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richesse

J'ai connu dans ma vie un homme qui ne pouvait souffrir l'orgueil des grands seigneurs ; il n'y avait rien de plus beau que la morale qu'il débitait là-dessus : s'il faisait jamais fortune, ce serait le plus raisonnable de tous les hommes, disait-on. Cette fortune lui vint, il fut mis en place : je n'ai jamais rien vu de si sot et de si superbe que lui alors. Et d'où vient qu'il avait paru si différent ? C'est que quand un homme est dans une condition médiocre, il n'ose pas donner l'essor à son orgueil : il faut qu'il lui retienne la bride, il faut que notre homme file doux, en bon Français ; car s'il s'émancipe, on l'humilie ; et cela est mortifiant ; de sorte que par orgueil prudent il s'humilie lui-même, afin que personne ne s'en mêle. Après cela, vous le voyez bon, simple, accommodant, ne pouvant comprendre les grands airs de certaines gens, n'imaginant point comment on peut être orgueilleux, levant les épaules sur tous ceux qui le sont. Ah ! le bon apôtre ! Tenez, voici ce qu'il pense : puisque je ne saurais montrer mon orgueil, il faut que je m'en venge sur ceux qui ont la liberté de montrer le leur, et qui le montrent. Il faut que je dise qu'ils me font pitié, cela les rendra plus petits aux yeux des autres, et empêchera qu'on ne les voie si fort au-dessus de moi ; car ces gens-là, je ne saurais les souffrir, on ne paraît rien auprès d'eux, et je me soulage en les abaissant. Outre cela, c'est qu'en faisant profession de regarder l'orgueil comme une sottise, on croira que je n'en ai point, et que ce serait peine perdue d'en avoir avec moi, parce que je le mépriserais sans en être piqué, ou bien que je n'y prendrais pas garde.

Auteur: Marivaux Pierre Carlet de Chamblain de

Info: L'Indigent philosophe, 1727, Journaux et Oeuvres diverses, Classiques Garnier 1988 <p.308>

[ révélatrice ]

 

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guide spirituel

Jung ne se lasse jamais de souligner qu’un fait psychique est un fait ; mais il ne lui convient pas d’ajouter qu’une idée vraie est différente d’une idée fausse, quoique toutes deux existent en qualité de fait psychique. Si nous nous en étions tenu au consensus gentium comme preuve de la réalité objective, nous croirions encore que la terre est plate. Jung lui-même admet que la nature archétypique de la "soif de Dieu" n’est pas une garantie de sa réalité de fait. Mais ceci le laisse indifférent : elle est archétypique. Notre bonheur, en cette matière, doit être assuré en suçant notre pouce. Inlassablement, on nous a clairement démontré que l’idée archétypique de Dieu n’a rien à voir avec l’existence indiscutable de Dieu. De toute façon l’existence indiscutable ou la non-existence de Dieu, n’est pas selon Jung l’affaire du psychologue. Ayant éliminé Dieu, et par là même, semblerait-il, le surnaturel en général, de ce dont le psychologue doit se préoccuper, il poursuit en investissant les idées et les images humaines d’une atmosphère courtoisement décrite comme mystique, mais qu’un observateur moins courtois qualifierait de religiosité. Jung ne peut pas ou ne veut pas voir que l’idée de Dieu, quel que soit son caractère primitif ou archétypique, est en elle-même aussi peu surnaturelle que l’idée de lèchefrite. Parler de Dieu intérieur ne veut rien dire si l’idée de Dieu extérieur n’est pas objectivement vraie. […] Si le psychologue n’a pas à établir la réalité objective de l’existence de Dieu, il n’a pas non plus à bâtir une pseudo-religion en se servant des aspirations religieuses primitives et d’une multitude de mythes. Ceux qui cherchent à découvrir la "signification de la vie" en seront mal récompensés si on les invite à se remplir la panse avec le vent de l’Est, et à en être satisfaits. On pourrait tout aussi raisonnablement leur demander d’adorer le sal volatile

Auteur: Glover Edward

Info: Dans "Freud ou Jung ?", trad. Lucy Jones, P.U.F., Paris, 1954, pages 129-130

[ prémisses fausses ] [ critique ]

 

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espérance

A midi, sur les pentes à demi sableuses et couvertes d’héliotropes comme d’une écume qu’auraient laissée en se retirant les vagues furieuses des derniers jours, je regardais la mer qui, à cette heure, se soulevait à peine d’un mouvement épuisé et je rassasiais les deux soifs qu’on ne peut tromper longtemps sans que l’être se dessèche, je veux dire aimer et admirer.

Car il y a seulement de la malchance à n’être pas aimé : il y a du malheur à ne point aimer. Nous tous, aujourd’hui, mourons de ce malheur. C’est que le sang, les haines décharnent le cœur lui-même ; la longue revendication de la justice épuise l’amour qui pourtant lui a donné naissance. Dans la clameur où nous vivons, l’amour est impossible et la justice ne suffit pas. C’est pourquoi l’Europe hait le jour et ne sait qu’opposer l’injustice à elle-même. Mais pour empêcher que la justice se racornisse, beau fruit orange qui ne contient qu’une pulpe amère et sèche, je redécouvrais à Tipasa qu’il fallait garder intactes en soi une fraîcheur, une source de joie, aimer le jour qui échappe à l’injustice, et retourner au combat avec cette lumière conquise. Je retrouvais ici l’ancienne beauté, un ciel jeune, et je mesurais ma chance, comprenant enfin que dans les pires années de notre folie le souvenir de ce ciel ne m’avait jamais quitté. C’était lui qui pour finir m’avait empêché de désespérer. J’avais toujours su que les ruines de Tipasa étaient plus jeunes que nos chantiers ou nos décombres. Le monde y recommençait tous les jours dans une lumière toujours neuve. Ô lumière ! c’est le cri de tous les personnages placés, dans le drame antique, devant leur destin. Ce recours dernier était aussi le nôtre et je le savais maintenant.

Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible

Auteur: Camus Albert

Info: L'été, retour à Tipasa, 1952

[ cyclique ]

 

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philosophe

Dans tous ses textes se perçoit une note de base : la pitié de soi-même. C’est lui-même qu’il aime, et personne d’autre. Dans ce monde autistique, il rencontre sa propre fragilité, ses faiblesses, ses inclinations maladives, ses tourments et ses peines. Il n’existe pour lui aucune possibilité de se voir objectivement en tant qu’être créé dépendant d’un Père miséricordieux. Car pour ce déiste, le Créateur s’est retiré et retranché derrière le rideau céleste. Rousseau est livré à lui-même et à ses souffrances. Alors il se construit un pseudo-monde religieux dont le centre est le temple de la sentimentalité qui s’appelle le cœur humain. C’est là qu’il se barricade dans son autisme, s’enfermant dans son incommensurable pitié de soi-même. Et c’est dans ce temple sentimental, le cœur humain, que s’élabore le nouvel "ésotérisme".

Rousseau, avec une sûreté infaillible, saisit l’essentiel. Le centre de l’homme est le cœur – c’est là que réside le conflit insoluble qui oppose Rousseau aux encyclopédistes bien plus cérébraux. Lui-même situe la base dans le cœur. C’est celui-ci qu’il "conquiert" et qu’il transforme en un temple de la sentimentalité. Le cœur n’est plus le royaume de Dieu qui est "au-dedans de vous". Il est le quartier général autistique du Royaume de l’homme. [...]

L’image que Rousseau se fait de l’homme apparaît dès lors dans ses traits principaux. Dans le cœur réside la pitié sentimentale de soi-même, mais aussi la Nature pure et innocente, et avec elle l’amour et la justice. Cependant, pour parvenir à cette bonté, à cette pureté, à cette justice et à cet amour, l’homme doit également être libre, fort, sans liens, "le seigneur ni l’esclave de personne". Il doit donc avoir en même temps la puissance. Comment résoudre le problème ? D’une seule manière : par l’égalité. [...] Il ne faut pas chercher la justice "en haut" mais la réaliser ici-bas, dans l’égalité terrestre.

Auteur: Lindbom Tage

Info: A propos de Jean-Jacques Rousseau dans "L'ivraie et le bon grain", trad. du suédois par Roger Du Pasquier, éditions Archè, Milan, 1976, pages 163 à 165

[ critique ] [ sécularisation ] [ individualisme ] [ culture de l'émotion ]

 
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structuration sémiotique

Les trois typologies de signes dépendent respectivement (I) du signe lui-même, (II) de la manière dont le signe représente son objet désigné et (III) de la manière dont le signe représente son objet pour son interprète. Chacune des trois typologies est une division à trois voies, une trichotomie, via  trois catégories phénoménologiques 

1 Qualisigns, sinsigns, et legisigns.  Chaque signe est soit  A (qualisign) une qualité ou une possibilité, soit  B (sinsign) une chose individuelle réelle, un fait, un événement, un état, etc., soit C (legisign) une norme, une habitude, une règle, une loi. (Appelés aussi  a) tons, jetons, et  b) types, aussi potisignes, actisignes*, et c)  famisigns).

2 Icônes, indices et symboles.  Chaque signe fait référence soit A (icône) par sa similarité avec son objet, soit B (index) par son lien factuel avec son objet, soit  C  (symbole) par une habitude interprétative ou une norme de référence à son objet.

3 Rhèmes, dicisigns et arguments.  Chaque signe est interprété soit comme A  un terme (rhétorique), représentant son objet en termes de qualité, soit B comme une proposition (dicisign), représentant son objet en termes de faits, soit  C comme un argument (argumentaire), représentant son objet en termes d'habitude ou de droit. Voilà la trichotomie de tous les signes en tant qu'éléments de base de l'inférence. 

*En ce qui concerne les Qualisigns B ) Actisignes, ou Objets,  ce sont des Signes tels qu'expérimentés hic et nunc, tels que tout mot unique à un endroit unique dans une phrase unique d'un paragraphe unique d'une page unique d'un exemplaire unique d'un livre. Il peut y avoir répétition de tout le paragraphe, ce mot inclus, à un autre endroit. Mais cette autre occurrence n'est pas ce mot. Le livre peut être imprimé dans une édition de dix mille exemplaires ; mais ce mot n'est présent que dans mon exemplaire.*

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: WIkipedia et diverses sources. *Manuscrit. Lettres à Lady Welby, MS [R] L463

[ triades ] [ classification sémantique ] [ grammaire ]

 
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philosophe-sur-psychanalyste

L'idée d'une position de classe, d'effet de parti, l'appartenance à un groupe, l'appartenance à une école, l'initiation, la formation de l'analyste, etc., tout ceci nous renvoie bien à ces questions de la formation du sujet pour l'accès à la vérité, mais on les pense en termes sociaux, en termes d'organisation. On ne les pense pas dans le tranchant historique de l'existence de la spiritualité et de ses exigences. Et en même temps d'ailleurs, le prix à payer pour transposer, pour rabattre ces questions "vérité et sujet" sur des problèmes d'appartenance ( à un groupe, à une école, à un parti, à une classe, etc.), le prix payé ça a été bien entendu l'oubli de la question des rapports entre vérité et sujet. Et il me semble que ce ce qui fait tout l'intérêt, toute la force des analyses de Lacan, c'est précisément ceci : c'est que Lacan a été , me semble-t-il, le seul depuis Freud à vouloir recentrer la question de la psychanalyse sur cette question précisément des rapports entre sujet et vérité. En des termes qui sont bien entendu absolument étranger à la tradition historique de cette spiritualité, que ce soit celle de Socrate ou de Grégoire de Nysse, et de tous leurs intermédiaires, en des termes qui étaient ceux du savoir analytique lui-même, il a essayé de poser la question qui est historiquement, proprement spirituelle : la question du prix que le sujet a à payer pour dire le vrai, et la question de l'effet sur le sujet du fait qu'il a dit, qu'il peut dire et qu'il a dit le vrai sur lui-même. En faisant resurgir cette question , je crois qu'il a effectivement fait resurgir à l'intérieur même de la psychanalyse la plus vieille tradition, plus vieille interrogation, la plus vieille inquiétude de cette "epimeleia heautou" (souci de soi), qui a été la forme la plus générale de la spiritualité.

Auteur: Foucault Michel

Info: L'herméneutique du sujet, Cours au Collège de France. 1981-1982- EHESS GALLIMARD SEUIL , page31

[ inconscient ] [ apport philosophique ] [ éloge ] [ diachronie ]

 

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quête

Nous autres microbes avons réalisé au cours du temps que nous vivions sur une sphère posée dans l'espace. Puis la notion de pôles apparut, la terre se retrouva avec un axe de rotation, le pôle nord en haut, le pôle sud en bas. Est-ce ainsi posé de manière subjective ? Pourquoi pas le sud en haut ?
Et ce deuxième axe, le soleil, pulsation centrale d'un insecte terre qui lui tourne autour de manière cyclique, sur une orbite conditionné par quelque hasard cosmique, sous tendu lui-même et explicité par des lois physiques humaines transitoires. Astre du jour avec ses humeurs, coups de chaud, éruptions électro magnétiques... et son cortège de planètes en orbites, presque toutes sur le même plan. L'ensemble avec l'aspect graphique d'un atome géant, un parmi les 200 millards de la galaxie, elle-même perdue parmi une infinité d'autres ?
Quelle sera la prochaine avancée dans la représentation spatiale des hommes et de leur vaisseau mère? Quelle sera celle donnée par leur quête des fondements de la matière ? Serons-nous appelé à véritablement agrandir cette connaissance intérieure qui, que ce soit vers l'infiniment grand ou le minuscule ultime, apparait de plus en plus comme une démonstration de nos limites... ou le miroir de nos cerveaux ?
Ou devrons-nous trouver la voie hors du chemin d'une étude cartésienne de la matière minérale et ce prisme de nos perceptions étriquées ?
Parce que par exemple, dans l'histoire des sciences, nous sommes passé d'une physique bien carrée... pour arriver au mur tout aussi complexe de la biologie, de moins en moins réductible à de simples causes/conséquences...
Ainsi la génétique nous à permis de creuser et d'affiner, sans arriver à quitter les démonstrations "mécanistes"... Multipliant les incertitudes
Avec ce trou béant en biophysique.
Bon. Disons qu'on arrive à avancer sensiblement dans notre compréhension de ces choses.
Alors ensuite : on quitte la matière pour de bon, on se met sur un autre plan ?

Auteur: Mg

Info: 27 mai 2012

[ interrogation ] [ question ]

 

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channeling

Les Nyilas* font la chasse à toutes les femmes qui se sont cachées ; la cave, les ateliers, le grenier sont fouillés de fond en comble, et toutes les ouvrières sont parquées dans le plus grand atelier en attendant le chef. Le père Kun arrive ; c’est un homme plutôt petit, maigre, aux yeux hagards. J’ai l’impression fugitive qu’il a dû se torturer lui-même, quand il était prêtre, dans un excès d’ascèse. Sa soutane noire est barrée d’une large ceinture rouge bardée de revolvers et de poignards.
Il demande à voir le commandant. Je fais un pas en avant. S’adressant aux Nyilas, le père Kun se lance alors dans une espèce de sermon, expliquant que j’étais moi, chrétienne qui s’était abaissée à aider les juifs, plus coupable que les juifs eux-mêmes (il était bien informé). Il s’arrangera pour qu’on me réserve un "traitement spécial". Lorsque Hanna et Lili entendent ces mots, elles voient s’évanouir l’illusion que ma qualité d’ "aryenne" me préserverait du danger.
Je suis sommée de dire combien d’ouvrières travaillent dans l’atelier. Si ma réponse n’est pas exacte, je serai fusillée sur-le-champ. Je n’ai pas la moindre idée du nombre des femmes qui ont pu s’échapper par les trous aménagés dans la clôture. Incapable de répondre, je reste muette. Puis, tout à coup, je m’entends dire : soixante-douze.
On commence à compter. Il y a là soixante et onze femmes. Un lourd silence s’installe.
Tout à coup, la porte s’ouvre brutalement, et un nazi pousse dans la pièce une jeune fille qui s’était cachée dans les W.C.
Le père Kun me fixe sans un mot – s’est-il senti en présence d’une autre force ? -, puis tourne les talons. Avant de quitter la pièce, il ordonne à ses soldats de m’emmener sous "surveillance spéciale". Trois nazis, armés jusqu’aux dents, me jettent à terre, me bourrent de coups de pied et me crachent dessus.

Auteur: Mallasz Gitta

Info: Dans "Dialogues avec l'ange", page 371, *Nyilas : nazis hongrois

[ miracle ] [ sauvée par le gong ]

 

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animal domestique

L'attribution de noms aux chats est une question difficile,

Ce n'est pas un simple jeu de vacances ;

Vous pouvez penser au début que je suis aussi fou qu'un chapelier

Quand je vous dis qu'un chat doit avoir TROIS NOMS DIFFÉRENTS.

Tout d'abord, il y a le nom que la famille utilise quotidiennement,

comme Peter, Augustus, Alonzo ou James,

comme Victor ou Jonathan, ou George ou Bill Bailey -

Tous ces noms sont des noms de tous les jours.

Il y a des noms plus fantaisistes si vous pensez qu'ils sonnent mieux,

Certains pour les messieurs, d'autres pour les dames :

Comme Platon, Admète, Électre, Déméter -

Mais ce sont tous des noms de tous les jours.

Mais je vous le dis, un chat a besoin d'un nom particulier,

Un nom particulier et plus digne,

Sinon, comment pourrait-il garder sa queue perpendiculaire,

ou étaler ses moustaches, ou chérir sa fierté ?

Des noms de ce genre, je peux vous en donner un quorum,

comme Munkustrap, Quaxo, ou Coricopat,

Bombalurina, ou encore Jellylorum -

Des noms qui n'appartiennent jamais qu'à un seul chat.

Mais au-delà de tout cela, il reste encore un nom,

et c'est le nom que vous ne devinerez jamais ;

Le nom qu'aucune recherche humaine ne peut découvrir -

Mais LE CHAT LUI-MÊME LE SAIT, et ne l'avouera jamais.

Lorsque vous remarquez un chat en profonde méditation,

La raison, je vous le dis, est toujours la même :

Son esprit est engagé dans une contemplation extatique

de la pensée, de la pensée, de la pensée de son nom :

Son ineffable effable

Effanineffable

Nom singulier, profond et impénétrable.

Auteur: Eliot Thomas Stearns

Info: Old Possum's Book of Practical Cats

[ minet ] [ singularité ] [ homme-animal ] [ mystère ]

 

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castration

C’est donc sur le plan de la privation de la mère qu’à un moment donné de l’évolution de l’Œdipe la question se pose pour le sujet d’accepter, d’enregistrer, de symboliser lui-même, de rendre signifiante, cette privation dont la mère s’avère être l’objet. Cette privation, le sujet enfantin l’assume ou ne l’assume pas, l’accepte ou la refuse. Ce point est essentiel. [...]

[...] dans la mesure où l’enfant ne franchit pas ce point nodal, c’est-à-dire n’accepte pas la privation du phallus sur la mère opérée par le père, il maintient dans la règle – la corrélation est fondée dans la structure – une certaine forme d’identification à l’objet de la mère, cet objet que je vous représente depuis l’origine comme un objet-rival, pour employer le mot qui surgit là, et ce, qu’il s’agisse de phobie, de névrose ou de perversion. [...] quelle est la configuration du rapport à la mère, au père, et au phallus, qui fait que l’enfant n’accepte pas que la mère soit privée par le père de l’objet de son désir ? Dans quelle mesure faut-il dans tel cas pointer qu’en corrélation avec ce rapport, l’enfant maintient son identification au phallus ?

[...] Sur le plan imaginaire, il s’agit pour le sujet d’être ou de n’être pas le phallus. La phase qui est à traverser met le sujet en position de choisir.

Mettez aussi ce choisir entre guillemets, car le sujet y est aussi passif qu’il est actif, pour la bonne raison que ce n’est pas lui qui tire les ficelles du symbolique. La phrase a été commencée avant lui, a été commencée par ses parents, et ce à quoi je vais vous amener, c’est précisément au rapport de chacun de ces parents à cette phrase commencée, et à la façon dont il convient que la phrase soit soutenue par une certaine position réciproque des parents par rapport à cette phrase.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 185-186

[ topologie psychanalytique ] [ dépositaire d'un discours ] [ déterminisme partiel ]

 

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