension parallèle.
En même temps, comprendre le monde sans aucune notion de maths, c'est comme lire un livre en ne lisant qu'un mot sur deux.
Et discuter avec ce genre de gens est en général sans issue. C'est comme essayer de parler théorie de l'évolution avec un salafiste.

Auteur: Internet

Info: Blog aux infos du nain, 11 fév. 2015

[ rationalisme ]

 

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