Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 23
Temps de recherche: 0.0354s

fin

Je crois que la mélancolie est l’état d’âme de l’humanité. Tous les garçons et les filles, en grandissant, se rendent compte que les couchers de soleil ne durent pas éternellement […] C’est la mort qui rend la vie belle et la liste des choses qu’on a faites, des belles et bonnes choses qu’on a faites est chargée de mélancolie.

Auteur: Bradbury Ray

Info: Entretien avec P. Curval, 1978

[ condition humaine ] [ conscience du temps ] [ regard rétrospectif ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

chagrin

La tristesse surgit chaque fois que la vie se dissipe ; son intensité équivaut à l'importance des pertes subies ; aussi est-ce le sentiment de la mort qui provoque la tristesse la plus grande. Elément révélateur de ce qui distingue la mélancolie de la tristesse : on ne qualifiera jamais un enterrement de mélancolique. La tristesse n'a aucun caractère esthétique - rarement absent de la mélancolie.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Sur les cimes du désespoir/Oeuvres/Gallimard 1995, p.47

[ affliction ] [ douleur ]

 

Commentaires: 0

Afrique

Les étrangers s'étonnaient de notre insouciance. Les malheureux n'avaient pas au compris qu'au Congo si on danse pour courtiser, pour célébrer la lune, la moisson, le nouveau-né, le mariage, on danse aussi pour exprimer sa tristesse. On danse pour prier. On danse pour pleurer ses morts. On danse pour se recréer, on danse pour dire sa mélancolie. Selon la manière dont on remue sa ceinture, la rumba exprime la joie ou le chagrin.

Auteur: Lopes Henri

Info: Une enfant de Poto-Poto, p 103, Gallimard

[ culture ] [ expression ] [ bouger ]

 

Commentaires: 0

désenchantement

Avec la perte du sentiment que les choses peuvent faire sens – la fin de l’idée que nos vies servent à quelque chose – le deuil est devenu mélancolie. Cette mélancolie nous met en colère contre les pertes subies. Inconsciemment, nous accusons tout ce qui semble nous avoir laissés tomber. Nous nous sentons abandonnés par les prédicats humanistes de la culture occidentale et par le réseau de systèmes de croyances qui semblaient offrir une vision progressiste de l’humanité.

Auteur: Bollas Christopher

Info: Dans "Sens et mélancolie"

[ absurde ] [ remise en question ] [ régression ] [ perte de sens ] [ déprime ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

créativité

D'être seul et de se taire, on voit les choses autrement qu'en société ; en même temps qu'elles gardent plus de flou elles frappent davantage l'esprit ; les pensées en deviennent plus graves, elles tendent à se déformer et toujours se teintent de mélancolie. Ce que vous voyez, ce que vous percevez, ce dont en société vous vous seriez débarrassé en échangeant un regard, un rire, un jugement, vous occupe plus qu'il ne convient, et par le silence s'approfondit, prend de la signification, devient événement, aventure, émotion. De la solitude naît l'originalité, la beauté en ce qu'elle a d'osé, et d'étrange, le poème. 

Auteur: Mann Thomas

Info:

[ creuset de transformation ] [ inquiétante étrangeté ] [ isolement ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

déprime

L'année amère et froide touche à sa fin. En robe de coton je cherche le soleil sous le porche. Le verger du sud est nu, sans feuilles. Les branches pourrissent en tas dans le jardin du nord. Je bois ma coupe jusqu'à la lie. Et quand je regarde dans la cuisine, aucune fumée ne s'élève de l'âtre ! Livres et poèmes gisent éparpillés à coté de ma chaise. Déjà la lumière meurt, et je n'aurai pas le temps de lire. Ma vie ne ressemble pas à l'agonie de Ch'en, ou Confucius faillit mourir de faim. Mais parfois d'amers reproches me font souffrir. Puis, pour calmer mon désespoir, puissé-je me souvenir que les sages ont jadis souffert de la même mélancolie.

Auteur: Tao Qian Tao Yuanming Yuang ming

Info: cité par Kerouac dans, Vanité de Duluoz

[ vieillesse ]

 

Commentaires: 0

abattement

Écrire sur la mélancolie n'aurait de sens, pour ceux que la mélancolie ravage, que si l'écrit venait de la mélancolie. J'essaie de vous parler d'un gouffre de tristesse, douleur incommunicable qui nous absorbe parfois, et souvent durablement, jusqu'à nous faire perdre le goût de toute parole, de tout acte, le goût même de la vie. Ce désespoir n'est pas un dégoût qui supposerait que je sois capable de désir et de création, négatifs certes, mais existants. Dans la dépression, si mon existence est prête à basculer, son non-sens n'est pas tragique : il m'apparaît évident, éclatant et inéluctable. D’où vient-il, ce soleil noir ? De quelle galaxie insensée ses rayons invisibles et pesants me clouent-ils au sol, au lit, au mutisme, au renoncement ?

Auteur: Kristeva Julia

Info: Soleil Noir, incipit, éditions Gallimard, 1987, page 13

[ neurasthénie ]

 
Mis dans la chaine
Commentaires: 5

songerie

Elle a fermé le livre et demi clos ses yeux,
Afin de promener son rêve sur la lande
Où l'heure d'or qui se nuance peu à peu
Tresse le soir en des bouquets et des guirlandes.

Sa tête penche en une pose d'abandon
Sur la fragilité de son bras qui se plie.
La chasteté du soir frôle ses cheveux blonds
En nappes de silence et de mélancolie.

Une chimère en pierre émerge du balcon
Les ailes déployées en une ample attitude,
Gardienne énigmatique au coeur triste et profond,
Symbole de la Femme et de la Solitude.

- Pensive au souvenir d'un conte d'autrefois,
La Dame évoque au loin, sur une route claire,
Le berger de son coeur qui mettrait pour lui plaire,
Un cantique d'amour dans sa flûte de bois.

Auteur: Magre Maurice

Info: Au balcon

[ pastorale ] [ imagination ] [ poème ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

portrait

Mais la plus aimable convive était la jeune duchesse de D…, dont l’esprit alerte et clair, jamais inquiet ni troublé, contrastait si étrangement avec l’incurable mélancolie de ses beaux yeux, le pessimisme de ses lèvres, l’infinie et noble lassitude de ses mains. Cette puissante amante de la vie sous toutes ses formes, bonté, littérature, théâtre, action, amitié, mordait sans les flétrir, comme une fleur dédaignée, ses belles lèvres rouges, dont un sourire désenchanté relevait faiblement les coins. Ses yeux semblaient promettre un esprit à jamais chaviré sur les eaux malades du regret. Combien de fois, dans la rue, au théâtre, des passants songeurs avaient allumé leur rêve à ces astres changeants ! Maintenant la duchesse, qui se souvenait d’un vaudeville ou combinait une toilette, n’en continuait pas moins à étirer tristement ses nobles phalanges résignées et pensives, et promenait autour d’elle des regards désespérés et profonds qui noyaient les convives impressionnables sous les torrents de leur mélancolie. Sa conversation exquise se parait négligemment des élégances fanées et si charmantes d’un scepticisme déjà ancien. 

Auteur: Proust Marcel

Info: Un dîner en ville

[ contrastes ] [ femme captivante ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Je pense et repense tous les jours à ce profond silence. La solitude où je suis entretient encore mes chagrins et ma profonde mélancolie. Des intérêts d’honneur et de famille m’attachent encore pour sept ou huit mois dans ce pays-ci : je commence à sentir combien ce temps me va coûter cher.

Ce sera la dernière lettre dont je t’accablerai : je ne te demande qu’une grâce, qui est de croire que je t’aime encore ; peut-être que c’est la seule chose que je puisse à présent espérer de toi.

Mets au feu toutes les bagatelles que tu sais. J’ai juré de ne plus écrire de ma vie, puisque je n’ai pas réussi pour la seule personne du monde à qui j’aurais souhaité de plaire.

L’état d’incertitude où je suis me paraît plus rude que tous les malheurs que je crains. Je vous demande en grâce, Madame, de m’instruire d’une chose qui doit intéresser toute ma vie. La dernière lettre que vous m’écrivîtes était une lettre très tendre ; je la relus cent milles fois, et je n’aurais jamais soupçonné qu’elle dût être la dernière.

Mon cher cœur, si tu ne m’aimes plus, cache-le-moi encore pour quelque temps ; je n’ai pas encore la force qu’il faut pour pouvoir l’apprendre. Ayez pitié d’un homme que vous avez aimé, si vous n’avez pas pitié du plus malheureux de tous les hommes.

Auteur: Montesquieu Charles de

Info: Lettre à à Marie-Anne Goyon de Matignon, marquise de Graves. In Correspondance de Montesquieu, Paris, Champion, 1914, p. 74

[ rupture ] [ couple ] [ épistole ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel