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eau lustrale

La vie est une nouveauté perpétuelle, faite de perpétuels changements qui créent des sentiments nouveaux. Aujourd’hui n’est jamais semblable à hier et c’est cela la beauté de la vie. Pouvons-nous, vous et moi, aborder chaque problème en étant "neufs" ? Lorsque vous rentrerez chez vous, pourrez-vous rencontrer votre femme et vos enfants comme si c’était la première fois, répondre à la provocation de cette rencontre à la façon d’un être neuf ? Vous ne pourrez pas le faire si vous êtes encombré par des souvenirs d’hier. Pour comprendre un problème, un état de relation, il n’est pas suffisant de l’aborder avec l’esprit "ouvert", ce qui n’a pas de sens, il faut être débarrassé des cicatrices de la mémoire, ce qui veut dire qu’à chaque nouvelle provocation il faut clairement percevoir les réactions anciennes qu’elle ressuscite en nous. Lorsqu’on est conscient de ces souvenirs, on voit qu’ils se détachent de nous sans lutte et nous laissent, par conséquent, l’esprit frais.

Auteur: Krishnamurti Jiddu

Info: La première et dernière liberté, Stock, Paris, 1954, page 274

[ équanimité ] [ réaction non-conditionnée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rituel

Le Coryphée. — Fais une offrande lustrale aux déesses que tu te trouves avoir abordées les premières et dont tu as foulé le sol.

Œdipe. — Et de quelle façon ? étrangers, dites-moi.

Le Coryphée. — Apporte-leur d’abord des libations pieuses prise à l’eau vive d’une source, et puisée avec des mains pures.

Œdipe. — Et quand j’aurais puisé cette libation pure ?

Le Coryphée. — Il est ici des cratères, œuvre d’un habile artisan : couronnes-en et la tête et les anses de chaque côté.

Œdipe. — de branches ? ou de laine ? — où comment encore ?

Le Coryphée. — Prends une toison frais tondue de jeune brebis.

Œdipe. — Bien ; mais après, par quoi dois-je terminer ?

Le Coryphée. — Répands tes libations, debout, face au Levant.

Œdipe. — En usant pour cela des vases que tu dis ?

Le Coryphée. — Oui, trois libations par vase — en vidant toutefois le dernier d’un seul coup.

Œdipe. — Et, avant de le mettre en place, de quoi le remplir ce dernier ? cela aussi, dis-le moi.

Le Coryphée. — De miel et d’eau. Garde-toi d’apporter du vin.

Œdipe. — Et quand la terre au noir feuillage aura reçu ces libations… ?

Le Coryphée. — Alors dépose sur elle, de l’une et de l’autre main, trois fois neuf branches d’olivier, puis prononce cette prière…

Œdipe. — C’est là ce que je veux entendre, car c’est là le plus important.

Le Coryphée. — Puisque nous leur donnons le nom de "Bienveillantes", qu’elles fassent donc, d’un cœur bienveillant, un accueil sauveur à leur suppliant. Demande-leur cela, toi même ou quelque autre pour toi, d’une voix qu’on n’entende pas, nous le son n’aille pas plus loin. Puis retire-toi sans tourner la tête. La chose une fois faite, je pourrai t’assister sans crainte. Sinon, j’aurais peur, étranger, pour toi.

Auteur: Sophocle

Info: Œdipe à Colone

[ Parques ] [ sacré ] [ apotropaïque ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

aqua simplex

Pour un esprit, venu d'ailleurs, qui tomberait sur cette Terre et qui en ignorerait tout, l'eau serait un objet de stupeur presque autant que le temps. L'eau est une matière si souple, si mobile, si proche de l'évanouissement et de l'inexistence qu'elle ressemble à une idée ou à un sentiment. Elle ressemble aussi au temps, qu'elle a longtemps servi à mesurer, au même titre que l'ombre et le sable. Le cadran solaire, le sablier, la clepsydre jettent un pont entre le temps et la matière impalpable de l'ombre, du sable et de l'eau. Plus solide que l'ombre, plus subtile que le sable, l'eau n'a ni odeur, ni saveur, ni couleur, ni forme. Elle n'a pas de taille. Elle n'a pas de goût. Elle a toujours tendance à s'en aller ailleurs que là où elle est. Elle est de la matière déjà en route vers le néant. Elle n'est pas ce qu'on peut imaginer de plus proche du néant: l'ombre, bien sûr, mais aussi l'air sont plus si l'on ose dire - inexistants que l'eau.
Ce qu'il y a de merveilleux dans l'eau, c'est elle est un peu là, et même beaucoup, mais avec une délicatesse de sentiment assez rare, avec une exquise discrétion. Un peu à la façon de l'intelligence chez les hommes, elle s'adapte à tout et à n'importe quoi. Elle prend la forme que vous voulez : elle est carrée dans un bassin, elle est oblongue dans un canal, elle est ronde dans un puits ou dans une casserole. Elle est bleue, verte ou noire, ou parfois turquoise ou moirée, ou tout à fait transparente et déjà presque absente. Elle est chaude ou froide, à la température du corps, ou bouillante jusqu'à s'évaporer, ou déjà sur le point de geler et de se changer en glace. Tantôt vous l'avalez et l'eau est dans votre corps; et tantôt vous vous plongez en elle et c'est votre corps qui est dans l'eau. Elle dort, elle bouge, elle change, elle court avec les ruisseaux, elle gronde dans les torrents, elle s'étale dans les lacs ou dans les océans et des vagues la font frémir, la tempête la bouleverse, des courants la parcourent, elle rugit et se calme. Elle est à l'image des sentiments et des passions de l'âme.
Ce serait une erreur que de prêter à l'eau, à cause de sa finesse et de sa transparence, une fragilité dont elle est loin. Rien de plus résistant que cette eau si docile et toujours si prête à s'évanouir. Là où les outils les plus puissants ne parviennent pas à atteindre, elle pénètre sans difficulté. Elle use les roches les plus dures. Elle creuse les vallées, elle isole les pierres témoins, elle transforme en îles des châteaux et des régions entières.
Elle est douce, fraîche, légère, lustrale, bénite, quotidienne, de vie, de rose, de fleur d'oranger, de cour, de toilette ou de table, thermale ou minérale, de Cologne ou de Seltz. Elle peut aussi être lourde, saumâtre, meurtrière et cruelle. Sa puissance est redoutable. Ses colères sont célèbres. Elle porte les navires qui n'existent que par elle, et elle leur inflige des naufrages qui font verser des larmes aux veuves de marins.
Lorsqu'elle se présente sous forme de mur, lorsqu'elle s'avance, selon la formule des poètes et des rescapés, à la vitesse d'un cheval au galop, lorsqu'elle s'abat sur les côtes et sur les villes, elle fait surgir du passé les vieilles terreurs ancestrales.
Aussi vieille que la terre, ou plus vieille, plus largement répandue à la surface de la planète, complice des algues, des nénuphars, du plancton et du sel, fière de ses origines, consciente des services qu'elle a rendus à l'homme dont elle a longtemps abrité et nourri les ancêtres, puisque durant trois milliards et demi d'années tout ce qui vit est sous l'eau, elle considère toute matière autre qu'elle-même avec une sorte de dédain. Comme la lumière, elle est nécessaire à la vie. Supprimez l'eau, c'est le désert, la ruine, la fin de tout, la mort. II n'y a pas d'eau sur la Lune. Aussi peut-on assurer que ses paysages sont lunaires.

Auteur: Ormesson Jean d’

Info: Presque rien sur presque tout

[ littérature ]

 

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