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océan

La mer formait au fond une ligne continue, estompée dans la ténuité diffuse de la brume bleutée. Au-dessus se déployait un grand azur lustré comme un bel émail, avec seulement, là-haut, un petit nuage oublié comme un chiffon, qui dormait pelotonné et suspendu dans le ciel.

Auteur: Eça de Queiros José-Maria

Info: Les Maia

[ tableau ] [ littérature ]

 

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couple

Quand nous avons des invités pour le dîner, Tiffany et moi rangeons les livres (...). Nous tentons d'imiter l'éclat lustré des intérieurs de nos amis. Puis, c'est à chaque fois comme si la maison déboutonnait son pantalon, laissant ressortir sa bedaine, et tout se répand de nouveau.

Auteur: Miller Chanel Zhang Xiao Xia

Info: J'ai un nom

[ grandes lectrices ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

infobésité

Le sentiment d'injustice est insupportable. Un paradoxe : tout un flot de bavardages et d'images qui se déversent quotidiennement des journaux, des radios, des écrans - et pas une ligne, pas un mot qui rendrait compte de ces soldats sur le point de s'effacer dans l'oubli. Des millions de couvertures lustrées, des clones innombrables, féminins ou masculins, étalant toujours la même obscénité de la mode, des vacances, des sports, du showbiz - un ignoble égout qui impose aux milliards d'humains décérébrés ce qu'ils doivent penser, aimer, convoiter, ce qu'ils doivent apprécier ou condamner, ce qu'ils doivent savoir de l'actualité, de l'histoire. Le seul but de cette entreprise de crétinisation est le profit, on le sait, déguisé sous le nom de "tirages", de "parts d’audience". Ce système (Léon Bloy disait : "putanat") a ses prophètes.

Auteur: Makine Andreï

Info: Le pays du lieutenant Schreiber

[ consumérisme ] [ enfumage ] [ publicité ] [ fausses valeurs ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

érotisme

Marbre de Carrare. Esquisse des deux traits déclinants du slip sur le haut des cuisses. Mieux que si elle était carrément à poil. Impossible de ne pas évoquer, comme malgré soi, le petit chat qui dort à la jonction légère de ces lignes de lingerie. Cette putain de femelle est fabriquée pour attirer les queues aussi sûrement que l'aimant pour l'acier. Amplement charnelle. Carnée. Friande. Opale de chair pleine. Générosité du corps embouti d'une seule pièce de la tête aux pieds. Un temple moussu. Luxe de la peau. Ensemble de courbes planes, d'inflexions douces, chaînes de lentes spirales. S'allonger sur elle et le lui mettre doit vous laisser la sensation d'une descente en luge sur les contreforts lustrés. Elle est elle-même le centre d'une circonférence accomplie. Remplie. Bombée. Fait songer à un flux de vie bien portante. Aux images de toutes les bonnes choses de la volupté. Viande appétissante quand on a une faim de loup. Verre de vin moiré rubis fauve sur la nappe immaculée d'une table dressée en plein air au soleil qui rissole le liquide. Somnolence insouciante dans l'herbe fraîchement coupée, un brin d'érection qui se dessine à l'arrière-plan sur la corde des aigus...

Auteur: Calaferte Louis

Info: No man's land, 4e de couverture

[ littérature ] [ obsédé ] [ femmes-par-hommes ]

 

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témoignage

"Il était une fois un oiseau, mon Dieu" (Clarice Lispector)
Je suis le chardonneret jaune qui est venu à sa mangeoire une heure avant qu'elle meure. J'ai été la dernière chose qu'elle a vue : grande était donc ma responsabilité. Pourtant tout ce que j'ai fait a été de manger. Pendant huit longs mois d'hiver, les noires graines huileuses de tournesol étaient restées intactes - pas un seul de mon espèce, ou de toute autre espèce, ne s'était approché. C'était trop trop de travail. Même si nous en avions eu la force - mais nous ne l'avions pas, affamés comme nous l'étions -, nous n'étions pas d'humeur à croquer quoi que ce soit. Le matin du 22 avril, elle les a enlevées et a rempli le tube de la mangeoire avec des coeurs de graines de tournesol - des petits granules lustrés dont la dure coque extérieure avait été ôtée par une lointaine machine compliquée. Elle est rentrée à l'intérieur et a attendu. De ma branche je pouvais la voir faire les choses qu'elle aimait faire : elle a ramassé une serviette au sol, elle a rempli un formulaire de garde du courrier, elle a fait bouillir de l'eau, elle a regardé dans le vide. Elle m'a vu arriver. Son visage a tressailli, peut-être pas exactement de joie, c'était le jaillissement ordinaire de la vie. Il est vrai qu'il y avait une vitre entre nous. Mais je pouvais voir les graines de ses yeux et les coins relevés de sa bouche. J'ai mangé un coeur. J'ai tourné la tête. Elle me regardait comme si j'étais la dernière chose vivante sur la terre. Et comme je l'étais, j'ai continué à manger.

Auteur: Ruefle Mary

Info: "S'il vous plaît, lisez", in "My Private Property", p. 4 - ma traduction

[ animal ] [ derniers gestes ] [ face-à-face ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

paysage

Maintenant c'est le jour à la campagne. Le tennis semble avoir été taillé dans le sommet tronqué de cette colline d'où le comté comme un parc inutile et fastueux, descend jusqu'à la mer en molles ondulations. Un jeune homme vêtu de toile blanche accompagné d'un geste allongé, la balle qu'il lance et qu'attend son adversaire, ramassant autour de soi ses gestes et son ombre. Sur un tertre de gazon bleu des jeunes femmes à chandails cerise, jaune, vert, cerise s'assemblent autour du thé, servi sur une table en rotin. Et le centre de toute clarté, de cette joie lustrée, l'essieu lumineux du cercle des femmes, qu'encadre celui, plus vaste, de la campagne et du ciel, c'est la théière d'argent qui chante comme les guêpes sur la tarte : les reflets de son couvercle renvoient l'image convexe du ciel, l'ombre des arbres ; son corps côtelé, les lignes amenuisées des figures et, en stries étroites, les chandails, cerise, jaune, vert, cerise.

Voici une lande de boue où l'herbe rare jute comme une éponge, sur laquelle tombe le crépuscule d'un vert pourri ; rien ne la limite que le ciel et, sur la gauche, les baraquements de bois blancs dont l'odeur de beurre fort vient jusqu'à moi. Des flaques d'eau renvoient au ciel lavé, vidé de sa pluie, l'image d'une lune d'aluminium. Sur les chemins défoncés, les roues à facettes de l'artillerie lourde font des ornières de vertébrées remplies d'une eau mauve.

Ou encore sur la route encaissée qui relie l'arsenal à la caserne, montent sous l'averse des fantassins en veston. Dans la boue, sous le ciel bas, des caissons se guindent tirés par des chevaux de brasseur, conduit par des soldats aux figures douces et fermées. Derrière eux descend vers le fleuve plombé, la plaine couverte à l'infini de tentes, de charrois, de pièces de marine sans affûts, régulières comme ouvrage de taupes, les tranchées de la nouvelle armée.

Sur le ciel enfin c'est la ville avec ses cheminées dressées, ses gazomètres trapus, ses ponts de fer ajourés, les rails clairs, les signaux, les disques, les mâtes des voiliers, les fumées lourdes des vapeurs sous pression et l'arsenal mouillant ses marches roses dans le fleuve que remonte la marée.

Auteur: Morand Paul

Info: Tendres stocks (1921, 146 p., le livre de poche, p.36, 37)

[ beauté ] [ poésie naturelle ]

 
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infox

Avons-nous une information économique indépendante? Cet ouvrage est un guide sans complaisance pour comprendre l’était réel de l’économie — inflation, chômage, propriété, retraites, contenus sponsorisés — loin du chichi et du marketing.

Si vous avez fait le plein d’essence dernièrement, vous avez vu la pompe indiquer 130, voire 140 francs suivant la taille de votre réservoir. Pourtant, votre coût de la vie est mal reflété par les statistiques de l’inflation. Celle-ci était déjà une réalité de votre quotidien avant le Covid et avant la guerre en Ukraine, mais l’indice officiel ne vous renseignait que peu sur votre pouvoir d’achat.

L'immobilier s'est envolé

Depuis quelques années, vous avez sans doute constaté que les prix de l’immobilier ont fortement augmenté en Suisse. Vous aurez noté que certes, les taux hypothécaires s’affichent au plancher, à 1%, mais que les jeunes couples peinent à emprunter à la banque pour acquérir un bien à 1 million, s’ils gagnent moins de 180'000 francs. Peut-être avez-vous vu passer le fait qu’en Suisse, la part des ménages propriétaires de leur logement est tombée de 48% à 37% sur la décennie. Ailleurs, les problématiques sont similaires. En France, le logement ne pèse que 6% dans l’indice calculé par l’Insee, alors que chez une partie des locataires, la part des loyers est de 20% du budget et chez une partie des propriétaires, le remboursement des emprunts s’élève à 25% du budget.

Les primes maladies en forte hausse

Vous avez peut-être aussi vu que les primes maladie en Suisse se sont envolées (de 70%) alors même que l’inflation officielle était donnée à 0%, entre 2008 et 2018, et que les salaires n’ont pas été ajustés en conséquence. Vous avez peut-être cherché l’indice des primes maladie de la Confédération, calculé séparément, mais vous avez vu que même lui traduit mal l’impact beaucoup plus fort des hausses de primes sur les bas revenus que sur les hauts revenus, et que son utilité s’avère limitée.

Vous aurez peut-être vu que le nombre de ménages subventionnés pour payer l’assurance maladie a doublé depuis 1996, ce qui peut étonner dans un pays aussi riche que la Suisse. Le nombre de bénéficiaires a augmenté deux fois plus vite que la population, et le montant du subside moyen versé par assuré a triplé depuis 1996.

Et l'inflation, dans tout ça?

Une statistique de l’inflation qui, dans les pays développés, n’informe pas sur le coût de la vie, car elle exclut à peu près tout ce qui monte (assurances, logement, bourse, et dont l’indice étroit exclut l’alimentation et l’énergie): qu’est-ce que cela apporte, à part une image lustrée, peu en phase avec le quotidien de millions de ménages et peu propice à une adaptation des salaires?

Vous avez peut-être constaté que vos avoirs de 2ème pilier n’avaient pas beaucoup bénéficié de l’envolée phénoménale de la bourse ces dix dernières années. La priorité des caisses de pension a été d’alimenter les réserves pour longévité, et c’est tant mieux, mais ça met à mal le lieu commun qui veut que "quand la bourse monte, on est tous gagnants".

Les salariés, grands perdants du siècle

Vous saviez peut-être qu’à cotisations égales, les assurés d’aujourd’hui toucheront 30% moins de deuxième pilier que les générations précédentes. Et que la part de la population directement exposée à la bourse via des portefeuilles d’investissements ne dépasse pas les 10% aux Etats-Unis et probablement aussi en Europe, confirmant que la bourse n’est pas une richesse collective et que la stagnation des salaires a détérioré le pouvoir d’achat de ceux, largement majoritaires, qui dépendent exclusivement de ce revenu.

Peut-être avez-vous également noté que les chiffres du chômage en Suisse, donnés à 2,5%, n’incluent pas les inactifs et les fins de droit, sortis des statistiques, et ne tiennent pas compte du phénomène de sous-emploi, des CDD chez les jeunes ou du chômage des seniors, qui sont en nette hausse.

Dans cet ouvrage il est question de tous ces chiffres qui minimisent les aspects moins reluisants de notre économie, et dont j’observe la faible valeur informative depuis deux décennies de journalisme économique.

Les fake news économiques, un fléau moderne

Tout cela pour dire que la désinformation économique existe dans les pays développés. Les statistiques officielles sont aussi enjolivées, parfois: les déficits budgétaires européens ont été retouchés par tous les pays de l’UE, et pas seulement par la Grèce. On fait dire beaucoup de choses à une statistique de PIB, alors que sa croissance est souvent surestimée par une inflation calculée trop bas.

On publie le chiffre initial du PIB, puis sa version révisée et plus correcte vient plus tard ; mais seul le chiffre initial, souvent trop flatteur, sera largement diffusé. Un PIB devrait être complété par nombre d’indicateurs démographiques et de développement humain si l’on veut avoir une image réaliste de la performance d’un pays.

Du côté corporate, lorsqu’on lit un rapport annuel d’entreprise, on comprend vite que tant de transparence va nous noyer. Parfois, certains rapports annuels font 500 pages, et pourtant, l’essentiel n’y figure pas toujours, ou n’est pas facile à trouver. Les comptes de Credit Suisse ne disaient rien de l’exposition au fonds spéculatif Archegos, qui lui a valu une perte de 5 milliards.

Les comptes d’UBS ne disaient pas un mot de l’exposition aux subprimes américains, qui a duré des années et a constitué une part majeure des profits du groupe. Chez la plupart des multinationales, beaucoup trop de pages technico-légales noient l’information pertinente des comptes, et encore plus de pages sur la responsabilité sociale et environnementale assomment le lecteur par un marketing qui confine dans certains cas au greenwashing. C’est pourquoi j’ai voulu attirer l’attention des lecteurs, à travers cet ouvrage ici résumé, sur les nombreuses imperfections de l’information économique et financière.

Comment bien s'informer aujourd'hui en matière économique?

De nombreux autres exemples sont abordés dans le livre, et notamment le cas des fuites des paradis fiscaux divulgués par des consortiums de journalistes sur la base de sources anonymes, la question du financement des médias et des conflits d’intérêts potentiels, la manipulation des cours de l’or et ses conséquences, les campagnes de désinformation orchestrées par des agences de propagande de plus en plus actives, l’essor du marketing et de la publicité qui ne pose nul problème en soi, sauf quand ces contenus pénètrent l’information économique indépendante, et aussi l’essor des entreprises en tant que médias, avec des moyens démultipliés, et la question de l’indépendance de l’information.

Comment bien s’informer aujourd’hui en matière économique? Cet ouvrage sans complaisance se veut un guide face à toutes ces façons qu’a l’information, dans les pays développés, de se brouiller, de se diluer, de s’embellir, de perdre son indépendance, son objectivité, son utilité sociale et son rôle au service de l’intérêt public. La politisation des chiffres et l’embellissement des statistiques officielles sont souvent masquées par l’extrême mathématisation des indices.

On croirait qu’il s’agit de sciences dures, apolitiques, alors qu’en réalité, derrière chaque chiffre, il y a des postulats et des choix de société. Mieux s’informer sur l’état réel de nos sociétés, recouper les informations, n’a jamais été aussi primordial. Après avoir lu cet ouvrage, vous ne prendrez plus les statistiques officielles ou les concepts à la mode pour argent comptant. Et c’est tout ce que je vous souhaite. 

Auteur: Zaki Myret

Info: Désinformation économique, février 2022, éditions Favre. https://www.blick.ch/

[ idées fausses ] [ hyperinflation ] [ contrevérités ] [ euphémismes ] [ pouvoir informationnel ] [ soft power financier ] [ Helvétie ] [ dissimulation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel