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erreur

<Noil> oh lala, Je suis dans la merde.
<Noil> vous voyez les types qui vous appellent pour vous vendre un salon ou un truc comme ça? Une bonne femme me sonne tout à l'heure, et demande à parler à ma mère. Y'a du bruit en fond, la femme a un accent et la communication mets un peu de temps à arriver. Pas de doute, c'est du télémarketing. Là je peux pas m'empêcher, je lâche comme un con "Désolé, elle est morte ce matin." en jubilant intérieurement.
<Noil> S'ensuit un énorme blanc pendant lequel je pense que la femme est en train de se pisser dessus. C'était marrant.
<Noil> sauf que ma mère rentre cette aprem et me demande: "Personne n'a appelé pour moi? J'attend un appel important du boulot"... Et je lui ai pas dit...
<Noil> Je vais me pendre.

Auteur: Internet

Info:

[ dialogue-web ] [ maladresse ]

 

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rapports humains

Tout d'un coup, j'ai repensé à un incident, à la Poste. Fin de journée, tout le monde était énervé, fatigué. Un gamin hurlait, hurlait encore, ne s'arrêtait pas de hurler. La queue lançait de sales regards au sale mouflet, puis il y avait eu des murmures : "Sa mère pourrait lui dire de se tenir, tout de même." "Les gosses, de nos jours, on leur passe tous leurs caprices"... Alors la mère s'était mise à crier : "Mon fils est autiste, il ne supporte pas ni la foule ni les bruits, je n'y peux rien, il faut bien qu'il sorte de la maison, non ? Je dois le garder enfermé ?" D'un mur à l'autre, toute la Poste avait été envahie d'un silence immense. Moi j'étais écartelée, à moitié du côté de cette femme désespérée, et à moitié du côté des gens "normaux".

Auteur: Baussier Sylvie

Info: Condamnée à écrire

[ compréhension ] [ tolérance ] [ bruit ]

 

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romantisme

Au temps où, âgé de six ans, il vivait auprès de sa mère, il possédait un petit lapin blanc. Au cours d'une cure qu'il faisait avec elle dans une de ces petites villes thermales démodées que compte la Bohême, le petit animal tomba malade. Rilke était inconsolable. Or, la ville d'eaux se trouvait sur l'un des domaines des Tour et Taxis et un jour, au passage de la princesse, à laquelle des paysans adressaient toutes sortes de doléances, le petit Rilke lâcha brusquement la main de sa mère, courut vers la princesse, qu'il croyait investie d'un pouvoir supérieur, et la pria de guérir son lapin.
Cette petite histoire d'enfant, émouvante et drôle, resta gravée dans la mémoire de la princesse, et c'est pourquoi, lorsque quelqu'un évoqua en sa présence le pauvre jeune poète, son visage s'éclaira, et elle se montra bien disposée à son égard.

Auteur: Burckhardt Carl Jacob

Info: Une matinée chez le libraire

[ animal domestique ]

 

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synesthésie

Maria sait la couleur des gens, la couleur des sons et des odeurs. Les couleurs invisibles sont son secret et son privilège. William, par exemple, est d'un pourpre dense et terreux, Céline d'un gris très doux. Une brillance d'oignon rouge jaillit de Thomas, et de la mère de Maria l'orange d'une fleur de souci. Son père n'avait pas vraiment de couleur, ou alors elle ne s'en souvient plus, n'a pas eu le temps de la percevoir. Alain, lui, vibrait d'un brun de pain brûlé qui se muait parfois en long grésillement. Pour Maria, la frontière est mince qui sépare les odeurs et les sons. Et puis, bien sûr, il y a Marcus. Marcus est d'un vert splendide, celui d'une soupe de cresson saturée de crème, celui de la première peau d'une fève. Ce soir-là, le vert de Marcus est un baume qui, dans la cuisine, l'aide à reprendre pied.

Auteur: Villeneuve Angélique

Info: Maria

[ rapports humains ]

 

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fable

BEGI ET SA GOULUE DE SŒUR
Un jour, Begi était couché sur le sol à côté d’un panier de poulet frit que sa mère avait préparé à l’occasion d’une fête. Sa sœur pensa que Begi était endormi, elle prit la plus grosse cuisse de poulet et alla la cacher sous le toit.
Lorsque la famille se réunit pour manger, Begi refusa ce qu’on lui offrait. Il dit : "Il y a un oiseau plus gros qui rôtit sous le toit."
"Que tu es bête", lui dit sa mère, mais sa sœur savait ce qu’il voulait dire.
Il grimpa sous le toit, prit la cuisse de poulet et la mangea.
"C’est toi qui l’as prise et qui l’as mise là", dit sa sœur. "Tu voulais le plus gros morceau."
"Non", dit Begi. "J’ai rêvé que le désir d’avoir le plus gros morceau était le meilleur moyen d’avoir le plus petit."
Et il lui donna l’os.

Auteur: Brunner John

Info: Dans "Tous à Zanzibar", trad. Didier Merle, Librairie Générale Française, 1995, pages 538-539

[ avidité ] [ moralité ] [ parodie ] [ comique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

alimentation

Cette gravure réalisée en 1563 d’après des dessins de Bruegel présente une cuisine plus que prospère : un grand feu dans la cheminée permet de rôtir des cochons à la broche, des hommes à l’embonpoint impressionnant festoient autour d’une table chargée de victuailles, tandis que des charcuteries pendent du plafond. Signes d’une grande aisance : au premier plan, des enfants se bâfrent, une mère aux seins gonflés allaite son nourrisson et même le chien de la maisonnée a de quoi se remplir la panse. Dans le coin supérieur gauche de la gravure, un mendiant efflanqué (reconnaissable à sa cornemuse) se fait cependant chasser de ce banquet. Le thème de l’opposition entre "gras" et "maigre" connaît un franc succès dans la seconde moitié du XVIe siècle : peut-être satire du manque de charité chrétienne des riches, à moins que le personnage en haillons soit une allégorie du jeûne et des jours maigres.

Auteur: Laurioux Bruno

Info: A propos de la gravure "La maigre cuisine de Breughel" gravure de Pieter Van Der Heyden, d'après les dessins de Pieter Bruegel, 1563

[ abondance ] [ ripailles ] [ description ] [ art pictural ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

rite

Il est clair que l’initiation consiste en l’instauration d’un échange là où il n’y avait que fait brut : de la mort naturelle, aléatoire et irréversible, on passe à une mort donnée et reçue, donc réversible dans l’échange social, "soluble" dans l’échange. Du même coup, l’opposition entre la naissance et la mort disparaît : elles peuvent s’échanger elles aussi sous les espèces de la réversibilité symbolique. L’initiation est ce moment crucial, ce nexus social, cette chambre noire où naissance et mort, cessant d’être les termes de la vie, réinvoluent l’une dans l’autre – non vers quelque fusion mystique, mais bien pour faire ici de l’initié un véritable être social. L’enfant non initié n’a fait que naître biologiquement, il n’a encore qu’un père et une mère "réels", pour devenir un être social il lui faut passer par l’événement symbolique de la naissance/mort initiatique, il lui faut avoir fait le tour de la vie et de la mort pour entrer dans la réalité symbolique de l’échange.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 216-217

[ signification ] [ circularité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

brutalité

Tu sais quoi ? Tout ce que l'Église nous a enseigné, c'est que des mensonges. Ça ne s'est pas passé comme ils le disent avec Marie, celle de Lujàn ou Caacupé. La reine d'entre les reines n'est pas la mère du Christ. Ce n'est pas la Vierge Marie. La reine d'entre les reines, ici et n'importe où ailleurs, est et sera toujours la Violence. Parce que ça c'est une mère... la mère de tous les maux. Celle qui nous galvanise. Ce n'est pas pour rien si violence rime avec essence. Parce qu'elle est en nous, comme une force primaire. Oui, elle est en nous, tapie au plus profond. Chez tous. Chez certains, elle sommeille, et il vaut mieux ne pas réveiller l'eau qui dort. Chez d'autres, comme moi, elle est à fleur de peau. Et l'endroit où l'on vit n'y est pas étranger. Comment faire pour s'éloigner de toute cette merde? J'ai l'impression qu'en foutant le camp, on réussit simplement à échanger une merde contre une autre, d'une couleur différente.

Auteur: Oyola Leonardo

Info: Golgotha

[ pulsion ]

 

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gratitude

Cher Monsieur Germain,

J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève.

Je vous embrasse de toutes mes forces.



 

Auteur: Camus Albert

Info: Lettre à son instituteur, 19 novembre 1957. Après son Nobel

[ éducateur ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

femmes-par-hommes

Il n'y a rien de plus obscène que les sentiments. Toutes ces paroles. Que l'ombre d'un ange, un jour, s'approche de toi, alors que tu fais consciencieusement ton travail de pute, les pattes écartées, comme toutes les salopes de cette planète pourrie, les mères, les soeurs, les fiancées, baisées, bourrées, enfilées, défoncées, démolies, haletantes, toujours à essayer de prolonger en jouissant le cauchemar de la vie, comme si ça ne suffisait pas comme ça, déjà, mais non, encore, encore, haletantes, trempées, retournées, malaxées, concassées, déshabillées, en hiver, en été, toujours dans des chambres étouffantes, gigotant, sautant, bavant, hurlant, oh oui que l'ombre d'un ange, par n'importe quel temps, s'approche, dans le silence absolu, et décrète la fin de cette mascarade. Car la vie n'est pas douce, et elle n'est pas bonne, contrairement à ce qu'on essaie de nous faire croire un peu partout. Pas de raisin dans la vigne, pas de figue au figuier. Les feuilles sont flétries, les eaux empoisonnées. La création est ratée, Solange le disait souvent, et les grandes villes sont des repaires de chacals, maintenant : une sale brume recouvre tout.

Auteur: Martinet Jean-Pierre

Info: Jérôme : L'enfance de Jérôme Bauche

[ désespoir ] [ noirceur ] [ pessimisme ]

 

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